Mobilisations contre la construction de l’autoroute Toulouse-Castres – A69

Episode 24 « Des Voix et des droits », le podcast de la LDH, avec Daniel Welzer-Lang, membre de la section LDH de Toulouse et de l’Observatoire toulousain des pratiques policières

Aujourd’hui, “Des Voix et des droits” donne la parole à Daniel Welzer-Lang qui revient sur le projet d’autoroute Toulouse-Castres – A69 et les opérations de police et de gendarmerie dans le cadre des oppositions à la construction de cette autoroute.

https://www.vodio.fr/frameplay.php?idref=20650&urlref=1

Pour en savoir plus :

Les étrangers retenus dans les centres de rétention administrative sont-ils dangereux ?

Après le meurtre de Philippine, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau veut allonger la durée de rétention des étrangers sans-papiers dans les centres de rétention administrative car, selon lui, ces personnes « présentent un certain nombre de dangers »

Publié sur francetvinfo.fr le 4/10/2024

Le vrai ou faux La cellule Vrai ou faux sur France Info

Le centre de rétention administrative d’Olivet dans le Loiret, le 6 mai 2024. (MARIE DORCET / FRANCE BLEU ORLÉANS)

Les centres de rétention administrative (CRA) sont tristement revenus dans l’actualité avec le meurtre de la jeune Philippine(Nouvelle fenêtre), une étudiante de 19 ans dont le corps a été retrouvé le 21 septembre dans le Bois-de-Boulogne, en région parisienne. Le suspect, un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avait déjà été condamné pour viol, purgé une peine de prison, puis avait été conduit dans un CRA avant d’en ressortir juste avant les faits. 

Depuis, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau veut prolonger la durée maximale de rétention des étrangers en situation irrégulière dans les CRA jusqu’à 210 jours au lieu de 90 aujourd’hui. Interrogé sur RTL(Nouvelle fenêtre) jeudi 3 octobre, il a déclaré que « les gens qui sont aujourd’hui en CRA, croyez-moi, ce sont des gens qui présentent un certain nombre de dangers ». Vrai ou Faux ?

La suite sur le site de France info

Pour une démocratie pleine et entière, défendons l’Etat de droit !

Communiqué commun à l’initiative de la LDH le 1er octobre 2024 –

Dimanche 29 septembre 2024, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, se disait « habité par un sentiment de gravité » lorsqu’il a parlé de sujets relevant de la démocratie, de la lutte contre l’arbitraire… à la façon dont le font les régimes autoritaires, les démagogues penchants à l’extrême droite. Avec une légèreté effrayante, il a affirmé reléguer l’Etat de droit au nombre des scories encombrantes de la contrainte juridique. Selon lui, « l’Etat de droit n’est pas intangible » mais devrait évoluer en fonction des besoins définis par les politiques nationales.

Or, c’est bien l’inverse qui fonde l’Etat de droit. Pour protéger de l’arbitraire du pouvoir du moment, l’Etat de droit, ce sont des règles à respecter qui assurent la protection des citoyennes et citoyens comme des institutions. Ces règles s’appuient sur des outils juridiques, dont l’indépendance des juges, pour que ne s’impose pas la loi du plus fort. Loin de s’opposer au peuple, l’Etat de droit est, au contraire, la garantie de l’égalité de toutes les citoyennes et tous les citoyens qui le composent et de sa libre expression contre toutes les oppressions, individuelles ou collectives. L’Etat de droit est une condition de la démocratie.

L’Etat de droit reprend des éléments clefs de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 avec, par exemple, le principe de la séparation des pouvoirs, de la garantie des droits et de l’égalité de toutes et tous devant la loi.

C’est le propre de l’extrême droite, et dorénavant de plus en plus des droites extrêmes, de ne pas reconnaître l’universalité des droits, de nier l’égalité en droit de toutes et tous. Pour que certaines et certains ne puissent se revendiquer de droits, ni obtenir leur protection par un juge, il faut à ces courants politiques démanteler les garanties qu’apporte un Etat de droit.

