En Palestine occupée, la colonisation s’intensifie.

Communiqué de  l’AFPS 01

En Palestine occupée, la colonisation s’intensifie.

Actuellement 280 colonies israéliennes sont installées en Cisjordanie, Jérusalem- Est comprise, abritant plus de 660 000 colons contre 3,5 millions de Palestiniens. Destructions d’habitations, dépossessions de terres, homicides, transferts forcés, restrictions draconiennes des déplacements

la colonisation est un crime de guerre responsable de multiples violations des droits humains.

L’objectif de l’initiative citoyenne européenne #StopSettlements est d’interdire le commerce des produits des colonies illégales sur le marché européen. Il s’agit de mettre en accord la politique commerciale européenne avec le droit international et les droits fondamentaux, en faisant respecter l’interdiction de la colonisation, en Palestine, au Sahara occidental et partout dans le monde.

Une initiative citoyenne européenne est une pétition devant réunir en un an les signatures d’un million de citoyen.ne.s européen.ne.s venant d’au moins sept États membres de l’UE. Une fois les signatures réunies, la Commission européenne est contrainte d’examiner la demande des citoyennes et citoyens européens.

En commercialisant les produits des colonies israéliennes, l’Union européenne se rend complice de la colonisation. Les citoyen.ne.s européen.ne.s vont changer cela, une fois pour toutes !

Vous avez le pouvoir de  METTRE FIN AU COMMERCE EUROPEEN AVEC LES COLONIES ISRAELIENNES EN PALESTINE

Signez l’initiative citoyenne européenne #StopSettlements

 

www.plateforme-palestine.org/stopsettlements  

“Des libertés d’association et d’opinion à défendre plus que jamais”

Tribune de Malik Salemkour, président de la LDH

Lire la tribune sur Mediapart

 

Par deux décisions du 29 avril, le Conseil d’Etat vient de sanctionner très clairement la stratégie de censure politique du gouvernement sortant, en suspendant l’exécution des décrets de dissolution pris en Conseil des ministres en mars dernier contre deux associations pro-palestiniennes.

La justice est venue rappeler que ces mesures portaient « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’association et à la liberté d’expression ».

Encore plus dans le contexte de campagne électorale,

le ministre de l’Intérieur a multiplié l’usage de cette procédure exceptionnelle pour tenter d’imposer des points de vue idéologiques et faire taire des opinions contraires à sa vision partisane.

Ainsi, toute contestation radicale de la politique d’Israël et du sionisme ou action systématique contre l’islamophobie seraient pour lui par nature coupables ou complices de provocation à des actes terroristes, à la discrimination, à la haine, à la violence ou d’antisémitisme.

Le Conseil d’Etat met un coup d’arrêt salutaire à ces amalgames infondés en écartant de l’espace judiciaire ce qui relève du libre débat et des controverses politiques.

 

La LDH, comme tous les défenseurs de l’Etat de droit, dénonce régulièrement le principe de ces dissolutions administratives qui donnent à l’exécutif un pouvoir exorbitant de vie ou de mort sur des associations, sans réelle procédure contradictoire ni respect du droit de la défense. Les abus constatés confirment l’urgence à y mettre fin. Si des propos ou des actes illégaux sont reprochés à une organisation, la justice doit être saisie et trancher sur la base de faits probants et non sur la seule appréciation partiale de l’accusation.

 

L’élection présidentielle s’achève sur une forte division de la

société française avec une profonde aspiration à refonder notre

démocratie. Sortir des idéologies de la peur, du mépris d’une

partie de la population en raison de ses lieux de vie, de son

origine ou sa religion devient impérieux pour la paix sociale

et l’unité nationale. Pour aider à y répondre, de nouveaux espaces de délibération collective apaisée, sur tous les territoires, associant tous les citoyennes et les citoyens dans la diversité de leurs points de vue sur tous les sujets qui les concernent sont à déployer. Les associations ont une place centrale dans ce dialogue civil à reconstruire. Elles sont par essence des lieux de rassemblement citoyen autour de projets communs utiles à l’intérêt général. La puissance publique, et en premier lieu l’Etat, ne peut continuer de se priver de ces paroles plurielles expertes. Le futur gouvernement et la future majorité qui sortiront des urnes à l’issue des prochaines législatives doivent rompre avec la défiance marquée sous le précédent quinquennat, traduite particulièrement avec la loi « séparatisme » d’août 2021 et le contrat d’engagement républicain (CER), imposé à toutes les associations sollicitant un soutien public. Les oppositions aux mesures de contrôle généralisées prévues et les alertes sur les risques d’arbitraire et de stigmatisation, notamment des personnes musulmanes, viennent de toute part. Au-delà des associations elles-mêmes et des défenseurs des droits, elles viennent aussi des entreprises liées à la commande publique ou des collectivités territoriales qui doivent mettre en œuvre le CER, alors que bien d’autres moyens sont disponibles pour agir efficacement contre les pratiques illégales. Ces appels au retour d’une confiance partagée doivent enfin être entendus.

