Solidaires avec le maire de Saint-Brevin-les-Pins

Communiqué commun d’élu-e-s, syndicats et associations dont la LDH

Nous, élu·es de l’Anvita, membres d’ONG, d’associations et de syndicats, tenons à apporter notre soutien sans faille à M. Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins, suite à l’annonce de sa démission, poussée par les menaces et violences de l’extrême droite qui l’ont visé personnellement en mars dernier.

Une situation intolérable

 La situation à Saint-Brevin est extrêmement grave : il est intolérable qu’un·e élu·e de la République soit menacé·e de mort, son intégrité physique mise en danger, et qu’il soit ainsi contraint de renoncer à son mandat et de quitter sa ville. Combien de temps le gouvernement va-t-il encore fermer les yeux sur les agissements des groupuscules d’extrême-droite radicaux passant à l’action ?

Doit-on renoncer à une société ouverte et accueillante devant les mobilisations haineuses d’une minorité qui empoisonnent nos territoires ?

Nous, élu·es de l’Anvita, membres d’ONG, d’associations et de syndicats, refusons de nous laisser dicter par l’extrême droite les orientations politiques que nous devons suivre. Nous œuvrons pour l’intérêt général au sein du pays, de nos territoires. Accueillir et porter des projets d’hospitalité est non seulement une chance pour nos collectivités : c’est un devoir moral et une obligation légale. Nous ne céderons jamais sur cet engagement.

La réaction de l’Etat

Nous nous questionnons également sur le retard voire l’absence de réactions et de soutiens de la part des représentant·es de l’Etat et du gouvernement. Yannick Morez le dénonçait lui-même dans l’émission Envoyé Spécial en avril dernier. Face à Elise Lucet, il disait ressentir : « Un abandon, en quelque sorte ». En tant qu’élu·es de la République et membres d’ONG, d’associations et de syndicats, nous considérons intolérable que l’Etat et le gouvernement abandonnent des élu·es et porteur·ses de projet confronté·es à de telles violences ! L’Etat doit sortir de sa posture ambivalente qui impose des projets d’une main et refuse de les défendre de l’autre ; il a le devoir de réagir avec la plus grande rapidité et fermeté lorsqu’un·e élu·e est menacé·e. À Saint-Brevin-les-Pins, ce ne sont pas seulement l’accueil et la solidarité qui ont été attaqués : c’est la démocratie et la République ! Les collectivités et élu·es membres de l’Anvita, les ONG, les associations et les syndicats signataires renouvellent leur engagement de rester mobilisé·es et vigilant·es à toute situation similaire. Nous apporterons notre soutien systématique et indéfectible à tout·e élu·e, toute collectivité, tout porteur·se de projet d’hospitalité visé·e.

Nous affirmons qu’il est indispensable de ne plus rien céder à l’extrême droite.

Monsieur le maire MOREZ, —bravo— et merci pour votre engagement. Votre “combat” en faveur de l’accueil, d’une société solidaire et ouverte est aussi le nôtre.

 30 signataires : Amnesty International, Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (Anvita), Aurore, La Cimade, Collectif Les Morts de la Rue, CNDH Romeurope, Emmaüs France, Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS), Fédération des Acteurs de la Solidarité – Pays de la Loire, FNASAT, France Terre d’Asile (FTDA), FSU, Gisti, J’accueille, Jesuit Refugee Service (JRS), LDH (Ligue des droits de l’Homme), Ligue de l’Enseignement, LTF, Organisation pour une Citoyenneté Universelle (OCU), Pantin solidaire, Pour une convention citoyenne sur la migration, Le RECHO, SINGA, Thot, Tous Migrants, Union des Étudiants Exilés UEE, Union syndicale Solidaires, Uniopss, UniR Universités & Réfugié.e.s, Utopia 56

Racisme d’Etat et Démocratie

La démocratie est menacée par le climat et les violences d’extrême droite

Communiqué LDH  du  23.12.2022

Nous apprenons avec stupeur la fusillade commise contre le centre culturel kurde du 10e arrondissement de Paris. Les premières informations font état de plusieurs personnes tuées et blessées par balles. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) s’associe aux victimes et à leurs proches dans ces terribles moments. Ces mêmes informations attribueraient cette fusillade à une personne ayant déjà commis des actes contre un camp de migrants. Il appartient à la justice de faire toute la lumière sur ces actes terribles. Même si la personnalité du suspect n’est pas encore établie avec certitude, la LDH constate l’accroissement sans précédent des violences politiques xénophobes sur l’ensemble du territoire. Des personnes sont visées en raison de leur origine, de leur confession ou de leur appartenance politique.

