L’aventure du collectif de soutien aux migrants d’Austerlitz a commencé véritablement le 2 juin 2015 puisque ce jour là a lieu l’évacuation d’un campement de migrants sous le métro La Chapelle (Paris 18^ème). Et à partir de cette information, nous avons connaissance de l’existence de la présence de migrants sur le quai d’Austerlitz depuis plusieurs mois. Nous décidons à plusieurs responsables associatifs (LDH Paris 5^ème / 13^ème, RESF 5^ème / 13^ème, la Cimade 13^ème) de lancer un appel en direction des associations, des partis politiques, et des syndicats du 13^ème pour se rencontrer sur le Quai d’Austerlitz le dimanche 7 juin 2015.

A partir de ce premier temps de rencontre où nous sommes une cinquantaine de personnes, nous décidons de créer un collectif de soutien aux migrants d’Austerlitz.

Nous avons dans l’esprit d’essayer de protéger les migrants pour éviter une évacuation dans la précipitation et dans des conditions aussi dramatiques que celles qui ont eu lieu le 2 juin 2015 à La Chapelle c’est à dire une évacuation violente par les forces de police.

Une des premières actions de ce collectif est de diffuser un communiqué de soutien pour interpeller l’Etat et la Mairie de Paris dans le but de trouver une solution à cette situation.

Ce communiqué mettra l’accent sur le fait que les revendications des migrants sont d’abord une revendication en terme de logement. Nous demandons, avec les migrants :

– un hébergement pérenne pour les migrants

Ce qui caractérise les migrants se trouvant sur le quai d’Austerlitz est qu’ils sont dans des tentes.

La seconde revendication que nous avons est :

– un accompagnement pour obtenir une régularisation

La plupart des personnes présentes sur ce quai venant majoritairement du Soudan mais également d’Erythrée, de l’Afrique occidentale, du Mali, du Sénégal, du Tchad, de Libye, … Elles étaient des demandeuses d’Asile et cette situation administrative, nécessitait le besoin d’un accompagnement à la fois administratif, sociale et juridique pour leur permettre une régularisation.

Le collectif se crée, se structure avec des objectifs politiques mais aussi décide de faire des permanences quotidiennes sur le quai pour à la fois rentrer en contact avec les migrants et aussi par soucis de protection en vue d’une éventuelle évacuation.

Nous avons aussi mis en place une liste de diffusion interne, des réunions hebdomadaires tous les vendredis soirs qui ont très vite eut lieu au sein du local de la CGT du 13^ème.

Nous avons aussi noué des contacts avec des associations qui intervenait sur le quai d’Austerlitz c’est le cas de Médecins du Monde, le Cèdre du secours catholique.

Pour revenir à l’objectif de ce collectif – l’interpellation politique de l’Etat et de la Mairie de Paris – nous avons envoyé différents courriers, nous avons soutenu par exemple un vœu adopté par le conseil d’arrondissement du 13^ème, nous avons eu des relais d’élus pour que la Mairie de Paris bouge et finalement nous avons réussit à avoir des rendez-vous avec la Mairie de Paris à la fin du mois de juillet 2015.

Dans l’attente de l’évacuation, la situation se dégrade : le nombre de migrants et de tentes augmente, la situation sanitaire s’aggrave, l’accompagnement administratif, juridique et social est toujours inexistant, l’attente se fait de plus en plus longue.

Le collectif notamment les citoyens qui nous rejoignent crée des cours de Français sur le quai, les permanences de médecins du monde se poursuivent, les permanences juridiques s’organisent sur le quai mais aussi au PCF proche du quai, nous obtenons trois misérables toilettes sur la quai par la Mairie de Paris, nous organisons avec les migrants des manifestations, des assemblées générales de migrants / collectif sont organisées sur le quai … Les journalistes nous contactent.

Le 17 septembre, le quai d’Austerlitz est évacué au matin à partir de 5h30 / 6h. Le collectif a pu participer à ce moment en tant qu’observateur aux opérations d’évacuation. Globalement, cela c’est bien passé, les migrants avaient qu’une envie de partir de ces tentes pour vivre de façon plus décentes. Les migrants ont été évacués dans toute l’Ile de France assez loin de Paris.

Lors de cette évacuation, la préfecture de police a distribué un documents avec un certains nombres d’engagements. Le collectif s’est donné pour mission de voir si la préfecture respectait les engagements pris à la fois dans le document mais aussi oralement.

Le collectif décide de maintenir ces réunions hebdomadaires du vendredi jusqu’à la fin du mois de novembre début décembre. Elle crée tous les mercredis une permanence ou plutôt un lieu d’écoute dans les locaux du PCF 13^ème à destination des migrants, permanence et cours de Français se poursuivent toujours en 2017.

Notre action se poursuit toujours : Ce collectif garde une fonction de veille et de vigilance sur notre territoire. Il participe au collectif Parisien de soutien aux migrant-e-s.

Ce dernier vient de lancer une campagne sur la question des migrants en procédure Dublin c’est-à-dire qu’un réfugié potentiel doit demander l’Asile dans le premier pays européen où il pose le pied. Pour en savoir plus sur plus :  http://www.stopdublin.fr/

La LDH demande l’abrogation du règlement Dublin III.