Notre-Dame-des-Landes : c’est le dialogue démocratique qui doit s’imposer!

Communiqué de la LDH-France

Notre-Dame-des-Landes: c’est le dialogue démocratique qui doit s’imposer !

A Notre-Dame-des-Landes (NDDL), alors qu’une procédure de dialogue est
enclenchée pour la régularisation sur projet des situations des habitants de la
Zad, à la suite de l’abandon du projet d’aéroport, le gouvernement a décidé de ne
pas prolonger le délai donné et d’employer la force aux fins d’expulsion des
occupants.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) s’inquiète de l’escalade prévisible et de
l’enchaînement pression-réaction que cette situation va générer. Elle alerte sur les risques manifestes d’atteinte à l’intégrité des personnes.

L’emploi de la force menace des habitants de plusieurs lieux de vie, qui n’ont pas demandé, ou qui ont refusé de demander, individuellement, la régularisation de
leur situation. Il apparaît ainsi que la ferme des « 100-Noms », lieu de travail et
de vie considéré comme emblématique, a été détruite alors même que ses occupants auraient marqué leur volonté de régulariser leur situation, mais sans vouloir se plier au formalisme requis d’une démarche individuelle. Les expulsions sont faites par voie d’ « ordonnances sur requête », procédure judiciaire certes prévue par la loi mais non contradictoire, à charge pour les intéressés de faire opposition. Le choix de cette voie procédurale apparaît comme significatif de la volonté du gouvernement, dans le contexte de la Zad de NDDL.

Cette expulsion, dans les formes où elle a été décidée, a en effet conduit le
gouvernement à un déploiement massif, hors de proportion, des forces de l’ordre.
L’opération amène à des affrontements qui occasionnent des blessés parmi les
habitants comme parmi les gendarmes mobilisés.

De plus, la LDH condamne vigoureusement la décision d’interdiction faite à la
presse de suivre les événements sur place. Il y a là une mise en cause
dangereuse de la liberté de l’information.

La LDH appelle à ce que la société traite démocratiquement ses conflits sociaux
et collectifs par un véritable dialogue. Dans le cas présent, la concertation –
nécessairement œuvre de patience – entre les différentes composantes des
habitants, les associations, les syndicats agricoles, la préfecture et le
gouvernement, doit reprendre, pour trouver des solutions aux différentes
situations dans une logique d’apaisement et dans le respect des droits de tous et
toutes.

Paris, le 12 avril 2018

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Laïcité : la confusion des genres d’Emmanuel Macron

Communiqué de la LDH

En s’exprimant devant la Conférence des évêques, le président de la Républiquelogo laicité
entendait préciser sa pensée sur les rapports entre les églises, singulièrement catholique, et l’Etat, sur sa conception de la laïcité et sur, enfin, la crise de  sens qui accompagnerait la modernité.
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) tient à exprimer quelques inquiétudes sur   des thèmes et des expressions qui méritent approfondissement ou clarification dans les débats futurs.
Ainsi, la volonté proclamée de « réparer » des liens « abîmés » avec l’Église catholique semble davantage relever d’un désir d’ordre privé, dont on saisit mal la portée réelle, plutôt que d’une responsabilité d’État. Garant suprême de laConstitution et des institutions, le président de la République inaugure, ce faisant,une lecture de la loi de 1905 qui n’est pas sans risque de confusion. Garant de laliberté de conscience et de culte, l’État n’entretient pas de lien avec les églises sur un pied d’égalité, encore moins en privilégiant l’une d’entre elles, fût-ce en invoquant l’« histoire » ou la « culture ».
Il est de même problématique de voir le président de la République se livrer à une sorte de « bilan » du religieux au regard des problèmes posés au corps
social tout entier. Là encore, le risque de confusion est réel et non sans risque.
Il n’est pas neutre en effet de s’adresser aux citoyennes et aux citoyens en les
assignant à leur identité catholique. Sans aucunement mépriser ou minoriser les
identités religieuses, c’est la devise républicaine qui fonde les termes du débat
public, dans l’égalité de toutes et de tous, des identités multiples, des aspirations
à une fraternité exclusive de clivages discriminants.
La LDH se félicite que le président de la République ait rappelé les principes de
la laïcité et de sa garantie par l’État du fait de sa neutralité et du principe de
liberté de pensée et d’expression, aussi bien pour les croyances religieuses que
pour les autres. La LDH réaffirme son attachement à la laïcité, qu’elle inscrit au
cœur de ses combats pour des droits universels et indivisibles.

Paris, le 11 avril 2018

 

Vidéo « L’odyssée de l’espoir » et quelques photos de la soirée-débat avec Alice Gautreau le 31 mars à Perpignan

Pour celles et ceux qui n’ont pu participer à la soirée-débat avec Alice Gautreau alice gautreau - livre.jpgorganisée par l’Assemblée des Etats généraux de Migrations 66 à Perpignan le 31 mars voici la vidéo « l’Odyssée de l’espoir« qui a introduit un débat riche. Sur « L’Aquarius », les bénévoles de l’association SOS Méditerranée tentent de sauver les migrants perdus au large des côtes libyennes.

Les États Généraux des Migrations sont un processus dans lequel sont impliqués des centaines de collectifs et d’associations locales ou nationales présentes sur le terrain aux côtés des personnes étrangères. Partout en France, ces acteurs se concertent et organisent des événements publics pour dénoncer la politique actuelle et être force de proposition afin d’obtenir un changement radical de la politique migratoire.

Une soirée réussie avec une centaine de personnes présentes. (photos D.L.)

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