PRATIQUES POLICIERES ABUSIVES ET RACISME


IL FAUT QUE CELA CESSE

Mardi 9 juin, George Floyd sera inhumé à Houston, au Texas.

La mort dramatique de cet Afro-Américain tué par des policiers à Minneapolis, aux Etats-Unis d’Amérique, est insupportable et symbolique. Elle suscite une légitime émotion partout dans le monde tant elle réveille des ressentiments profonds d’injustice et d’impunité face à des pratiques policières violentes ou discriminatoires.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) est engagée contre les pratiques policières abusives et contre le racisme.
Elle soutient toutes les initiatives d’hommage et de solidarité qui seront organisées, ce mardi 9 juin 2020 en France, contre les violences et discriminations venant d’institutions chargées au contraire de les prévenir.

Nous n’oublions pas
Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, électrocutés dans un transformateur EDF à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005, en tentant d’échapper à la police
Lamine Dieng, d’origine sénégalaise, 25 ans mort le 17 juin 2007 suite à un plaquage ventral lors de son arrestation
Remi Fraisse, miliant pour l’écologie, 21 ans, tué le 26 octobre 2014 à Sievens par une grenade offensive lancée par un gendarme
Amadou Koumé, 33 ans, mort le 6 mars 2015 après avoir été étranglé par un des policiers venus l’arrêter à Paris
Adama Traoré, 24 ans, mort asphyxié après son arrestation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise le 19 juillet 2016
Blessing Matthew, nigériane, retrouvée noyée le 9 mai 2018 dans la Durance après avoir été poursuivie par les forces de l’ordre
Zineb Redouane, algérienne, 80 ans, morte le 2 décembre 2018, après avoir reçu une grenade lacrymogène au visage pendant qu’elle fermait sa fenêtre à Marseille
Geneviève Legay, militante pacifiste, gravement blessée par la police à 73 ans lors d’une manifestation à Nice le 23 mars 2019
Steve Maia Caniço, 24 ans, tombé et noyé dans la Loire le 22 juin 2019 pendant une charge policière lors de la Fête de la Musique
Cédric Chouviat, 42 ans, mort le 5 janvier 2020, suite à un étranglement par les policiers lors d’un contrôle routier
Irène, syndicaliste pacifique, matraquée et blessée lors d’une manifestation par un policier le 9 janvier 2020 à Paris
Gabriel, 14 ans, gravement blessé lors d’une interpellation à Bondy le 25 mai 2020

et tous les autres,

des dizaines de morts et de blessés lors d’interpellations (liste non exhaustive sur http://www.urgence-notre-police-assassine.fr)

et les milliers de blessés par les forces de l’ordre dont des dizaines gravement lors de manifestations depuis l’été 2018.

Etat d’urgence et Démocratie

Etat d’urgence et démocratie

 

LA DEMOCRATIE

On a souvent entendu que la démocratie, c’était le suffrage universel. Mais non, pas seulement. La démocratie, c’est le suffrage universel ET des droits fondamentaux pour tous, appelés les Droits de l’Homme.

Pas de suffrage universel et pas de droits de l’homme : pas de démocratie, les exemples de la Chine ou de l’Arabie Saoudite sont là pour nous le rappeler.

En Chine comme en Arabie Saoudite, des opposants sommairement exécutés ou torturés. Dans un cas, c’est l’horrible situation des minorités Ouïghours et Tibétaines, dans l’autre, l’absence de droits et de liberté pour la moitié de la population : les femmes.

Même avec un suffrage universel, si les droits de l’Homme ne sont pas respectés, on ne peut pas parler de démocratie au sens occidental du terme, car les minorités peuvent être opprimées avec l’assentiment de la majorité plus ou moins silencieuse.

Exemple la Russie, avec un suffrage universel, qui a perpétré un abominable massacre des Tchétchènes, où, on accepte que les femmes soient battues ou tuées par leur conjoint parce que ‘ça a toujours été comme ça’ et où des LGBT sont poursuivis pour leur genre ou leur orientation sexuelle.

Autre exemple Israël, avec un suffrage universel, mais dans un pays où seuls les gens de confession israélite ont le droit d’être citoyen et de voter. On y connaît les meurtres d’état quotidiens et une partie de la population sans droit et réduite à la misère ou à l’aumône.

A contrario, dès lors qu’un état avec un système de suffrage universel respecte les Droits de l’Homme, il est souvent doté de contre-pouvoirs institutionnels et d’une liberté d’expression qui permet à la presse d’informer librement la population. Dans ce cas, nous sommes dans une réelle démocratie.

