Succès de la Calçotada à Alenya dimanche 4 mars, avec les sans-papiers

Article paru dans l’Indépendant du 4 mars 2018les-chevilles-ouvrieres-de-l-evenement-reunies-autour-d-une_1070804_657x438p

Calçotada à Alénya : une tradition importée pour soutenir les sans-papiers

Ce dimanche, la calçotada organisée par le comité de soutien aux sans-papiers a réuni plus de 200 personnes au parc Ecoiffier d’Alénya. Le repas, constitué comme son nom l’indique d’oignons tendres grillés (calçots) et de leur sauce typique, affichait complet. Les organisateurs ont même été obligés de refuser du monde.

« La calçotada est une tradition d’importation, rappelle l’un des membres du comité de soutien, Pere Manzanares. Elle vient de la région de Valls, près de Tarragone (Catalogne Sud) et est arrivée dans les Pyrénées-Orientales il y a environ 35 ans à l’initiative de l’association Arrels. »

  • Une marche pour les migrants le 17 mars à Perpignan

Au-delà de son caractère éminemment festif, le principal objectif de la calçotada restait de récolter des fonds pour venir en aide aux sans-papiers (règlement des honoraires d’avocats, etc.). Selon Pere Manzanares, les bénéfices de l’événement devraient s’élever à environ 2000 euros.

En tout, les Pyrénées-Orientales recenseraient une centaine de sans-papiers déboutés du droit d’asile. Le comité réclame leur régularisation, ainsi que des logements décents pour les demandeurs d’asile. Ses membres organiseront le samedi 17 mars, en début d’après-midi, une grande marche à Perpignan  autour de ces mots d’ordre et pour s’opposer au nouveau projet de loi sur l’immigration, qu’ils assimilent à une véritable « machine de guerre contre les migrants et les réfugiés ».

Calçotada mars 2018 - l'Indépendant.jpg

–> lien sur article avec vidéo

http://www.lindependant.fr/2018/03/04/calcotada-une-tradition-importee-pour-soutenir-les-sans-papiers,3099465.php


Frontière franco-italienne : associations et avocat(e)s se mobilisent pour le respect du droit d’asile et la protection des enfants étrangers

Communiqué de plusieurs associations, dont l’Anafé, dont la LDH est membre

Pendant deux jours, les 17 et 18 février, des associations et des avocat-e-s sont intervenus L'asile est un droità la frontière entre la France et l’Italie pour permettre aux personnes se présentant à la frontière française d’exercer leurs droits, conformément à ce que prévoient le droit français, le droit européen et le droit international.

Les représentant-e-s d’associations françaises mais également italiennes, ainsi que des avocat-e-s exerçant en France comme en Italie (venant de Nice, Lyon, Paris, Toulouse, Milan, Gênes et Turin), ont observé la situation à la frontière et assisté des personnes illégalement refoulées de France, pour qu’elles fassent valoir leurs droits devant le tribunal administratif de Nice. Ce dernier a été saisi de 20 cas de refoulements d’enfants non-accompagnés.

Cette opération d’envergure a été rendue nécessaire car les autorités françaises continuent de bafouer les droits des personnes qui franchissent la frontière pour rejoindre le territoire français, en dépit de plusieurs condamnations de leurs pratiques par la justice française.

Le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures décidées par le gouvernement français fin 2015, et renouvelé régulièrement jusqu’à ce jour, ne peut justifier de porter atteinte à des principes aussi fondamentaux que la protection des droits de l’enfant, la prohibition de la privation arbitraire de liberté ou encore le droit de solliciter l’asile.

Pourtant, les autorités françaises continuent de refouler chaque jour des enfants étrangers isolés en Italie, en violation de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. De nombreuses personnes ne sont pas mises en mesure de pouvoir solliciter l’asile en France, compte tenu des conditions illégales de renvoi qui leurs sont appliquées.

En parallèle, des membres des associations ont mené un travail d’observation pendant tout le week-end à la gare de Menton Garavan et devant le local de la police aux frontières de Menton Pont Saint-Louis. Ils ont notamment pu constater la privation de liberté de 36 personnes dans ce local dans la nuit du samedi à dimanche, pendant une durée pouvant aller jusqu’à 12 heures. Cet enfermement aux mains des autorités de police dépasse ce qui est légalement admissible et s’opère dans des conditions indignes, sans aucun accès à un-e avocat-e, à un-e interprète, à un-e médecin ou à un téléphone en violation des textes législatifs et de la jurisprudence du Conseil d’Etat du 5 juillet 2017.

