Cette manifestation est organisée par l’association Soleil – club de prévention, le centre social Relais 59, l’association de quartier Commune Libre d’Aligre, Observatoire de l’état d’urgence 12e, Attac 12e, Ligue des Droits de l’Homme 12e, Amnesty International 12e, Le collectif Vigilance pour le droit des étrangers – RESF 12e, l’association Eclore, l’association Maison Communautaire pour un Développement Solidaire, des citoyens jeunes et moins jeunes du 12e
« Nous sommes vos enfants ! Invitation au dialogue,
Chers habitants du 12ème arrondissement, amis, familles, voisins, élus, policiers et inconnus,
Nous vous adressons cette lettre car nous aimerions vous inviter à nous rencontrer, à échanger, et à construire ensemble.
Nos modes de vie sont différents des vôtres mais nous ne sommes pas des voyous pour autant.
Nous sommes des enfants, VOS enfants, scolarisés dans le quartier, et déjà investis dans des démarches d’adultes.
Certains diront que nous sommes agités ; nous dirons que nous sommes pleins de vie. Certains diront que nous sommes inquiétants, nous ne voulons pas vous faire peur. »
Ainsi commence la lettre que des jeunes du 12e ont adressée à des habitants excédés du bruit, des attroupements et autres attitudes considérées comme des «nuisances».
Un collectif d’associations locales et de citoyens s’est créé en décembre 2015 après avoir découvert dans la presse que dix-huit jeunes du 12e avaient porté plainte contre X pour «violences volontaires aggravées», «agression sexuelle aggravée», «discrimination» et «abus d’autorité». Ils se disaient victimes de ces faits qui auraient été commis par une dizaine de policiers du 12e arrondissement de Paris au cours de contrôles d’identité à répétition entre l’été 2013 et l’été 2015.
Depuis, nous sommes entrés en contact avec les jeunes, leurs éducateurs, des élus, des habitants. Il nous a semblé urgent de rendre publique non seulement la question des violences policières que, dans notre quartier comme dans bien d‘autres quartiers plus populaires, subissent des jeunes souvent mineurs, mais aussi de discuter ensemble de la place qu’on laisse aujourd’hui aux jeunes dans l’espace public. Cette discussion nous la souhaitons menée avec les jeunes et pour les jeunes. C’est le sens de cette quinzaine de juin « Place aux jeunes ! ».
En effet, si on assiste actuellement à une occupation de nos places comme le symbole d’une contestation politique, il faut se rappeler que les jeunes «en déshérence» de nos quartiers occupent les places publiques et les pieds de barre d’immeuble depuis fort longtemps ! Cependant, « la fureur de vivre » de ces jeunes ne résonne jamais dans les slogans des contestataires et ne se retrouve pas davantage dans la réalisation des aménagements en équipement social de nos villes, quoiqu’on en dise !
Par conséquent, face à ces jeunes qui occupent « nos places » jusqu’à tard la nuit, sans autre objectif que de se retrouver ensemble, sans surveillance, dans l’espace public, les riverains, hostiles « aux nuisances sonores » et les élus, calent à trouver des solutions qui satisfassent tous les acteurs.
Le projet ambitieux de notre quinzaine est donc de réunir les différents protagonistes pour débattre, échanger, trouver des solutions afin d’apaiser le climat social entre la population et sa jeunesse !
L’intention n’est autre que de définir ce que chacun désire vraiment plutôt que ressasser ce que l’on ne supporte plus.
Si nous rompons définitivement le dialogue, nous nous asseyons sur une véritable bombe sociale qui peut exploser à tout moment !