Que dans un état démocratique, les élections deviennent biaisées ou que les contre-pouvoirs ne fonctionnent plus, c’est la dérive vers une autocratie voire une dictature. C’est pourquoi lorsque quelques centaines d’élus décident de lois rejetées par une grande majorité de la population, lorsque la violence policière est là pour empêcher la population de montrer son exaspération, lorsque les journalistes sont empêchés de travailler ou que la diffusion d’images publiques devient interdite, il y a atteinte à la démocratie. C’est également une grave atteinte à la démocratie lorsqu’une partie de la population se trouve privée de droits et de moyens, comme par exemple les ‘sans-papiers’, les ‘sans-toit’ ou me ceux qui sont si pauvres qu’ils ne peuvent plus vivre décemment..

 

C’est pourquoi il est si important de toujours veiller à un système électoral juste et libre et aux droits fondamentaux.

En France aujourd’hui, le système électoral qui découle de la réforme constitutionnelle de 2000 montre ses faiblesses et ses dangers : on élit comme président le candidat qui a recueilli le plus de voix au premier tour et qui se retrouve opposé à l’extrême droite mais assurément ce n’est pas le candidat favori d’une majorité de français. Et le système fait qu’il se retrouve avec une majorité à l’Assemblée Nationale, inamovible et souvent servile, déconnectée des aspirations populaires, plus enclinte à valider toutes les décisions présidentielles qu’à faire respecter les droits de l’Homme.

Pour ce qui est des Droits de l’Homme, regardons les faits : D’un côté des violences policières en constante augmentation dont le but avoué est de dissuader l’expression populaire. De l’autre les droits et les conditions des pauvres, sans toit et sans papiers qui manquent de tout : droits élémentaires, logement, travail correctement rémunéré. Pire, ils sont souvent menacés voire expulsés par les agents de l’Etat alors qu’ils devraient être secourus et protégés.

Notre démocratie française est en danger.

 

DE DANGEREUX MALFAITEURS

Qualifier nos dirigeants de dangereux malfaiteurs, est-ce exagéré ?

Le terme malfaiteur s’oppose ici au terme bienfaiteur. Peut-on dire que depuis une vingtaine d’années, nos dirigeants ont fait des bienfaits. Pour le peuple, non sûrement pas, à une exception près, l’accès à la couverture maladie universelle. Et encore, cette couverture maladie n’est pas effective pour les personnes à la rue et de plus en difficile à être efficace quand certains médecins pratiquent une discrimination à la prise de rendez-vous pour les bénéficiaires de la CMU ou quand tout simplement l’hôpital public n’est plus en mesure d’accueillir et de soigner es patients.

Hors du domaine de la santé, c’est aussi la catastrophe : les pauvres plus pauvres, les discriminés es quartiers dits populaires de moins en moins intégrés, des prisons surpeuplées, des migrants pourchassés, un peuple qui gronde et qui craint pour son avenir, des jeunes désabusés qui voient que leurs conditions de vie seront plus difficiles que leurs aînés, une population exposée à des risques environnementaux et industriels croissants. Le nombre des dépressions explose, les suicides de travailleurs, des agriculteurs au enseignants, des facteurs aux policiers augmentent.

Seuls les gros actionnaires peuvent voir du « bien fait » dans les deux dernières décennies.

Il n’ y a pas eu de « bienfait » pour la population depuis vingt ans. Il n’ y a pas eu de bienfaiteur parmi nos dirigeants, seulement des malfaiteurs. Et nous ne parlons pas ici des ex présidents poursuivis par la Justice, des ex ministres condamnés, des politiciens hauts-placés qui ont profité de leurs fonctions pour des avantages personnels indus. Mais de l’ensemble de nos dirigeants des dernières années : il n’ont pas fait de bien à la population, mais ils lui ont fait du mal. Ce sont des malfaiteurs.

 

Dangereux nos dirigeants ?

Sur le plan climatique et environnemental, assurément. Aucun principe de précaution. Aucune politique pour que les conditions climatiques ne continuent pas à se dégrader.

Sur le plan de la cohésion populaire ou de la montée de la haine, assurément. Le communautarisme augmente, les haines s’exacerbent, on montre du doigt telle ou telle religion ( l’islam ), ou tel ou tel courant de pensée ( les féministes qui réclament l’égalité de droit et condition entre les genres ), ceux qui proposent un autre modèle de société ( les opposants au capitalisme sont traités d’irresponsables, même quand leur travaux sont largement étayés ). Nos dirigeants ont réussi à faire craindre et peut-être même haïr les forces de l’ordre, ce qui fait que la population ne reconnait pas les valeurs qu’elles expriment et n’a plus confiance en elles .