Bruno Retailleau refuse l’Etat de droit, qui a en son centre l’égal traitement de chaque individu, affirmant qu’au-dessus il y aurait « la vox populi » qui imposerait sa loi en toute chose. La démocratie n’est pourtant pas la dictature de la majorité, elle ne saurait être une opération formelle, sans cadre de valeurs, de principes, se réduisant à un vote.

La séparation des pouvoirs doit être garantie lorsque le Parlement vote la loi. Le Parlement peut d’ailleurs modifier ou abroger un texte déjà voté. Il ne peut en revanche remettre en cause les droits et les libertés inscrites dans les textes à valeur constitutionnelle, qui sont de niveau supérieur aux lois ordinaires, comme par exemple la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 ou le Préambule de la Constitution de 1946 (cité dans celui de la Constitution de la Ve République) ou dans la Constitution au sens strict, pour prendre un exemple, « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ».Il ne peut pas non plus déroger aux conventions ratifiées par la France (ce qui a nécessité un vote du Parlement), comme la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, ou la Convention des droits de l’enfant (Cide) ou celle d’Istanbul contre la violence à l’égard des femmes, etc., qui participent à la garantie des droits sans laquelle il n’y a pas d’espace démocratique.

Etat de droit et démocratie sont intimement liés. Ils progressent ensemble et régressent ensemble…

Face à la montée de la haine et de l’autoritarisme, et parce que nous sommes attachés aux principes fondamentaux de la démocratie, nous le disons solennellement : nous défendrons l’Etat de droit.

Un appel à l’initiative de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et signé par Confédération générale du travail (CGT), La Cimade, Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Fédération syndicale unitaire (FSU), Mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat de la Magistrature (SM).

Autres signataires :

Agir ensemble contre le chômage  (AC !), Alternatives Européennes (AE), Les Amoureux au ban public, Ancrage en partage, APF France handicap, L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (L’Acort), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (Asdhom), Association française des juristes démocrates (AFJD), Association France Palestine Solidarité (AFPS), Association Histoire coloniale et postcoloniale, Céméa France, Centre Primo Levi, Collectif des associations citoyennes (CAC), Collectif Changer de Cap, Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), Commerce Equitable France (CEF), Confédération nationale du logement (CNL), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Convention pour la 6* République (C6R), Coordination antifasciste pour l’affirmation des libertés academiques et pedagogiques (CAALAP), Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF), Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Coordination nationale urgences accès aux soins pour tous Marmande, Culture XXI, Défense des Enfants International – France (DEI), Europe solidaire sans frontières (ESSF), Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), Fondation Copernic, Fondation Lilian Thuram Education contre le racisme pour l’égalité, Générations Futures (GF), Generation for Rights Over the World (Grow), Humanity Diaspo (HD), Jesuit Refugee Service France (JRS France), Les Libres Apprentis-Sages de la Vie, Le Lierre, Ligue de l’enseignement, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie (LFID), La Maison des Pas Que, Migraction59, Mouvement Citoyen Tous Migrants Briançon, Mouvement pour une alternative non-violente (MAN), Mouvement National Le CRI, Mouvement pour l’économie solidaire (MES), On est prêt, Patron.nes Solidaires, Planning familial, POLLINIS, Pour une Ecologie Populaire et sociale 31, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), Réseau éducation sans frontières (RESF), Réseau hospitalité (Marseille), Saint-Michel en Commun / Alternative citoyenne, Secrets Toxiques, Syndicat national des journalistes (SNJ), Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT), Terres d’Argentan Interco, Une Autre Voix Juive (UAVJ), Union étudiante, Union fédérale d’intervention des structures culturelles (UFISC), Union nationale des étudiants de France (Unef), Utopia 56.

Les organisations qui souhaitent signer l’appel « Pour une démocratie pleine et entière, défendons l’Etat de droit ! » peuvent remplir ce formulaire

Paris, le 1er octobre 2024