la LDH appelle au combat pour les libertés et la démocratie

Communiqué LDH du 6 avril 20232

Lors de son audition au Sénat sur la question de la manifestation contre la « mégabassine » de Sainte-Soline, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a remis en cause les subventions publiques attribuées à la LDH (Ligue des droits de l’Homme). Cette menace est d’une particulière gravité. La LDH a été créée par des esprits résistants mus par l’impérieuse nécessité de combattre l’injustice antisémite faite au capitaine Dreyfus, au nom de la raison d’Etat.

Elle a depuis lors été de tous les combats historiques de la République : la loi de 1905 sur la laïcité, les projets d’émancipation, la lutte contre le fascisme et l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH). Elle a toujours travaillé dans un souci de dialogue franc et constant avec les institutions. 

Sous le régime de Vichy, elle fut dissoute et grand nombre de membres de la LDH résistants furent arrêtés, assassinés et/ou déportés. Elle s’est reconstituée pour participer à la reconstruction d’une France meurtrie par les atrocités de la guerre et de l’occupation.

Elle n’a eu de cesse de se mobiliser pour soutenir les projets de liberté, d’égalité et de fraternité en défense permanente de l’Etat de droit.

Les attaques dont elle fait aujourd’hui l’objet sont notamment la conséquence de son travail sur cette défense de l’Etat de droit basé sur l’observation des pratiques policières et l’exigence d’une désescalade, indispensable au maintien de l’ordre républicain pour protéger le droit de manifester inscrit au cœur de notre contrat social.

Les subventions accordées aux associations constituent une pierre fondamentale de l’édifice démocratique promu par les organisations internationales et européennes. Elles sont indispensables en démocratie pour permettre la contestation des excès de pouvoir et de l’arbitraire. Supprimer ou diminuer ces subventions est l’un des moyens traditionnels utilisés par les régimes autoritaires pour affaiblir l’équilibre entre pouvoir et contrepouvoirs, sans lequel une démocratie est anéantie.

Ces menaces ne visent pas la seule LDH. Elles sont le symptôme du projet historique de la réaction contre « Les Lumières », de l’autoritarisme contre les libertésIl y a urgence à lui opposer un refus ferme et large. La LDH sonne l’alarme et appelle celles et ceux qui ont à cœur de défendre notre modèle démocratique, celles et ceux qui, au sein des institutions de la République, disposent des moyens de s’opposer à ce projet délétère, à s’engager à ses côtés avec détermination.

Paris, le 6 avril 2023

Télécharger le communiqué “La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle au combat pour les libertés et la démocratie ” en format PDF

La terreur et le sang à Ste Soline

L’actualité médiatique de ce 4 avril a tourné la page, Après le scandale de Ste Soline, les médias “dépendants” sont chargés aujourd’hui de divertir l’opinion avec moult sujets divertissants. L’essentiel étant de faire oublier l’innommable agression armée contre des manifestants venus là pour dénoncer l’absurdité de la privatisation industrielle de l’eau. Mais nous n’oublierons jamais.

Ci dessous un premier témoignages vécu sur place. un deuxième témoignage, tout aussi important en pièce jointe.

Rappel à manifester ce 6 avril. (Voir agenda fin de page)

Ste Soline, une raison supplémentaire de nous rassembler.

Sur PLACE à Sainte SOLINE

Premier Témoignage transmis par la Confédération Paysanne01, retrouvez le deuxième témoignage ici. (Publiés avec l’accord des auteurs) 

 

Nous y étions. Nous étions ce week-end dans le Poitou. Nous n’y étions pas pour casser du flic, non, pas pour être violentes,  violents, non, nous y étions pour défendre nos droits et nos vies.

 Pour défendre le droit à l’eau pour tous, pour défendre un modèle agricole résilient, pour défendre un mode de vie égalitaire et bienveillant, pour défendre une société juste et capable de s’adapter aux catastrophes à venir, sans y concourir, pour défendre un autre monde que le leur. 

Nous voulions simplement faire entendre notre voix et notre désir d’un futur meilleur. Une perspective qu’ils ont refusé à de multiples reprises : impossible pour eux d’envisager un débat et une issue démocratique à ces  questionnements essentiels.
Le week-end dernier, nos demandes ont été accueillies par des grenades et des tirs.

L’origine de la violence ne fait pas de doute pour nous. Nous avons été attaqué.es et gazé.es pendant que nous marchions simplement à travers champs, encore loin de la bassine, par des flics sur des quads. Nous avons été noyées sous une pluie de projectiles alors que nous tentions simplement de comprendre ce qu’il se passait. Nous avons été agressées alors que nous n’avions rien pour nous protéger sinon des vulgaires lunettes de piscine. 

