la presse locale en parle:
Racisme Migrations
Accueillir sans conditions les 230 migrants qui arrivent à Toulon
Trois évènements récents ont fait l’actualité dans les médias et dans le débat public. Il s’agit de l’horrible assassinat d’une enfant, crime commis pas une personne d’origine étrangère, de l’insulte raciste à l’encontre d’un député en pleine séance à l’assemblé nationale et de l’arrivée à Toulon d’un bateau de rescapés de noyade en Méditerranée.
Autour de ces trois évènements nous entendons s’exprimer des propos racistes, des propos de haines des expressions de rejet de l’autre parce qu’il est différent, qu’il est d’origine étrangère. Ces propos sont largement relayés dans certains médias. Plus encore une chaine de télé, passée sous l’emprise du groupe Bolloré, se fait la propagandiste, en version populiste, de postures racistes et xénophobes.
Nous assistons à une banalisation d’expressions de rejet de l’autre, parce qu’il est étranger et différents, parce qu’il est issu de l’immigration. Les questions migratoires sont devenues largement utilisées pour alimenter la haine de l’autre, pour banaliser le racisme. Cette imprégnation d’idée est organisée par des forces politiques. L’extrême droite s’agite sur chaque évènement, et ses positions sont largement relayées. Mais cela va au delà de l’extrême droite. Des partis de la droite, dite républicaine, reprennent eux aussi des expressions assimilant immigration et insécurité.
Ainsi le racisme et la xénophobie imprègne de plus en plus largement de débat public et finalement la conscience des citoyens. Il y a lieu de s’en inquiéter.
Le racisme n’est pas une opinion et est condamnable par la loi.
Mais dire cela ne suffit pas, ne suffit plus.
Une mobilisation contre la banalisation du racisme est nécessaire et cela passe par un vrai débat sur les migrations.
Il faut contrer l’obsession migratoire reprise par de larges pans de la classe politique française et jusque chez certains membres du gouvernement.
Et quoi, notre pays ne pourrait pas accueillir sans conditions 230 enfants, femmes et hommes rescapés de naufrages. Pourquoi tant de conditions mises l’accueil d’un bateau humanitaire à Toulon, alors qu’il s’agit de sauver des vies humaines ? Encore une fois ce sont des conditions mises par adhésion idéologique ou par électoralisme, à une extrême droite aujourd’hui portée par une inquiétante dynamique électorale.
Une mobilisation large et claire contre toute expression raciste et xénophobe est plus que jamais nécessaire. Ce combat est porté par la LDH et aussi par de nombreuses autres associations et mouvements. Mais peut être faut il un sursaut à la hauteur du danger que nous sentons venir.
Le rejet de l’autre, la haine, le racisme ne peuvent pas faire société.
C’est donc bien une priorité une obligation première que de s’engager et c’est un appel que nous faisons en ce sens.
Le 12 11 2022
11 novembre : pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la Grande Guerre
Rassemblement à l’invitation de la Libre Pensée 53, arbre de la liberté, Jardin de la Perrine, Laval. Allocution de la LDH Laval Mayenne
Comme les années précédentes, la section de Laval et de la Mayenne de la Ligue des droits de l’Homme, tient à remercier la Libre Pensée 53 de nous permettre de nous retrouver autour de l’arbre de la liberté, dans ce jardin magnifique par tous les temps, pour dire notre refus commun de la guerre, de toute guerre.
Un projet de loi « pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la Grande Guerre », proposé à l’Assemblée nationale par le groupe de la France insoumise a été adopté en première lecture le 13 janvier 2022 (par 39 voix pour, 26 contre et 9 abstentions). Il a été transmis le 14 au Sénat. Semble-t-il, sans suite jusqu’à présent.
Depuis la Première Guerre mondiale, la LDH s’est saisie de cette cause des fusillés pour l’exemple, c’est sa seconde grande cause historique après l’affaire Dreyfus et elle continue sans cesse à la défendre.
Une vraie réhabilitation implique l’annulation judiciaire des condamnations et donc une série de décisions individuelles. La Ligue des droits de l’Homme ne peut que constater que ce combat continue.
Elle est aussi très attachée à faire connaître toutes les victimes de la justice militaire. Elle demande l’inscription des noms des fusillés sur les monuments aux morts. Elle cherche à faire entrer dans la mémoire collective le phénomène qui a fait infiniment plus de victimes: les déportés administratifs dans les bagnes coloniaux et les militaires affectés aux « bataillons de discipline » qui, de fait, par les tâches qui leur étaient confiées, étaient condamnés souvent à la mort. Cela fait partie des sujets qui sont ignorés dans le débat public et que la résolution adoptée par la LDH à son congrès de 2015 a voulu souligner. En particulier, le cas des engagés volontaires étrangers européens, victimes de traitements brutaux dans des régiments de marche de la Légion étrangère, celui des soldats coloniaux victimes de recrutements forcés, de promesses non tenues, d’un emploi inconsidéré et d’un quasi-abandon après-guerre, et celui de l’« importation » de dizaines de milliers d’indigènes militarisés, qui ont connu une mortalité très élevée dans les usines d’armement.
Il ne peut y avoir de récit national facteur de cohésion, de « vivre ensemble » ou de « faire ensemble », il ne peut y avoir de citoyenneté active s’il n’intègre pas cette mémoire.
La guerre, les guerres. Qui ne souhaiterait, comme vous l’écrivez dans votre invitation « une paix universelle, un désarmement général et la dissolution de tous les blocs militaires »?
