En hommage à Samuel Paty

extrait du Dictionnaire Philosophique écrit par Voltaire il y a un peu plus de 250 ans, mais toujours d’actualité

Article « Fanatisme »

Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764

Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique. […]


Il n’y a d’autre remède à cette maladie épidémique que l’esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal ; car, dès que ce mal fait des progrès, il faut fuir, et attendre que l’air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent pas contre la peste des âmes ; la religion, loin d’être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés. Ces misérables ont sans cesse présent à l’esprit l’exemple d’Aod, qui assassine le roi Eglon ; de Judith, qui coupe la tête d’Holopherne en couchant avec lui ; de Samuel, qui hache en morceaux le roi Agag. Ils ne voient pas que ces exemples, qui sont respectables dans l’Antiquité, sont abominables dans le temps présent ; ils puisent leurs fureurs dans la religion même qui les condamne.


Les lois sont encore très impuissantes contre ces accès de rage ; c’est comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont persuadés que l’esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu’ils doivent entendre.
Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?


Ce sont d’ordinaire les fripons qui conduisent les fanatiques, et qui mettent le poignard entre leurs mains. Ils ressemblent à ce Vieux de la Montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un avant-goût, à condition qu’ils iraient assassiner tous ceux qu’il leur nommerait. Il n’y a eu qu’une seule religion dans le monde qui n’ait pas été souillée par le fanatisme, c’est celle des lettrés de la Chine. Les sectes des philosophes étaient non seulement exemptes de cette peste, mais elles en étaient le remède : car l’effet de la philosophie est de rendre l’âme tranquille, et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité. Si notre sainte religion a été si souvent corrompue par cette fureur infernale, c’est à la folie des hommes qu’il faut s’en prendre.


Car l’effet de la philosophie est de rendre l’âme tranquille, et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité. […]

PRATIQUES POLICIERES ABUSIVES ET RACISME


IL FAUT QUE CELA CESSE

Mardi 9 juin, George Floyd sera inhumé à Houston, au Texas.

La mort dramatique de cet Afro-Américain tué par des policiers à Minneapolis, aux Etats-Unis d’Amérique, est insupportable et symbolique. Elle suscite une légitime émotion partout dans le monde tant elle réveille des ressentiments profonds d’injustice et d’impunité face à des pratiques policières violentes ou discriminatoires.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) est engagée contre les pratiques policières abusives et contre le racisme.
Elle soutient toutes les initiatives d’hommage et de solidarité qui seront organisées, ce mardi 9 juin 2020 en France, contre les violences et discriminations venant d’institutions chargées au contraire de les prévenir.

Nous n’oublions pas
Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, électrocutés dans un transformateur EDF à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005, en tentant d’échapper à la police
Lamine Dieng, d’origine sénégalaise, 25 ans mort le 17 juin 2007 suite à un plaquage ventral lors de son arrestation
Remi Fraisse, miliant pour l’écologie, 21 ans, tué le 26 octobre 2014 à Sievens par une grenade offensive lancée par un gendarme
Amadou Koumé, 33 ans, mort le 6 mars 2015 après avoir été étranglé par un des policiers venus l’arrêter à Paris
Adama Traoré, 24 ans, mort asphyxié après son arrestation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise le 19 juillet 2016
Blessing Matthew, nigériane, retrouvée noyée le 9 mai 2018 dans la Durance après avoir été poursuivie par les forces de l’ordre
Zineb Redouane, algérienne, 80 ans, morte le 2 décembre 2018, après avoir reçu une grenade lacrymogène au visage pendant qu’elle fermait sa fenêtre à Marseille
Geneviève Legay, militante pacifiste, gravement blessée par la police à 73 ans lors d’une manifestation à Nice le 23 mars 2019
Steve Maia Caniço, 24 ans, tombé et noyé dans la Loire le 22 juin 2019 pendant une charge policière lors de la Fête de la Musique
Cédric Chouviat, 42 ans, mort le 5 janvier 2020, suite à un étranglement par les policiers lors d’un contrôle routier
Irène, syndicaliste pacifique, matraquée et blessée lors d’une manifestation par un policier le 9 janvier 2020 à Paris
Gabriel, 14 ans, gravement blessé lors d’une interpellation à Bondy le 25 mai 2020

et tous les autres,

des dizaines de morts et de blessés lors d’interpellations (liste non exhaustive sur http://www.urgence-notre-police-assassine.fr)

et les milliers de blessés par les forces de l’ordre dont des dizaines gravement lors de manifestations depuis l’été 2018.

Comment la démocratie coréenne a-t-elle dompté Covid-19 – Résumé

Le Professeur François AMBLARD vient de publier un document

Comment la démocratie coréenne a-t-elle dompté Covid-19 ?

Partie I. Traçage, isolement, consensus thérapeutique, et déconfinement

Nous publions ici avec son accord un résumé de son travail :

La Corée du Sud a endigué Covid-19 en plaçant son Korean Center for Disease Control (KCDC) au cœur de la réponse sanitaire de crise. Par la loi, le KCDC reçoit la mission de diriger la totalité des opérations sanitaires, et jouit pour cela de pouvoirs exécutifs d’exception, avec autorité sur la police et la justice pour les besoins de sa mission. L’ensemble des actions contre la pandémie (dépistage, traçage, isolement sanitaire hospitalisation, autorisations et agréments d’urgence…), mais aussi tous les outils administratifs et juridiques nécessaires, sont ainsi placés sous une direction unique.

Cette remarquable cohésion a permis une réponse très rapide et vigoureuse. Enfin, placé actuellement sous la direction d’une professeure de médecine forte d’avoir lutté contre l’épidémie précédente, le KCDC jouit d’une autorité respectée de tous, car fondée sur la connaissance scientifique, expérience professionnelle, des actions et une communication quotidienne transparente. Etant perçu comme un organe politiquement indépendant, son action est restée hors du champ d’une critique politique et partisane vivace. La mise en œuvre, aussi rapide que massive, de la doctrine désormais bien connue de dépistage-traçage-isolement a été rendue possible par ce contexte juridique et politique original, sans oublier la mobilisation des industriels de la santé pour la conception des tests, approuvés sur le marché le 4 février, soit 14 jours avant l’explosion coréenne de Covid-19.