Nous avons été assaillies par des milliers de grenades qui ne cherchaient rien d’autre qu’à blesser.

Les médias parlent d’affrontements. FAUX. Nous n’avons jamais affronté personne, nous, seulement été attaquées. Et nous les avons vus, ces combats sidérants, à plusieurs centaines de mètres de nous. Des jets de cailloux face à des tirs d’armes de guerre ; des milliers de grenades et de tirs sur des hommes et des femmes protégés par leurs simples vêtements et de modestes parapluies face à des policiers parés de gilets pare balles et de boucliers

Ce que nous avons vu et vécu ce week-end nous a profondément choqué. Une scène d’une violence comme aucun.e d’entre nous n’en avait jamais vu.

Du sang. Des blessés. Des cris d’agonie. Des camarades à terre. Des corps inanimés portés à bout de bras pour les mettre en sécurité.

Alors que nous étions bien éloignées des abords de la bassine, une grenade a explosé à quelques mètres de nous, projetant une personne à terre. Des gens ont accouru, l’ont relevé, l’ont transporté. Son visage était défiguré, le sang coulait sur le sol. Il n’y avait plus de lèvre supérieure, et une flaque de sang à la place du reste du visage. 

Jamais je ne pensais voir une telle scène, une telle violence sous mes yeux. Les yeux emplis de larmes, nous avons couru vers l’arrière. L’enfer se déchaînait autour de nous, la fumée envahissait l’espace, le bruit nous assourdissait, les cris appelant les médics ( médecins) retentissaient à travers les champs. Personne ne savait que faire, où se réfugier, comment se protéger.
Les grenades se sont multipliées, forçant notre repli. 

Nous nous sommes retrouvés plus loin, pour goûter. 25 000 personnes assises dans un champ en train de partager leurs maigres réserves, à quelques pas des flics qui observaient le moindre de nos faits et gestes. Nous étions frustrés, et déterminés à tenir tête à l’armée déployée pour nous empêcher d’accéder à la bassine. Mais, comme une seule personne, nous nous sommes résignés et avoués vaincus lorsque la nouvelle s’est répandue que les médecins n’avaient plus d’équipement pour secourir les blessé.es. Alors, comme une seule personne, nous sommes rentrés au camp en une marche infinie à travers champs.
Ce que nous avons vu ce week-end, c’était une scène de guerre.
Aucun autre mot ne peut décrire ce que nous avons vécu.

A l’issue de la manifestation, j’ai croisé un de mes amis. Je lui demande simplement si ça va, et il me répond non. Il soulève ses lunettes de soleil, et je vois son œil droit rouge, tuméfié. Il ne voit plus d’un œil. Les médics lui ont assuré que ça devait se remettre d’ici quelques jours ou semaines. Mais pour l’instant, il a mal. Nous parlons de choses et d’autres, cherchons à changer de sujet. Je lui demande ses projets pour le futur, il me répond qu’il est en train de se former pour s’installer avec des vaches laitières, avec des amis, et faire du fromage. C’était son rêve. Avec un œil en moins, il ne sait pas si ça sera encore possible. Parce qu’il a participé à une manifestation, parce qu’il voulait défendre nos droits et nos vies, tout son rêve et son futur sont remis en question. Il est vivant, lui, au moins, mais toute sa vie est gâchée.

Ça aurait pu être moi. Ça aurait pu être n’importe lequel ou laquelle d’entre nous. Ça aurait pu être vous. Nous sommes tristes, marqué.es, choqué.es, mais nous sommes aussi déterminé.es.

Nous ne serons plus jamais les mêmes. Nous avons vu la seule réponse du gouvernement à nos revendications : la violence. Loin de nous faire peur et nous faire taire, cette barbarie nous offre une détermination renouvelée, une rage nouvelle et une ardeur au combat. Cette cruauté renforce notre volonté de nous battre.