Il ne fait pas de doute que les idéologies racistes, antisémites, xénophobes, anti-immigrés et réactionnaires, largement portées par l’extrême droite, sont désormais diffusées sans entraves tant par les médias que par nombre de personnalités politiques y compris au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

Si la menace pour la République et l’Etat de droit a été de longue date identifiée par les services de renseignement, aucune mesure véritable n’a été prise pour l’endiguer. Comme aux Etats-Unis ou en Allemagne, le péril pour la démocratie est désormais connu. La LDH demande aux pouvoirs publics d’intervenir sans attendre avec la plus grande fermeté. Elle appellera également à un sursaut de la société civile dans les prochaines semaines.

Elle souhaite envoyer tout particulièrement un message de solidarité à la communauté kurde de France déjà frappée en plein cœur de Paris, il y a presque dix ans.

Paris, le 23 décembre 2022

Télécharger le communiqué de la LDH en pdf.

 

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 “Pour de nouvelles pratiques de débat démocratique sur les enjeux écologiques ! 

Tribune collective signée par Patrick Baudouin, président de la LDH, 

La condamnation sans nuance des actions dites de désobéissance civile à laquelle nous assistons depuis quelques semaines procède d’une indignation en partie jouée et comme souvent sélective. Portée par un spectre politique qui va de la majorité gouvernementale jusqu’à l’extrême-droite, elle se présente en garant d’un ordre social figé. Pour autant, ces réactions révèlent aussi une incompréhension, plus ou moins forte, parfois sincère, des enjeux actuels de la lutte contre les changements climatiques et pour la préservation des écosystèmes.

Il y a urgence à s’abstraire des outrances, de celles qu’affectionne notamment le ministre de l’Intérieur, dont la préoccupation principale semble de cliver toujours plus dangereusement. La fabrication d’un nouveau vocable disqualifiant, « l’écoterrorisme » est à cet égard, éclairante. Un tel terme aurait pu naître comme d’autres avant lui dans les médias d’extrême-droite, mais c’est un membre du Gouvernement qui s’y est essayé, accolant le spectre du terrorisme – dont il n’est nul besoin de souligner la peur qu’il entraîne par nature – aux mobilisations écologiques.

Les nouvelles générations engagées pour le climat, jeunes ou moins jeunes, mais aussi les scientifiques font face depuis des années à l’attentisme et aux postures invocatoires des responsables politiques sur les enjeux écologiques. Ces expressions citoyennes diverses se sont organisées pour faire reconnaître par la justice l’inaction climatique de la France et y sont parvenues notamment avec l’Affaire du siècle.

Elles ont constaté l’instrumentalisation dont la Convention citoyenne pour le climat a fait l’objet. Cet objet novateur mais fragile du fait de son absence d’existence constitutionnelle ou d’assise démocratique a en effet vu ses conclusions dévoyées sitôt rendues.

Au lieu de voir tirées les leçons de la pandémie sur la nécessité de concevoir l’être humain imbriqué dans la biosphère, nous assistons à la relégation de l’équilibre des écosystèmes bien loin derrière les impératifs économiques productivistes organisant la captation de ressources qui devraient être protégées comme autant de biens communs : les sols, l’eau, l’air, les semences, etc.

 Suite et intégralité de cette tribune en pièce jointe 

 

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  La laïcité : un principe fondamental de la République   pour toute et tous les élu-e-s de la République

   Communiqué LDH

Un bruit court depuis quelques jours : la LDH (Ligue des droits de l’Homme) voudrait supprimer les crèches. Le programme serait vaste et bien au-delà de ses capacités ; il serait surtout contraire à ce qu’elle est et défend.

Ce que voudrait la LDH c’est que les préfets des départements concernés fassent respecter les lois de la République. Car c’est face à leur carence, contrairement à ce qui s’est passé notamment l’année précédente, qu’elle a décidé de saisir les tribunaux administratifs.

La LDH ne veut rien interdire ; en l’espèce, ce serait contraire à la liberté de croyance qu’elle défend depuis ses origines. La LDH souhaite seulement que les crèches ne soient pas installées dans les bâtiments publics et en particulier dans les hôtels de ville (maison de tous les citoyens et citoyennes).

L’incompréhension qui semble de mise chez certains commentateurs ne peut être due qu’à une méconnaissance des principes mêmes de la laïcité telle que définie par la loi de 1905.

Rappelons donc que le principe de séparation de l’Etat et des cultes, énoncé à l’article 21 de cette loi, impose à l’Etat et aux collectivités publiques la neutralité vis-à-vis de toutes les religions. Et de cette séparation découle l’article 28 de la même loi, par lequel les signes ou emblèmes religieux n’ont pas leur place dans les bâtiments publics2. Ces principes sont toujours d’actualité et s’appliquent à toutes les religions, y compris la religion catholique et ceux qui s’en réclament.

