En novembre 2012, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, prenait une circulaire dite de régularisation des travailleurs sans papiers, des parents sans papiers ayant des enfants scolarisés et des jeunes majeurs sans papiers scolarisés.
Même si cela reste très difficile, long et douloureux, ce texte ouvre tout de même une perspective aux familles. 9477 parents d’enfants scolarisés régularisés en 2013. Par contre, seuls 2106 travailleurs ont été régularisés, la quasi-totalité d’entre eux se trouvant dans l’impossibilité de produire les documents exigés par les préfectures en dépit de leurs années de présence et de travail.
Pareil pour les lycéens : 327 régularisés seulement. Plus de 90% d’entre eux n’entrent pas dans les critères imposés. De fait, depuis circulaire Valls, il est devenu encore plus difficile que sous Sarkozy d’obtenir la régularisation des élèves. Jusqu’alors, ne disposant d’aucun texte traitant spécifiquement des jeunes scolarisés, les préfets cédaient sous la pression. Il fournit maintenant une base légale à leurs refus de titre de séjour. Ils « appliquent les textes », comme l’exige Valls. Ni expulsés, ni régularisés, les lycéens sans papiers sont maintenus dans une précarité extrême, empêchés de choisir leur formation, de faire des projets. Dès qu’ils quittent le système scolaire, ils se retrouvent privés de soutien, toujours sans papiers et deviennent des proies faciles pour une expulsion discrète
Aujourd’hui comme hier cette situation ne peut pas être admise. Arrivés mineurs en France, scolarisés, ces filles et ces garçons ont le droit moral d’y poursuivre leurs études et d’y bâtir leur vie. Si la loi le leur interdit, la loi doit changer.
C’est pourquoi les ligueurs participent aux Samedis des papiersEn présence de personnalités artistiques, littéraires, scientifiques, associatives, syndicales et politiques. L’initiative se conclura par les Assises régionales du lycéen-ne sans papiers le vendredi 27 juin au Conseil régional d’Ile de France.
Où ? Place de la Sorbonne
Quand ? Tous les samedis de 16h à 18h30 (jusqu’au 27 juin)