EUX C’EST NOUS! – La manifestation du 12 mai au centre de rétention de Perpignan dans l’Indépendant

A l’appel de l’assemblée 66 des Etats Généraux des Migrations qui regroupe plusieurs associations dont la LDH, nous sommes arrivés en manifestation devant le centre de rétention, sur un « no man’s land »: deux rangées de grilles métalliques hautes de quatre mètres avec des barbelés sur la deuxième, presque comme une prison…

Des moments forts de dialogue avec les migrants internés: pendant une heure ils ont scandé « freedom, nous voulons sortir ». Nous avons répondu par des messages et des chants de soutien qu’ils ont entendus, et ils ne se sont pas trompés sur nos intentions de solidarité. La police les a peu à peu refoulés, sans violence apparente, vers l’autre cour, trop éloignée pour nous entendre.  (voir la vidéo ci-dessous)

La manifestation avait pour objectifs de dénoncer l’enfermement des migrants dans les centres de rétention et la dangereuse loi « asile et immigration » qui brise le droit d’asile.

Sur le site de l’Indépendant

PERPIGNAN le 12/05/2018:

Perpignan: manifestation devant le centre de rétention ce samedi matin

Les manifestants entendaient dénoncer les conditions actuelles de rétention des migrants mais aussi la loi Asile et immigration adoptée récemment par l’Assemblée nationale et en discussion prochainement au Sénat.

Elle est le « symbole des politiques migratoires indignes de la France » selon les associations de soutien aux sans-papiers. Environ une cinquantaine de personnes s’est rassemblée samedi 12 mai devant le centre de rétention administrative de Perpignan. Une manière selon les militants associatifs et politiques de dénoncer la nouvelle loi Asile et immigration qui durcit les conditions d’entrée des migrants. « Le centre de rétention est à la fois la criminalisation des migrants mais aussi une machine à expulser. Nous sommes là pour dire qu’il ne faut pas enfermer les migrants car ce ne sont pas des délinquants » détaille Josy Boucher, membre de l’assemblée des états généraux des migrations 66.

Manif -Centre rétention-12-05-18

 

Voir la vidéo de l’Indépendant

Article du quotidien l’Indépendant

12 mai dans l'Indépendant-manif-centre rétention

Photos du centre de rétention à Perpignan

centre de rétention Perpignan 2.jpg  rcentre rétention perpignan-1

Manifestation – samedi 12 mai à 10h devant le centre de rétention de Perpignan : bienvenue aux migrants!

Manifestation – samedi 12 mai à 10h devant le centre de rétention de Perpignan – départ parking de la clinique mutualiste( près de l’aéroport de Perpignan)

à l’appel de l’Assemblée 66 des Etats Généraux des Migrations (dont la LDH-66 fait partie)

La loi « Asile et immigration » est une loi dangereuse qui porte à atteinte gravement aux droits des personnes migrantes. Enfermement prolongé pour mieux expulser , y compris des enfants, criminalisation des étrangers, harcèlement policier. Les centres de retention sont le symbole de la politique brutale des pouvoirs publics à l’encontre des migrants et sans papiers.

Nous continuons a nous opposer à cette loi. Non à l’enfermement en centres de rétention, Régularisation de tous les sans papiers, Egalité pour tous, Libre circulation et Libre installation. Un autre accueil digne et humain est possible !

EUX C’EST NOUS! BIENVENUE AUX MIGRANTS !Welcome-Bienvenue.jpg

 

 

Immigration et asile : des objets d’inquiétude ou des sujets de droit ?

Communiqué de la LDH

L’Assemblée nationale vient de voter en première lecture le texte de loi « pour une immigration maîtrisée et pour un droit d’asile efficace ». La Ligue des droits de l’Homme (LDH) tient ce texte pour le plus rigoureux de toute l’histoire de la VRépublique contre les migrantes et les migrants. Jamais, en effet, un gouvernement n’aura été aussi loin dans la maltraitance des personnes étrangères, systématiquement perçues comme indésirables et comme sources de problèmes.

Hiérarchisation entre migrants, enfermement des mineurs, prolongation de la durée de la rétention, maintien du délit de solidarité, procédures rapides rendant plus difficiles les demandes d’asile, suspicion généralisée à l’encontre des parents d’enfants français… Rien n’aura été épargné pour compléter un portrait du migrant comme danger social, rien n’aura été de trop pour satisfaire au désir d’ordre de ceux qui camouflent leur inhumanité en efficacité ordonnée, au mépris des droits fondamentaux reconnus à chacun. La LDH rappelle que les demandes d’asile sont au nombre de cent mille par an. Pourtant les débats parlementaires ont été l’occasion d’une surenchère injustifiée au regard des faits statistiques les plus robustes, telle la stabilité des flux migratoires.

La LDH salue celles et ceux qui ont eu la lucidité et le courage de dire non, prend acte de l’absence de bien d’autres lors du vote, mais regrette qu’une majorité ait approuvé le projet de loi. Face au risque de durcissement du texte au Sénat, la LDH en appelle à la conscience et à la responsabilité des parlementaires lors des futurs votes.

C’est maintenant qu’il faut intervenir dans le débat public. Dans l’opposition à cette mauvaise loi, la LDH invite chacune et chacun à prendre sa place, dans les Etats généraux sur les migrations organisés dans toute la France les 26 et 27 mai 2018, dans les mobilisations citoyennes dénonçant le « délit de solidarité » et l’enfermement des mineurs, pour l’accueil des migrants, et particulièrement à la Marche solidaire de Vintimille (30 avril) à Londres (8 juillet).

Donner des droits aux uns, ce n’est pas en retirer aux autres. La LDH rappelle, au contraire, que réduire ceux des uns fragilise d’autant ceux des autres. C’est à ce titre qu’il faut considérer et traiter les migrants pour ce qu’ils sont, des sujets de droit.

Paris, le 2 mailogo