 

Depuis quelques années, certains maires, qui semblent privilégier leur idéologie au détriment des principes républicains, décident d’installer des crèches de Noël dans leur mairie en toute connaissance de l’interdiction. En effet, la plupart d’entre eux ont déjà été condamnés ces dernières années par les tribunaux administratifs, saisis alors par les préfets, mais ils récidivent en mettant en avant les « origines chrétiennes de la France ».

Or, et ce n’est sans doute pas un hasard, les mêmes n’hésitent pas à invoquer les principes républicains et la laïcité sous une forme détournée pour pénaliser nos concitoyen-ne-s musulman-e-s, par exemple en refusant des repas sans viande de porc dans les cantines de leurs villes.

En 2016, la jurisprudence du Conseil d’Etat a précisé les circonstances dans lesquelles des crèches peuvent être ou non interdites. Il a indiqué qu’il fallait tenir compte du contexte (absence de prosélytisme), des conditions particulières de l’installation, de l’existence ou de l’absence d’usages locaux et du lieu de l’installation.

Les actions de la LDH ne visent donc qu’à faire respecter les lois de la République et c’est d’ailleurs sur ce fondement que les juridictions administratives lui ont donné raison.

Alors non, la LDH ne veut pas interdire les crèches ; elle refuse simplement de laisser faire celles et ceux qui instrumentalisent ce symbole religieux de façon politique dans des bâtiments publics.

 

La laïcité doit être appliquée par tou-te-s les élu-e-s de la République en respectant toutes les religions de la même façon et non en en privilégiant certaines au détriment d’autres. La laïcité est un principe républicain fondamental qui permet à toutes et tous de vivre ensemble sans discrimination. Il serait bon de s’en souvenir.

Paris, le 22 décembre 2022

  1. Article 2 de la loi de 1905 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. »  « Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions. »
  2. Télécharger le communiqué LDH en pdf. 

Agenda

Mardi 29 novembre 20h 

Montrevel-en-Bresse, salle des Fêtes.

 Dans le cadre de Festisol, conférence-débat de Jacques Fontaine : 

« l’insécurité alimentaire, le marché, la guerre » 

Proposé par CCFD-Terre Solidaire et Attac.

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Jeudi 1 décembre 18h30 

Grande salle de la MCC à Bourg.

Conférence gesticulée 

La rhétorique de la Haine

proposée par La CGT

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Mercredi 30 novembre 20h (séance unique)

Bourg-en-Bresse Ciné La Grenette.

En partenariat avec le Cinémateur, projection du film

Un triomphe avec Kad Merad de Emmanuel Courcol suivie d’un débat sur la vie en détention

avec un collectif constitué du Secours Catholique, relais Enfants-Parents, les Visiteurs de prison

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Jeudi 1 décembre 18h30 

Bourg-en-Bresse MCC 

Conférence gesticulée

La rhétorique de la haine. 

Proposé par la CGT dans le cadre de Festisol

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Vendredi 2 décembre 17h30 

Bourg-en-Bresse, Place de l’Hôtel de Ville.

Manifestation silencieuse (1/2h de silence) en soutien au peuple palestinien. 

Proposé par l’AFPS 01

: Depuis le début de l’année, 

750 arrestations d’enfants parmi plus de 6000 Palestiniens et Palestiniennes arrêté·e·s

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Samedi 3 décembre 14h-20h 

Bourg-en-Bresse Esplanade de la Comédie.

Amnesty International Bourg-en-Bresse (bourgenbresse@amnestyfrance.fr)

 tiendra un stand « 10 jours pour signer » sur 10 personnes dont les droits ont été violés

 https://www.amnesty.fr/actualites/10-jours-pour-signer-2022-les-10-personnes-a-defendre

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Mercredi 7 décembre 20h 

Bourg-en-Bresse, Cinémateur.

 Reprise en main de Gilles Perret. 

En présence de Gilles Perret. Film-fiction : une reprise d’entreprise dans la vallée de l’Arve La bande-Annonce

. En partenariat avec la CGT

 https://www.cinemateur01.com/Reprise-en-main-1794

Le film est programmé du 7 au 20 décembre

Samedi 17 décembre 16h30 

Bourg-en-Bresse, salle Olympe de Gouges 1 rue Pierre Sémard.(au-dessus du restau La Canaille),

Conférence –Débat de Omar SLAOUTI,

 auteur de plusieurs ouvrages dont « Défaire le racisme, affronter le fascisme » avec Ugo Palheta en 2022

Racismes de France en 2020. dans le cadre de la journée internationale des Migrants

Cette conférence sera précédée d’un rassemblement manifestation à 14h30

«  Solidarité, Liberté, Egalité, Papiers »