Le traçage des personnes ne concerne que les individus avérés porteurs ; il est
strictement rétrospectif et ne concerne que les deux semaines précédant le test. En dehors du suivi sanitaire téléphonique biquotidien, sans GPS, de toute personne positive pendant deux semaines d’isolement, il n’existe aucune procédure de traçage, ni particulière, ni générale. La base de données, hébergée en dehors du gouvernement, est soumise à un stricte contrôle d’accès ; toute demande d’information est enregistrée et elle sera détruite à la fin de la crise Covid-19. Ce 15 avril 2020, jour d’élections législatives sous haute protection sanitaire, aucune levée des mesures en vigueur n’a été annoncée.
Le système scolaire est fermé en totalité, et les cours passent graduellement en ligne ou la télévision. Aucune ré-ouverture d’école n’est à l’ordre du jour, et des dizaines de milliers de tablettes numériques ont été données aux enfants de familles n’ayant pas d’accès à internet. Aussi longtemps que nous n’aurons ni vaccin ni thérapie, le KCDC conservera son rôle de pilote et ses pouvoirs d’exception. Pour préparer cette période d’attente, le gouvernement coréen collabore avec la société civile et le monde de l’éducation afin d’imaginer un modus vivendi consensuel temporaire plus acceptable, mais sans compromis avec la doctrine anti-Covid-19.

Le texte du Pr Amblard est le récit du vécu de l’épidémie en Corée du Sud.

À partir de documents de première main et de témoignages recueillis sur place, il propose une analyse approfondie des aspects épidémiologiques, juridiques et médicaux de lutte contre Covid-19, ainsi que des perspectives de « sortie ». L’auteur est un chercheur français physicien et biologiste qui, après ses travaux à l’Institut Curie (Paris), poursuit ses recherches depuis près de cinq ans dans une université publique coréenne.

Le rapport intégral est accessible sur

https://fr.scribd.com/document/459970862/Comment-la-democratie-coreenne-a-t-elle-dompte-Covid-19-Rapport-de-Francois-Amblard

Nous nous sommes permis de relever les données qui nous ont interpellées dans l’article

Comment la démocratie coréenne a-t-elle dompté Covid-19 – faits marquants

 

François Amblard est depuis 2015 Distinguished Professor dans le département de Physique et celui des Sciences de la vie à l’UNIST (Ulsan National Institute of Science & Technology, Corée du Sud), en détachement du CNRS. Ancien élève de l’École Polytechnique (1982), il fut successivement Directeur de Recherche au CNRS, comme chef d’équipe dans le Département de Physique de l’Institut Curie (1998-2015); Chargé de recherche au Laboratoire de Physique Théorique, puis de Physiologie à l’École Supérieure de Physique et Chimie Industrielle de Paris (ESPCI) de 1995 à 1998 ; Chercheur post-doctoral à l’Université de Princeton (États-Unis) de 1993 à 1995). Également Directeur Scientifique d’une start-up : instrumentation et diagnostic par cytogénétique moléculaire (1992-93), Pasteur-Weizmann Fellow et chercheur post-doctoral en immunogénétique à l’Institut Pasteur  (1991-92), après un doctorat en immunologie. Il anime, depuis sa fondation en 2003, le programme MD-PhD  » Inserm-Bettencourt », en tant que professeur de physique et membre fondateur de l’Association Médecine-Pharmacie-Sciences des étudiants chercheurs-médecins (AMPS).

Comment la démocratie coréenne a-t-elle dompté Covid-19 – faits marquants

Plus d’informations sur le rapport du Pr François AMBLARD

Comment la démocratie coréenne a-t-elle dompté Covid-19 – Résumé

 

Les questions  abordées dans le rapport du Pr Amblard :

Beaucoup d’idées fausses sur la Corée, mêlées a un complexe de supériorité alimente par l’ignorance, conduisent certains à penser que les solutions coréennes ne peuvent pas s’appliquer chez nous du fait de trop grandes différences entre les deux pays.

– Comment briser les chaines de contamination par le traçage rigoureux des contacts contaminants ?

– Quelles garanties juridiques face à l’intrusion dans la vie privée, et comment utiliser les données récoltées ?

– Comment soigner dans l’urgence, sans certitude scientifiquement établie sur les outils thérapeutiques ?

– Comment élaborer au plus vite un consensus thérapeutique acceptable ?

– Comment « sortir » du confinement avec une sécurité sanitaire maximale ?

– Comment rendre cette sortie consensuelle ?

 

Le plan du rapport (partie 1)  

Sommaire

Introduction

  1. Traçage rétrospectif et isolement des porteurs de virus

1.1 Dispositif d’enquête individuelle

1.2 Stockage des données et garanties juridiques

1.3 Mesures découlant du traçage

1.4 Diffusion des données de traçage

1.5 Résistances et adhésion

  1. Réponse médicale : isoler, protéger, et soigner

2.1 Stades cliniques : définition et orientation initiale

2.2 Recommandations thérapeutiques, chloroquinine, essais informels

2.3 Une hôtellerie d’isolement pour contenir Covid-19

2.4 Prise en charge et obligations des contacts du patient Covid+

2.5 Isolement systématique de tout voyageur entrant dans le territoire

2.6 Critères de sortie ou de levée d’isolement, règles ultérieures

2.7 Protection des personnes âgées

2.8 Y a-t-il eu saturation des hôpitaux, manque de tests ou de masques ?

  1. Essais thérapeutiques en cours

3.1 Essai formel hydroxychloroquinine

3.2 L’Institut Pasteur de Séoul : ‘drug repositionning’ avec le ciclesonide (Alvesco)

3.3 Autres essais cliniques

  1. Que faire une fois la courbe infléchie ?

4.1 Le bilan de Covid-19 en Corée du Sud

4.2 La vie quotidienne aujourd’hui : liberté et veille

4.3 Élaboration consensuelle d’un modus vivendi durable

Conclusion

 

EXTRAITS DU RAPPORT

 Organisation générale de la réponse coréenne

La réponse nationale coréenne est organisée par le Korean Center for Disease Control (KCDC) qui jouit d’une autorité respectée de tous, car fondée sur la connaissance scientifique, l’expérience professionnelle, des actions et une communication quotidienne transparente. Etant perçu comme un organe politiquement indépendant, son action est restée hors du champ d’une critique politique et partisane vivace.