Cette loi et le CER sont à abroger.

 

Comme avec les dissolutions administratives, le gouvernement sort de son rôle lorsqu’il décrète une façon de penser et d’agir.

La démocratie a besoin de libres débats. La liberté d’association et la liberté d’opinion sont à défendre plus que jamais.

 

Malik Salemkour, président de la LDH

“Une France à ressouder”

Tribune de Malik Salemkour, président de la LDH  du 02.05.2022

Les résultats de l’élection présidentielle de 2022 laissent un goût amer de lourdes insatisfactions et inquiétudes sur l’état de notre société, de notre démocratie et de nos institutions. Des leçons sont à tirer de l’issue d’une confuse campagne tronquée et d’un scrutin final marqué par des votes de rejet.

Une extrême droite dangereusement banalisée

Pour la troisième fois sur les cinq élections présidentielles tenues depuis 2002, l’extrême droite a été placée au second tour. Certes Marine Le Pen n’a pas été élue. Mais, avec 13,3 millions de voix soit 2,6 millions de plus qu’en 2017, et 41,5 % des suffrages exprimés contre 33,9 % cinq ans auparavant, ces scores inédits en forte hausse sont une nouvelle alerte démocratique très sérieuse. L’évènement d’une extrême droite aux portes du pouvoir en France, qui inquiète tous les commentateurs internationaux, n’a pas suscité de réactions unitaires massives dans les rues malgré des tentatives, ni de mobilisation claire dans les urnes. Cette situation apparaît banale, voire normale, même pour une part de ses naturels opposants.

Elle prospère sur l’image adoucie faussement sociale de la candidate

d’extrême droite jouant à contre-pied de la liberté, de l’égalité, de

l’autoritarisme, dans une posture d’illusionniste et en maquillage d’un

projet fasciste et xénophobe radicalement contraire aux valeurs de notre République.

Depuis des années, ses idées se diffusent et s’imposent dans le débat public, sans être contrecarrées. Au contraire, ses boucs émissaires et thèmes de prédilection sont légitimés par des forces politiques à la remorque et par le vote démagogique de multiples lois opportunistes. Des électrices et des électeurs n’hésitent plus à utiliser ces bulletins sulfureux porteurs de risques qu’ils minimisent ou mettent sciemment de côté pour exprimer leurs colères, leur sentiment d’injustice et d’abandon social ou territorial, comme leur impatience à voir traiter leurs conditions de vie difficiles. Le vote de rejet d’Emmanuel Macron par un électorat des campagnes, de l’outre-mer, d’ouvriers et employés, de personnes précaires ou démunies signe la sanction d’un dirigeant jugé méprisant et de politiques ultralibérales ne répondant toujours pas à leurs préoccupations.

Une abstention expressive

L’abstention de 12,8 millions de personnes au premier tour (26,3 %) témoignait moins d’un désintérêt de la chose publique, qui au contraire reste fort, que d’une défiance sur l’offre politique proposée, tant à droite du fait d’une ligne politique hésitante, qu’à gauche dans une désunion préjudiciable. Le scrutin arrivait à l’issue d’une campagne tronquée par la crise sanitaire et d’un Président sortant dans l’esquive, se déclarant tardivement, bloquant tout débat sur son projet, puis placé en chef de guerre par l’invasion en Ukraine. Ce refus de vote s’est accru au deuxième tour (13,6 millions soit 28 %,) à un niveau jamais vu à ce type d’élection depuis 1969, où la gauche avait aussi été écartée. Cette abstention, avec de surcroît 3 millions de bulletins blancs ou nuls, exprime le rejet des deux candidatures finales, renvoyées dos-à-dos et considérées comme de même nature, confirmant la banalisation préoccupante de l’extrême droite.

