Etat d’urgence et Démocratie

Etat d’urgence et démocratie

 

LA DEMOCRATIE

On a souvent entendu que la démocratie, c’était le suffrage universel. Mais non, pas seulement. La démocratie, c’est le suffrage universel ET des droits fondamentaux pour tous, appelés les Droits de l’Homme.

Pas de suffrage universel et pas de droits de l’homme : pas de démocratie, les exemples de la Chine ou de l’Arabie Saoudite sont là pour nous le rappeler.

En Chine comme en Arabie Saoudite, des opposants sommairement exécutés ou torturés. Dans un cas, c’est l’horrible situation des minorités Ouïghours et Tibétaines, dans l’autre, l’absence de droits et de liberté pour la moitié de la population : les femmes.

Même avec un suffrage universel, si les droits de l’Homme ne sont pas respectés, on ne peut pas parler de démocratie au sens occidental du terme, car les minorités peuvent être opprimées avec l’assentiment de la majorité plus ou moins silencieuse.

Exemple la Russie, avec un suffrage universel, qui a perpétré un abominable massacre des Tchétchènes, où, on accepte que les femmes soient battues ou tuées par leur conjoint parce que ‘ça a toujours été comme ça’ et où des LGBT sont poursuivis pour leur genre ou leur orientation sexuelle.

Autre exemple Israël, avec un suffrage universel, mais dans un pays où seuls les gens de confession israélite ont le droit d’être citoyen et de voter. On y connaît les meurtres d’état quotidiens et une partie de la population sans droit et réduite à la misère ou à l’aumône.

A contrario, dès lors qu’un état avec un système de suffrage universel respecte les Droits de l’Homme, il est souvent doté de contre-pouvoirs institutionnels et d’une liberté d’expression qui permet à la presse d’informer librement la population. Dans ce cas, nous sommes dans une réelle démocratie.

Que dans un état démocratique, les élections deviennent biaisées ou que les contre-pouvoirs ne fonctionnent plus, c’est la dérive vers une autocratie voire une dictature. C’est pourquoi lorsque quelques centaines d’élus décident de lois rejetées par une grande majorité de la population, lorsque la violence policière est là pour empêcher la population de montrer son exaspération, lorsque les journalistes sont empêchés de travailler ou que la diffusion d’images publiques devient interdite, il y a atteinte à la démocratie. C’est également une grave atteinte à la démocratie lorsqu’une partie de la population se trouve privée de droits et de moyens, comme par exemple les ‘sans-papiers’, les ‘sans-toit’ ou me ceux qui sont si pauvres qu’ils ne peuvent plus vivre décemment..

 

C’est pourquoi il est si important de toujours veiller à un système électoral juste et libre et aux droits fondamentaux.

En France aujourd’hui, le système électoral qui découle de la réforme constitutionnelle de 2000 montre ses faiblesses et ses dangers : on élit comme président le candidat qui a recueilli le plus de voix au premier tour et qui se retrouve opposé à l’extrême droite mais assurément ce n’est pas le candidat favori d’une majorité de français. Et le système fait qu’il se retrouve avec une majorité à l’Assemblée Nationale, inamovible et souvent servile, déconnectée des aspirations populaires, plus enclinte à valider toutes les décisions présidentielles qu’à faire respecter les droits de l’Homme.

Pour ce qui est des Droits de l’Homme, regardons les faits : D’un côté des violences policières en constante augmentation dont le but avoué est de dissuader l’expression populaire. De l’autre les droits et les conditions des pauvres, sans toit et sans papiers qui manquent de tout : droits élémentaires, logement, travail correctement rémunéré. Pire, ils sont souvent menacés voire expulsés par les agents de l’Etat alors qu’ils devraient être secourus et protégés.

Notre démocratie française est en danger.

 

DE DANGEREUX MALFAITEURS

Qualifier nos dirigeants de dangereux malfaiteurs, est-ce exagéré ?

Le terme malfaiteur s’oppose ici au terme bienfaiteur. Peut-on dire que depuis une vingtaine d’années, nos dirigeants ont fait des bienfaits. Pour le peuple, non sûrement pas, à une exception près, l’accès à la couverture maladie universelle. Et encore, cette couverture maladie n’est pas effective pour les personnes à la rue et de plus en difficile à être efficace quand certains médecins pratiquent une discrimination à la prise de rendez-vous pour les bénéficiaires de la CMU ou quand tout simplement l’hôpital public n’est plus en mesure d’accueillir et de soigner es patients.