La population coréenne  n’a fait l’objet d’aucune mesure collective de confinement, ni d’aucune obligation générale de port du masque, pas plus que de restriction de déplacement. Même au pic épidémique, la ville de Daegu épicentre de la maladie, n’a pas été confinée. En revanche, toutes les personnes testées positives, sont soumises sans exception à des mesures d’isolement, et hospitalisées dès l’apparition des premiers symptômes.

Sans rien mettre entre parenthèses du jeu démocratique, sans rien limiter des libertés individuelles pour 99,98% de la population, sans jamais fermer les frontières, le gouvernement et les 51 millions de Coréens ont réussi en quatre semaines à dompter le flux quotidien de personnes nouvellement infectées. Le nombre des victimes de Covid-19 déplorées chaque jour n’a jamais dépassé la dizaine. Le contraste saisissant avec les ravages de la pandémie dans la plupart des pays riches en Occident devrait inspirer à la France, une sincère et profonde humilité politique, mais surtout réveiller impérieusement en nous une curiosité indispensable. 

Surveillance épidémiologique et vie privée

En Corée, la surveillance épidémiologique rapide et rigoureuse  repose sans ambiguïté sur une intrusion dans la vie privée des individus positifs. La base légale de cette intrusion dans la vie privée repose sur la loi qui, en situation de grave crise sanitaire, donne au KCDC des pouvoirs de justice et de police lui permettant de déclencher les enquêtes de traçage sans la nécessite d’une autorisation de justice. Le ministre de la Santé dispose également de ce pouvoir d’exception

La sensibilité des Coréens à la protection de la vie privée a conduit le législateur à organiser la collecte des informations de façon très artisanale, par appels téléphoniques et emails, pour éviter la suspicion créée par les algorithmes automatiques et autres boites noires ou systèmes d’écoutes incontrôlés.

Le premier stade d’enquête automatique permet de retracer un itinéraire assez grossier, mais pas d’identifier précisément les contacts. C’est dans une seconde étape, avec l’officier épidémiologique traitant, que l’enquête se précise. Celui-ci reçoit via le KCDC l’itinéraire établi par les algorithmes de la base de données, et demande au sujet positif de confirmer son itinéraire, de chercher dans ses souvenirs pour le préciser, et surtout d’identifier autant que possible les personnes rencontrées. A ce stade, les enregistrements des caméras de surveillance peuvent être mobilisés. Le refus de coopérer expose le contrevenant a une sanction maximale d’un an de prison assortie d’une amende de 150.000 euros.

Par la crainte de voir le gouvernement utiliser les données pour des motifs politiques, ou sans contrôle démocratique, la loi dispose que toutes les données personnelles collectées par le KCDC soient regroupées dans une grande base de données temporaire hébergée par un organisme extérieur à l’Etat, et même extérieur au KCDC, avec un contrôle et un traçage des accès. Tout citoyen peut contester les faits enregistrés dans la base de données et diffusés aux autorités, et le ministère de la Santé a l’obligation de les corriger, le cas échéant.

La loi inclut des dispositions pour interdire le détournement des données personnelles. Toutes les administrations ayant reçu des informations de la base de données, sont tenues de les détruire, une fois la mission pertinente accomplie.

Une obligation de transparence et de publicité a aussi été inscrite dans la loi, pour que le public dans son ensemble puisse suivre l’évolution de l’épidémie. Cette stratégie de publication est à double tranchant, car il peut provoquer l’anxiété ou entretenir la peur. La transparence a été choisie, bien que la peur engendrée puisse être mauvaise conseillère. L’expérience a prouvé le contraire, et personne ne m’a rapporté le moindre mouvement de panique. Le conditionnement entretenu par ces informations, contribue au contraire à rendre visible une menace dont la nature invisible explique peut-être en partie les conséquences catastrophiques du virus en Occident.

Le traçage

Le traçage est strictement rétrospectif, avec destruction des données.

Les mots sont ambigus, et leurs traductions rendent la chose plus confuse encore : traçage, pistage, tracking, tracing. Aucun de ces mots ne fait sens s’il n’est pas précisé.

Rien n’est plus faux que de dire que les Coréens ont accepté d’être « suivis », par leur GPS, leur téléphone ou leurs factures bancaires.

La seule chose à laquelle ils ont démocratiquement consenti, est une enquête « rétrospective », portant sur leurs déplacements passés pendant les deux semaines précédant la découverte de leur statut de porteur.

Prise en charge des patients

La Corée a créé deux groupes d’hôpitaux : 69 hôpitaux  accueillant les malades suspectés d’être infectés Covid et 337 hôpitaux Covid-free (à la date du 27 mars 2020). Dès les premiers symptômes, tous les patients sont pris en charge dans l’un des 69 hôpitaux désignés Covid+.

La maladie étant encore très mal connue, sans traitement dument reconnu par un processus  de médecine fondée sur les preuves, la pratique thérapeutique actuelle repose en Corée sur un consensus qui s’élabore librement au fil de l’accumulation graduelle des données scientifiques et thérapeutiques. L’attitude des autorités de santé coréennes repose sur la confiance envers les prescripteurs. Aucune polémique ne s’est développée en Corée sur le sujet, et chacun est à l’œuvre, du bas vers le haut, des praticiens vers les autorités, pour trouver au plus vite un consensus thérapeutique face à la maladie.

