Nous assistons depuis quelques années à une formidable accélération de la technologie et sa mise en service dans nombre de domaines.
Aujourd’hui, force est de constater que ces nouvelles formes de technologie, en particulier , l’intelligence artificielle, ouvrent un champ jusqu’alors inimaginable dans des domaines telles la recherche, la médecine, , la communication etc….. Mais la puissance de ces outils exige un débat démocratique quant à leur utilisation, au regard de l’éthique et des choix de société qu’ils imposent.
Il en est ainsi de leur utilisation dans le domaine de la sécurité. En effet, au nom de la sécurité collective, et sans qu’aucune étude ne vienne corroborer les préconisations des uns ou des autres, nous assistons à un glissement dangereux vers la surveillance de masse percutant par là même notre droit à la liberté de chacun pourtant inscrite dans notre constitution.
De la mise en place de vidéo surveillance et de l’installation de caméras dans les rues des villes, à la reconnaissance faciale d’un individu dans une foule, c’est toute une gamme de process qui se développe à l’insu de chacun et qui demanderait cependant un débat contradictoire dans notre société.
Ainsi, le projet de loi « orientation et programmation du ministère de la justice 2023/2027 » a été présenté au sénat. Dans ce projet, est créé un nouvel outil d’enquête permettant d’activer, à distance, les appareils électroniques d’une personne à son insu pour obtenir sa géolocalisation en temps réel ou capter des images et des sons. En clair, il s’agira par exemple de géolocaliser en temps réel à partir de son système informatique, d’écouter et enregistrer tout ce qui se dit au micro d’un téléphone même sans appel en cours, ou encore d’activer une caméra d’un ordinateur pour filmer ce qui est dans le champ de l’objectif, même si elle n’est pas allumée par son propriétaire.Transformer les objets connectés en mouchard : telle est le surenchère sécuritaire du gouvernement.
Autre exemple inquiétant, sous couvert d’expérimentation, la France va être le premier pays européen à installer de la vidéosurveillance algorithmique lors des jeux olympiques 2024. Ainsi, les images qui seront captées par les caméras de surveillance placées sur les sites olympiques, dans les transports publics ou encore sur des drones, seront traitées par des algorithmes développés pour détecter des comportements jugés « à risques ». Or, si l’Etat assure le développement du traitement ainsi autorisé, il en confie le développement à un tiers à qui il reviendra de définir le fonctionnement de ces algorithmes. Ces entreprises privées pourront alors se retrancher derrière le droit de la propriété intellectuelle ou du respect du « secret d’affaires » pour refuser tout contrôle notamment par la CNIL.
Ces différentes mesures mises en place à bas bruits, sans véritable débat au niveau national, interviennent alors que le parlement européen a adopté le 14 juin dernier,un projet de règlement qui ambitionne d’encadrer l’usage de l’intelligence artificielle. Le but de ce règlement est en effet de fixer des règles générales communes à l’ensemble des états membres afin d’encadrer les technologies faisant appel à l’intellligence artificielle comme le biométrie, la notation automatisée (comme en Chine), l’analyse des comportements ou encore les algorithmes prédictifs ( comme prévu en France).
La France se met donc dès maintenant en position de confrontation avec l’union européenne, et se range dans le camp des pays ou les politiques sécuritaires l’emportent sur celles de la liberté individuelle et collective.
Nul doute du risque qu’encourerait notre société si de telles armes technologiques et législatives tombaient dans les mains d’un gouvernement de type totalitaire. Le danger est bien présent de voir les individus, les associations, les partis politiques, soumis à la surveillance.
Si ces nouvelles tehnologies offrent indéniablement des perspectives de réelles progrès dans bien des domaines, leur applications dans celui de la sécuruté exigent transparence et débat.
L’ensemble des associations, organisations syndicales, partis politiques éprisent de liberté doivent se saisir de cette question afin que les garde-fous indispensables soient mis en place.
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