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Le racisme au cinéma

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White dog le film de Fuller

le mardi 16 décembre prochain à 19h

à l’Institut J. VIGO à la projection du film :

« White dog » de Samuel FULLER

Le thème du film :
Le racisme est-il une maladie incurable ou un comportement acquis susceptible d’être soigné ?
C’est sur la base de ce questionnement anthropologique et philosophique que s’articule White Dog
(Dressé pour tuer), que réalisa Samuel Fuller en 1982, d’après le roman de Romain Gary, Chien
Blanc (1970).
La production de la Paramount entendait atténuer le caractère polémique du film, évacuant la
dimension critique du racisme, en imposant que celui-ci s’inscrive dans une veine « film d’horreur »
très prisée à l’époque à Hollywood. C’était mal connaître Fuller. On redécouvre aujourd’hui un film
fort, dans une version restaurée. Il avait subi à sa sortie une censure préventive de la part de la
Paramount, interdisant de fait son exploitation aux Etats-Unis.
Samuel Fuller, combattant infatigable de tous les racismes, n’avait qu’une seule méthode pour
atteindre ses adversaires : leur rentrer droit « dans le buffet ».
Dressé pour tuer (White dog), interdit de salles de cinéma pendant vingt-cinq ans aux Etats-Unis, est son dernier grand film.
La restauration dont le film fait l’objet aujourd’hui, assortie d’une nouvelle sortie en salles, ne
se contente pas d’être splendide et respectueuse du travail du cinéaste : elle permet de mesurer à
quel point White Dog n’a rien perdu de sa puissance, ni de sa pertinence.

Durée : 1h 30
Réalisateur : Samuel Fuller (1912-1997) Pays d’origine de la production : Etats-Unis
Acteurs : Kristy Mac Nichol (Julie Sawyer), Burl Ives (Carruthers), Samuel Fuller (Charlie Felton),
Vernon Weddle (Vet)

Hommage a Rémi Fraisse

 

Assassiné dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014

Rémi Fraisse, assassiné dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014

Contester et mourir…

Conséquence du refus de la confrontation démocratique,

Si nous sommes là ce soir, c’est pour rendre hommage à Rémi Fraisse qui est mort dans la nuit du 25 octobre 2014 lors de la manifestation qui s’opposait à la construction d’un barrage de retenue d’eau à Sivens, dans le Tarn.

Nous ne sommes pas pour crier vengeance ou semer le désordre, et c’est pour cela que je vous demanderai de rester dignes et respectueux pour honorer sa mémoire.

Si vous le voulez bien, nous allons observer quelques instants de silence en ayant une pensée pour lui et aussi pour ses proches.

Rémi Fraisse était un militant écologiste, membre de France nature environnement, il faisait partie des nombreux acteurs, et en particulier locaux, qui voulaient faire connaître un point de vue différent, pourtant largement partagé, de contestation d’un projet dont l’utilité méritait pour le moins d’être interrogée. Malheureusement, les événements récents sont de nature à lui donne à postériori Raison.

Et c’est bien pour cela, aussi que cette mort n’est pas acceptable. En tant que représentant local de La Ligue des droits de l’Homme et avec toutes celles et tous ceux ici présents, je tiens à présenter à sa famille et à ses proches, toutes nos condoléances.

La LDH prend acte de l’ouverture d’une information judiciaire, seule mesure de nature à permettre d’établir la vérité des faits sur cette mort inadmissible. Nous notons aussi que l’usage de grenades telles que celles utilisées par les forces de l’ordre est provisoirement suspendu. Ce que demande depuis 1977, la famille de Vital Michalon, mort dans des circonstances similaires lors d’une manifestation contre la centrale nucléaire de Creys-Malville.

Cependant, quelles que soient les responsabilités individuelles qui se révéleront, la mort d’un manifestant atteste d’un mauvais usage, voire d’un usage excessif par les forces de l’ordre, de moyens inadaptés. Les militaires en charge du maintien de l’ordre sont des professionnels, laisser un mort sur le carreau est il un gage de professionnalisme ?

D’aucuns distillent l’idée, pour se dédouaner, que s’il est mort il l’a aussi cherché. Je m’élève en faux contre cette présentation indigne d’un combat militant digne et juste. C’est laisser croire qu’aller manifester pour défendre ses idées un droit qui est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme c’est s’exposer au pire.

La Ligue des droits de l’Homme fait le constat amer que de Continental à Notre-Dame-des-Landes, de la ferme des « Mille vaches » à Sivens, de la défense des acquis sociaux à celle des Palestiniens, la contestation est aujourd’hui en France, criminalisée et réprimée (voir la circulaire Alliot Marie qui n’est toujours pas abrogée) tandis que persiste l’impunité d’élus publiquement confondus de malversations.

Cette politique place l’ensemble de la société sous tension alors même qu’elle aurait besoin de raison. Elle substitue l’autoritarisme au débat et à l’imagination dont nous avons tant besoin collectivement pour relever les défis qui nous sont posés.

La société française doit apprendre à débattre avec calme du bien-fondé de ses aéroports, de ses barrages et de son industrie agroalimentaire, de la transition écologique…..

Le gouvernement doit apprendre à compter avec les refus populaires, d’autant plus quand ils dénoncent des conflits d’intérêts, et à en valoriser l’apport dans des processus démocratiques de confrontation. Il doit aussi accepter enfin de considérer que l’avenir n’est pas de son seul ressort.

Le décès de Rémi est la conséquence directe de l’absence de dialogue mais aussi du refus de la confrontation démocratique et de l’autisme de gouvernements successifs qui ne trouve pour toute réponse à l’exigence citoyenne de transparence, de justice et de responsabilité, que le déni de réalité, les coups de menton et la violence du maintien de l’ordre.

Alors que montent les extrémismes qui menacent les fondements même de notre République, notre démocratie ne peut se payer le luxe de faire l’impasse de la transparence du dialogue démocratique et de l’échange des idées. A défaut, on peut prévoir d’autres tensions, d’autres durcissements, d’autres drames, provoqués de fait par des acteurs très éloignés de l’intérêt général.

La Ligue des droits de l’Homme entend rester vigilante quant au respect par les pouvoirs publics, des libertés et droits fondamentaux des citoyens, dans ce contexte comme dans d’autres.

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