Vidéo-Surveillance – Quand le Royaume Uni fait marche arrière.
La vidéo-surveillance a connu ces dernières années un grand développement dans toute la France et plus particulièrement à Nice, qui s’enorgueillit de détenir le record de France de caméras par habitant. Les attentats du mois de janvier ont été mis à profit par la municipalité de Nice pour élargir un peu plus le domaine d’intervention des caméras, en particulier en intégrant les caméras privés des offices HLM dans le système de la commune, déjà tentaculaire. Or, si il y a bien un point sur lequel tous les observateurs semblent d’accord, c’est l’inutilité de la vidéosurveillance pour la prévention des attentats, de la grande criminalité, de la violence de rue.
Le Royaume Uni, qui a été à la pointe du développement de la vidéo-surveillance, semble désormais faire marche arrière ; comme toujours très pragmatiques, les britanniques considèrent que le bilan coût/avantages de la vidéo-surveillance est extrêmement défavorable. Combien de décennies faudra-t-il à nos édiles pour faire une analyse rationnelle de l’utilité réelle de ces dispositifs, par ailleurs potentiellement dangereux pour les libertés publiques ? En effet, en France comme au Royaume Uni, l’absence de contrôle dans lequel les dispositifs de vidéo-surveillance fonctionnent est un grand sujet d’inquiétude.
BBC News magasine « The end of de CCTV era ? » Cliquez ici pour accéder à l’article en anglais : The end of de CCTV era
Vous trouverez ci-dessous une traduction in extenso de l’article, proposée par la section de Nice de la LDH
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La fin de l’ère de la vidéosurveillance?
Il y a vingt ans, le gouvernement a soutenu une expansion importante du réseau de video-surveillance – aujourd’hui les aides fincières sont coupés et les caméras éteintes. Le boom de la video-surveillance au Royaume-Uni est-il terminé ? demande Rachel Argyle.
En 1994, le gouvernement conservateur a pris l’initiative de la création d’un groupe de Partenaires contre le crime, avec (Home Secrétairele Ministre de l’intérieur Michael Howard qui déclarait qu’il était « absolument convaincu que la video-surveillance avait un rôle essentiel à jouer pour aider à détecter, réduire la criminalité et à condamner les criminels ».
L’année suivante, le fond au développement de la video-surveillance était crée pour encourager les autorités locales à mettre en place des systèmes de surveillance – le Ministère de l’Intérieur et les collectivités locales ont investi 120 millions de livres sterling en systèmes de vidéosurveillance dans les trois ans suivantes.
Le Royaume-Uni possède l’un des plus grands réseaux de télévision en circuit fermé au monde. Mais comme les municipalités, à court de liquidités, recherchent des mesures de réduction des coûts, l’efficacité de publique est sous le feu des projecteurs.
La police de Dyfed Powys s’est mise à faire des coupes sombres dans le budget de la video-surveillance à la suite d’un rapport indépendant rédigé par Christopher Salmon, Commissaire anti-criminalité. Les forces de surveillance en question couvre plus de la moitié du pays de Galles et un peu moins d’un demi-million d’habitants.
Le rapport a constaté que la suppression du système de video-surveillance de la région de Powys n’a pas entraîné une hausse importante de la criminalité ou de comportements anti-sociaux et il y a peu de preuves qui démontrent que la video-surveillance dissuade les crimes violents ou liés à l’alcool. Salmon déclare que la police orientera l’utilisation des fonds la où la population le souhaite, avec « plus de policiers municipaux à faire des rondes sur le terrain ».
Ces réductions ne sont pas un cas isolé.
La Cornouaille a été l’une des premières régions à réduire leur budget de video-surveillance- de £ 350,000 dès Avril 2011 . La municipalité du Denbighshire arrêtera son financement et réalisera une économie de £ 200 000 à partir de 2016-17. Les autorités municipales d’Anglesey ont abandonné leur système complètement l’an dernier, mais après l’offre d’une fiducie caritative, le système sera maintenant géré par les cinq conseils municipaux de l’île. A Derby, 48 caméras du centre-ville vont peut-être se voir coupées.
