Les chars de la honte, rencontre de la LDH66 avec Mr Torrent, maire de Céret

La LDH66 communique :

La LDH a été alertée il y a plusieurs mois par des habitant/es de Céret de la présence d’un char intitulé « Ventes de Miss-grantes » lors de la 2ème cavalcade du Carnaval qui s’est déroulée le 12 Mars 2016 dans cette ville. Comme son nom l’indique, les propos des participants à ce char étaient de vendre des femmes musulmanes, intitulées « Miss Kamikaze », « Miss Polygame, « Miss Larfou », etc … Les individus qui figuraient ces femmes avaient la tête recouverte par un voile et le corps vêtu – ou très « dévêtu » suivant les photos – par une robe arabisante. Une autre banderole de ce char portait la mention « une fellation pour la pension ».

L’intention de nuire à ces femmes réfugiées, d’écrire des termes à caractère raciste, sexiste, et avilissant, et de mettre en spectacle une « vente humaine », fait évidemment sortir ce carnaval du cadre ludique et humoristique qui doit être le sien.

En 2015, un char avait déjà porté l’anathème sur des personnes hébergées à l’Etape Solidarité de Céret, gérée par la Fondation Abbé Pierre : quand s’arrêtera cette montée de la haine vers des personnes dont les origines ou la précarité dérangent ?

La LDH a sollicité une rencontre avec Mr Torrent, maire de Céret, et nous lui avons fait part lors de cet entretien de notre indignation. Nous lui avons demandé ce qu’il envisageait de mettre en place pour que de tels faits ne se reproduisent pas. Il nous a assurés qu’il allait alerter le comité du Carnaval cérétan, pour que l’organisation du prochain évènement 2017 respecte strictement des règles éthiques, au niveau de l’inscription des chars et aussi de la prévention de toute insertion intempestive de char non conforme à ces règles. Nous lui avons suggéré de réaliser un cahier des charges qui doit intégrer le respect dû à toute personne humaine. Il a reconnu que cela n’était pas fait jusqu’à présent, et qu’il s’agissait d’une erreur et d’une faute.

Nous aurions bien sûr souhaité que la mairie exprime publiquement la condamnation de tels faits, ce qu’elle n’a effectué ni en 2015 -alors que le centre d’accueil solidaire est une émanation de la municipalité-, ni en 2016 malgré la gravité des faits, qu’elle ne pouvait ignorer. La Ligue des droits de l’Homme restera donc vigilante pour que l’engagement de Mr Torrent soit suivi des effets annoncés.

Contact : ldh66@laposte.net

La LDH66 communique : Un centre « de répit » bien isolé.

Des membres de la Ligue des droits de l’Homme 66 sont allés rencontrer les réfugiés venus de Calais qui résident actuellement dans un centre de vacances d’une station balnéaire de notre département.
Petit retour en arrière : le Ministère de l’Intérieur, pour désengorger la « jungle » de Calais, a effectué depuis 2 mois une sélection entre les réfugiés qui veulent rester en France et essayer de régulariser leur situation, et ceux qui veulent aller vers un autre pays.
Ainsi une trentaine de personnes, célibataires, ont échoué dans ce centre, elles sont d’origine pakistanaise, syrienne, soudanaise, et afghane.
L’État a confié à une association qui s’occupe de logement social pour les étrangers le soin
d’héberger ces migrants pour 2 mois, à partir du dépôt de leur demande d’asile politique. Ils ont eu un bilan de santé et suivent des cours d’alphabétisation.
Mais, afin de garder le plus possible ces migrants isolés de tout contact de proximité, leur
demande d’asile a été faite non pas auprès de la Préfecture de Perpignan, et avec l’aide
d’associations locales dont c’est l’engagement habituel de suivre ces dossiers, mais auprès de la Préfecture de Montpellier, empêchant ainsi des liens avec des soutiens bénévoles aux sans papiers qui existent sur Peprignan. Ils sont également loin des avocats qui instruisent leurs dossiers.
Ce n’est pas ainsi que la Société française pourra accueillir et intégrer dignement les nombreux réfugié-es qui, depuis leur traversée en bateau, leur arrivée périlleuse en Europe par l’Italie ou la Grèce, sont balloté-es en attendant une hypothétique acceptation de leur demande d’asile, car il faut rappeler que très peu de demandes sont acceptées (autour de 20%). Ces « déboutés » du droit d’asile seront expulsés, dans le silence la plupart du temps, et renvoyés vers un quotidien qu’ils voulaient fuir car sans futur, dans la misère et souvent au milieu des conflits.
Contact : LDH66 – ldh66@laposte.fr