Sur le plan la paix dans le monde, nos dirigeants ont soutenu diverses mouvances au Moyen Orient ou en Afrique puis ont renversé les alliances. Les opérations de guerre au Moyen-Orient et en Afrique ne cessent pas et notre pays alimente ces conflits en armes diverses, quelquefois sophistiquées. Nos dirigeants sont dangereux pour la planète.

Nous pouvions penser que l’Union Européenne, malgré son orientation ultra-libérale, était un rempart contre le nationalisme qui a conduit aux deux guerres mondiales. Qu’on fait nos dirigeants ?

Une fracture énorme : le Royaume-Uni est parti. La Grèce a été mise à genoux après avoir voté pour un premier ministre socialiste. Il n’ y a aucune politique commune.On laisse les pays frontaliers gérer comme ils peuvent les migrants qui débarquent, on finance contre ces mêmes migrants, des politiques qui ne respectent ni les droits de l’Homme ni le droit international. La libre circulation des personnes a été remise en cause et c’est maintenant le nationalisme à tout crin, chaque pays gérant la crise sanitaire comme il l’entend, sans coordination, sans entraide ; les frontières intra-européennes sont fermées et néanmoins poreuses. Un immense gâchis qui discrédite un projet de plus de 50 ans.

Là santé, là encore il y a danger. Car la santé publique ne semble plus gérée que au jour le jour et toujours pour favoriser des intérêts privés. Des obligations vaccinales qui n’ont pas profité à la population mais mettent en danger des milliers d’enfants. Une politique qui a détruit les capacités de l’hôpital public de manière inenvisageable à la fin du XXeme siècle. Une imprévoyance folle qui n’est pas nouvelle comme le montre la suppression des stocks stratégiques de masques en 2011, mais qui apparaît au grand jour avec l’absence de réaction ou de mesures préventives en début d’année alors que la menace de l’épidémie de Covid-19 était connue. Des décisions insensées avec l’envoi aux urnes publiques de vingt millions d’électeurs dont une bonne partie à risque ou agée, alors que l’évidence d’un confinement préventif était déjà largement comprise par toute la population.

Et politiquement, nos dirigeants des dernières années sont très dangereux. Se sont succédés des présidents de « droite » (Sarkozy), de « gauche» (Hollande), de « ni droite ni gauche » à moins que ce ne soit « opportuniste ultra-libéral » (Macron) qui ont tous, sans exception, monté l’opinion contre-eux et renforcé dans la population un sentiment de défiance envers les politiciens. Ces mêmes dirigeants ont établis des lois et des pratiques pour surveiller la population et autoriser des interventions liberticides « administratives », c’est-à-dire sans le contrôle d’un juge. Tous les ingrédients pour préparer ou favoriser la venue d’un régime d’extrême-droite sont en place !

 

Oui, malheureusement, en analysant les faits, on peut constater que nos dirigeants sont de dangereux malfaiteurs, quelque soient leurs déclarations et leurs intimes intentions.

 

 

L’ETAT D’URGENCE A REPETITION

 

Instaurer l’état d’urgence, quand il y a des attentats ou une crise sanitaire majeure , on pourrait penser que c’est raisonnable ou justifié, si c’était une situation isolée, non reproduite.

Mais il en va différemment : on a inventé vigie-pirate, puis quand est arrivé au rouge, on a inventé l’écarlate . Puis on a inscrit les mesures d’urgence dans la normalité . Puis on re-eu l’état d’urgence, fichés de dangereux terroristes en nombre si grand qu’on ne pouvait pas les suivre tous, incorporé parmi ces dangereux fichés S, des activistes environnementaux ou anti-capitalistes, réécrit des lois pour augmenter la surveillance, autoriser des détentions « administratives » « préventives », préparer la vidéo surveillance et la reconnaissance faciale.

Après avoir remis à l’ordre du jour le 49-3 à répétition, voici encore très récemment un projet de loi (n°376 au Sénat) pour donner un maximum de pouvoirs sans contre-pouvoir, accordés au premier ministre et au ministre de la santé. Alors que ces deux fonctions sont en ce moment même accusés de s’être « abstenus » de prendre à temps des mesures pour endiguer l’épidémie de Covid-19. Ces pouvoirs extra-ordinaires pourraient même être accordés après que l’urgence sanitaire soit éteinte !

 

Si nous avions des dirigeants bienveillants, en qui le peuple a confiance, et qui ont démontré leur capacité à prévoir et gérer intelligemment les crises, pourquoi pas ?