D’autres secteurs réduisent leurs systèmes. 250 caméras de vidéo-surveillance de Birmingham ne seront plus contrôlées 24 heures sur 24 et des gestionnaires de vidéosurveillance, à travers tout le pays, risquent le chômage.
La police se retrouve sous les mêmes contraintes financières. La Police de la vallée de la Tamise pourrait faire passer son financement de la video-surveillance pour la ville de £ 225 000 par an, à moins de £ 50 000 en 2018.
Une demande d’accès à l’information faite par la député travailliste Gloria de Piero, en Mars 2013, a constaté qu’un conseil municipal sur cinq avait réduit le nombre de caméras de vidéosurveillance dans les rues depuis la dernière élection.
Les partisans de la video-surveillance soulignent le succès des caméras dans l’identification des suspects dans des affaires criminelles très importantes, comme l’assassinat du jeune James Bulger par Robert Thompson et Jon Venables, l’attentat du Marathon de Boston, les attentats à Londres le 7 Juillet 2005 et les émeutes en Grande Bretagne en 2011. La video-surveillance a joué un rôle crucial dans la chasse des terroristes Charlie Hebdo.
Mais les militants contre la video-surveillance estiment qu’elle viole la vie privée et s’ interrogent sur son efficacité.
« Le taux de criminalité de la Grande-Bretagne n’est pas significativement plus faible que dans des pays comparables qui n’ont pas de système de surveillance aussi développé», dit Emma Carr, directeur de « Big Brother Watch »
Le groupe de pression se félicite que ces restrictions budgétaires puissent amener les autorités municipales à vérifier de plus près si la video-surveillance fonctionne vraiment. Carr ajoute: « Les municipalités qui font le choix de réduire le nombre de caméras de vidéosurveillance inefficaces, et d’orienter les ressources là où la sécurité de la population est plus nessécaire, doivent être félicitées. »
Charles Farrier, porte-parole des opposants à la video-surveillance, est un peu plus inquiet. « La réduction des coûts présumés conduit à une restructuration plutôt qu’à une réduction réelle de la vidéosurveillance. » Il souligne que les coupes budgétaires vont voir d’autres partenaires venir à la rescousse. « Souvent, les solutions proposées sont de fusionner les salles de contrôle ou de retirer les caméras des mains des collectivités locales démocratiques pour les mettre dans les mains des entreprises privées guidées par un souci de rentabilité, » a-t-il ajouté. Il appelle à un débat public urgent.
Pour certaines personnes, il existe une alternative plus humaine à la lutte contre la criminalité qu’une augmentation des cameras de video-surveillance. Farrier croit que la solution réside dans les conclusions d’un rapport de 2013 intitulé Grande-Bretagne Forteresse, publié par la New Economics Foundation, qui a constaté que les résidents dans des lotissements à Londres ont estimé que « connaître les gens » était la clé pour créer la confiance.
« Nous n’avons plus de gardiens de parc, de receveurs d’autobus, de « dames-pipi » -, des gens présents pour aider à cimenter la communauté. Maintenant, nous donnons cette responsabilité à une machine. En effet, au lieu de dépenser tout cet argent sur des caméras de surveillance, nous devrions le dépenser en stratégies qui ont fait la preuve de leur efficacité et encourager plus de gens à marcher, parler, et résoudre des problèmes dans leurs propres communautés.
Il ya eu beaucoup de recherches sur l’efficacité de la vidéosurveillance comme outil de lutte contre la criminalité pendant les années de grand boom de ce système.
Une étude intitulée les effets sur la criminalité de la video de surveillance en circuit fermé (2008) ont constaté que les systèmes de vidéosurveillance ont peu d’effet sur la dissuasion des délits , autres que le vol de voiture.
Un autre rapport, de l’Ecole de la police en 2013, intitulé « Ce qui marche, en un mot: Les effets de la vidéosurveillance sur la criminalité » dit que la video-surveillance agit pour une petite part, néanmoins statistiquement significative, dans la réduction de la criminalité, et ajoute que tout en réduisant le vol de et dans les véhicules, il n’a pas d’impact sur les niveaux de la criminalité violente.