La médecine coréenne se livre là à des essais cliniques grandeur nature, sous haute surveillance collective. Pour atteindre le but le plus rapidement possible, aucune molécule n’est interdite, et toutes les restrictions sont levées sur les remboursements des médicaments. Cette situation d’exception est à l’opposé de la pratique habituelle, qui repose sur un encadrement extrêmement strict du volume des prescriptions, et des prix conclus avec les sociétés pharmaceutiques.

Une hôtellerie d’isolement pour contenir Covid-19

Les « living treatment centers» sont des installations temporaires gérées par l’Etat. Il s’agit de divers types de lieux (hôtels, résidences…) dont la destination usuelle est le logement, ou de tout lieu que l’Etat réquisitionne (immeuble, logement inoccupé, bureau, salle de conférences publique ou privée) pour le rendre « habitable  ». Certains lieux sont désignés à l’avance dans les plans d’urgence que le KCDC a la charge d’établir et de tenir à jour.

Ces centres d’isolement n’accueillent que des patients pauci- ou asymptomatiques, pour une surveillance simple, mais aucun traitement médical n’y est délivré. Ils visent à désengorger l’hôpital des patients nécessitant un isolement sans soins médicaux.

Obligation de dépistage

Toute personne sachant avoir eu un contact avec une personne diagnostiquée  Covid+ (cas contact) doit se soumettre à un dépistage PCR. Cette même obligation  est automatiquement notifiée à toute personne identifiée comme cible d’un contact potentiellement contaminant, par la base de données alimentée par les enquêtes approfondies du KCDC décrites plus haut.

Si le résultat est négatif, le cas contact est néanmoins dans l’obligation de s’isoler à domicile avec la totalité de la maisonnée, avec une surveillance active pendant quatorze jours. Ce confinement est levé au lendemain du quatorzième jour sous condition de test négatif.

Y a-t-il eu saturation des hôpitaux, manque de tests ou de masques ?

Au pic de l’épidémie pendant la première semaine de mars, et même si le nombre de décès quotidiens n’a jamais excédé dix, il y a eu brièvement une surcharge du système hospitalier, et cela d’autant plus que la quasi-totalité des cas était concentrée sur une seule ville.

Il y a eu temporairement une pénurie de masques de protection, mais elle n’a affecté que le public, pas le système sanitaire. Pour cette pénurie, le président Moon, au pouvoir depuis mai 2017, a présenté ses excuses à la nation.

Le bilan de Covid-19 en Corée du Sud

La Corée du Sud compte 51 millions d’habitants

Au 15 avril (date du rapport)  225 personnes sont décédées, 534 552 personnes testées dont 7114 dans les dernières 24 heures.

(Au 6 mai en Corée : 255 morts au total avec un cumul de 10 800 cas reconnus dont 9 330 déclarés guéris. Par comparaison à la même date du 6 mai la France déplore 25 530 décès, 170 550 cas dont 52 730 guéris)

Seulement 1,98% des personnes testées étaient positives ; ce qui représente 10 591 personnes atteintes, qui ont été mises en isolement strict, ou hospitalisées au moindre symptôme.

La guérison, qu’elle intervienne après isolement ou hospitalisation, est déclarée sur la base de deux tests PCR obligatoires négatifs. Avec ce critère, 7 616 personnes sont guéries, tandis que 2 975 cas sont encore actifs, alimentant un nombre de décès quotidiens très faible mentionne plus haut.

La mortalité cumulée est de 2,12%, et le nombre de décès quotidiens, même au plus fort de la crise, n’a jamais excédé une dizaine (en France, on a compté 762 décès dus au Covid pour la seule journée du 13 avril)

En Corée, une seule personne est décédée dans le personnel de santé, pour 120 contaminées.

Anticipation

Dès le 10 janvier, jour de la publication non-officielle du génome viral par le Shanghai Public Heath Clinicat Center, la société Kogene s’est engagée de sa propre initiative dans la conception d’un test RT-PCR pour détecter le virus SARS-CoV2.

Le 16 janvier, jour de la validation du test PCR développé à Berlin par le Pr Torsten, la société Seegen se lance à la suite de sa concurrente. Grace à un protocole d’agrément accéléré prévu par la loi, les deux sociétés reçoivent le 4 février, du KCDC et du ministère de la Santé, l’autorisation de commercialiser leur test. Tout est donc prêt pour une réponse massive

Plus de 100.000 personnes ont été testées dans les deux premières semaines en Corée.

Le nombre de nouveaux cas quotidiens a atteint un pic de 1000 individus, deux semaines seulement après la naissance du plus important cluster, très rapidement maitrisé et redescendu moins de deux semaines plus tard vers un plateau d’environ 100 cas par jour.

Impact sur la vie quotidienne

L’effort national a permis de fortement circonscrire le virus à la ville de Daegu, sans mettre la cité en quarantaine ni confiner ses habitants, comme ce fut le cas à Wuhan, et aujourd’hui dans  beaucoup de pays d’Europe.

Malgré ce succès apparent, le dispositif d’exception du KCDC n’a pas encore baissé la garde, et il considère ne pas être sorti de la crise, car la menace reste bien présente. Les données montrent en effet un nombre résiduel de décès quotidiens de l’ordre de trois à quatre personnes, et un nombre de nouveaux cas quotidiens qui est resté pendant deux ou trois semaines au niveau de cent personnes par jour, pour tomber récemment au niveau d’une cinquantaine.

Pour l’immense majorité des Coréens, la vie quotidienne est presque normale : aucune entrave à la circulation, des transports en communs actifs, la plupart des entreprises et des administrations au travail, restaurants et magasins ouverts.