Si ces dirigeants avaient montré leur impartialité et leur absence d’esprit partisan une fois au pouvoir, s’ils avaient démontré leur scrupuleuse capacité à défendre les Droits de l’Homme et la Démocratie, pourquoi pas ?

 

Aujourd’hui, nous sommes loin d’être dans cette configuration.

On ne peut pas faire confiance à nos dirigeants.

Notre président déclare des politiques et fait le contraire quelques mois plus tard.

Quand les gilets jaunes représentant un expression populaire expriment leurs malaises, il envoie la police. Quand ça tourne vinaigre, il remplace le préfet de police qui a des scrupules à utiliser des armes dangereuses par un préfet connu pour sa brutalité et son cynisme.

Quand au début de l’année, il s’embourbe dans une réforme des retraites qu’il avait promis de ne pas faire, il mobilise alors toute l’énergie du gouvernement pour passer en force une réforme impopulaire destinée à paupériser les futurs retraités. Alors que l’épidémie de coronavirus a déjà débordé de Chine, le gouvernement ne prépare rien en France pour essayer de la contrôler ou même anticiper la gestion de la crise.

 

 

 

La démocratie , c’est le pouvoir du peuple, par le peuple. Pas la confiance aveugle en des gens qui voudraient faire croire au peuple qu’ils sont des élites, qu’eux seuls comprennent les vrais enjeux, détiennent les vraies solutions et que quiconque s’y oppose est un délinquant ou un court d’esprit.

Nous avons vu que nos dirigeants, ne sont pas plus bienveillants, plus compatissants, plus solidaires, plus intelligents ni plus prévoyants que des simples citoyens.

On ne doit pas accorder des blancs seings à des dirigeants qui leur permettre de nous emmener hors de la Démocratie, surtout quand ces dirigeants abusent de décisions autoritaires, de menaces, et vont à proclamer qu’il faudrait essayer la dictature pour mieux comprendre ce qui nous en sépare.

 

Nous avons besoin d’une population responsable et pour celà, il faut qu’elle soit informée, librement.

Qu’elle puisse décider, souverainement.

Qu’elle ne soit pas matraquée dès qu’elle n’est pas d’accord avec la politique du moment.

Qu’elle puisse exprimer la fameuse Fraternité affichée sur tous nos édifices publiques après Liberté et Egalité.

Nous, peuple de France, sommes à même de lutter solidairement pour le bien-être de tous, même les pauvres, même les vieux, même ceux qui sont à la rue. Nous, peuple de France, sommes les garants des Droits de l’Homme, bien mieux que nos dirigeants actuels. Ne les laissons pas nous confisquer la démocratie.

 

 

ACTIVISTE EXTREMISTE

Etre traité d’activiste extrémiste, est-ce péjoratif ?

Le cas de la défense des Droits de l’Homme

On entend de plus en plus fréquemment dans les communiqués de différents hommes politiques ou groupes de pression, les termes activistes ou extrémistes, quelquefois associés, pour désigner des personnes. Ces termes tendent à marginaliser ces personnes, voire à justifier contre elle des actions illégales.

Qu’en est-il des personnes qui « s’activent » pour la défense des Droits de l’Homme?

Un activiste des Droits de l’Homme, qui est-ce ?
C’est quelqu’un qui se mobilise pour défendre les Droits de l’Homme, pas ses droits à lui, mais les droits de chacun, de tous. Par définition, on pourrait dire qu’en apparence « il se mêle de ce qui ne le regarde pas ». Et pourtant les Droits de l’Homme, c’est la base de notre démocratie, le fondement de notre République et le socle de notre constitution.

C’est donc le droit, (et même le devoir !) de chaque citoyen de défendre les Droits de l’Homme.
Et c’est une action qui est favorable à la démocratie. Car le contraire, abandonner les Droits de l’Homme, ou les laisser se faire bafouer, serait une atteinte grave à la démocratie.

Donc, en aucun cas, ce terme activiste appliqué à quelqu’un qui se mobilise ou se bat pour des droits fondamentaux ne peut être péjoratif.

Un activiste des Droits de l’Homme, c’est quelqu’un qui s’intéresse aux droits fondamentaux, qui s’informe, alerte, relaie, combat ou manifeste. Ce sont des actions nobles et non violentes, légitimes, et en parfait accord avec les préambules de notre Constitution.

Parmi les droits fondamentaux émergents, il peut y avoir des droits non encore inscrits dans la Constitution ou en cours de rédaction, comme par exemple le droit des générations actuelles et à venir à vivre dans un environnement sain et préservé.
Il faut être fier d’être un activiste qui combat pour l’émergence de ce droit nouveau qu’est la défense de l’environnement.