Tous et toutes, ensemble, levons-nous pour défendre un modèle démocratique.
Tous et toutes, ensemble, dressons-nous pour faire entendre nos idéaux.
Tous et toutes, ensemble, luttons pour construire le monde que nous voulons.
Résistance   

 

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communiqué de l’intersyndicale de l’Ain

 jeudi 6 avril 2023

grande journée de grève et de manifestations 

  Rassemblements dans l’Ain
– Bourg-en-Bresse : 14H30 Champ de Foire
– Bellegarde :  10h00 devant la mairie
– Belley :          17h00 place des Terreaux
– Lagnieu :       9h00 parking de la salle polyvalente 
– Oyonnax :     9h30 parking de Valexpo
– Saint Genis Pouilly :  10h au centre Jean Monnet

   et le vendredi 7 avril
– Belley : 20h00 Retraite aux flambeaux, Place des Terreaux

Et de plus, une vision aristocratique du pouvoir

Tribune de Pierre Tartakowsky, président d’honneur de la LDH,

 « Cette crise sociale s’enracine au plus profond d’un présidentialisme vertigineux »

Pierre Tartakowsky, président d’honneur de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), juge durement le rapport entretenu par le président Emmanuel Macron à la démocratie. Une vision très « aristocratique » du pouvoir qui s’enracinerait dans un présidentialisme daté. 

On s’épuiserait à détailler la somme des dégâts provoqués par l’entêtement – le mot est faible – d’Emmanuel Macron à maintenir son projet de réforme sur les retraites. Le dialogue politique est dévasté, le dialogue social piétiné, les élus méprisés, les syndicats insultés, l’opposition populaire renvoyée au statut de « foule » en recherche d’« émeute » tandis que la police renoue dans les villes de France avec les mauvaises méthodes mises en œuvre contre les gilets jaunes, les écologistes, les syndicalistes…

Il faut ajouter au tableau un gouvernement en sursis et un président de la République largement délégitimé tant en France qu’à l’étranger. Même s’il retire son projet, ce qu’il devrait évidemment faire, la crise restera patente, globale et surtout, très incertaine quant à ses issues. Elle doit certes beaucoup à la personnalité du président, même si elle vient de loin. Elle s’enracine au plus profond d’une Constitution (dotée) d’un présidentialisme vertigineux mais elle a pris en quelques semaines une dimension paroxystique.

Le « J’assume » présidentiel, asséné au-dessus d’un champ de ruines, dit d’ailleurs l’essentiel en deux mots. Un seul aurait d’ailleurs suffit pour exprimer la somme des mécanismes qui défigurent l’image de la République et alimentent une crise institutionnelle aux retombées plurielles – démocratique, sociale, voire républicaine. Pourtant, en rester au stade de l’étude de la psyché d’Emmanuel Macron reviendrait à ignorer son soubassement politique et la dynamique de blocages ainsi « assumés », comme par tant d’autres présidents ces dernières décennies.

Vision de la démocratie

Bien au-delà du contenu de la réforme des retraites, ce qui se joue tourne autour de la vision qu’on défend de la démocratie. Selon qu’on la considère comme un ensemble de procédures formelles ou comme un processus constant « d’arrangements sociaux », on n’en aura pas la même approche, ni les mêmes usages. Or, au fil de ces dernières décennies, l’opinion publique a eu maintes fois l’occasion de se heurter à la conception profondément élitiste qu’ont les dirigeants du pays de la décision politique.

De la promesse non tenue de Jacques Chirac de combattre la fracture sociale aux manipulations qui ont suivi le « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen, en passant par le « j’ai changé » de Nicolas Sarkozy et la succession de promesses d’une « nouvelle méthode » d’Emmanuel Macron, l’idée s’est peu à peu installée qu’avec le pouvoir, c’est : « Pile je gagne, face tu perds. » Lorsque Emmanuel Macron confie à son entourage proche – tout en s’assurant que cela sera répété – qu’il lui était impossible de renoncer à son projet de réforme car les marchés auraient mis le pays en faillite, il ment sur la forme. Sur le fond, il livre sa vérité, à savoir que la « foule » n’est pas en état de prendre une décision éclairée, que   lui seul y suffit.  D’autre part qu’il a choisi un camp, qui n’est pas, justement, celui de la « foule ».

Essence aristocratique

Ce double déni d’essence aristocratique, en tous points opposé à la lettre et à l’esprit démocratique, a largement contribué à dévaluer la parole politique, les institutions, le sens du débat public et son éthique. Plus grave encore : il a sciemment découragé l’envie de citoyenneté en opposant aux droits une dialectique d’autorité toxique c’est avec elle qu’il s’agit de rompre.

La crise actuelle atteste de l’exigence d’un changement de grande ampleur et c’est salutaire mais l’issue en est plus qu’incertaine, grevée par l’existence d’un parti politique nationaliste, autoritaire et xénophobe. Plus que d’une question de style ou de management, il s’agit de savoir comment affronter les défis vitaux de la période – la transition écologique, la lutte contre la pauvreté, la réduction des inégalités, la construction d’un nouveau sens du travail. Tous excluent tout  repli identitaire, appellent au contraire à s’appuyer sur une extension d’une démocratie politique et sociale par les droits.