Un Président réélu aux lourdes responsabilités

Emmanuel Macron est réélu sans gloire à 58,5 % des suffrages exprimés, en forte baisse par rapport à 2017 (66,1 %), à nouveau sans adhésion majoritaire à son projet, avec près de la moitié des suffrages obtenus motivés par un rejet républicain de l’extrême droite. Sa responsabilité est lourde dans ces résultats, en échec flagrant de sa promesse de l’époque de la faire reculer et de gouverner autrement, à l’écoute et dans le respect des Françaises et des Français. Hélas, les alertes et attentes sociales ou environnementales

sont restées sans réponses structurelles à la mesure des enjeux, ouvrant de nombreux conflits sociaux sévèrement réprimés face à des réformes injustes imposées ou des services publics exsangues. L’absence de suites au « grand débat national » organisé après la crise des « gilets jaunes » ou la dénaturation du travail de qualité de la Convention citoyenne pour

le climat ont discrédité la parole présidentielle et, avec elle, celle de l’Etat. Il se doit aussi de corriger rapidement les séquelles d’un premier quinquennat marqué par la violence et l’autoritarisme avec une succession de lois liberticides, d’états d’urgence sécuritaire puis sanitaire qui ont profondément déstabilisé l’Etat de droit, affaibli la place du Parlement, des élus locaux, de la justice et des contre-pouvoirs, du dialogue social et civil, qui auront tous été régulièrement méprisés.

Face aux divisions, une démocratie à refonder

L’exercice du pouvoir ne peut se poursuivre sans risque, dans le présidentialisme exacerbé vécu jusqu’ici. Au-delà de la pratique, un débat est à ouvrir pour réviser nos institutions dans le sens d’une revalorisation de la délibération publique, d’une plus grande participation citoyenne et du rapprochement des instances de décision au plus près des sujets à traiter. Au terme de cette élection, la France est divisée et déboussolée mais son appel à l’idéal républicain est entier. A la veille de législatives incertaines qui devront aboutir à une majorité parlementaire pour gouverner et répondre à ce large désarroi populaire, le combat contre les idées d’extrême droite, particulièrement du Rassemblement national et du parti Reconquête ! d’Eric Zemmour, est à reprendre de manière fédératrice face aux dangers fondamentaux qu’ils portent en dévoilant leur visage de haine et leur programme asocial et d’inégalités.

Ce chantier auquel la LDH participera activement est à mener sur le terrain du débat politique, des faits et rappels historiques, de l’éducation populaire, en redonnant leur sens aux valeurs de la République qu’ils détournent comme devant la justice pour faire condamner chaque propos ou acte illégal, incitant à la haine, au racisme, à la discrimination ou à la violence. C’est une condition nécessaire mais insuffisante si ne sont pas mis en débat en même temps les enjeux sociaux et environnementaux pour construire des réponses durables aux préoccupations quotidiennes de toutes et tous, avec la réaffirmation de la force de l’égalité des droits et des libertés individuelles et collectives.

Elles aideront à guider les choix à faire pour les prochaines législatives de juin prochain. Dans tous les cas, le dialogue social avec les syndicats devra retrouver sa vigueur pour des négociations sérieuses qui tiennent compte des revendications du monde du travail. Le dialogue civil avec les associations sera à revaloriser à tous les niveaux, en écoute de leurs propositions déjà prêtes issues de leur expertise et expérience au service de l’intérêt général. Après le coup de semonce de la présidentielle, les responsables politiques doivent changer et porter une démocratie refondée qui s’appuie sur toutes ses citoyennes et citoyens, à réunir dans la construction d’un avenir apaisé de justice et d’égalité.

 

Malik Salemkour, président de la LDH

Une démocratie fragile à refonder d’urgence

Communiqué LDH  25.04.2022

Les urnes ont tranché et Marine Le Pen est battue.

Si la Ligue des droits de l’Homme (LDH) salue cette conclusion, les résultats laissent un goût amer et delourdes inquiétudes sur notre démocratie.

L’abstention à cette élection présidentielle atteint un niveau le plus élevé depuis 1969 et plus de 3 millions de bulletins sont blancs ou nuls ; le président réélu l’est sans adhésion à son programme mais largement en rejet de la menace de l’extrême droite qui atteint elle un score inégalé, lourd de sens et de menaces.

Autant de signes négatifs qui imposent d’agir d’urgence pour refonder notre démocratie et nos institutions. Il s’agit aussi de répondre aux aspirations sociales, environnementales, d’égalité, de justice et de participation effective laissées sans perspective.

Une majorité parlementaire est encore à constituer dans un paysage politique éclaté qui oblige à travailler les conditions d’un rassemblement positif face à l’extrême droite et à ses idées, comme aux logiques ultralibérales qui les entretiennent et contre lesquelles il sera nécessaire de se mobiliser encore.

La LDH participera activement à ces combats et portera, comme elle l’a fait durant le précédent quinquennat, ses mêmes exigences de réponses démocratiques, de lutte contre les injustices et les inégalités. 