Extrémiste, un terme péjoratif ?

On entend dans la bouche de certains que les extrémistes seraient forcement des inconscients et que seuls les « modérés » ou ceux qui recherchent ou acceptent une solution médiane seraient raisonnables.

Ce qui reviendrait à mettre hors du jeu politique toute personne taxée d’ « extrémisme ».

Or dans la défense des Droits de l’Homme, c’est exactement le contraire !
Dans la défense des Droits de l’Homme, ne pas être extrémiste, accepter une position mitigée est inacceptable et conduit inévitablement à une régression des Droits de l’Homme.

Prenons quelques exemples actuels dans la lutte pour les Droits de l’Homme.

Le droit de grève : une position « modérée » ou « consensuelle » pourrait être d’accepter le droit de grève, mais uniquement quand ça ne fait pas perdre d’argent aux employeurs ou que ça ne perturbent pas les clients ou usagers. Bien évidemment le droit de grève est un droit fondamental,
acquis pour tous, qui permet à chacun d’exprimer en cas de besoin un malaise très profond au point de renoncer à son salaire. Ce droit fondamental est inscrit dans notre constitution et seules les modalités pratiques comme les préavis ou les réquisitions sont règlementés. Prendre position pour un droit de grève limité serait aller à l’encontre des droits fondamentaux de chacun.

Le droit de manifester : ne pas être extrémiste serait de limiter le droit de manifester à certaines personnes et pas à d’autres, ou de le limiter à des causes « acceptables » (par qui ??). Ou de décider qu’il ne faut pas manifester « trop souvent » ou d’instaurer des limitations dans le temps ou l’espace. Cette position « médiane » ou « modérée » serait une attaque directe au droit fondamental de chacun, homme, femme ou enfant de manifester.

Le droit des étrangers : il pourrait n’être accordé qu’à un nombre limité d’étrangers entrainant une notion de quota. Il pourrait être accordé de manière distincte suivant la nationalité de l’étranger. Cette position « raisonnable », « non extrémiste » est totalement à l’encontre des droits individuels des étrangers, des réfugiés ou des demandeurs d’asile, tels qu’ils sont définis dans la déclaration de Droits de l’Homme et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Tous les hommes ont des droits fondamentaux, quelques soient leur origine, leur passeport, les pays où ils vivent ou d’où ils viennent.
Ne pas être extrémiste, instaurer des restrictions dans le droit des étrangers revient à promouvoir un recul par rapport à des textes unanimement reconnus il y a plusieurs décennies.

Les Violences Faites aux Femmes : Nous devons condamner tous les agresseurs et accueillir et protéger toutes les victimes ou futures victimes.

Une position « non extrémiste » ou « modérée » seraient d’excuser certains agresseurs ou de comprendre que certaines victimes « l’ont bien cherché ». Ou d’accorder une protection que dans « certains cas » . Ou, par extension, tolérer les viols dans certaines circonstances !
Là encore, la seule position acceptable est bien entendue l’extrémisme dans la Défense des Droits de l’Homme, avec une tolérance et une acceptabilité zéro.

Les droits à la santé et à la dignité : ces droits fondamentaux sont, comme les précédents, inscrits dans les préambules de notre constitution, les textes qui nous permettent de vivre tous ensemble. Une solution « médiane » « raisonnable » serait d’instaurer quelques limites comme :
« oui mais il ne faut pas que ça coute trop cher »
« oui mas pas pour ceux qui sont trop pauvres pour participer au soin, ou pour ceux qui n’ont pas eu un emploi stable suffisamment longtemps »
« impossible, construire des logements décents pour tous est une utopie »
Ces atermoiements ou ces compromis sont déjà en eux-mêmes une attaque aux droits fondamentaux de chacun.

Qui peut décider que certains seraient exclus des droits fondamentaux ? ou que ces droits pourraient ne pas être appliqués in extenso dans certaines circonstances ?

En matière des combats pour les Droits de l’Homme, il faut être fier de revendiquer le statut d’activiste des Droits de l’Homme ou d’extrémiste des Droits de l’Homme.

Quant au terme « droit-de-l’hommiste », il n’est péjoratif que pour celui qui ne reconnait pas les Droits de l’Homme comme des droits fondamentaux pour chacun.

Sachons être fier d’être traité d’activiste des Droits de l’Homme, d’extrémiste des Droits de l’Homme, ou même de « droit-de-l’hommiste ».

N’oublions pas de rappeler inlassablement en toute circonstance que :
Les Droits de l’Homme, c’est fondamental