Une démocratie vivante

Progresser vers l’objectif d’un logement pour tous passe par la mise en synergie d’une palette d’acteurs aux priorités très diverses. Il faut donc en amont aboutir à un accord qui ne saurait être basé que sur la mise en œuvre du droit au logement. Réduire la grande pauvreté passera par l’affirmation de droits et non par des politiques répressives telles qui s’abattent sur les privés d’emploi, les privés de logement. Redonner du sens au travail à travers de nouvelles organisations du temps, des objectifs de ce travail, de politiques sociales valorisant l’emploi, le salaire, les carrières, passera nécessairement par de nouveaux droits démocratiques sur les lieux de travail. Dans les temps prochains, l’accès à l’eau pour toutes et tous va devenir un objet de tensions et de questionnements  sur ses usages et leurs priorités.

Tous ces chantiers appellent des décisions touchant à la répartition des richesses, au sens général du terme, et à leur affectation. Dans notre société complexe, cela implique obligatoirement des conflits, des débats, des expérimentations, des arbitrages. Pour qu’ils soient pérennes et salutaires, ces arbitrages devront procéder d’une démocratie vivante et concrète, de l’implication des élus, des salariés, des citoyens. Cette approche de la démocratie par les droits et des droits par la démocratie est loin d’être a plus simple. Mais c’est la seule qui vaille.

Pierre Tartakowsky

De plus en plus grave

Nous étions habitués au bras d’honneur présidentiel, nous avons  maintenant compris qu’il a fait le choix de la force contre la raison  et le droit. Créer un climat de peur, et soumettre le peuple.

L’interview de Arié ALIMI

PREMIER RAPPORT DES OBSERVATEURS DES LIBERTÉS PUBLIQUES  SUR L’ INNOMMABLE  SITE  DES BASSINES à STE SAVINE

(nous reviendrons prochainement sur l’aberration scientifique des bassines)

Première synthèse – Observations des 24-26 mars 2023 à Sainte-Soline

ÉDIFIANT
Ce document est publié à titre de première synthèse des faits les plus saillants relevés par les équipes d’observation. Le rapport d’observation complet fera l’objet d’une publication ultérieure. Du vendredi 24 mars au dimanche 26 mars, 22 membres des observatoires des libertés publiques et des pratiques policières du 93, de Gironde, de Paris, du Poitou-Charentes et de Toulouse étaient présent-es pour observer le maintien de l’ordre sur la zone de Sainte-Soline dans le cadre des mobilisations contre les « méga-bassines ».

Dès nos premières observations le vendredi, nous avons constaté le bouclage ultra-sécuritaire de la zone avec des barrages routiers assortis de contrôles d’identité et de fouilles de véhicules généralisés, ainsi que la présence d’un camion doté d’un dispositif de renseignement. Ces opérations se sont poursuivies jusqu’au dimanche.

Six équipes d’observateur-ices étaient présentes sur le terrain de la manifestation le samedi 25 mars.
Dès le départ des cortèges depuis Vanzay jusqu’à leur retour, ceux-ci ont été surveillés de manière constante par un à deux hélicoptères.
Avant l’arrivée des manifestant-es sur le site de la bassine de Sainte-Soline, des binômes de gendarmes armés et coiffés de casque de moto, montés sur 20 quads, sont venus à leur contact. Les cortèges ont dès lors fait l’objet de tirs massifs et indiscriminés au gaz lacrymogène, créant une mise en tension importante. Dès l‘arrivée des cortèges sur le site de la bassine,

les gendarmes leur ont tiré dessus avec des armes relevant des matériels de guerre : tirs de grenades lacrymogènes, grenades assourdissantes, grenades explosives de type GM2L et GENL, y compris des tirs de LBD 40. Nous avons observé des tirs au LBD 40 depuis les quads en mouvement.

Des grenades ont été envoyées très loin et de manière indiscriminée dans les cortèges, à l’aide de lanceurs et de dispositifs de propulsion à retard. Les détonations très rapprochées de grenades explosives étaient régulièrement suivies de cris d’appel au secours pour assistance médicale. Certaines grenades lancées n’ayant pas explosé, le terrain était miné, donnant lieu à des explosions différées.
A été également observé l’usage de 2 canons à eau. Par ailleurs, nous avons observé la présence de fusils (FAMAS) ainsi qu’au moins un fusil à type produit marquant codé EMEK EMF 100, PMC.

