En ce début d’année, les institutions, les associations, les conseils municipaux, organisent des vœux, c’est une tradition qui permet de faire une pause annuelle et conviviale avec un regard sur l’année passée et de mettre en avant les projets à venir.
Quelle priorité pour 2023 pour la LDH Laval ?
La Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui date de 1948, contient un engagement à permettre l’exercice de tous les droits et de toutes les libertés « sans distinction aucune notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation ». Une telle formulation constituait une source d’espoir et un signal fort pour combattre les discriminations de tous ordres, et empêcher le retour de la montée du racisme et de l’antisémitisme.
Hélas, c’est l’inverse qui se produit. Les partis d’extrême droite, et surtout les idées qu’ils véhiculent, sont en progression constante dans de nombreux pays, y compris des pays aux systèmes proche du notre comme en Italie ou en Suède. La France n’est pas épargnée avec la progression du parti d’extrème droite qui, après une campagne électorale ayant habilement privilégié la défense du pouvoir d’achat, découvre son vrai visage et retrouve ses fondamentaux : racisme, antisémitisme, xénophobie, homophobie, nationalisme, rejet des étrangers et immigrés, homophobie et une récente condamnation pénale précisément pour propos homophobes, d’un ancien élu d’extrême droite à Laval vient le rappeler.
Alors le combat contre le racisme reste d’actualité ?
On assiste ainsi, dans un climat délétère et nauséabond, à la résurgence de la bête immonde du racisme, celle-là même qui génère la haine meurtrière entre les êtres humains. Les propos et les actes à caractère raciste, antisémite ou homophobe se multiplient : citons dans l’actualité récente la campagne contre l’installation d’une structure d’accueil de migrant pas très loin d’ici à Callac en Bretagne.
Une prise de conscience s’impose d’autant plus qu’il existe un terreau favorable à cette progression des idées de l’extrême droite, dans un contexte de crises multiples : sociale, économique, climatique, sanitaire, guerrière, lesquelles s’avèrent anxiogènes et accélératrices du rejet de la classe politique dirigeante. Rien ne serait pire qu’une majorité silencieuse face à des minorités actives qui occupent le terrain, y compris avec la reconstitution de groupuscules fascistes. Toute compromission avec les idées de l’extrême droite doit être dénoncée, et ce n’est pas en s’appropriant certaines d’entre elles, comme ce qui est en projet dans une nouvelle loi sur les migrations que reculeront ces idées, bien au contraire.
L’histoire nous éclaire mais est ce suffisant ?
L’expérience historique montre pourtant que l’exercice du pouvoir par les partis d’extrême droite n’a jamais conduit qu’à des violences, guerres et catastrophes diverses. Toutefois, une telle dénonciation de la nocivité des idées de l’extrême droite tirée du passé, si elle demeure indispensable, n’est plus suffisante pour convaincre tant il existe de déceptions, voire de révoltes devant les comportements et les choix de responsables politiques. Ceux-ci restent sourds aux angoisses et souvent légitimes revendications d’une partie de la population, qui s’avère dès lors réceptive aux discours les plus démagogiques.
En présence des défis qui se cumulent, il est impératif de porter un projet de lutte contre les inégalités et les injustices, doublé de la contestation sans relâche de toute forme de discrimination. Il s’agit aussi d’entreprendre, avec pédagogie et conviction, un véritable combat culturel contre l’extrême droite et ses idées, en mettant en avant la question de l’égalité et de l’effectivité de tous les droits pour tous et toutes. Il convient encore de ne rien laisser passer en présence de tous propos ou actes racistes, antisémites, discriminatoires qui relèvent d’une qualification pénale, et de saisir les juridictions compétentes aux fins de sanctions lorsque des personnes sont victimes d’atteinte à ces principes fondamentaux.
Pour la LDH il y a urgence à reconstruire, un projet progressiste qui articule des réponses démocratiques, civiques, sociales, économiques, écologiques et culturelles pour fournir un accès effectif, et non sélectif, aux droits fondamentaux. Et pour cela il faut une mobilisation unitaire de tous les acteurs concernés : mouvements sociaux, société civile organisée, syndicats et partis politiques. Ce combat des valeurs, juste et difficile, est une priorité d’action. Voila ce qui va nous animer en priorité tout au long de l’année et si nous devons faire un vœu c’est que le rassemblement auquel nous aspirons prenne forme. En tous cas nous sommes déterminés pour que cela se réalise.
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