Extrême droite, immigration, droits fondamentaux: les assocations de la Mayenne prennent position

Pour des valeurs associatives au service de tous

Nous avons la chance dans notre pays de pouvoir compter sur une dynamique associative particulièrement forte qui nous accompagne au quotidien. Ce sont nos associations qui viennent en soutien des plus démunis, aux migrants, leur proposant un repas, un toit ou un accompagnement. Ce sont elles, toujours,qui assurent du lien social, et permettent d’animer nos bourgs et nos quartiers, proposant des activités culturelles accessibles à toutes et à tous. En innovant ainsi,elles démontrent que l’on peut trouver ensemble des solutions pour construire un quotidien plus juste, plus digne, plus fraternel.

Au delà des champs d’intervention de chaque association, ce qui nous réunit aujourd’hui c’est un socle de valeurs et de principes partagés. Ces valeurs sont la reconnaissance de la différence, le respect de l’autre, la dignité, la bienveillance, le droit à la culture.

Le vivre ensemble c’est d’abord l’accueil inconditionnel de l’autre, sans discrimination,quels que soient les difficultés, quels que soient sa religion, ses croyances et son pays, car les droits sont universels, aucune préférence nationale ne s’y appliquant.

C’est ce à quoi, chaque jour, dans notre département, des militants , des bénévoles s’emploient à faire vivre, à l’opposé de thèses xénophobes et identitaires.

Fort de notre expérience forgée sur le terrain, au quotidien :

    • parce que les associations pratiquent le dialogue et le mettent en œuvre avec succès,

    • parce que les associations prônent l’ouverture et la tolérance

    • parce que les associations sont des écoles de la démocratie

nous affirmons que les valeurs associatives sont incompatibles avec des politiques du repli sur soi.

Parce que les associations agissent pour l’accès de tous aux droits fondamentaux, les signataires appellent chacune et chacun à défendre nos valeurs républicaines lors des prochaines élections. Liberté, Égalité et Fraternité ne sont pas de vains mots : à nous de leurs donner un sens et de les faire vivre.

Les premiers signataires membres du COLLEDIS :

Emmaüs 53, ATD Quart Monde, Secours Catholique, Citoyen du monde, LDH , Saint Vincent de Paul, Ligue de l’Enseignement, AIDES, Lycéens Réfugiés 53, Hébergeurs Solidaires, La Porte Ouverte, La Maison Solidaire du Bourgneuf, Femmes Solidaires, ENOSIA, RESF.

lettre ouverte aux députés Européens : la LDH Laval Mayenne écrit à Madame Valérie Hayer

Madame Valérie Hayer

Madame l’Eurodéputée,

C’est avec gravité que nous vous écrivons à l’approche de l’examen par le Parlement européen d’une série d’amendements aux orientations sur le budget 2025 – Section III, ce mercredi 13 mars.

Deux amendements en particulier, les amendements 36 et 39 relatifs au conflit actuel au Proche Orient, ont attiré notre attention.

L’amendement 36 « demande la suspension du financement de l’UNRWA [Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient] par l’Union, compte tenu des multiples allégations d’implication de membres de son personnel dans l’attaque barbare perpétrée par le Hamas contre Israël en octobre 2023 ».

Cet amendement sera discuté quelques jours après l’annonce par l’Union européenne de la reprise du financement de cette organisation après une enquête interne. Face à la crise humanitaire frappant Gaza, l’UNRWA représente la seule source d’aide à la population, alors que plus de 80 % des Gazaouis ont été déplacés depuis le début de la guerre, et que 570.000 Palestiniens risquent la famine.

Mettre fin au soutien financier apporté par l’Union européenne à l’UNRWA contribuerait assurément à l’aggravation de la crise humanitaire à Gaza. Cela aurait également des conséquences dramatiques pour les réfugiés palestiniens dans la région. Il est en outre important de garder à l’esprit que les pays ayant décidé de mettre fin au financement de l’UNRWA, tel que le Canada ou la Suède, sont récemment revenus sur cette décision.