Mais les établissements d’enseignement restent fermés et les consignes mises en place dès le début de l’épidémie n’ont pas changé : les gestes barrières, la « distanciation sociale » de deux mètres. Plusieurs dispositifs ont été installés, comme la protection des boutons d’ascenseur, l’habillage des poignées de portes d’usage collectif par des tissus de protection, ou encore un agent posté à l’entrée des supermarchés, pour désinfecter les mains des clients et la poignée de leur caddie.

Le port du masque n’a jamais fait l’objet d’une obligation dans l’espace public, mais seulement en milieu professionnel, et c’est une simple recommandation en situation de contacts denses.

Sortie de crise

Les autorités coréennes considèrent que le danger ne sera écarté qu’avec l’arrivée d’un vaccin, ou d’un traitement ayant fait ses preuves. D’ici là, un mode de vie socialement acceptable et accepté doit être élaboré. La notion de sortie de crise est donc impropre, car il s’agit d’une transition vers un mode de vie temporaire. Le contexte est fondamentalement différent de la France, dont le problème principal est de lever un confinement qui n’a pas eu lieu en Corée, sauf pour 0,006% de la population à ce jour.

La question du système scolaire et universitaire est aussi au cœur de la réponse coréenne. La  totalité du système éducatif est fermée depuis les jours qui ont suivi la contamination massive de Daegu, et il est hors de question pour le gouvernent coréen de faire revenir en classe qui que ce soit avant l’été ou le mois de septembre.

 

 

Application StopCovid : une application dangereuse

Les 28 avril et 29 avril les députés puis les sénateurs seront appelés à un débat suivi d’un vote sur l’éventuelle mise en œuvre de l’application StopCovid, destinée à lutter contre la pandémie Covid-19 et présentée comme une application de déconfinement.

Une application simple, banale et utile ?

Installée sur les smartphones, cette application serait capable d’alerter son propriétaire s’il approche une personne atteinte de la maladie afin de prendre les précautions d’usage pour d’arrêter la propagation de la maladie. Un service d’attribution de pseudonymes permettrait à StopCovid de ne pas révéler l’identité de la personne infectée croisée, et le Bluetooth ne permettrait pas la géolocalisation.

Annoncée comme conforme aux principes du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), elle respecterait la vie privée dans la mesure où l’anonymat des alertes serait garanti, et où l’utilisation du Bluetooth ne permettrait pas de géolocaliser les personnes. Elle ne serait installée que sur la base du volontariat.

Des problèmes technologiques et éthiques

Présentée comme étant d’une grande simplicité, StopCovid comporte pourtant de nombreux paramètres qui posent problème, qu’ils soient d’ordre technologiques, médicaux, scientifiques ou éthiques.

Le Bluetooth ne permet pas de géolocaliser les personnes mais ne permet pas non plus d’évaluer avec précision la distance entre celles-ci.  Comme il permet d’accéder aux données du téléphone, y compris contre la volonté de son propriétaire, son activation est généralement déconseillée et il peut être désactivé par certaines fonctions du téléphone, comme la lecture de sa messagerie ou autre, ce qui rendra StopCovid inopérant. Le secrétaire d’Etat au numérique a demandé à Apple de modifier la désactivation du Bluetooth par défaut, allant ainsi à l’encontre des principes du RGPD alors qu’il devrait en être l’un des garants.

Entre les deux principaux systèmes opérationnels sur les smartphones, (Ios d’Apple et Android de Google), les connexions Bluetooth passent mal, c’est pourquoi les deux entreprises proposent exceptionnellement un protocole de communication entre leurs deux systèmes, protocole dont on peut craindre qu’il permette aux deux « géants » d’avoir accès à quelques données du téléphone.

Par ailleurs quelles que soient les promesses d’anonymat, il n’est techniquement pas possible de le garantir, même si l’on nous affirme qu’un serveur central qui distribuerait des pseudonymes sera « honnête et sécurisé ».

Une efficacité douteuse et une application dangereuse

Se déclarer atteint du Covid-19 (ou être déclaré par une autorité non encore définie) nécessite d’avoir été testé, or les tests manquent et sont fort peu pratiqués. Les connaissances scientifiques sont encore incertaines sur les modes de transmission du virus, sur l’immunité acquise des personnes exposées et sur la non-contagion des personnes dites guéries. Il n’y a pas à notre connaissance de consensus sur la possibilité que le coronavirus reste tapi ou non dans l’organisme un peu comme celui de l’herpès ou le VIH.

Le choix d’utiliser les smartphones est un facteur de discrimination qui mettra toute une partie de la population à l’écart. En effet moins de la moitié des seniors possèdent un téléphone portable et nombre de citoyens ne sont pas à l’aise avec les manipulations comme l’activation du Bluetooth ou l’installation d’une application. Les problèmes techniques relevés pourraient, a contrario, mettre en danger les individus trop confiants dans l’application qui ne pourra pas signaler qu’une personne contagieuse asymptomatique qu’ils n’ont jamais croisé a touché la même poignée de porte qu’eux.

Une population sous constante surveillance

L’installation de StopCovid sur la base du volontariat traduirait le consentement des individus, mais le caractère libre et éclairé de celui-ci n’est pas avéré. En effet la pression sociale et patronale, l’éventuel refus d’accès à certains services, la stigmatisation des « réfractaires » risque d’obliger un grand nombre de personnes à l’installer.

Pire, la solution technologique que l’on vous propose de voter pour mettre fin à la pandémie porte en elle le risque d’une habituation à une surveillance généralisée, banalisée et pérenne. La fin de la pandémie étant tout à fait incertaine, la suppression de l’application, que l’on nous promet à la fin de la crise sanitaire, risque de ne jamais intervenir, d’autant plus qu’elle pourrait bien servir à d’autre fin.

Les risques d’atteinte au respect de la vie privée et au secret médical, les risques de surveillance généralisée au regard d’une efficacité totalement incertaine conduisent la Ligue des droits de l’Homme (LDH) à vous demander instamment de vous opposer au projet StopCovid.