Les organisations signataires continuent d’interpeller le gouvernement français pour qu’il porte un coup d’arrêt immédiat aux pratiques illégales qui se produisent très fréquemment sur notre territoire à la frontière avec l’Italie, en matière d’accueil des demandeurs-euses d’asile et des mineur-e-s isolés. Le gouvernement doit respecter les législations française et européennes, ainsi que le droit international pour que les personnes qui franchissent la frontière ou s’y présentent voient leur situation examinée dans le parfait respect de leurs droits.

Lundi 19 février 2018

 

Liste des organisations signataires :  Amnesty international France ; L’Anafé, dont la LDH est membre ; L’ADDE ; La Cimade ; Médecins du monde ; Médecins sans frontières ; Secours catholique Caritas France ; AdN Association pour la Démocratie à Nice ; Citoyens solidaires 06 ; DTC-Défends ta citoyenneté ; LDH Nice ; Oxfam France ; Pastorale des migrants du diocèse de Nice ; Roya citoyenne ; Syndicat des avocats de France ; Tous Citoyens !

Italie : ASGi ; Diaconia Valdese ; Intersos ; Oxfam Italie ; Terre des Hommes Italie ; WeWorld Onlus

Communiqué des Etats généraux des migrations, initiative soutenue par la LDH

Etats généraux des migrations

A la veille de l’adoption du projet de loi en Conseil des ministres, prélude à son examen par le Parlement, les organisations engagées dans les États généraux des migrations dénoncent le choix du gouvernement de reléguer au second rang de ses préoccupations le respect des droits des personnes étrangères en France. Elles continuent de s’organiser partout en France pour construire ensemble des propositions pour une politique migratoire réellement humaine et digne.

En novembre dernier, des centaines d’associations et de collectifs citoyens ont décidé de lancer sur l’ensemble du territoire des concertations destinées à poser les bases d’une politique migratoire alternative. Les principes et les propositions qui en émergeront seront présentés à l’occasion d’une première session nationale des États généraux, prévue les 26 et 27 mai prochains.

Bourg en Bresse, Nîmes, Blois, Carcassonne, Strasbourg, Lyon, Toulouse, Millau, Caen, Marseille, La Rochelle, Chambéry, Rouen, Poitiers, Dijon, Montpellier, Béziers, Sète, Alès, Lunel, Perpignan, en Drôme-Ardèche, Sud Ardèche, dans la Loire, le Nord, le Pas de Calais, les Cévennes ou la Sarthe, près d’une quarantaine de concertations sont actuellement organisées partout en France. D’autres vont suivre dans les semaines qui viennent.

Au quotidien, les organisations et collectifs engagés constatent les effets de la politique actuelle du gouvernement (maltraitance contre des migrants, violation de leurs droits fondamentaux, criminalisation de l’action des bénévoles,…). Ils ne sont pas dupes des éléments de langage qui accompagnent la présentation de ce projet de loi par le gouvernement. Les quelques « mesures positives » que celui-ci comporte dissimulent mal ses dispositions les plus répressives, et ne doivent pas les justifier.

Les voix associatives et citoyennes ne sont pas les seules à s’élever : le Défenseur des droits, les agents de la Cour nationale du droit d’asile, des écrivains, des journalistes, des avocats, des syndicats, des universitaires et des étudiants ont fait part de leur profonde indignation face à ce projet de loi. Même certains députés de la majorité En Marche ont exprimé leurs inquiétudes sur le contenu de ce texte, voire leur opposition.

Les organisations des États généraux des migrations déplorent que le chef de l’État et le gouvernement n’aient pas entendu leurs appels répétés pour une véritable concertation avec la société civile qui est au contact quotidien avec les personnes exilées. Les réunions organisées par le Premier ministre au mois de décembre et janvier ressemblaient fort à un simulacre de concertation.

Les organisations et collectifs citoyens des États généraux des migrations appellent le président de la République, le gouvernement et les parlementaires à placer au cœur de la politique migratoire les droits et la dignité des personnes qui ont tout quitté, le plus souvent au péril de leur vie, pour fuir la guerre, les violations de leurs droits fondamentaux et la misère, comme de celles qui résident en France depuis des années et sont confrontées à toutes sortes de discriminations et obstacles administratifs.

Paris, le 20 février

Télécharger le communiqué au format PDF