Paris, le 25 avril 2022

Télécharger le communiqué “Une démocratie fragile à refonder d’urgence” en format PDF

« La peine de mort est la forme la plus exécrable d’assassinat, parce qu’elle est investie de l’approbation de la société », George Bernard Shaw

“Le 27 avril, il sera trop tard”

Tribune collective signée par Malik Salemkour
Lire la tribune sur Télérama
Télérama publie l’appel de plus de cinq cents Français pour sauver cette mère de famille
hispano-américaine du Texas, jugée coupable d’infanticide en 2008, alors qu’une
contre-enquête journalistique conclut à une erreur judiciaire. Elle doit être exécutée par
injection létale mercredi prochain.
Il faut empêcher l’exécution de Melissa Lucio. Télérama publie l’appel lancé par plus de cinq cents personnes en faveur de cette mère de famille hispano-américaine. Dans une semaine, le 27 avril 2022, elle sera exécutée par injection létale au Texas dans la « chambre d’exécution » de la prison de Huntsville. Accusée d’avoir tué sa fillette de 2 ans, elle clame son innocence. Son histoire, la journaliste et réalisatrice franco-américaine Sabrina Van Tassel l’a racontée dans le saisissant documentaire L’État du Texas contre Melissa, disponible sur MyCanal. Elle y effectue une véritable contre-enquête, déconstruisant le dossier judiciaire et pointant l’erreur judiciaire.
Aujourd’hui, la mobilisation est mondiale. Mais le compteur continue à tourner. Jeudi 14 avril, un rassemblement citoyen a réuni associations abolitionnistes et militants pour les droits humains, membres de la société civile et élus (députés français et européens, adjoints au maire, conseillers…) devant l’hôtel de ville de Paris pour appeler les autorités texanes à réexaminer l’affaire. Ils ont écrit cette tribune qui compte aujourd’hui plus de cinq cents signataires contre la mort programmée de Melissa Lucio, et contre la peine de mort.
Le 27 avril, il sera trop tard.
Trop tard pour sauver un être humain, un de plus, du couloir de la mort. Sans action de notre part, de nouveau, le châtiment suprême sévira.
Sur le banc des sacrifiés, Melissa Elizabeth Lucio. Cette mère de quatorze enfants, âgée de 53 ans, est déclarée coupable en 2008 de l’homicide de sa fillette âgée de 2 ans. Sa vie, marquée d’embûches, ne peut laisser indifférent : femme, américano-mexicaine, hispanique, pauvre, marginalisée, au parcours social chaotique, à l’histoire professionnelle tumultueuse. Elle cumule l’ensemble des caractéristiques menant à l’incarcération de masse et à la peine de mort.
« Je suppose que je l’ai fait. »
Ces mots prononcés après sept heures d’interrogatoire sont depuis quinze ans considérés par la police texane comme seuls et uniques aveux. Aveux extorqués à 3 heures du matin, exténuée, le tout dans une pièce fermée, sans eau ni toilette ou nourriture, enceinte de ses jumeaux, quelques heures seulement après le décès de Mariah, sa fille. Les conditions de son procès, la condamnation du procureur général pour faits de corruption, les manœuvres de son avocat commis d’office (y compris dans la manipulation de preuves et le refus de témoignages à décharge), les divergences entre les médecins légistes, l’expertise d’un psychologue sur ses conditions d’interrogatoire, sont les éléments tangibles qui, au-delà du simple doute raisonnable, justifient une révision judiciaire. Mis en lumière par Sabrina Van Tassel dans un film contre-enquête saisissant d’une heure et demie, les manques et insuffisances de l’instruction sont patents. Melissa Lucio est, selon toute vraisemblance, victime d’une erreur judiciaire.
Melissa Lucio est, selon toute vraisemblance, victime d’une erreur judiciaire.
Le 27 avril, il sera trop tard.
« Toute personne a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » nous rappelle l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. S’opposer à la sanction capitale, indépendamment de toute considération de culpabilité et au-delà de tout argument factuel et rationnel – qui sont tous en faveur de l’abolition (injustice sociale et inégalité devant la loi, racisme généralisé, discrimination ethnique et religieuse, répression politique, erreurs judiciaires quasi systémiques, torture physique et morale, procès inéquitables, effets totalement non dissuasifs sur le taux de criminalité, etc.) –, est une évidence pour nos sociétés démocratiques.
Monsieur le Président, vous l’avez rappelé le 9 octobre dernier devant Robert Badinter. Chaque fois qu’une condamnation à mort est prononcée, « ce sont bien les valeurs des Lumières qui sont bafouées. […] La France va relancer le combat pour l’abolition universelle. […] Combat universel que nous mènerons en européen, encore et toujours ».
Le rôle et la place de la France, le prestige dont elle jouit par ses engagements internationaux et son histoire, conjugués aux principes européens, toujours au service du droit, des femmes et des hommes, nous obligent, vous obligent. Votre autorité morale tirée de l’histoire des droits de l’Homme doit convaincre. Nos valeurs universelles doivent perforer les dernières démocraties récalcitrantes et au-delà.
Le 27 avril, il sera trop tard.
Depuis toutes ces années, chaque jour, la famille Lucio se bat pour rétablir la vérité et obtenir cette justice, en vain. Pourtant, l’affaire marque, d’ores et déjà, l’histoire de son empreinte. Pour la première fois, plus de quatre-vingts membres du Congrès et une vingtaine de sénateurs, républicains et démocrates, se rassemblent pour plaider la révision du procès. Une pétition réunit désormais près de trois cent mille Américains en ce sens. Partout dans le monde, l’affaire émeut autant qu’elle révolte. Dans la nuit du 8 au 9 avril, les ambassadeurs européens aux USA eux-mêmes – français, slovaque, danois, italien, allemand, espagnol – montrent la voie. Six jours plus tard, ce sont les autorités françaises qui appelaient à surseoir à l’exécution.
Pour l’ensemble de ces raisons, nous, militants et élus, activistes et artistes, citoyens engagés et journalistes, avons décidé d’apporter notre soutien à Melissa, et demandons solennellement aux dirigeants français et européens de continuer d’user de leur position pour la sauver. Soyez à la hauteur de vos prédécesseurs, pour l’Histoire, pour les droits humains, pour Melissa Lucio.
Luttons. Car le 27 avril, il sera trop tard.