Victime de violences conjugales : que faire

URGENCE :

Si votre conjoint ou compagnon vous fait subir des actes de violences conjugales ou menace de le faire, vous pouvez alerter la police ou la gendarmerie en composant le 17

Pour des soins d’urgences, les pompiers en composant le 18.

Pour une urgence, si vous avez des difficultés à entendre ou parler, vous pouvez aussi envoyer un SMS au 114. Vous communiquerez alors par écrit avec votre correspondant.

Si ce n’est pas une urgence : vous pouvez appeler directement  les gendarmeries de  Pertuis au 04 90 77 98 00, de Cadenet au 04 90 68 00 17,  de Beaumont de Pertuis au 04 90 08 00 17, de Peyrolles au 04 42 57 80 09, ou de Venelles  au 04 42 54 25 70.

Se faire aider – NE RESTEZ PAS ISOLEE

Le numéro national Violences Femmes Info : 39 19  est gratuit, ouvert du lundi au vendredi de 9h00 à 19h00. L’appel est anonyme et ne figure pas sur les factures de téléphone.

Localement, vous pouvez contacter :

Quitter son domicile

L’auteur de violences conjugales peut être contraint, par les autorités, de quitter le domicile. La loi permet en effet l’éviction du conjoint ou concubin violent.

Mais la victime peut aussi, si elle le souhaite, quitter le domicile. Pour éviter que ce départ ne vous soit reproché, vous pouvez déposer une main courante au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie. Le fait de subir des violences conjugales peut justifier le départ du domicile.

Faire constater ses blessures

Si vous êtes victime de violence conjugale, vous pouvez vous rendre à l’hôpital, chez un médecin ou une sage-femme. Les constatations médicales seront utiles lorsqu’il s’agira de juger l’auteur des violences. Le professionnel de santé est soumis au secret médical.

Porter plainte

Pour que l’auteur des violences conjugales que vous avez subies soit poursuivi en justice, et qu’il soit condamné pour son acte, vous devez porter plainte dans un délai de 6 ANS.

Par courrier, écrire directement au procureur de la République et envoyer la lettre au tribunal du lieu de l’infraction ou du domicile de l’auteur de l’infraction. La lettre doit préciser les éléments suivants

  • État civil et coordonnées complètes (adresse et numéro de téléphone) du plaignant
  • Récit détaillé des faits, la date et le lieu
  • Nom de l’auteur  et noms et adresses des éventuels témoins,
  • Documents de preuve : certificats médicaux constatant les blessures, arrêts de travail, etc..

Vous pouvez également si vous le préférer vous adresser à une brigade de gendarmerie de votre choix. La réception de la plainte ne peut pas vous être refusée. La plainte est ensuite transmise au procureur de la République par la gendarmerie.

Tribunal d’Instance de PERTUIS Place du 4 Septembre, 84120 Pertuis04 90 79 21 16
Tribunal de Grande Instance d’Avignon : 2 Boulevard Limbert, 84078 Avignon – 04 32 74 74 00
Tribunal de Grande Instance d’Aix en Provence : 40 Boulevard Carnot, 13100 Aix-en-Provence04 42 33 83 00

Éloignement du conjoint violent

Si vous êtes victime de violences au sein de votre couple, vous pouvez déposer auprès du juge aux affaires familiales une requête en vue de la délivrance d’une ordonnance de protection. Vous pouvez faire cette démarche même si vous ne vivez pas en cohabitation avec l’auteur des violences.

En cas de danger pour vous ou vos enfants, ce juge peut en effet vous délivrer en urgence une ordonnance de protection, même si vous n’avez pas encore déposé plainte devant la justice pénale. Il doit statuer dans un délai maximum de 6 jours à compter de la fixation de la date d’audience, après avoir recueilli les observations de chaque partie.

Le juge aux affaires familiales compétent est celui de votre domicile. Vous pouvez lui présenter toutes les preuves de violence : certificats médicaux, photo des blessures, témoignages…

  • Avignon : 2 Boulevard Limbert, 84078 Avignon – 04 32 74 74 00
  • Aix en Provence : Impasse des Frères Pratesi, 13090 Aix-en-Provence04 42 33 83 00

 

 

Réforme des retraites : Ne cassons pas la solidarité au profit du capitalisme

Non à la réforme des retraites ! Oui à plus de justice sociale !
Ne cassons pas la solidarité au profit du capitalisme

Le gouvernement a proposé puis imposé un projet de réforme des retraites dénommé « système universel de retraite ». Initialement basé sur le rapport Delevoye, ce projet a évolué au fil des contestations par quelques mesures en trompe l’œil mais reste majoritairement rejeté par les citoyens.

Sur la forme, le conseil d’Etat a émis un avis très critique sur ce projet relevant en particulier des projections financières insuffisantes et lacunaires et une absence généralisée de consultation d’organismes impactés. Il note également que pour ce projet de grande ampleur, une large consultation devrait être pratiquée avec de longs délais pour permettre un projet abouti et consensuel.

Or, le gouvernement a annoncé vouloir « passer en force » et recourir aux ordonnances.
A la contestation qui se répand dans la société, le gouvernement répond par quelques aménagements catégoriels, et surtout, par une répression souvent violente et disproportionnée

L’actuel système français de retraite est un système solidaire, fondé depuis 1945 sur la répartition, c’est-à-dire que les cotisations et les taxes versées une année donnée finançent les prestations de cette même année.
Le Conseil d’Etat souligne que le niveau de vie moyen des « seniors » comparé au reste de la population est, en France, parmi les plus élevés au sein de l’OCDE. Il est, en outre, caractérisé par l’existence en son sein de mécanismes de solidarité, en faveur notamment des personnes ayant élevé des enfants et des personnes âgées aux ressources les plus faibles. Il précise qu’avec ce système, le taux de pauvreté des retraités a été pratiquement divisé par 5 entre 1970 et 2017.

