POUR QUE CESSENT LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES…..
Une mauvaise et une bonne nouvelle…
La mauvaise nouvelle, c’est le fait de vivre dans des sociétés où les femmes
sont victimes de discriminations et harcèlements jusqu’aux crimes les plus
graves de meurtres et viols.
La bonne nouvelle, c’est que, ces dernières semaines, on en parle de
façon juste ou discutable, mais on en parle. Rompre le silence est une étape
indispensable pour faire cesser toutes les violences, y compris les plus
banalisées et qu’ainsi nous puissions vivre dans une société respectueuse
des droits et de la dignité de chaque personne.
Pour cela, clairement, « la honte doit changer de camp ». Il faut rompre
avec l’idéologie patriarcale et machiste qui sous-tend ces comportements
masculins. Il faut reconnaître la légitimité de l’expression des victimes,
fondée sur des faits et des ressentis. Cette prise en compte de la parole
des femmes a besoin de dispositifs de signalement, d’espaces d’écoute,
d’accompagnement des suites engagées.
À toutes les étapes de la formation de soi, toutes et tous doivent pouvoir
bénéficier des outils qu’offre l’éducation pour la compréhension et le respect
de l’égale dignité des hommes et des femmes, de l’égalité de toutes et tous
en humanité (ce que les ABCD de l’égalité devaient apporter et qu’une
campagne réactionnaire a fait retirer des cursus scolaires). C’est à cette fin
que la LDH intervient régulièrement dans les établissements scolaires et
produit des outils pour mieux cerner des questions comme celles du « genre ».
Il y a des propositions meilleures que d’autres…
Féminicides et viols sont des crimes. Tout témoignage, toute plainte,
toute constatation doit être traitée sérieusement, comme pour tout crime.
Les faits rapportés doivent être recueillis par la police et la justice avec
le respect dû aux personnes. Des actions de formation et de sensibilisation
des magistrats, des policiers et gendarmes sont notamment
à développer à la hauteur des besoins. Les règles juridiques doivent être
celles qui s’appliquent à tous les crimes (délais de prescription, niveau des
peines…), celles qui permettent que justice soit faite.
Au-delà de ces crimes, du côté du gouvernement, nous avons surtout
entendu la proposition d’une loi de verbalisation du harcèlement de rue,
dont l’application au quotidien risque de poser davantage de problèmes
que d’en résoudre. Pour la LDH, la réponse aux harcèlements dont les
femmes sont victimes doit d’abord être cohérente en étant globale,
c’est-à-dire les prendre TOUS en compte. Elle doit avoir l’objectif
de changer les comportements quotidiens.
La LDH demande par ailleurs le renforcement des moyens pour la
recherche qui par ses travaux, analyse et informe, comme elle exige un plein
soutien aux associations et organismes qui luttent contre le sexisme et pour
l’égalité entre les femmes et les hommes.
Pourquoi prendre tous les aspects simultanément ? Parce qu’il ne peut
être que contreproductif de laisser penser qu’un aspect doit davantage
retenir l’attention. Les harcèlements des femmes au travail, à l’université,
dans le sport, dans la rue, au sein de la famille, dans le couple, participent de
différentes façons, en différents lieux, dans une variété de milieux sociaux,
d’une seule et même idéologie profondément réactionnaire, de mêmes mœurs
traduisant le mépris et le refus de l’égalité. A ce titre, la loi d’aout 2012
sur le harcèlement sexuel doit être pleinement appliquée.
Comme pour tous les autres délits, il s’agit de penser et de mettre en
œuvre les politiques d’information, d’éducation, de réparation, de répression
qui, ensemble, font sens et sont cohérentes. C’est-à-dire qui permettent
d’atteindre l’objectif recherché : que ces violences cessent !
Que vivent pour toutes et tous, dans les rapports quotidiens et en tout lieu,
égalité, justice, dignité, ces idéaux qui sont les nôtres.
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