L’amendement 39 pour sa part « prie la Commission d’imposer à tous les bénéficiaires de fonds de l’Union dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord de signer une déclaration par laquelle ils reconnaissent le droit d’Israël d’exister et condamnent l’antisémitisme ; demande à la Commission de suspendre le versement de tous les paiements aux bénéficiaires qui
a) refusent de signer cette déclaration,
b) vont à l’encontre de l’esprit de cette déclaration bien qu’ils l’aient signée ou
c) contribuent directement ou indirectement au financement de bénéficiaires qui vont à l’encontre de l’esprit de cette déclaration
 ».

Cet amendement marque une escalade dans l’usage des accusations d’antisémitisme par le gouvernement israélien afin de limiter la critique légitime de sa politique. Il s’agit en ce sens d’une instrumentalisation de l’antisémitisme.

Cette proposition d’amendement témoigne d’une difficulté à saisir le conflit israélo-palestinien dans sa complexité. L’adoption de cet amendement constituerait en outre un dangereux précédent par rapport à la restriction de la liberté de pensée et d’expression.

En conséquence, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) vous demande de :

  • Rejeter la proposition d’amendement 36 lors du vote du 13 mars 2024 ;

  • Rejeter la proposition d’amendement 39 lors du vote du 13 mars 2024 ;

  • Engager le Parlement européen à, contrairement à l’esprit de ces deux amendements, augmenter le soutien financier, logistique et politique à l’UNRWA ainsi qu’aux organisations de la société civile palestiniennes.

Restant à votre disposition, nous vous prions de croire, Madame l’Eurodéputée, Monsieur l’Eurodéputé, à l’assurance de notre haute considération,

un film sur la souffrance au travail

Par la fenêtre ou par la porte
Lundi 15 janvier
à 20 h 15 Cinéma l’Avant Scène (rue du Vieux St Louis , Laval)
Suivi d’un débat animé par la Ligue des Droits de l’Homme

 

Un documentaire qui pose avec force la question de la souffrance au travail et appelle à la réflexion et à l’action. Il s’agit d’agir pour les droits et la dignité. C’est pourquoi la Ligue des droits de l’Homme s’engage et vous invite à cette projection débat.

 

« Par la fenêtre ou par la porte », c’est l’affaire France Télécom-Orange, racontée pour la première fois par celles et ceux, syndicalistes, salarié·es, agents du service public, qui ont lutté sans relâche pour la dignité au travail dans cette entreprise.
Le film retrace des décennies de combat, d’abord contre une privatisation rampante, puis contre des dirigeants dont l’unique boussole était le cours de l’action, n’hésitant pas à pousser dehors en un temps record 22 000 personnes « par la fenêtre ou par la porte » selon les mots de Didier Lombard, l’ancien président. Un personnel en état de choc, de nombreux suicides, deux procès, avec à la clé des peines de prison pour les dirigeants, du jamais vu pour une entreprise du CAC 40. Et la consécration d’une nouvelle arme de droit, primordiale pour les syndicalistes : le harcèlement moral institutionnel, qui ouvre une brèche importante dans un pouvoir de direction jusqu’alors inexpugnable.
À travers de nombreux témoignages, le film retrace les difficultés du syndicalisme face à l’individualisation du travail, à la tragédie des suicides, mais aussi son inventivité pour faire de son combat une question d’intérêt général et l’ouvrir à toutes les composantes de la société.
En résonance avec le débat qui s’impose depuis la puissante mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, il questionne le travail lui-même – son sens, son utilité sociale, les conditions dans lesquelles il s’exerce.
Ce film renouvelle l’image de l’univers syndical et contribuera – c’est le souhait de ses auteurs et autrices – à le rapprocher des citoyen·nes.

Les associations et organisations syndicales Mayennaise alertent

Nous, associations engagées au quotidien auprès des plus démunis, français et immigrés, nous organisations syndicales de salariés dans l’action pour le respect des droits de toutes et tous, nous tous ensemble agissant contre le racisme et toutes les discriminations, marquons d’un signal d’alerte la journée du dimanche 26 novembre.