Le dispositif a mis gravement en danger l’ensemble des personnes présentes sur place, occasionnant de très nombreuses blessures souvent graves allant même jusqu’à plusieurs urgences absolues.
Lorsque les élu-es ont fait une chaîne humaine autour des blessé-es pour les protéger et permettre leur évacuation, des

tirs de grenades lacrymogènes ont été observés dans leur direction, les contraignant à reculer. À ce moment, en contradiction avec ce que prétend la préfète des Deux-Sèvres, rien ne justifiait l’utilisation de la force à l’encontre de ces personnes. En particulier, nous n’avons observé aucun tir d’engin incendiaire au niveau de cette zone.

Nous avons constaté plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours, tant Samu que pompiers.

 

Le Samu a indiqué ne pouvoir intervenir pour secourir un blessé en état d’urgence vitale dès lors que le commandement avait donné l’ordre de ne pas le faire, dans une conversation téléphonique à laquelle ont assisté trois avocats de la LDH. Or, nous avons observé que la zone où se trouvait ce blessé était totalement calme depuis plusieurs dizaines de minutes, lorsque cette indication a été donnée. Cette zone se situait à 200 mètres au nord-ouest du dispositif de gendarmerie entourant la bassine et à 500 mètres de l’ensemble des manifestants.

Comme souvent, les forces de l’ordre étaient difficilement identifiables. Nous avons constaté la dissimulation de visages  par des cagoules, combinée à l’absence de RIO visibles.
En amont des observations, le 22 mars 2023, la préfète des Deux-Sèvres avait notifié à la Ligue des Droits de l’Homme que les observateurs et observatrices présentes sur les lieux seraient assimilées à des personnes manifestantes et devraient se conformer aux ordres de dispersion, leur déniant la protection que leur reconnaît le droit international et en contradiction avec la jurisprudence du Conseil d’État. Le matériel d’observation d’une équipe a été confisqué. De manière générale, nous avons constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes sur les lieux, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain.
Au regard de la gravité de la situation et compte tenu des observations menées ces derniers jours, un rapport d’analyse  complet et détaillé sera produit ultérieurement

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https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/video-violences-policieres-on-est-dans-une-situation-alarmante-pour-la-democratie-denonce-le-president-de-la-ligue-des-droits-de-l-homme_5725505.html

Communiqué de l’intersyndicale de l’Ain 

Mardi 28 mars 2023

10è journée nationale contre la réforme des retraites
La mobilisation sociale s’accentue, c’est l’heure du retrait !

à 9h30, OYONNAX rassemblement – Parking Valexpo
à 14h, BOURG EN BRESSE rassemblement au Champ de foire

La situation est alarmante pour la démocratie

Patrick BAUDOIN président de la Ligue des Droits de l’Homme est particulièrement inquiet du sort de la démocratie en France Il a été interrogé sur la plupart des grands chaines de Télévision Nous rapportons ici l’interview de France-Info.

VIDEO. Violences policières : « On est dans une situation alarmante pour la démocratie », dénonce le président de la Ligue des Droits de l’Homme (francetvinfo.fr)

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 Violences policières

« On est dans une situation alarmante pour la démocratie », dénonce le président de la Ligue des Droits de l’Homme 

Publié le 22/03/2023 07:27

Article rédigé par franceinfo Radio France

L’avocat dénonce des interventions des forces de l’ordre « disproportionnées ». Selon lui, « il faut revenir à une véritable déontologie des forces de l’ordre ». « On est dans une situation particulièrement alarmante pour la démocratie« , s’est ému mercredi 22 mars sur franceinfo

Me Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme alors que le mouvement social contre la réforme des retraites se durcit depuis quelques jours après le recours au 49.3. Plusieurs manifestants ont dénoncé les violences policières et les interpellations arbitraires lors des rassemblements.

Ce mouvement social, qui est clairement en train de déborder, vous inquiète-t-il ?

C’était pleinement prévisible face à la surdité et à l’aveuglement du pouvoir et d’autre part, c’est effectivement extrêmement inquiétant parce qu’on a le sentiment que c’est incontrôlé et incontrôlable. On ne sait pas vers où l’on va. On est dans une situation particulièrement alarmante pour la démocratie et en présence de violences policières qui ne peuvent que faire dégénérer la situation.

Le ministre de l’Intérieur demande aux policiers de ne pas répondre aux provocations de l’extrême gauche. Tant que les manifestations ne sont pas déclarées, le préfet de police ne laissera pas faire le désordre, assure-t-il. Est-ce la bonne façon de fonctionner ?