Le psychologue britannique Gordon Trasler a souligné qu’une raison à cela pourrait être que la video-surveillance est efficace pour des infractions «instrumentales» (tels que les délits contre les biens ou les cambriolages), mais pas si efficace pour les infractions «expressives» comme les crimes violents lorsque le comportement est impulsif et ne laisse pas de temps à la prise de décision rationnelle.
Selon e chef de la police adjoint Mark Bates du syndicat nationale des commissaires de police chargé de la gestion de la video-surveillance,les caméras jouent un rôle important dans la protection de nos communautés. « Nous avons une vraie responsabilité dans la réflexion à mener avant de prendre toute décision de se désinvestir de la video-surveillance dans le cadre d’enjeux liés à une politique d’austérité.
En 2009, 95% des cas de meurtre traités Scotland Yard ont utilisé des images de vidéosurveillance comme preuve.
Alors, combien de caméras nous observent effectivement? La réponse est difficile à évaluer. La British Security Industry Association (BSIA) estime qu’il y a entre 4.000.000 et 5.900.000 caméras.
Pauline Norstrom, président du BSIA, dit que la pression budgétaire sur le secteur public et les coupes financières sur la video-surveillance ne signifient pas un déclin plus important au Royaume-Uni. « Alors que les budgets du secteur public ont mis la pression sur ses caméras, celles du secteur privé sont maintenant plus nombreuses de l’ordre de 70 pour une, » dit-elle. « Elles sont la clé dans la dissuasion des activités criminelles et dans l’obtention de condamnations. »
Alors que les systèmes publics peuvent être confrontés à des baisses, il y a une hausse des caméras privées et à usage domestique.
C’est un sujet de préoccupation pour Tony Porter, le commissaire du gouvernement chargé de la video- surveillance. Dans son rapport annuel, il dit: « Le coût des systèmes de vidéosurveillance à usage domestique est minime maintenant que les détaillants vendent des systèmes de vidéosurveillance HD pour un peu plus de £ 100. » Plus de 80% des questions qu’ils reçoivent portent sur l’utilisation de la vidéosurveillance dans un cadre domestique.
Si les conseils municipaux continuent à diminuer, consolider ou externaliser leurs services de vidéosurveillance, les groupes de campagne « Non à la video-surveillance » craignent qu’il ne soit de plus en plus difficile de contrôler ceux qui doivent rendre des comptes. Mais Porter, qui a pris, en mars dernier, la responsabilité de Commissaire indépendant chargé du système video-surveillance espère que la prise en compte des nouvelles orientations pour la video-surveillance nationale , enjeux dans les prochains mois, contribuera à clarifier les choses.
Il semble que le Royaume-Uni continuera à être étroitement surveillé pendant encore un certain temps.
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Nice – Adresse aux élus de l’opposition républicaine –
Adresse aux élus de l’opposition républicaine du conseil municipal de la commune de Nice
« La démocratie pure peut engendrer la démagogie. Le remède à cette pente dangereuse c’est notre république #colloquejihad » – M. Christian Estrosi – Twitter 24/01/2015
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Nous venons de vivre des événements d’une grande violence, lesquels vont sans doute influencer, pour une longue période, la vie politique de notre pays et notre ville, gérée depuis des lustres par la droite la plus réactionnaire, en ces moments de grande inquiétude, a su montrer à la hauteur de sa réputation. Nous en voulons pour preuve la grand messe médiatique organisée dans la précipitation, sous couvert d’un conseil municipal extraordinaire, par notre maire, lequel, à l’évidence, se contenterait d’un république, certes démocratique, ma non troppo.
Dans un élan d’une unité républicaine bien factice, vous avez voté, à notre grand étonnement, quatorze délibérations, certaines insignifiantes, d’autres sans doute utiles et plusieurs potentiellement dangereuses pour les libertés publiques.