Signataires : 
Lu Ahn Artis, étudiante ; Amnesty International France ; Ariane Ascaride, comédienne ; Marie Bardiaux-Vaïente, militante abolitionniste ; Julien Bayou, secrétaire national d’EELV ; Emmanuelle Béart, comédienne ; Marie Bellosta, éditrice ; Yamina Benguigui, réalisatrice ; Andréa Bescond, réalisatrice ; Simon Blin, chargé d’affaires publiques ; Isabelle Carré, comédienne ; Leïla Chaibi, députée européenne ; Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général d’ECPM (Ensemble contre la peine de mort) ; Rokhaya Diallo, réalisatrice ; Lamia El Aaraje, conseillère de Paris ; Pascal Elbé, acteur ; Olivier Faure, premier secrétaire du PS ; Luc Ferry, philosophe, ex-ministre de l’Éducation nationale ; Bernadette Forhan, présidente d’ACAT-France ; Sabrina Ganeswaran, élue municipale ; Geneviève Garrigos, conseillère de Paris, ancienne présidente d’Amnesty International France ; Jean-Pierre Gillet, conseiller de Paris ; Jérôme Gleize, conseiller de Paris ; Marie-Pierre de la Gontrie, sénatrice ; Marc Gricourt, maire de Blois ; Sylvie Guillaume, députée européenne ; Jacky Hortaut, co-animateur du collectif Libérons Mumia ; Alexandra Lamy, comédienne ; Colin Mercier, lycéen ; Pierre Larrouturou, député européen ; Nadia Meziane, militante Lignes de crêtes ; Tania de Montaigne, écrivaine ; Aminata Niakate, conseillère de Paris et présidente d’ECPM (Ensemble contre la peine de mort) ; Nicolas Perron, directeur des programmes d’ECPM (Ensemble contre la peine de mort) ; Nicolas Poincaré, journaliste ; Philippe Poutou, ouvrier, conseiller municipal Bordeaux, NPA ; Audrey Pulvar, adjointe à la Mairie de Paris ; Jean Reno, acteur ; Muriel Robin, comédienne ; Fabien Roussel, député, PCF ; Malik Salemkour, président LDH (Ligue des droits de l’Homme France) ; Christiane Taubira, ancienne Garde des Sceaux ; Pierre Thomas, ex-coordinateur régional Occitanie pour la Primaire populaire ; Assa Traoré, La Vérité pour Adama ; Boris Vallaud, député ; Sabrina Van Tassel, journaliste et réalisatrice ; Laure Weil, professeure de lycée ; Roschdy Zem, comédien…
► Liste complète des signataires sur le site d’ECPM-Ensemble contre la peine de mort, ici.

« NON » à l’extrême droite, pour la justice et l’égalité !