Hors du domaine de la santé, c’est aussi la catastrophe : les pauvres plus pauvres, les discriminés es quartiers dits populaires de moins en moins intégrés, des prisons surpeuplées, des migrants pourchassés, un peuple qui gronde et qui craint pour son avenir, des jeunes désabusés qui voient que leurs conditions de vie seront plus difficiles que leurs aînés, une population exposée à des risques environnementaux et industriels croissants. Le nombre des dépressions explose, les suicides de travailleurs, des agriculteurs au enseignants, des facteurs aux policiers augmentent.

Seuls les gros actionnaires peuvent voir du « bien fait » dans les deux dernières décennies.

Il n’ y a pas eu de « bienfait » pour la population depuis vingt ans. Il n’ y a pas eu de bienfaiteur parmi nos dirigeants, seulement des malfaiteurs. Et nous ne parlons pas ici des ex présidents poursuivis par la Justice, des ex ministres condamnés, des politiciens hauts-placés qui ont profité de leurs fonctions pour des avantages personnels indus. Mais de l’ensemble de nos dirigeants des dernières années : il n’ont pas fait de bien à la population, mais ils lui ont fait du mal. Ce sont des malfaiteurs.

 

Dangereux nos dirigeants ?

Sur le plan climatique et environnemental, assurément. Aucun principe de précaution. Aucune politique pour que les conditions climatiques ne continuent pas à se dégrader.

Sur le plan de la cohésion populaire ou de la montée de la haine, assurément. Le communautarisme augmente, les haines s’exacerbent, on montre du doigt telle ou telle religion ( l’islam ), ou tel ou tel courant de pensée ( les féministes qui réclament l’égalité de droit et condition entre les genres ), ceux qui proposent un autre modèle de société ( les opposants au capitalisme sont traités d’irresponsables, même quand leur travaux sont largement étayés ). Nos dirigeants ont réussi à faire craindre et peut-être même haïr les forces de l’ordre, ce qui fait que la population ne reconnait pas les valeurs qu’elles expriment et n’a plus confiance en elles .

Sur le plan la paix dans le monde, nos dirigeants ont soutenu diverses mouvances au Moyen Orient ou en Afrique puis ont renversé les alliances. Les opérations de guerre au Moyen-Orient et en Afrique ne cessent pas et notre pays alimente ces conflits en armes diverses, quelquefois sophistiquées. Nos dirigeants sont dangereux pour la planète.

Nous pouvions penser que l’Union Européenne, malgré son orientation ultra-libérale, était un rempart contre le nationalisme qui a conduit aux deux guerres mondiales. Qu’on fait nos dirigeants ?

Une fracture énorme : le Royaume-Uni est parti. La Grèce a été mise à genoux après avoir voté pour un premier ministre socialiste. Il n’ y a aucune politique commune.On laisse les pays frontaliers gérer comme ils peuvent les migrants qui débarquent, on finance contre ces mêmes migrants, des politiques qui ne respectent ni les droits de l’Homme ni le droit international. La libre circulation des personnes a été remise en cause et c’est maintenant le nationalisme à tout crin, chaque pays gérant la crise sanitaire comme il l’entend, sans coordination, sans entraide ; les frontières intra-européennes sont fermées et néanmoins poreuses. Un immense gâchis qui discrédite un projet de plus de 50 ans.

Là santé, là encore il y a danger. Car la santé publique ne semble plus gérée que au jour le jour et toujours pour favoriser des intérêts privés. Des obligations vaccinales qui n’ont pas profité à la population mais mettent en danger des milliers d’enfants. Une politique qui a détruit les capacités de l’hôpital public de manière inenvisageable à la fin du XXeme siècle. Une imprévoyance folle qui n’est pas nouvelle comme le montre la suppression des stocks stratégiques de masques en 2011, mais qui apparaît au grand jour avec l’absence de réaction ou de mesures préventives en début d’année alors que la menace de l’épidémie de Covid-19 était connue. Des décisions insensées avec l’envoi aux urnes publiques de vingt millions d’électeurs dont une bonne partie à risque ou agée, alors que l’évidence d’un confinement préventif était déjà largement comprise par toute la population.

Et politiquement, nos dirigeants des dernières années sont très dangereux. Se sont succédés des présidents de « droite » (Sarkozy), de « gauche» (Hollande), de « ni droite ni gauche » à moins que ce ne soit « opportuniste ultra-libéral » (Macron) qui ont tous, sans exception, monté l’opinion contre-eux et renforcé dans la population un sentiment de défiance envers les politiciens. Ces mêmes dirigeants ont établis des lois et des pratiques pour surveiller la population et autoriser des interventions liberticides « administratives », c’est-à-dire sans le contrôle d’un juge. Tous les ingrédients pour préparer ou favoriser la venue d’un régime d’extrême-droite sont en place !