Ça donne un peu l’impression du pyromane qui a ensuite un peu du mal à éteindre l’incendie. Il ne faut quand même pas oublier que la cause de ces manifestations, c’est encore une fois l’entêtement du pouvoir. Les manifestations non autorisées, ce ne sont pas des manifestations interdites. Il faut faire la différence. Ce sont des rassemblements spontanés, qui d’ailleurs se tiennent en général à peu près paisiblement, jusqu’au moment où interviennent des forces de l’ordre. Ces interventions des forces de l’ordre sont actuellement à nouveau, comme cela a été le cas au moment de la crise des Gilets jaunes, disproportionnées. On voit d’abord, et ça vient d’être dénoncé par la Défenseure des droits, des interpellations abusives, préventives, c’est-à-dire de manifestants qu’on va essayer d’empêcher d’accéder au lieu d’un rassemblement. C’est une atteinte à la liberté de manifestation. Les autres éléments que l’on a pu constater dans les jours écoulés, c’est tout de même à nouveau un comportement excessivement violent de la part des forces de l’ordre. On retourne à ce qu’on appelle la technique de la nasse qui pourtant a été interdite par le Conseil d’État.

300 policiers blessés depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, dont deux gravement. Les policiers sont aussi victimes de violences. Vous en convenez ?

J’entends l’argument. Je ne suis pas là du tout pour ‘taper sur la police’. Ce n’est pas du tout la position de la Ligue. Je ne conteste pas ni la difficulté du métier ni le fait qu’il n’est pas normal évidemment que des policiers puissent être blessés. Le problème, c’est la réponse qui est apportée au niveau du pouvoir, dans la technique du maintien de l’ordre. C’est une technique à nouveau de provocation et de violence qui elle-même va générer inévitablement une réaction qui va se reporter sur les policiers eux-mêmes. Donc il faut revenir à une véritable déontologie des forces de l’ordre.

Les policiers ont un numéro d’identification parce qu’il y a des abus, il y a des bavures, c’est incontestable. Le numéro Rio, [ce numéro d’identification individuel] on ne le voit pas pour beaucoup de policiers. Or, c’est élémentaire en terme aussi de déontologie. C’est cela que nous reprochons. Aujourd’hui, il y a aussi le recours au matraquage qui est quand même assez systématique. Les Brigades de répression de l’action violente motorisée (Brav M) sortent un peu du cadre du maintien de l’ordre normal. Ce sont des brigades de répression de la violence qui agissent elles-mêmes d’une façon qui est immédiatement ressentie comme violente. Donc, ça provoque forcément une étincelle.

Emmanuel Macron estime devant les députés de la majorité que la foule n’a pas de « légitimité » face au peuple qui s’exprime à travers ses élus. C’est un discours apaisant, selon vous ?

Certainement pas. Il faut distinguer la légalité et la légitimité. Il y a des périodes de notre histoire où on a eu des lois qui ont été adoptées en pleine conformité avec les dispositions légales et constitutionnelles et pour autant, elle était illégitime. Ce qu’oublie M. Macron, c’est qu’aujourd’hui, il y a une légitimité dans la réaction de la rue car, manifestement, il y a un mouvement populaire de grande ampleur qui est majoritairement et très largement hostile à cette réforme des retraites et à la façon dont ça s’est passé au Parlement. Venir nous dire aujourd’hui qu’il n’y a pas de légitimité à cette action, c’est extrêmement provocateur et en plus, c’est historiquement erroné. C’est à nouveau mettre de l’huile sur le feu.

Violence et répression contre :L’Eau Bien Commun »

Le GT de LDH 01 –  “les Droits du Vivant” est en alerte constante sur les profits iniques que peuvent tirer certaines entreprises, de la dégradation du climat et de l’usage de l’eau.

Ci- dessous communiqué LDH de ce jour: 24 mars

24 mars 2023 – Tribune collective « Nos organisations alertent sur l’arbitraire policier et juridique mis en place comme stratégie de répression des manifestations » 

Tribune collective signée par Patrick Baudouin, président de la LDH

Lire la tribune dans Le Monde

Après la décision préfectorale d’interdire les manifestations du 25 mars contre les mégabassines, les responsables de syndicats et d’organisations de défense des droits humains et de l’environnement s’alarment, dans une tribune au Monde, d’un « climat de répression et de violences » qui met en danger la liberté de manifester.