L’extrême droite est à nouveau présente au second tour de l’élection présidentielle, forte d’un niveau de voix jamais atteint.
Nous refusons de la voir accéder au pouvoir.
Les causes en sont diverses et anciennes, elles ont été analysées et sont connues. Les responsabilités sont à chercher du côté des politiques ultralibérales menées depuis des années qui ont exacerbé les injustices et les inégalités sociales, enfoncé des territoires et des populations dans la précarité et le désarroi. Nos organisations les ont combattues, comme elles ont dénoncé les attaques portées contre les libertés. Elles les dénonceront encore demain, sans désemparer face à l’adversité.
Appel unitaire à rassemblements le samedi 16 avril partout en France
Samedi 16 avril 14h30
        Préfecture Bourg-en-Bresse
L’urgence, aujourd’hui, c’est d’affirmer collectivement la force des idées et des valeurs qui nous rassemblent. Elles sont constitutives de la démocratie et totalement incompatibles avec la haine, la xénophobie, la démagogie nationaliste et la mise en opposition de tous contre tous que portent les mouvements d’extrême droite.
En rejetant Marine Le Pen, il s’agit d’empêcher l’avènement d’un projet de société destructeur de l’État de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour. Il s’agit de dénoncer son programme trompeur qui frapperait durement les plus faibles, les plus démunis, les femmes, les personnes LGBTI ou étrangères.
Ensemble, nous voulons réaffirmer que la devise « Liberté, Egalite, Fraternité » doit, plus que jamais, rester à l’ordre du jour, pour toutes et tous, sans exclusive ni distinction. Dans la diversité de nos approches et formes d’actions, nous voulons construire un destin commun de justice sociale et environnementale autour de l’égalité des droits, par le débat démocratique, un dialogue social et civil renforcé, un État de droit qui garantisse pleinement nos libertés, une République laïque et solidaire, protectrice de l’arbitraire, riche de services publics confortés, reconnus, bénéficiant des moyens de leur pleine efficacité.
Cette ambition commune serait gravement mise en cause avec l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.
C’est pourquoi, ensemble, nous invitons chacune et chacun à participer à de larges rassemblements populaires dans toutes les communes de France et à Paris, le samedi 16 avril 2022 autour d’un même appel :
« Contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Elysée »
Premiers signataires
Ligue des droits de l’Homme (LDH), Confédération générale du travail (CGT), Confédération paysanne, Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Fédération syndicale unitaire (FSU), Fédération syndicale étudiante (FSE), Mouvement national lycéen (MNL), Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la magistrature (SM), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union syndicale Solidaires, Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (Visa), ActionAid France, Amis de la Terre France, APF France handicap, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association des familles des prisonniers et disparus Sahraouis (AFAPREDESA), Association des femmes de l’Europe méridionale (Afem), Association de promotion des cultures et du voyage, Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Attac France, Campagne antiracisme et solidarité, Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Ceméa), Centre de recherche et d’information et de développement (Crid) La Cimade, Coalition libertés associatives, Collectif Chabatz d’entrar de la Haute-Vienne, Collectif Front populaire écologique, Collectif Ganges solidarités (CGS), Collectif ivryen de vigilance contre le racisme (CIVCR), Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Collectif les Outils du soin, Collectif pour l’avenir des foyers (Copaf), Collectif Unis pour le climat, Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Droit au logement (Dal), Education World 86, Fasti, Fédération Citoyens & Justice, Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), Fédération nationale des Francas, Fédération des mutuelles de France, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), France Amérique Latine (Fal), Front social (FS), Greenpeace France, Groupe accueil et solidarité (Gas), HES LGBTI+, Inter-LGBT, Jeunesse au plein air (JPA), Ligue de l’enseignement, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie (LFID), Marche mondiale des femmes France, Marche des solidarités, Mémorial 98, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Mouvement de la Paix, Observatoire national de l’extrême-droite, Oxfam France, Osez le féminisme, Planning familial, Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (RAAR), Réseau Euromed France (Ref), Réseau Féministe « Ruptures »,Solidarité Laïque, SOS Racisme, Tous Migrants, Union fédérale d’intervention des structures culturelles (Ufisc), Union juive française pour la paix (UJFP), Uniopss, 350.org.