 

Oui, malheureusement, en analysant les faits, on peut constater que nos dirigeants sont de dangereux malfaiteurs, quelque soient leurs déclarations et leurs intimes intentions.

 

 

L’ETAT D’URGENCE A REPETITION

 

Instaurer l’état d’urgence, quand il y a des attentats ou une crise sanitaire majeure , on pourrait penser que c’est raisonnable ou justifié, si c’était une situation isolée, non reproduite.

Mais il en va différemment : on a inventé vigie-pirate, puis quand est arrivé au rouge, on a inventé l’écarlate . Puis on a inscrit les mesures d’urgence dans la normalité . Puis on re-eu l’état d’urgence, fichés de dangereux terroristes en nombre si grand qu’on ne pouvait pas les suivre tous, incorporé parmi ces dangereux fichés S, des activistes environnementaux ou anti-capitalistes, réécrit des lois pour augmenter la surveillance, autoriser des détentions « administratives » « préventives », préparer la vidéo surveillance et la reconnaissance faciale.

Après avoir remis à l’ordre du jour le 49-3 à répétition, voici encore très récemment un projet de loi (n°376 au Sénat) pour donner un maximum de pouvoirs sans contre-pouvoir, accordés au premier ministre et au ministre de la santé. Alors que ces deux fonctions sont en ce moment même accusés de s’être « abstenus » de prendre à temps des mesures pour endiguer l’épidémie de Covid-19. Ces pouvoirs extra-ordinaires pourraient même être accordés après que l’urgence sanitaire soit éteinte !

 

Si nous avions des dirigeants bienveillants, en qui le peuple a confiance, et qui ont démontré leur capacité à prévoir et gérer intelligemment les crises, pourquoi pas ?

Si ces dirigeants avaient montré leur impartialité et leur absence d’esprit partisan une fois au pouvoir, s’ils avaient démontré leur scrupuleuse capacité à défendre les Droits de l’Homme et la Démocratie, pourquoi pas ?

 

Aujourd’hui, nous sommes loin d’être dans cette configuration.

On ne peut pas faire confiance à nos dirigeants.

Notre président déclare des politiques et fait le contraire quelques mois plus tard.

Quand les gilets jaunes représentant un expression populaire expriment leurs malaises, il envoie la police. Quand ça tourne vinaigre, il remplace le préfet de police qui a des scrupules à utiliser des armes dangereuses par un préfet connu pour sa brutalité et son cynisme.

Quand au début de l’année, il s’embourbe dans une réforme des retraites qu’il avait promis de ne pas faire, il mobilise alors toute l’énergie du gouvernement pour passer en force une réforme impopulaire destinée à paupériser les futurs retraités. Alors que l’épidémie de coronavirus a déjà débordé de Chine, le gouvernement ne prépare rien en France pour essayer de la contrôler ou même anticiper la gestion de la crise.

 

 

 

La démocratie , c’est le pouvoir du peuple, par le peuple. Pas la confiance aveugle en des gens qui voudraient faire croire au peuple qu’ils sont des élites, qu’eux seuls comprennent les vrais enjeux, détiennent les vraies solutions et que quiconque s’y oppose est un délinquant ou un court d’esprit.

Nous avons vu que nos dirigeants, ne sont pas plus bienveillants, plus compatissants, plus solidaires, plus intelligents ni plus prévoyants que des simples citoyens.

On ne doit pas accorder des blancs seings à des dirigeants qui leur permettre de nous emmener hors de la Démocratie, surtout quand ces dirigeants abusent de décisions autoritaires, de menaces, et vont à proclamer qu’il faudrait essayer la dictature pour mieux comprendre ce qui nous en sépare.

 

Nous avons besoin d’une population responsable et pour celà, il faut qu’elle soit informée, librement.

Qu’elle puisse décider, souverainement.

Qu’elle ne soit pas matraquée dès qu’elle n’est pas d’accord avec la politique du moment.

Qu’elle puisse exprimer la fameuse Fraternité affichée sur tous nos édifices publiques après Liberté et Egalité.

Nous, peuple de France, sommes à même de lutter solidairement pour le bien-être de tous, même les pauvres, même les vieux, même ceux qui sont à la rue. Nous, peuple de France, sommes les garants des Droits de l’Homme, bien mieux que nos dirigeants actuels. Ne les laissons pas nous confisquer la démocratie.