Rassemblement réussi contre le projet d’esplanade Pierre Sergent décidé par le maire RN/FN Aliot à Perpignan

A l’appel de nombreuses associations démocratiques dont la LDH qui est intervenue en début, 250 personnes se sont rassemblées Place Molière à Perpignan le samedi 29 octobre pour dénoncer la décision d’Aliot maire RN/FN de nommer une esplanade au nom de Pierre Sergent, dirigeant de l’organisation terroriste d’extrême-droite OAS, responsable de nombreux attentats en Algérie comme en France avec 70 morts.

Les manifestants se sont rendus ensuite sur l’esplanade pour la baptiser au nom de Maurice Audin, mathématicien et militant de l’indépendance algérienne, torturé et tué en 1957 en Algérie.

Ce rassemblement n’est qu’un début d’une mobilisation sur le long terme pour dénoncer les méfaits de l’extrême-droite à Perpignan et sa tentative de réhabiliter l’OAS organisation terroriste criminelle d’extrême-droite fondée en Espagne franquiste.

250 personnes rassemblées Place Molière
Nouveau baptême Esplanade Maurice Audin

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme des Pyrénées-Orientales : Non à la place Pierre Sergent!

La LDH 66 vient d’apprendre la décision du Conseil municipal de Perpignan, voulue par le président adjoint du Rassemblement national, ex FN, Louis Aliot, de donner le nom de Pierre Sergent à une place. Elle dénonce avec vigueur cette décision qui ne fait que ranimer les rancœurs d’une histoire pourtant bien douloureuse.

Quel qu’ait été le parcours de Pierre Sergent il ne peut être détaché de celui de l’OAS, organisation terroriste et criminelle dont il fut le fondateur et l’acteur de premier plan.

Les méfaits de l’OAS sont hélas bien connus : 71 morts et 394 blessés en Métropole et environ 2 200 tués et plus de 5 000 blessés dans les territoires algériens. L’OAS a organisé 750 attentats sur le sol métropolitain, politique de terreur avec plus de 100 attentats perpétrés en Algérie. Pierre Sergent a participé activement aux guerres coloniales en Algérie en Tunisie et en Indochine pour s’opposer à leur indépendance. L’amnistie obtenue en juin 1968 ne peut réécrire l’Histoire.

La colonisation est un crime contre l’Humanité et Pierre Sergent en a été un agent actif en utilisant la terreur. Louis Alliot et son conseil municipal continuent à commémorer ces faits qui sont dans la droite ligne de ce qui a été commis à Perpignan début juillet lors de la commémoration des accords d’Evian. Pour les personnes d’origine algérienne, pour celles et ceux qui ont souffert en se libérant du colonialisme, vivant dans notre ville, nous dénonçons cette politique mémorielle sélective qui oublie une grande partie des acteurs de cette guerre.

La LDH 66 dénonce ces actions et sera toujours présente pour défendre la Démocratie, et les valeurs républicaines comme elle l’a fait le 3 juillet dernier au Casals. Elle s’oppose et s’opposera toujours à la surenchère mémorielle de l’extrême-droite et rappellera sans cesse que l’histoire ne se résume pas à ses positions partisanes mais qu’elle concerne l’ensemble des populations qui ont en été les acteurs. Elle appelle à s’opposer à ces commémorations, Perpignan mérite mieux que cela.


Attentat de Nice : faire émerger la vérité

Communiqué de presse commun : Ligue des Droits de l’Homme section Nice – Syndicat des Avocats de France – Collectif citoyen 06 – Tous citoyens

Les auditions de François Hollande et Bernard Cazeneuve par la Cour d’Assises spéciale de Paris lundi 10 octobre n’ont pas permis de faire émerger la vérité sur le dispositif de sécurité mis en place à Nice le 14 juillet 2016.
François Hollande a renvoyé, pour les détails du dispositif, sur Bernard Cazeneuve. Ce dernier a, à son tour, renvoyé à la responsabilité du maire de Nice et du Préfet alors en fonction. Or, et alors que c’est lui qui a validé le dispositif de sécurité, le Préfet Adolphe Colrat n’est pas cité comme témoin dans ce procès.

Jeudi 20 octobre ce sera au tour de Christian Estrosi, alors en charge de la sécurité, et de Philippe Pradal, alors maire de Nice, d’être entendus mais sans qu’aucune suite ne puisse être donnée à ces témoignages dans le présent procès, puisque son objet est uniquement la responsabilité des personnes de l’entourage de l’auteur de l’attentat.

Or les auditions de François Hollande et de Bernard Cazeneuve le 10 octobre laissent en suspens nombre d’interrogations sur la sécurité du 14 juillet :
– Avions-nous le niveau de sécurisation suffisant compte tenu que « le niveau d’alerte terroriste était à son paroxysme et que la menace terroriste était extrêmement élevée à l’été 2016, et notamment à Nice » ? « A-t-on raté quelque chose en termes de prévention des risques ? » a demandé d’emblée Laurent Raviot, le Président de la Cour d’Assises.

– Quel a été le dispositif de sécurisation réel coordonné par l’Etat et par la Ville : nombre et répartition des forces de l’ordre présentes, absence de plots en béton, barrage trop léger à l’angle Gambetta – Promenade, etc. ? « Beaucoup de Niçois disent qu’il y avait un déficit de policiers le 14 juillet, en comparaison de la fête de la musique le 21 juin », a indiqué le Président de la cour d’Assises.

– Comment l’auteur de l’attentat a-t-il pu faire ses repérages en camion à 10 reprises sur la Promenade des anglais, dans la ville la plus vidéosurveillée de France ? « Qui s’occupe de visionner ? Quelle articulation entre la police nationale et la police municipale ? » demande le Président Laurent Raviot.

– Quel a été le niveau d’implication des représentants de l’Etat et de la Ville de Nice dans les réunions de préparation de la sécurisation de Nice ?
En l’état des questionnements posés, nous réitérons notre demande d’un procès spécifique sur la sécurisation de Nice le 14 juillet 2016, pour que toute la lumière soit faite, pour savoir ce qui a été réellement fait et ce qui n’a pas été fait pour nous protéger ce soir là et pour ne plus jamais connaître les mêmes failles de sécurité.

Enfin, le Président de la Cour d’Assises spéciale a déclaré en audience « Il y a bien une instruction en cours sur la sécurité du 14 juillet à Nice, mais nous n’avons aucune info ». Xavier Bonhomme, Procureur de Nice, a confirmé à la presse que « cette enquête est dans les mains de deux magistrats instructeurs ». Afin d’éviter toute pression locale nous demandons le dépaysement de l’information judiciaire en cours pouvant aboutir à la tenue de ce second procès et que ce dossier ne soit plus instruit à Nice.

Nice, le 19 octobre 2022

Ligue des Droits de l’Homme section Nice – Syndicat des Avocats de France – Collectif citoyen 06 – Tous citoyens