« Le maintien en détention des prisonniers basques et le mépris de leur état de santé sont ressentis comme des signes d’une logique de vengeance » 

Lire la tribune sur Le Monde
Tribune à l’initiative de la LDH et de Bake Bidea
et signée par plusieurs personnalités
 
EXTRAITS:  (integralité du communiqué en pièce jointe)
 
Un collectif de responsables d’ONG, de syndicalistes, d’universitaires et d’artistes, parmi lesquels Malik Salemkour, Marie Desplechin, Cécile Duflot et Hervé Di Rosa, dénonce, dans une tribune au « Monde », « l’acharnement d’Etat » contre les prisonniers basques, notamment Ion Parot et Jakes Esnal, détenus depuis trente-deux ans.
…/…
Les situations de Jon Parot et Jakes Esnal, tous deux âgés de plus de 70 ans et détenus depuis plus de 30 ans, sont exemplaires d’un acharnement d’Etat qui prend le risque de les voir mourir en prison et d’un embrasement de réactions impatientes dans le Pays basque à l’exemple de ce qui se passe en Corse.
…/…

suivent une trentaine de signatures dont Edgar Morin, Malik Salemkour etc

Integralité du communiqué en PJ

LDH et FIDH déposent: PLAINTE…

Communiqué LDH FIDH
EXTRAITS :
 
La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et Salah Hammouri ont déposé le 5 avril 2022 une plainte conjointe en France contre l’entreprise israélienne NSO Group Technologies pour avoir illégalement infiltré le téléphone du défenseur des droits humains franco-palestinien Salah Hammouri. Cette violation a commencé sur le territoire palestinien occupé et qui s’est poursuivie sur le sol français, ce qui constitue une violation du droit au respect de la vie privée en vertu du droit français.
…/…
L’enquête a révélé que les téléphones de Salah Hammouri et d’autres défenseur-e-s des droits humains palestinien-ne-s avaient été piraté-e-s par le logiciel espion Pegasus, commercialisé par NSO Group, une entreprise technologique israélienne.
…/…
« Nous exhortons aujourd’hui la procureure de la République de Paris à ouvrir une enquête préliminaire sur les violations dénoncées dans notre plainte » ont déclaré les avocat-e-s Emmanuel Daoud, Clémence Bectarte, et Patrick Baudouin, qui ont déposé la plainte aujourd’hui au nom de la FIDH, de la LDH, et de Salah Hammouri.
…/…
Il est impératif que des sanctions et mesures appropriées soient prises lorsque des entreprises violent les droits humains. Comme la FIDH l’a plaidé à maintes reprises, toute réglementation à cette fin au niveau européen doit s’attaquer à toutes les entreprises, y compris celles opérant dans le secteur des technologies.

HAMOURI Avocat et Défenseur des droits, en détention

LIBERTÉ POUR SALAH HAMOURI
RASSEMBLEMENT DEVANT LA PRÉFECTURE

VENDREDI 1er AVRIL À 17h30 

 
L’acharnement contre Salah Hamouri se poursuit.
Salah Hamouri, franco-palestinien, a été arrêté chez lui à Jérusalem le 7 mars dernier et emprisonné cinq jours avant que ne lui soit signifiée une peine de détention administrative de quatre mois.
Depuis 2020 les autorités israéliennes veulent lui retirer sa carte de résident de Jérusalem ce qui conduirait à son expulsion de Jérusalem. Salah a fait diverses démarches contre cette décision, la dernière étant un recours contre la cour suprême israélienne dont il attendait la réponse quand il a été arrêté. Mais l’armée israélienne n’a pas attendu le verdict !
La détention administrative c’est un emprisonnement sans jugement, sans charge connue (le dossier est secret, y compris pour son avocat) et donc sans moyen pour se défendre. Salah avait fait 13 mois de détention administrative de septembre 2017 à octobre 2018.
Il s’agit évidemment d’une décision qui rentre dans le cadre de la « dépalestinisation » de Jérusalem recherchée par les autorités israéliennes, politique contre laquelle se bat Salah depuis plusieurs années sur le plan juridique.
Le haut commissariat des droits de l’homme de l’ONU a déclaré le 25 mars dernier : « qu’il continue de suivre avec préoccupation la situation du défenseur des droits de l’homme Salah Hamouri, et demande sa libération immédiate de la détention administrative, ou qu’il soit rapidement inculpé et garantit le droit à un procès équitable ». Nous attendons la même attitude du président de la république pour la défense des droits d’un compatriote!
Le communiqué de l’AFPS :
L’AFPS de l’Ain, en remplacement de son rassemblement mensuel sur la Place de l’Hôtel de Ville de Bourg-en-Bresse, organise un rassemblement devant la préfecture de l’Ain ce vendredi 1° avril à 17h30 ouvert à toutes celles et tous ceux qui veulent obtenir la libération de Salah Hamouri.
Plus d’infos :
Exigeons sa libération immédiate !
L’appel à action d’Amnesty International
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de LDH-Bourgenbresse01.
 