Le nouveau système proposé par le gouvernement n’offre aucune garantie aux futurs retraités, les différents modes de calculs présentés étant flous, divergents, et basés sur des indices volatiles ou non reconnus.
Ce n’est plus un système basé sur la solidarité mais tout au contraire sur le capitalisme. C’est-à-dire que les cotisations serviraient à générer de l’argent dont profiteraient en premier les gestionnaires, les organismes financiers ou les grandes sociétés.

Nous considérons que ce projet provoquerait une régression de la justice sociale et contribuerait de manière importante à détruire la solidarité au profit de l’individualisme.

En faisant dépendre la possibilité du versement des retraites du rendement du capital constitué par les organismes financiers, ce projet pourrait très bien conduire à la suppression des retraites en cas de crise voire de krach financier. Ce cas est loin de n’être que théorique si on pense aux affaires Madoff, Clearstream, et si on écoute le cabinet McKinsey qui alertait en octobre dernier sur la situation de 354 banques…

Le projet présenté engendrerait probablement une augmentation des écarts du niveau de vie des futurs retraités, au détriment de ceux qui auront eu les parcours les plus précaires, et au profit de ceux qui déjà se seront enrichis au cours de leur carrière professionnelle.
Nous pensons également qu’il créerait un appauvrissement général, puisqu’une partie des cotisations profiteraient forcément à des organismes financiers.

Ce projet semble convenir parfaitement à des organismes capitalistes dont les objectifs sont uniquement financiers et qui n’ont aucune éthique ni politique sociale. Il recueille une opposition massive et constante dans la population française.

Nous partageons cette opposition à cette réforme car nous considérons :

  •  Qu’il n’est pas justifié de détruire un système solidaire au profit d’un système individualiste.
  • Que la solidarité intergénérationnelle créée par la contribution des actifs au profit des anciens, est une composante essentielle du « vivre ensemble ».
  • Qu’offrir au capitalisme d’accéder à sa guise aux importantes sommes cotisées par la population ne va pas favoriser la justice sociale, et conduire probablement à encore nuire à l’environnement.
  • Que dans un régime démocratique, une réforme de cette ampleur nécessite des débats approfondis, des données claires et incontestées. Une telle réforme ne pourrait être acceptable que si une consultation populaire s’exprimait de manière très majoritairement favorable.

C’est pourquoi la section Ligue des Droits de l’Homme de Pertuis demande au gouvernement d’abandonner ce projet de réforme des retraites et de mettre en œuvre une politique de justice sociale, au profit des plus faibles et des plus démunis, et en respectant les droits fondamentaux de chacun.

Festival 2020  » au cinéma pour les Droits Humains « 

La Ligue des Droits de l’Homme – section PERTUIS est partenaire de Amnesty International pour le festival 2020 « Au cinéma pour les droits humains »

Le festival en salle est annulé en raison de la situation sanitaire
MAIS

Le festival « Au cinéma pour les droits humains » continue…
On ne lâche rien – le festival continue sur le net

Toujours plus fort pour les droits humains ! on lance les projections en ligne sur :
Premier Film : ASSIA – visionnage du 19 au 20 Mars 2020
Merci à la réalisatrice Malika Zairi
Comme pour les projections en salle, le public a la possibilité de voter :
Envoyez vos notes de 1 la plus basse à 5 la plus élevé pour les prix du publics et vos commentaires :
– soit sur l’événement Facebook  projections en ligne  de la page Facebook du festival https://www.facebook.com/acdhamnesty/
– soit à l’adresse mail votes@au-cinema-pour-les-droits-humains.frIl y
Il y aura d’autres films… toujours en ligne pendant 2 jours seulement ! Donc, si cela vous intéresse, vous allez  tous les jours sur le site et vous aurez les nouvelles projections.

PARTAGEZ AVEC TOUS VOS CONTACTS !!

LA LUTTE POUR LES DROITS HUMAINS CONTINUENT MÊME CONFINES !!

 

ACTIVISTE EXTREMISTE

Etre traité d’activiste extrémiste, est-ce péjoratif ?

Le cas de la défense des Droits de l’Homme

On entend de plus en plus fréquemment dans les communiqués de différents hommes politiques ou groupes de pression, les termes activistes ou extrémistes, quelquefois associés, pour désigner des personnes. Ces termes tendent à marginaliser ces personnes, voire à justifier contre elle des actions illégales.

Qu’en est-il des personnes qui « s’activent » pour la défense des Droits de l’Homme?

Un activiste des Droits de l’Homme, qui est-ce ?
C’est quelqu’un qui se mobilise pour défendre les Droits de l’Homme, pas ses droits à lui, mais les droits de chacun, de tous. Par définition, on pourrait dire qu’en apparence « il se mêle de ce qui ne le regarde pas ». Et pourtant les Droits de l’Homme, c’est la base de notre démocratie, le fondement de notre République et le socle de notre constitution.

C’est donc le droit, (et même le devoir !) de chaque citoyen de défendre les Droits de l’Homme.
Et c’est une action qui est favorable à la démocratie. Car le contraire, abandonner les Droits de l’Homme, ou les laisser se faire bafouer, serait une atteinte grave à la démocratie.

Donc, en aucun cas, ce terme activiste appliqué à quelqu’un qui se mobilise ou se bat pour des droits fondamentaux ne peut être péjoratif.

Un activiste des Droits de l’Homme, c’est quelqu’un qui s’intéresse aux droits fondamentaux, qui s’informe, alerte, relaie, combat ou manifeste. Ce sont des actions nobles et non violentes, légitimes, et en parfait accord avec les préambules de notre Constitution.

Parmi les droits fondamentaux émergents, il peut y avoir des droits non encore inscrits dans la Constitution ou en cours de rédaction, comme par exemple le droit des générations actuelles et à venir à vivre dans un environnement sain et préservé.
Il faut être fier d’être un activiste qui combat pour l’émergence de ce droit nouveau qu’est la défense de l’environnement.