Vous avez voté, comme un seul homme, la délibération n°1-3 « Commerces de proximité, politique en matière de fermetures tardives » alors que saviez parfaitement que cette délibération vise de façon à peine voilée les petits commerces maghrébins du centre ville. Vous avez voté cette délibération « Considérant les attentats perpétrés en France les 7, 8 et 9 janvier 2015 » suscitant la suspicion et jetant l’opprobre sur une population harcelée en permanence et de longue date, par des arrêtés municipaux, sans qu’il y ait eu à cette époque l’ombre d’une menace terroriste. Vous avez prêté votre concours à cette basse manœuvre.
Vous avez voté la délibération n° 0.4 «Décision de principe d’autoriser la transmission d’images de caméras privées au centre de supervision urbain.» alors que vous saviez parfaitement que ce sont principalement les immeubles gérés par l’office HLM qui sont visés par cette délibération, que l’objectif réel est d’intensifier le contrôle policier qui s »exerce sur les populations « des quartiers », que malheureusement, ce ne sont pas les caméras vidéo qui vont arrêter les terroristes déterminés et aguerris.
Bien que cette mesure ne soit envisageable que « lors de circonstances faisant redouter la commission imminente d’une atteinte grave aux biens ou aux personnes », une fois ces circonstances disparues, il sera, dans la pratique, impossible d’en contrôler leur stricte application. Si vous avez eu connaissance d’un quelconque rapport ou observation de la fantomatique « Commission départementale de la vidéoprotection » des Alpes Maritimes, nous vous serions reconnaissants de nous en communiquer une copie. En tout état de cause, la Cour des Comptes, dans son rapport sur « L’organisation et la gestion des forces de sécurité publique » (7/7/2011), indiquait : « Le taux d’élucidation des faits de délinquance de proximité n’a pas davantage progressé dans les circonscriptions de sécurité publique (CSP) équipées de caméras de vidéosurveillance de la voie publique que dans celles qui ne le sont pas. ». Ne pensez-vous pas que les 400.000€ consacrés à ces caméras supplémentaires auraient pu être investis plus efficacement pour favoriser l’insertion sociale de jeunes désœuvrés, potentiellement victimes des leaders jihadistes qui nous menacent ? La menace est réelle, nous le savons tous ; mais, favoriser la mise en place des dispositifs liberticides est une très mauvaise réponse à cette menace.
Vous avez voté la délibération n° 8.1 « Mesures complémentaires de sécurité pour les moyens informatiques d’accès à internet mis à disposition du public.» enjoignant aux fournisseurs d’accès à internet (F.A.I) de bien vouloir respecter la loi, comme si ces grandes entreprises internationales avaient attendu les rodomontades médiatiques de M. le maire de Nice pour appliquer la loi ; moins comique, mais plus grave : vous avez autorisé notre maire d’opérer sur les moyens mis à disposition du public, sans plus de précisions, « une surveillance particulière de l’utilisation de ces moyens par le public. ». Ainsi donc, la surveillance des communications internet déjà exercée par les services compétents de l’Etat serait dédoublée, en parallèle, par une surveillance exercée sous les ordres du maire.
Nous savons parfaitement que la menace terroriste plane toujours sur notre ville, notre région, notre pays. L’Etat et c’est son rôle, a pris toute une série de mesures pour garantir la sécurité des citoyens, même si certaines sont, à nos yeux, contestables ; pour autant, nous n’avons pas connaissance que d’autres collectivités territoriales aient pris, dans la précipitation et le battage médiatique, comme cela a été fait à Nice, certaines mesures dont l’objectif réel est le contrôle purement policier de la population par des élus locaux.
Nous sommes atterrés : vous avez prêté votre concours zélé à cette triste comédie.
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« il y a d’autres façons de porter atteinte à l’Etat de droit que par la guerre ou l’état d’exception. Au nom de la prévention du terrorisme », la législation de ce pays « utilise » déjà « des pratiques dérogatoires d’évitement du juge judiciaire au profit de pouvoirs de plus en plus larges confiés à l’administration ou à la police, constituant un véritable régime de police qui ne dit pas son nom ».