Pour la première fois notre ville de Laval a vu défiler des groupuscules exprimant leur haine et leur rejet des étrangers en en faisant les responsables de tous les maux qui touchent notre société.

Cette manifestation était organisée conjointement par des éléments ultras, certains condamnés par la justice du fait de leurs actions violentes, et les membres des partis d’extrêmes droites qui se présentent aux élections. Le responsable départemental du RN est un des acteurs majeurs de cette manifestation.

Apparaît donc clairement la nature des partis cherchant à se rendre présentables, mais n’ayant de fait rien abandonné de leurs objectifs et idéologie : le racisme, le rejet de l’autre, l’agitation par tous moyens pour opposer les populations selon leurs origines ou leurs croyances, y compris par la violence.

Nos engagements et nos actions nous obligent à alerter les citoyens. Il convient de faire connaître la vraie nature des partis d’extrême droite et le grave danger qu’ils représentent. Ils veulent organiser la société sur le rejet, l’exclusion, attiser les haines, les violences.

Ensemble, nous marquons aujourd’hui notre détermination commune et notre coordination pour cela.

Le 28 novembre 2023

Les syndicats : CFDT, CGT, FSU, Solidaires

les associations :

Ligue des Droits de l’Homme, Femmes solidaires, Ligue de l’enseignement, Citoyens du Monde, Les Trois Mondes, la GOM53

 

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Israël – Palestine : une paix possible ou un conflit sans fin ?

 conférence débat

Le mercredi 15 novembre à 20 h

Théatre Jean Macé à Laval

Avec Vincent Rebérioux
Membre du Bureau National de la Ligue des Droits de l’Homme

75 ans d’histoire et des résolutions des Nations Unies,
La colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem Est,
La politique désastreuse du gouvernement Nethanyahou,
L’horreur de l’attaque terroriste du 7 et 8 octobre,
L’horreur de la guerre et de la souffrance des civils à Gaza,

Comment briser le cycle infernal de la terreur, et permettre aux peuples d’Israël et de Palestine de partager leur humanité commune en parvenant enfin à l’instauration d’une paix juste et durable ?

 

Lutte contre les idées extrème droite : oui mais comment ?

La LDH fait du combat contre idées d’extrême droite une priorité d’action. Reste à définir les modalités de ces actions pour en chercher l’efficacité et la pertinence.

Pour lutter contre les idées d’extrême droite,Il s’agit :

  • Mener un travail de fond, de clarification et une bataille d’idée qui nécessite de multiplier les initiatives en visant toujours à rassembler largement et en visant les électeurs qui se font duper par les fausses promesses de l’extrême droite, voire qui sont séduits par les discours anti immigrés.
  • Montrer aux électeurs, notamment ceux des couches populaires, séduits par les partis d’extrême droite et aux abstentionnistes réguliers que leur vote ou leur absence de vote risque d’amener au pouvoir des élus qui mettraient en œuvre un programme radicalement contraire à leurs intérêts car précisément accentuant les inégalités et amplifiant les reculs sociaux.

 

 

L’agression par des individus d’extrême droite sur une personne élue au suffrage universelle ne peut laisser insensible tout citoyen : c’est une agression contre la  démocratie et la République.

Communiqué

L’agression par un ou des individus se réclamant de la droite extrême, dont a été victime l’adjointe au Maire de Laval et Conseillère Départementale, Camille Pétron est tout à fait inacceptable. Dans un passé récent des locaux de son parti politique avaient été dégradés par des tags. Cette fois c’est une agression physique contre une personne en raison de son engagement électif et militant.

Au nom de la LDH, section Laval Mayenne, nous nous élevons contre la violence, d’où quelle vienne, à l’encontre des personnes ou des biens. Rien ne saurait la justifier. Elle doit être dénoncée et reprouvée sans ambiguïté.

L’agression par des individus d’extrême droite sur une personne élue au suffrage universelle ne peut laisser insensible tout citoyen : c’est une agression contre la  démocratie et la République.

