COMITÉ DE SOUTIEN À MADJID MESSAOUDÈNE ASSIGNÉ EN JUSTICE PAR GÉNÉRATION IDENTITAIRE

Rejoignez le comité de soutien, soutenu par la LDH

En l’absence des réactions qui auraient dû s’imposer depuis les plus hauts sommets de l’Etat, Madjid Messaoudène, élu et militant, a choisi de dénoncer sur le réseau social Twitter les actes inqualifiables commis par cette milice d’extrême droite. Génération identitaire a engagé à son encontre des poursuites devant le tribunal, pour injures publiques. Par ce procès ils souhaitent faire taire les voix déjà trop peu nombreuses qui combattent le racisme et la xénophobie sous toutes ses formes, tout en se donnant un air de respectabilité.

Nous ne pouvons accepter qu’un élu, qu’un camarade, soit pris pour cible de la sorte, pour avoir fait ce que sa conscience lui dictait. Dans un contexte où, dans toute l’Europe, les populismes et les gouvernements xénophobes se banalisent, nous décidons plus que jamais de faire front. Aussi, dans la pluralité de nos parcours et de nos engagements nous apportons notre soutien à Madjid Messaoudène face aux tentatives d’intimidation d’une extrême droite toujours vivace.

Voir les premiers signataires du Comité de soutien à Madjid Messaoudène

Face aux provocations de Génération identitaire, lettre du président de la LDH au ministre de l’intérieur

Monsieur le Ministre,
Vous n’êtes pas sans savoir que l’organisation d’extrême droite Génération identitaire s’est livrée le samedi 21 avril à une opération provocatrice d’une extrême gravité à l’encontre de migrants. En effet, une centaine de ses militants ont pris d’assaut un col des Hautes-Alpes, le col de l’Echelle, réputé pour être souvent utilisé par des migrants cherchant à passer d’Italie en France. Cette opération, menée à six kilomètres de la frontière italienne, a pris des allures de manœuvres militaires. Les activistes ont en effet matérialisé une frontière en déployant du grillage de chantier et une banderole, dont le message valait sommation à destination d’éventuels migrants.
Dans un communiqué à l’AFP, l’un des porte-parole de Génération identitaire s’est appuyé sur cette démonstration de force pour dénoncer le « manque de courage des pouvoirs publics » au regard du contrôle des frontières.
Nous avons bien pris note de la réaction de la ministre Jacqueline Gourault, assurant que « les services de l’Etat [étaient] pleinement mobilisés pour assurer l’ordre public au col de l’Echelle ».
Mais il ne semble pas que ces propos se soient traduits par une présence effective de force de l’ordre sur place.
Indépendamment de sa dimension symbolique scandaleuse, la provocation de Génération identitaire aurait pu tourner au drame. Rappelons qu’elle fait suite à une autre initiative, tout aussi scandaleuse, avec l’affrètement d’un navire en charge de « défendre l’Europe » face aux migrants naufragés…Cette récurrence témoigne donc d’une véritable stratégie de communication au contenu haineux et au risque de la mise en péril de vies humaines. Il est déplorable que tout en dénonçant la faiblesse des politiques publiques, ces initiatives puissent surfer sur leur orientation générale de rejet des migrants.
C’est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Ministre, ce que vous-mêmes et vos services entendez faire afin de mettre fin aux activités provocatrices et dangereuses de Génération identitaire. Vous comprendrez que nous rendions cette lettre publique compte tenu de l’actualité.
Dans l’attente, je vous prie d’agréer, monsieur le Ministre, mes salutations les plus distinguées.

Malik Salemkour, président de la LDH-Francecontre l'extreme droite

Génération identitaire doit être dissous, réclame le directeur de France Terre d’Asile

Publié dans Le HuffPost 21 avril 2018

« POLITIQUE – C’est une question qui revient régulièrement dans l’actualité. En 2012 déjà, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls disait réfléchir à la dissolution de Génération identitaire, un groupuscule d’extrême droite coutumier des coups médiatiques pour défendre des positions anti-islam ou anti-immigrés. À l’époque, plusieurs membres avaient occupé le chantier de la Grande mosquée en construction à Poitiers.

Ce samedi 21 avril, c’est le directeur général de l’association France Terre d’Asile qui souhaite la fin de cette association. En cause, une action commise dans la matinée au col de l’Echelle, dans les Hautes-Alpes.

Une centaine de militants ont fait une ascension en raquettes dans la neige avant de dérouler du grillage de chantier en plastique pour matérialiser une frontière symbolique entre la France et l’Italie. Culminant à 1762 mètres, le col de l’Echelle est situé à six kilomètres de la frontière italienne. Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent une augmentation exponentielle de migrants, essentiellement d’Afrique de l’Ouest. Selon la préfecture, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l’Italie en 2016 et 1900 en 2017.

Plusieurs responsables politiques de gauche ont fait part de leur colère après cette action, certains demandant une réaction du ministère de l’Intérieur. Ce sujet s’est même invité à l’Assemblée où Jean-Luc Mélenchon a demandé au ministre de l’Intérieur (en l’occurrence la ministre Jacqueline Gourault) ce qu’il comptait faire face à cette action. »

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