Mireille Delmas-Marty, professeure honoraire au Collège de France, citée par O. Le Cour Grandmaison politologue.
Charlie – Otages Porte de Vincennes manifestation dimanche 11 janvier 2015 15h Pl Garibaldi
Appellent (liste provisoire ) :
ADN – Amis de la démocratie – ATD Quart Monde – ATTAC 06 – CIMADE 06 – CGT Educ’action – ENSEMBLE ! 06 – FSU 06 – MRAP – LDH – Parti de Gauche 06 – SOS Racisme – UNSA 06
Parce que nous n’acceptons pas le fanatisme et la violence, parce que nous sommes attachés à la démocratie et l’Etat de droit, parce que la liberté de la presse est un des biens les plus précieux que nous avons acquis, nous voulons vivre ensemble, sans racisme et sans discrimination, en paix et en harmonie quelles que soient nos origines, nous appelons les femmes et les hommes vivant en France, les organisations syndicales et politiques, les associations et tous ceux et toutes celles qui sont attachés à cet idéal de se joindre à nous, sans mot d’ordre ni slogan, sans banderole ni bannière.
Mort de Magomedkhan, 11 ans
24 novembre 2014
Un enfant est mort.
Nous voulons saluer la mémoire de Magomedkhan, 11 ans, mort dans un parking, jeudi soir, et témoigner notre solidarité à sa famille.
Depuis son arrivée en France en 2009, avec ses parents fuyant les persécutions et demandant un Asile qu’on leur a refusé, Magomedkhan s’est retrouvé sans ressources avec sa mère et ses 3 frères.
L’urgence était pourtant criante :
– Une mère isolée avec 4 enfants mineurs dont un enfant lourdement handicapé ;
– Cette mère disposant d’une autorisation provisoire de séjour renouvelée tous les 6 mois ;
– Des documents délivrés par la préfecture, mais sans le droit au travail ;
– Cette mère sans aucune ressources ni allocations pour l’éducation des enfants ;
– Un hébergement d’urgence de 9m2 obtenus depuis peu, après de longues procédures.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir saisi, à de multiples reprises, les institutions concernées pour obtenir la carte de séjour qui aurait pu permettre à la famille de stabiliser sa situation, un hébergement dans un CHRS, le droit pour l’enfant handicapé à pouvoir bénéficier d’une aide matérielle….
C’est dans ces conditions que la famille n’a jamais pu poser ses maigres valises dans un endroit stable et sécurisant alors que l’association Habitat et Citoyenneté a alerté les services sociaux sur la nécessité impérieuse d’obtenir une place dans un centre d’hébergement et de réinsertion.
Jamais Magomedkhan n’a eu droit à un bout de chambre à lui, ni à un bureau pour faire ses devoirs, ni à des repas assurés chaque jour, encore moins à des loisirs.
Malgré cela, il a beaucoup investi dans l’école, seule institution accueillante.
Depuis ses 7 ans, le petit Magomedkhan faisait le traducteur de toutes les démarches administratives de sa mère, de ses frères ; il accompagnait sa mère dans les hôpitaux, celle-ci n’ayant jamais eu le temps de se rendre à des cours de français, ne pouvant laisser seul l’enfant malade.
Magomedkhan attendait le soir que la boulangerie du quartier ferme pour rapporter le pain non vendu à la maison et cela, tout le monde le savait.
Seules les associations humanitaires et militantes ainsi que des citoyen-nes bénévoles ont apporté leur aide à cette famille, pour se nourrir, se vêtir ….
Magomedkhan, enfant lumineux et joueur en dépit de tout, comme tous les enfants, avait besoin de loisirs. Il a grandi trop vite comme la plupart des enfants dans sa situation, enfant d’étrangers fuyant des pays où leur vie ne vaut pas cher.
Ce soir-là, il était sorti retrouver des copains… pour oublier ? pour respirer ? pour avoir un peu d’espace ?
Sa mère a bien essayé de le joindre au téléphone mais…
Ce n’est pas seulement une bombe aérosol qui a tué Magomedkhan, ce sont surtout les violences institutionnelles subies par sa famille en contradiction totale avec la CIDE(Convention Internationale des Droits de l’Enfant) dont nous venons de célébrer l’anniversaire.