La justice est saisie. Tout doit être mis en œuvre pour la recherche des auteurs et leur condamnation.

 

Laval le 12 juillet 2023

Surveillance numérique

Nous assistons depuis quelques années à une formidable accélération de la technologie et sa mise en service dans nombre de domaines.

Aujourd’hui, force est de constater que ces nouvelles formes de technologie, en particulier , l’intelligence artificielle, ouvrent un champ jusqu’alors inimaginable dans des domaines telles la recherche, la médecine, , la communication etc….. Mais la puissance de ces outils exige un débat démocratique quant à leur utilisation, au regard de l’éthique et des choix de société qu’ils imposent.

Il en est ainsi de leur utilisation dans le domaine de la sécurité. En effet, au nom de la sécurité collective, et sans qu’aucune étude ne vienne corroborer les préconisations des uns ou des autres, nous assistons à un glissement dangereux vers la surveillance de masse percutant par là même notre droit à la liberté de chacun pourtant inscrite dans notre constitution.

De la mise en place de vidéo surveillance et de l’installation de caméras dans les rues des villes, à la reconnaissance faciale d’un individu dans une foule, c’est toute une gamme de process qui se développe à l’insu de chacun et qui demanderait cependant un débat contradictoire dans notre société.

Ainsi, le projet de loi « orientation et programmation  du ministère de la justice 2023/2027 » a été présenté au sénat. Dans ce projet, est créé un nouvel outil d’enquête permettant d’activer, à distance, les appareils électroniques d’une personne à son insu pour obtenir sa géolocalisation en temps réel ou capter des images et des sons. En clair, il s’agira par exemple de géolocaliser en temps réel à partir de son système informatique, d’écouter et enregistrer tout ce qui se dit au micro d’un téléphone même sans appel en cours, ou encore d’activer une caméra d’un ordinateur pour filmer ce qui est dans le champ de l’objectif, même si elle n’est pas allumée par son propriétaire.Transformer les objets connectés en mouchard : telle est le surenchère sécuritaire du gouvernement.

Autre exemple inquiétant, sous couvert d’expérimentation, la France va être le premier pays européen à installer de la vidéosurveillance algorithmique lors des jeux olympiques 2024. Ainsi, les images qui seront captées par les caméras de surveillance placées sur les sites olympiques, dans les transports publics ou encore sur des drones, seront traitées par des algorithmes développés pour détecter des comportements jugés « à risques ». Or, si l’Etat assure le développement du traitement ainsi autorisé, il en confie le développement à un tiers à qui il reviendra de définir le fonctionnement de ces algorithmes. Ces entreprises privées pourront alors se retrancher derrière le droit de la propriété intellectuelle ou du respect du « secret d’affaires » pour refuser tout contrôle notamment par la CNIL.

Ces différentes mesures mises en place à bas bruits, sans véritable débat au niveau national, interviennent alors que le parlement européen a adopté le 14 juin dernier,un projet de règlement qui ambitionne d’encadrer l’usage de l’intelligence artificielle. Le but de ce règlement est en effet de fixer des règles générales communes à l’ensemble des états membres afin d’encadrer les technologies faisant appel à l’intellligence artificielle comme le biométrie, la notation automatisée (comme en Chine), l’analyse des comportements ou encore les algorithmes prédictifs ( comme prévu en France).

La France se met donc dès maintenant en position de confrontation avec l’union européenne, et se range dans le camp des pays ou les politiques sécuritaires l’emportent sur celles de la liberté individuelle et collective.

Nul doute du risque qu’encourerait notre société si de telles armes technologiques et législatives tombaient dans les mains d’un gouvernement de type totalitaire. Le danger est bien présent de voir les individus, les associations, les partis politiques, soumis à la surveillance.

Si ces nouvelles tehnologies offrent indéniablement des perspectives de réelles progrès dans bien des domaines, leur applications dans celui de la sécuruté exigent transparence et débat.

L’ensemble des associations, organisations syndicales, partis politiques éprisent de liberté doivent se saisir de cette question afin que les garde-fous indispensables soient mis en place.