Extrémiste, un terme péjoratif ?

On entend dans la bouche de certains que les extrémistes seraient forcement des inconscients et que seuls les « modérés » ou ceux qui recherchent ou acceptent une solution médiane seraient raisonnables.

Ce qui reviendrait à mettre hors du jeu politique toute personne taxée d’ « extrémisme ».

Or dans la défense des Droits de l’Homme, c’est exactement le contraire !
Dans la défense des Droits de l’Homme, ne pas être extrémiste, accepter une position mitigée est inacceptable et conduit inévitablement à une régression des Droits de l’Homme.

Prenons quelques exemples actuels dans la lutte pour les Droits de l’Homme.

Le droit de grève : une position « modérée » ou « consensuelle » pourrait être d’accepter le droit de grève, mais uniquement quand ça ne fait pas perdre d’argent aux employeurs ou que ça ne perturbent pas les clients ou usagers. Bien évidemment le droit de grève est un droit fondamental,
acquis pour tous, qui permet à chacun d’exprimer en cas de besoin un malaise très profond au point de renoncer à son salaire. Ce droit fondamental est inscrit dans notre constitution et seules les modalités pratiques comme les préavis ou les réquisitions sont règlementés. Prendre position pour un droit de grève limité serait aller à l’encontre des droits fondamentaux de chacun.

Le droit de manifester : ne pas être extrémiste serait de limiter le droit de manifester à certaines personnes et pas à d’autres, ou de le limiter à des causes « acceptables » (par qui ??). Ou de décider qu’il ne faut pas manifester « trop souvent » ou d’instaurer des limitations dans le temps ou l’espace. Cette position « médiane » ou « modérée » serait une attaque directe au droit fondamental de chacun, homme, femme ou enfant de manifester.

Le droit des étrangers : il pourrait n’être accordé qu’à un nombre limité d’étrangers entrainant une notion de quota. Il pourrait être accordé de manière distincte suivant la nationalité de l’étranger. Cette position « raisonnable », « non extrémiste » est totalement à l’encontre des droits individuels des étrangers, des réfugiés ou des demandeurs d’asile, tels qu’ils sont définis dans la déclaration de Droits de l’Homme et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Tous les hommes ont des droits fondamentaux, quelques soient leur origine, leur passeport, les pays où ils vivent ou d’où ils viennent.
Ne pas être extrémiste, instaurer des restrictions dans le droit des étrangers revient à promouvoir un recul par rapport à des textes unanimement reconnus il y a plusieurs décennies.

Les Violences Faites aux Femmes : Nous devons condamner tous les agresseurs et accueillir et protéger toutes les victimes ou futures victimes.

Une position « non extrémiste » ou « modérée » seraient d’excuser certains agresseurs ou de comprendre que certaines victimes « l’ont bien cherché ». Ou d’accorder une protection que dans « certains cas » . Ou, par extension, tolérer les viols dans certaines circonstances !
Là encore, la seule position acceptable est bien entendue l’extrémisme dans la Défense des Droits de l’Homme, avec une tolérance et une acceptabilité zéro.

Les droits à la santé et à la dignité : ces droits fondamentaux sont, comme les précédents, inscrits dans les préambules de notre constitution, les textes qui nous permettent de vivre tous ensemble. Une solution « médiane » « raisonnable » serait d’instaurer quelques limites comme :
« oui mais il ne faut pas que ça coute trop cher »
« oui mas pas pour ceux qui sont trop pauvres pour participer au soin, ou pour ceux qui n’ont pas eu un emploi stable suffisamment longtemps »
« impossible, construire des logements décents pour tous est une utopie »
Ces atermoiements ou ces compromis sont déjà en eux-mêmes une attaque aux droits fondamentaux de chacun.

Qui peut décider que certains seraient exclus des droits fondamentaux ? ou que ces droits pourraient ne pas être appliqués in extenso dans certaines circonstances ?

En matière des combats pour les Droits de l’Homme, il faut être fier de revendiquer le statut d’activiste des Droits de l’Homme ou d’extrémiste des Droits de l’Homme.

Quant au terme « droit-de-l’hommiste », il n’est péjoratif que pour celui qui ne reconnait pas les Droits de l’Homme comme des droits fondamentaux pour chacun.

Sachons être fier d’être traité d’activiste des Droits de l’Homme, d’extrémiste des Droits de l’Homme, ou même de « droit-de-l’hommiste ».

N’oublions pas de rappeler inlassablement en toute circonstance que :
Les Droits de l’Homme, c’est fondamental

Soirée Kurde à Cucuron

Les Droits de l’homme bafoués tous les jours en 2019, c’est la dure réalité qui nous entoure.

Des hommes des femmes et des enfants enfermés, affamés en Europe. Ils sont victimes d’exactions, de la guerre, de génocide dans leur pays. Ils et elles souffrent, se battent, redressent la tête.

La section LDH de Pertuis organise une soirée kurde le 7 février 2019 au Cinéma Le Cigalon à Cucuron grâce à l’association Basilic Diffusion.

Nous pouvons  appréhender  le problème des Kurdes et comprendre comment / pourquoi  les Kurdes sont menacés, en Turquie, en Syrie et dans toute cette zone cheval sur 4 états.

  •  projection d’un court documentaire en présence du réalisateur Jacques Leleu qui précise les menaces qui pèse sur le Rojava, où une démocratie originale s’est mise en place, hors des schémas étatiques, et avec respect de l’équilibre des sexes.
  • débat et apéritif participatif
  • long métrage comédie policière « Qui a tué lady Winsley ? » (2019)  Une romancière américaine, est assassinée sur une petite île turque. Le célèbre inspecteur Fergan arrive d’Istanbul pour mener l’enquête. Très vite, il doit faire face à des secrets bien gardés :  les tabous sont nombreux, les liens familiaux étroits, les traditions ancestrales et la diversité ethnique plus large que les esprits. On découvre alors l’intégration forcée des Kurdes en Turquie….