« l’intérêt supérieur de l’enfant » dont parle cette Convention signée par la France, ce n’était pas pour lui, ni pour ses frères, ni pour tous les petits Magomedkhan qui grandissent dans notre beau pays.
Premiers signataires :
ADN ; Amnesty International Nice ; CIMADE ; COVIAM ; Habitat&citoyenneté ; LDH Cannes ; LDH Nice ; MRAP ; RESF 06 ; Secours Catholique ;
contact : Hubert Jourdan 06 21 41 23 82
RESF organise une collecte pour venir en aide à la maman :
Vous pouvez apporter ou envoyer (et même recueillir autour de vous) :
– Soit au cercle de silence de Masséna, ce mardi 25 novembre.
– Soit chez Habitat&Citoyenneté , 28 rue Dabray, Nice (mardi et vendredi)
– Soit à MRAP (« pour RESF 06 Magomed ») c/o habitat et Citoyenneté, 28 rue Dabray 06000Nice
Lien vers l’article de Nice Matin : Article Nice Matin
L’historien israëlien Schlomo Sand censuré à Nice
Communiqué
Nice, 14 novembre 2014
M. Schlomo Sand professeur d’histoire à l’université de Tel Aviv, auteur, en particulier, de l’ouvrage « Comment la terre d’Israël fut inventée ? » (Flammarion, Septembre 2012) vient d’être censuré par l’association « Université Nice inter âges » (UNIA), association liée à la municipalité de Nice.
L’UNIA avait programmé pour le mercredi 19 novembre, une conférence intitulée « Actualité du conflit Israélo-Palestinien », organisée et animée par Yvan Gastaut professeur d’histoire contemporaine, conférence dans laquelle devait intervenir le professeur Sand, universitaire de renommée internationale. Cette conférence vient d’être déprogrammée sine die.
La conférence a été annulée, selon nos informations, sur intervention, en particulier, d’un professeur honoraire qui estime que M. Sand, de nationalité israélienne, « remet en cause l’existence de l’Etat d’Israël ». Or M. Sand a toujours affirmé et écrit qu’il était partisan de la coexistence de deux Etats : Israélien et Palestinien.
Ce que remettent en cause les responsables de l’Unia et, derrière eux, quel groupe de pression est à la manœuvre ? c’est la libre discussion, le débat, la confrontation des idées et des arguments. Il faut qu’ils soient bien peu sûrs de leurs arguments pour opposer la censure au débat. M. Sand a déjà été censuré à Nice en 2012, le maccarthysme est à l’œuvre dans notre ville et cela est intolérable !
Centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès à Nice 15 et 16 octobre 2014
1/ Mercredi 15 octobre 2014 à 18h30
Espace associations Pl. Garibaldi – Nice :
Conférence « Jaurès et la république » par Vincent Duclert
Plus d’informations ? cliquez ici : conférence Jaurès
2/ Jeudi 16 octobre 2014 à 19h –
Espace associations Pl. Garibaldi – Nice :
« Jaurès assassiné 2 fois ! » Une création de Pierrette Dupoyer
Plus d’informations ? cliquez ici : Jaurès assassiné 2 fois !
Plus d’informations sur Pierrette Dupoyer ? Pierrette Dupoyer
Cannes fausse tentative d’enlèvement – La presse, le simple d’esprit et les crétins
Tragi-comédie en trois actes
Les faits se sont déroulés le jeudi 18 septembre 2014 aux abords d’un lycée privé de Cannes. Le site internet de Nice Matin en rend compte le jour même et les éditions papier le lendemain.
Acte I
Le 18/09/2014 Nice Matin publie (internet) :
« Un enfant de neuf ans a été approché par un individu qui lui a proposé de le raccompagner chez lui, ce jeudi après-midi à la sortie des cours, devant l’institut Stanislas de Cannes.