Après le Yémen, le Haut Karabakh, Daesch auxquels nous faisions référence il y a 2 ans pour souligner que la guerre ne règle rien, voici maintenant la guerre en Ukraine.
En Occident au sens large, notre confort, notre progrès social, notre espérance de vie ont fait des bonds gigantesques depuis deux siècles, non sans soubresauts violents. La contrepartie en est le saccage de la planète, le pillage de ses énergies fossiles et de ses ressources non renouvelables, la dégradation devenue souvent irréversible de l’environnement et de la biodiversité, l’explosion des inégalités au niveau international, des mouvements migratoires dramatiques.
Nous commençons à en vivre l’ampleur dans nos vies au quotidien alors que les alertes sont lancées depuis des dizaines d’années.
L’hyper-libéralisme financier mondialisé en a été et en est le levier démesurément puissant. Il échappe à tout contrôle politique, quand la politique ne se met pas à son service.
Face à tant de désordres, face aux compétitions de toutes sortes qu’ils engendrent,
la brutalité, la force, la xénophobie, le nationalisme, les régimes dictatoriaux, la guerre, le mépris des droits fondamentaux, le déni du droit international sont les réponses de court terme les plus abjectes et qui plus est, les plus absurdes,
Il est illusoire de croire que la préservation des positions acquises et des inégalités au profit des mieux ou des moins mal placés y trouvera son compte dans la durée.
Le combat pour inverser le cours de l’histoire de la planète, pour abolir la guerre, il est de toute évidence essentiel de le partager avec les jeunes générations et leurs formes d’engagement et d’action.
Un challenge dont la composition de notre assemblée permet de mesurer l’urgence et, sans doute aussi, la difficulté.
La section LDH renouvelle les interrogations qu’elle avait exprimées il y a deux ans, quant à notre « rassemblement » du 11 novembre et à son périmètre.
Homophobie : la LDH Laval porte plainte
La Ligue des droits de l’Homme porte plainte contre les auteurs des faits, portés à notre connaissance, qui se sont déroulés à Laval dans le cadre de l’action de la municipalité en faveur de la lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, entre les mois de mai et juin 2022.
En vue de la journée mondiale contre l’homophobie, la mairie de Laval a souhaité afficher son engagement en faveur de la lutte contre l’homophobie et les discriminations qu’elle peut engendrer en peignant quelques passages piétons aux couleurs de l’arc-en-ciel, emblème du mouvement LGBTQI.
Selon les informations transmises par notre section locale, corroborées par des articles de presse et des photos que vous voudrez bien trouver en pièces jointes, les marquages au sol ainsi peints ont fait l’objet de vandalisme.
Plusieurs inscriptions à caractère homophobe peuvent ainsi être relevées, comme « PD et Gouines dehors » ; « Homos dehors » ; « Non aux homos ».
En date du 16 mai, 18 mai puis le 27 juin 2022, la Ville de Laval a déposé plainte auprès du commissariat de police de Laval au titre de dégradation légère de bien destiné à l’utilité ou la décoration publique par inscription ou dessin.
A la lecture des procès-verbaux des plaintes, il convient de soulever que d’autres tags homophobes que ceux susvisés ont été inscrits au sol, tels que « LGBT=pédophilie » ou encore « « PD allez-vous faire foutre ».
Outre le fondement sur lequel s’appuie la mairie de Laval, les écrits figurant sur les marquages au sol aux couleurs de l’emblème LGBTQ précités sont constitutifs du délit de provocation à la haine ou à la
violence à raison du sexe, de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, réprimé à l’article 24 alinéa 8 de la loi du 29 juillet 1881 modifiée.
En l’espèce, la Ligue des droits de l’Homme est recevable et bien fondée à déposer la présente plainte.
L’article 1er de ses statuts dispose en effet :
« Il est constitué une association française destinée à défendre les principes énoncés dans la déclaration des droits de l’Homme de 1789 et 1793, la déclaration universelle de 1948 et la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et ses protocoles additionnels.
« Elle oeuvre à l’application des conventions et des pactes internationaux et régionaux en matière de droit d’asile, de droit civils, politique, économique, social et culturel.
« Elle combat l’injustice, l’illégalité, l’arbitraire, l’intolérance, toute forme de racisme et de discrimination fondée sur le sexe, l’orientation sexuelle, les moeurs, l’état de santé ou le handicap, les opinions politiques, philosophiques et religieuses, la nationalité et plus généralement toute atteinte au principe fondamental d’égalité entre les êtres humains, toutes les violences, toutes les mutilations sexuelles, toutes les tortures, tous les crimes de guerre, tous les génocides, et tous les crimes contre l’humanité (…) ».
L’article 3 de ses statuts dispose en outre :
« La Ligue des droits de l’Homme intervient chaque fois que lui est signalée une atteinte aux principes énoncés aux articles précédents, au détriment des individus, des collectivités et des peuples.
« Ses moyens d’action sont : l’appel à la conscience publique, les interventions auprès des pouvoirs publics, auprès de toute juridiction, notamment la constitution de partie civile lorsque des personnes sont victimes d’atteintes aux principes ci-dessus visés et d’actes arbitraires ou de violences de la part des agents de l’Etat (…) ».
Au regard de ces éléments, la gravité de l’infraction justifie que des poursuites soient diligentées dans le cadre de la réglementation en vigueur.