Suite à notre demande adressée au Président MACRON le 12 novembre 2021
Sa réponse du 5 décembre2021 figure intégralement en pièce jointe. Ci-dessous un extrait
 
« …A cet égard, je puis vous indiquer que les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères
à Paris, Jérusalem et Tel-Aviv, sont pleinement mobilisés pour que Monsieur HAMOURI  puisse faire
valoir l’ensemble de ses droits et qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem…. »
A  ÉCOUTER
 
Entretien avec Elsa Lefort pour la Midinale de la chaine du journal Regards :

La Ldh en Campagne

Le dernier quinquennat a exacerbé certains travers de notre système, porté des atteintes graves à nos libertés fondamentales tandis que dans le même temps, des pans entiers de la population, notamment les plus jeunes, ont été fragilisés.

Si, pendant la pandémie, les politiques publiques ont permis de soutenir les secteurs les plus en difficulté, les personnels sanitaires et les premiers de « cordée » se sont retrouvés en première ligne, sans pour autant en recueillir une vraie reconnaissance.

Un tel contexte confirme que les campagnes électorales nationales sont un moment opportun pour interroger l’état de notre société et de notre République, pour débattre de l’avenir.

Un système institutionnel de moins en moins démocratique

Durant ce quinquennat, la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul s’est accélérée. La pandémie a été prétexte à un renforcement de fonctionnements autoritaires et infantilisants pour l’ensemble de la population.

Avec de nouvelles instances, comme le « Conseil de défense » aux délibérations secrètes, les institutions démocratiques ont été contournées et le Parlement a été totalement marginalisé dans son rôle de législateur.

Quant aux contre-pouvoirs, éléments décisifs contre l’autoritarisme et le pouvoir personnel, ils ont vu leurs avis balayés d’un revers de main. Aujourd’hui, nos institutions sont plus que jamais déstabilisées et il est temps de redonner souffle au fonctionnement démocratique du pays.

Un Etat de droit mis à mal par des états d’exception

L’état d’urgence sanitaire a été indéfiniment prolongé, après un état d’urgence sécuritaire lui-même plusieurs fois reconduit. Les dispositions d’exception sont de fait et de droit devenues la norme. Le gouvernement et les préfets ont tout pouvoir, dénaturant toujours un peu plus l’Etat de droit.

En matière de libertés, ce quinquennat a été marqué par une répression catastrophique du mouvement des « gilets jaunes ».

La loi relative à la sécurité globale a permis une extension des compétences de la Police nationale aux polices municipales, ouvert la voie à une surveillance généralisée de l’espace public, limité la diffusion d’images captées lors des manifestations, portant ainsi atteinte à la liberté de la presse.

Des comportements policiers très éloignés des principes républicains continuent d’être tolérés, voire soutenus au plus haut niveau de la hiérarchie.

Une société rongée par les inégalités

Au cours de ce quinquennat, les inégalités se sont encore creusées, la précarité s’est aggravée et la paupérisation s’est accrue.

Toujours plus nombreux sont ceux et celles qui survivent grâce aux associations caritatives, qui dorment dehors ou n’ont pas de logement décent. Au moment où la cherté de la vie quotidienne explose, les retraites, les minima sociaux et le smic sont à peine revalorisés. Une nouvelle réforme de l’assurance chômage se met en place avec l’objectif de diminuer les droits de plus d’un million de demandeurs d’emploi, les renvoyant au désespoir, à l’angoisse et à la colère.

Dans le même temps, les discours de haine, de racisme et d’exclusion se banalisent et les actes racistes et antisémites se font plus violents ; les discriminations perdurent, l’accueil des exilés dépend non plus du droit mais d’une vision politique différente selon le pays d’où l’on vient. Autant d’éléments qui témoignent de la diffusion des idéologies d’extrême droite.

Les campagnes présidentielles et législatives : des temps de débat collectif pour construire notre société de demain

La Ligue des droits de l’Homme appelle les citoyennes et les citoyens, toutes les forces vives de notre pays à se saisir du temps de la campagne électorale pour dire leur mot, contribuer à élaborer des réponses aux questions qui nous sont collectivement posées. Elle les appelle à inventer, ensemble, les bases d’un changement favorable à la justice sociale, facteur d’espoir et de confiance dans le présent comme dans l’avenir. Il s’agit bien d’une étape dont l’enjeu est la construction, ensemble, d’une société solidaire, égale et fraternelle, assurant à toutes et à tous l’ensemble des droits qui sont au cœur de l’idéal républicain.

Lire la tribune de Malik Salemkour sur Mediapart