L’homme, souffrant visiblement de troubles mentaux, a affirmé à l’enfant que son père lui avait demandé de le ramener chez lui. Mais le père du garçonnet, qui se trouvait à quelques mètres de là, s’est alors interposé.
Il a ensuite alerté la police municipale qui a interpellé l’individu et l’a amené au commissariat. Le père de famille n’a pourtant pas pu porter plainte. On lui a expliqué que l’homme n’ayant pas touché l’enfant, on ne pouvait considérer ces faits comme une tentative d’enlèvement.
Il a donc dû se contenter de déposer une main courante et l’homme qui avait abordé son fils est sorti libre et sans poursuites du commissariat.
Le papa cannois a le soir-même adressé un mail au Garde des Sceaux pour s’indigner de cette situation. « Faudra-t-il qu’un enfant soit tué ou violé pour que quelque chose soit fait? » s’indigne-t-il. »
Acte II
L’angoisse du père directement concerné est compréhensible ; mais, à partir de là, comme à chaque fois, un tombereau de commentaires haineux se déverse sur le site internet, au milieu de quelques rares considérations un peu plus sensées ; et encore ! On imagine que le modérateur de Nice Matin a dû faire chauffer la touche « suppr » de son clavier, pour épargner au lecteur les commentaires les plus gratinés. Au 28/09/2014, 44 commentaires accompagnaient cet article ; les deux copies d’écran ci-dessous ne sont qu’un bref échantillon de cette prose répugnante :
cliquez ici : commentaire 1
cliquez ici : commentaire 2
« l’homme n’ayant pas touché l’enfant, on ne pouvait considérer ces faits comme une tentative d’enlèvement », cette formulation que l’on qualifiera, par euphémisme, de maladroite, à l’emporte pièce, bien entendu, déchaîne les passions, sur l’air de « c’est la faute à la justice laxiste ».
Acte III
Une semaine plus tard, Nice Matin met en ligne, le 25 septembre, un rectificatif très complet :
« Il semble en fait qu’il y ait eu méprise. Selon le Procureur de la république de Grasse, Georges Guttierez, «la personne mise en cause qui est un déficient mental est entrée en contact avec l’enfant par erreur : il était venu récupérer un autre enfant pour lequel il croyait de bonne foi avoir l’autorisation parentale de le ramener à son domicile. Il s’est non seulement trompé d’élève mais aussi d’établissement.
L’ensemble des auditions effectuées ont corroboré la version donnée dès le départ par le jeune adulte handicapé qui n’avait aucune intention malveillante. Celui-ci est inconnu des services de police et n’est pas considéré comme dangereux». »
On appréciera le « il semble » par lequel commence l’article. Au 28/09/2014 un seul commentaire, piteux, est enregistré !
cliquez ici : commentaire après
On peut donc regretter que, dans le premier article daté du 18 septembre, le journaliste se soit contenté de faire une relation purement factuelle, sans l’ombre du début du commencement d’une enquête, sauf à l’évidence, un contact avec la police. La personne incriminée étant affectée « de troubles mentaux » cela aurait dû l’inciter à pousser un peu plus loin ses investigations ou au, minimum, à employer le conditionnel. Comment le pourrait-il, puisque les faits se sont déroulés, le jour même, seulement quelques heures avant ? A trop vouloir faire dans l’instantané, on finit par faire dans le bâclé.
Tout cela serait sans conséquences, si l’on se fie à la règle selon laquelle, sur internet, « une information chasse l’autre ». Sauf que le père de l’enfant diffuse illico la photographie de la personne suspectée sur les réseaux sociaux ; que se serait-il passé si elle avait été reconnue dans la rue, importunée, agressée ?
On pense immanquablement à l’ouvrage de Jean Teulé « Mangez le si vous voulez » basé sur un fait véridique survenu en 1870 pendant la guerre contre la Prusse et dans laquelle un simple quiproquo tourne mal, vraiment très mal.