Face à la mobilisation citoyenne grandissante contre les mégabassines, les autorités publiques font le choix de la répression et non du dialogue. Cette répression s’est d’abord illustrée par les poursuites engagées contre les manifestants opposés aux mégabassines avec une dérive extrêmement grave de l’Etat visant à criminaliser, intimider et museler les mouvements sociaux. L’utilisation du terme « écoterroriste » sans fondement, en est aussi un symptôme. Pour la mobilisation de Sainte-Soline (Deux-Sévres), cinq prévenus n’ayant pas pris part aux violences survenues durant la manifestation ont été condamnés à des peines de deux à trois mois de prison avec sursis et à trois ans d’interdiction du territoire des Deux-Sèvres. Un jugement rendu sur le motif de « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations ou violences », donc sur le simple fait de leur présence à la mobilisation massive qui a eu lieu le 29 octobre 2022 à Sainte-Soline. Cette automaticité de la peine pour avoir participé à une manifestation en défense d’un bien commun, l’eau, est un grave coup porté à la liberté de manifester. De plus, elle frappe de manière arbitraire parmi les manifestantes et manifestants. Rappelons que plus de 7 000 personnes ont manifesté à Sainte-Soline.

Une répression pénale et systématique injustifiable

Le délibéré des récents procès de Niort et de La Rochelle a témoigné d’un même mouvement sécuritaire. La circulaire du ministre de la justice en date du 9 novembre 2022, demandant une répression pénale et systématique dans le cadre de contestations de projets d’aménagement du territoire démontre une volonté politique du gouvernement de faire taire par tous les moyens les opposants à des projets de mégabassines, de plus en plus injustifiables aux yeux d’une grande part de la population.

Matériels de surveillance retrouvés à proximité du domicile d’un militant, passage à tabac d’un militant opposé aux mégabassines quelques jours après la mobilisation de Sainte-Soline, menaces de mort contre le porte-parole de la Confédération paysanne des Deux-Sèvres ; ce sont quelques exemples du climat de répression et de violences perpétrées qui, elles, n’ont fait l’objet d’aucune suite judiciaire pour le moment ni de condamnation de la part des représentants de l’Etat.

L’exemple de la lutte contre les mégabassines et de la répression dont elle fait l’objet, s’inscrit à cet égard dans la continuité des atteintes à la liberté de manifester et à la répression subie par le mouvement des « gilets jaunes ». Les autorités instrumentalisent de manière croissante depuis quelques années (rapport Amnesty International de septembre 2020) des lois contraires au droit international pour verbaliser, arrêter arbitrairement et poursuivre en justice des gens qui n’avaient commis aucune violence.

La liberté fondamentale de manifester

Enfin, les violences perpétrées récemment contre des paysans de la Confédération paysanne lors d’un barrage filtrant sur le viaduc de Millau, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, montrent que face à une opposition légitime, un usage disproportionné de la force publique est toujours de mise.

Nos organisations s’inquiètent et alertent sur les atteintes à la liberté de manifester et sur l’arbitraire policier et juridique mis en place comme stratégie d’intimidation et de répression des manifestations. Notre cri d’alarme vise à préserver la nature même d’un régime démocratique, la liberté fondamentale de manifester et la liberté d’expression citoyenne.

Les signataires de la tribune : Arnaud Schwartz, président de France nature environnement ; Benoît Teste, secrétaire général de la FSU ; Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France ; Claire Dujardin, présidente du Syndicat des avocats de France ; Hélène Bourdel, porte-parole du Mouvement pour une alternative non violente ; Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France ; Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre ; Murielle Guilbert et Simon Duteil, co-délégué·es généraux de l’Union syndicale Solidaires ; Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne ; Patrick Baudouin, président de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT ; Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac France

« NON » à l’extrême droite, pour la justice et l’égalité !

