La ligue des droits de l’Homme vous invite à son université d’automne sur le thème :
Territoires, identités, lien social et démocratie
les 27 et 28 novembre 2010, à la mairie du 9e arrondissement de Paris – salle Rossini
La société française est engagée dans une mutation profonde, qui remet en débat des questions fondamentales : limites et découpages sociopolitiques internes et externes, sentiments d’appartenance et de solidarité, aptitude des habitants à être des citoyens. La Ligue des droits de l’Homme, organisation politique, se doit de connaître ces évolutions et d’en faire sa propre analyse. A cette fin, le thème choisi pour cette université d’automne est celui des territoires.
1. Diversité et inégalité des territoires de la France
La France est un objet historique, la production et l’évolution de son espace méritent d’être comparées à celles d’autres pays dans une vision de long terme. Aujourd’hui, l’économie domine plus que jamais le fonctionnement social : le territoire de la France est notamment celui de ses activités de production et des transferts de revenus, un système de lieux et de flux dont on analysera la logique et les perspectives. Enfin, les inégalités sociales sont souvent aussi des inégalités spatiales, celles-ci éclairant et donnant à comprendre celles-là.
2. Identités, appartenances
Le thème de l’identité est éminemment politique et le gouvernement actuel l’a instrumentalisé avec les résultats que l’on sait. Il nous faut le traiter au fond, abordant la question de la multiplicité des identités, qui ont souvent une référence territoriale, et de leur caractère compatible et additif ou au contraire conflictuel et exclusif. La crise et l’exclusion sociale alimentent-elles des références à des territoires de repli, définis par des « quartiers » ou des communautés marginalisés à l’égard de l’entité nationale ? À l’inverse, d’autres states de la population pratiquent une grande mobilité et revendiquent une multi-appartenance spatiale inédite. Dans ces conditions, la grande ville est-elle encore le lieu par excellence de la mixité sociale ?
3. Institutions
Les niveaux institutionnels renvoient à des échelons territoriaux : commune, département, région, État central, Union européenne, sans compter les intercommunalités… Si l’espace national reste en France le niveau primordial d’exercice de la citoyenneté politique, la décentralisation d’une part et l’intégration européenne de l’autre modifient cet état de fait. Des éléments de comparaison en Europe rapprocheront pays fédéraux et pays unitaires pour cerner la notion de citoyenneté européenne. La complexité du « mille-feuilles » des institutions françaises est souvent dénoncée, on fera l’analyse critique de la réforme des collectivités locales actuellement en projet. Enfin, le territoire a longtemps fait l’objet de politiques de « géographie volontaire » : à l’heure du libéralisme, existe-t-il encore une politique d’aménagement, au niveau central ou décentralisé ?
4. Lien social, démocratie
L’état des territoires révèle l’état de la société française : pauvreté et richesse cumulatives, marginalisation de franges de plus en plus larges de la population, séparation croissante entre l’économique, le politique et la société. Simultanément, une action différenciée sur des territoires particuliers peut permettre des politiques de développement et de solidarité efficaces, du fait d’instances centrales ou décentralisées. Une table ronde croisera les expériences et les points de vue pour dégager un diagnostic de la situation présente et désigner des enjeux d’avenir.
Il conviendra enfin de tirer les conclusions politiques de cette université d’automne. L’analyse des territoires dévoile les transformations de la société française et certains de ses problèmes les plus graves, dont la solution passe par la défense mais aussi la redéfinition permanente des droits de l’Homme. Cette recherche s’inscrit dans la dynamique politique du Pacte pour les droits et la citoyenneté proposé par la LDH aux forces de progrès de notre pays.