« Prussien ! Coquin ! Coquin ! » Et ces gens autour d’Alain rient, se vantent, jouent au plus ignoble pour épater le voisin, faire voir combien ils sont pour Napoléon III et ne s’en laissent pas conter par un Prussien sauf que… de Monéys n’est pas prussien. Mais il ne les dément plus. Las des choses tentées, fatigué d’appels superflus, usé d’avoir splendi sur tant d’ombres, il les laisse le traîner sans opposer la moindre résistance. Certains de ses bourreaux sont fatigués aussi. On en voit déambuler, hagards, avec leur bâton sanglant à la main : « Deux heures passées à cogner sur un type, ça crève. » […]
— Mais monsieur le maire, plutôt que de faire l’important en remuant vos pompons, aidez-nous à le sauver ! C’est une abomination ce qui se passe dans votre bourg !
— De quoi vous mêlez-vous, vous ?
— Je me mêle qu’on massacre quelqu’un et que vous ne faites rien !
Le premier magistrat de la commune s’avance d’un pas vers de Monéys et s’adresse à ceux qui le tirent par les chevilles :
— Ôtez cet homme de là. Il gêne la circulation. Emmenez-le plus loin.
Antony, effondré, soupire. Buisson et Mazière demandent à Bernard Mathieu :
— Pour en faire quoi, plus loin ?…
— Ce que vous voudrez ! répond le maire totalement dépassé par les événements. Mangez-le si vous voulez. »
Et en effet, ils le mangèrent !
Assassinat d’Hervé Gourdel
La section de Nice de la Ligue des Droits de l’Homme dénonce l’horrible assassinat d’Hervé Gourdel, du Bureau des guides de St Martin Vésubie ; assassinat que rien ne saurait justifier. La section de Nice de la LDH partage la douleur de ses proches et s’élève fermement contre toute instrumentalisation de ce dramatique événement.
le FN de St Nazaire refuse de voter une subvention à la LDH et au MRAP
Saint-Nazaire, le 23 septembre 2014
aux rédactions de presse de Saint-Nazaire et de la Presqu’île guérandaise
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Dans une conférence de presse récente les trois élus du Front national au Conseil municipal de Saint-Nazaire affirment haut et fort leur opposition à l’attribution de subventions à la Ligue des droits de l’Homme (LDH), au Mouvement de la paix et au Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap).
Nous savons que le FN n’aime pas la LDH, le Mouvement de la paix et le Mrap. Nous nous doutons bien que les droits de l’Homme ne sont pas la tasse de thé du FN, que le racisme n’est pas un problème pour le parti lepéniste, bien au contraire et que la guerre peut pour lui être une solution aussi respectable que la paix. Son idéologie n’a pas changé et nos mouvements continueront
inlassablement à la combattre.
Le FN, en contestant encore une fois les subventions attribuées aux trois associations n’a sans doute pas admis que le Conseil municipal de Saint-Nazaire dans sa grande majorité partage les valeurs humaines de la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité ».
LDH, Mrap et Mouvement de la paix ne s’inquiètent nullement de déplaire au FN, bien au contraire ! Nous n’avons pas les mêmes valeurs et ne poursuivons pas les mêmes buts.
Pour notre part, nous continuerons d’agir pour une commune et égale humanité des hommes et des femmes.
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Droit de vote des étrangers : la citoyennenté de résidence avance, mais trop lentement
Communiqué du collectif Votation citoyenne – Pour le droit de vote des étrangers aux élections locales
Au 1er janvier 2014, 1 397 conseillers municipaux n’étaient pas français : 409 étaient britanniques, 323 belges, 177 portugais. Le nombre de candidats étrangers a augmenté lors des élections municipales de mars 2014 par rapport aux élections précédentes de 2008. Le nombre d’élus aussi. Preuve que notre démocratie a réussi à intégrer de nombreux étrangers pour la conduite des affaires locales. Hélas cette ouverture se limite actuellement aux seuls résidents de l’Union européenne, laissant de côté toutes celles et tous ceux qui, originaires d’autres pays, participent également à la vie économique, sociale, culturelle et associative de nos communes. Ceci porte atteinte à l’égalité des droits et à la démocratie.
Pour lire la suite, cliquez ici : Collectif votation citoyenne
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