L’extrême droite est à nouveau présente au second tour de l’élection présidentielle, forte d’un niveau de voix jamais atteint.
Nous refusons de la voir accéder au pouvoir.
Les causes en sont diverses et anciennes, elles ont été analysées et sont connues. Les responsabilités sont à chercher du côté des politiques ultralibérales menées depuis des années qui ont exacerbé les injustices et les inégalités sociales, enfoncé des territoires et des populations dans la précarité et le désarroi. Nos organisations les ont combattues, comme elles ont dénoncé les attaques portées contre les libertés. Elles les dénonceront encore demain, sans désemparer face à l’adversité.
Appel unitaire à rassemblements le samedi 16 avril partout en France
Samedi 16 avril 14h30
        Préfecture Bourg-en-Bresse
L’urgence, aujourd’hui, c’est d’affirmer collectivement la force des idées et des valeurs qui nous rassemblent. Elles sont constitutives de la démocratie et totalement incompatibles avec la haine, la xénophobie, la démagogie nationaliste et la mise en opposition de tous contre tous que portent les mouvements d’extrême droite.
En rejetant Marine Le Pen, il s’agit d’empêcher l’avènement d’un projet de société destructeur de l’État de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour. Il s’agit de dénoncer son programme trompeur qui frapperait durement les plus faibles, les plus démunis, les femmes, les personnes LGBTI ou étrangères.
Ensemble, nous voulons réaffirmer que la devise « Liberté, Egalite, Fraternité » doit, plus que jamais, rester à l’ordre du jour, pour toutes et tous, sans exclusive ni distinction. Dans la diversité de nos approches et formes d’actions, nous voulons construire un destin commun de justice sociale et environnementale autour de l’égalité des droits, par le débat démocratique, un dialogue social et civil renforcé, un État de droit qui garantisse pleinement nos libertés, une République laïque et solidaire, protectrice de l’arbitraire, riche de services publics confortés, reconnus, bénéficiant des moyens de leur pleine efficacité.
Cette ambition commune serait gravement mise en cause avec l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.
C’est pourquoi, ensemble, nous invitons chacune et chacun à participer à de larges rassemblements populaires dans toutes les communes de France et à Paris, le samedi 16 avril 2022 autour d’un même appel :
« Contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Elysée »
Premiers signataires
Ligue des droits de l’Homme (LDH), Confédération générale du travail (CGT), Confédération paysanne, Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Fédération syndicale unitaire (FSU), Fédération syndicale étudiante (FSE), Mouvement national lycéen (MNL), Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la magistrature (SM), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union syndicale Solidaires, Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (Visa), ActionAid France, Amis de la Terre France, APF France handicap, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association des familles des prisonniers et disparus Sahraouis (AFAPREDESA), Association des femmes de l’Europe méridionale (Afem), Association de promotion des cultures et du voyage, Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Attac France, Campagne antiracisme et solidarité, Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Ceméa), Centre de recherche et d’information et de développement (Crid) La Cimade, Coalition libertés associatives, Collectif Chabatz d’entrar de la Haute-Vienne, Collectif Front populaire écologique, Collectif Ganges solidarités (CGS), Collectif ivryen de vigilance contre le racisme (CIVCR), Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Collectif les Outils du soin, Collectif pour l’avenir des foyers (Copaf), Collectif Unis pour le climat, Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Droit au logement (Dal), Education World 86, Fasti, Fédération Citoyens & Justice, Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), Fédération nationale des Francas, Fédération des mutuelles de France, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), France Amérique Latine (Fal), Front social (FS), Greenpeace France, Groupe accueil et solidarité (Gas), HES LGBTI+, Inter-LGBT, Jeunesse au plein air (JPA), Ligue de l’enseignement, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie (LFID), Marche mondiale des femmes France, Marche des solidarités, Mémorial 98, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Mouvement de la Paix, Observatoire national de l’extrême-droite, Oxfam France, Osez le féminisme, Planning familial, Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (RAAR), Réseau Euromed France (Ref), Réseau Féministe « Ruptures »,Solidarité Laïque, SOS Racisme, Tous Migrants, Union fédérale d’intervention des structures culturelles (Ufisc), Union juive française pour la paix (UJFP), Uniopss, 350.org.

« Le maintien en détention des prisonniers basques et le mépris de leur état de santé sont ressentis comme des signes d’une logique de vengeance » 

Lire la tribune sur Le Monde
Tribune à l’initiative de la LDH et de Bake Bidea
et signée par plusieurs personnalités
 
EXTRAITS:  (integralité du communiqué en pièce jointe)
 
Un collectif de responsables d’ONG, de syndicalistes, d’universitaires et d’artistes, parmi lesquels Malik Salemkour, Marie Desplechin, Cécile Duflot et Hervé Di Rosa, dénonce, dans une tribune au « Monde », « l’acharnement d’Etat » contre les prisonniers basques, notamment Ion Parot et Jakes Esnal, détenus depuis trente-deux ans.
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Les situations de Jon Parot et Jakes Esnal, tous deux âgés de plus de 70 ans et détenus depuis plus de 30 ans, sont exemplaires d’un acharnement d’Etat qui prend le risque de les voir mourir en prison et d’un embrasement de réactions impatientes dans le Pays basque à l’exemple de ce qui se passe en Corse.
…/…

suivent une trentaine de signatures dont Edgar Morin, Malik Salemkour etc

Integralité du communiqué en PJ