Comment la démocratie coréenne a-t-elle dompté Covid-19 – Résumé

Le Professeur François AMBLARD vient de publier un document

Comment la démocratie coréenne a-t-elle dompté Covid-19 ?

Partie I. Traçage, isolement, consensus thérapeutique, et déconfinement

Nous publions ici avec son accord un résumé de son travail :

La Corée du Sud a endigué Covid-19 en plaçant son Korean Center for Disease Control (KCDC) au cœur de la réponse sanitaire de crise. Par la loi, le KCDC reçoit la mission de diriger la totalité des opérations sanitaires, et jouit pour cela de pouvoirs exécutifs d’exception, avec autorité sur la police et la justice pour les besoins de sa mission. L’ensemble des actions contre la pandémie (dépistage, traçage, isolement sanitaire hospitalisation, autorisations et agréments d’urgence…), mais aussi tous les outils administratifs et juridiques nécessaires, sont ainsi placés sous une direction unique.

Cette remarquable cohésion a permis une réponse très rapide et vigoureuse. Enfin, placé actuellement sous la direction d’une professeure de médecine forte d’avoir lutté contre l’épidémie précédente, le KCDC jouit d’une autorité respectée de tous, car fondée sur la connaissance scientifique, expérience professionnelle, des actions et une communication quotidienne transparente. Etant perçu comme un organe politiquement indépendant, son action est restée hors du champ d’une critique politique et partisane vivace. La mise en œuvre, aussi rapide que massive, de la doctrine désormais bien connue de dépistage-traçage-isolement a été rendue possible par ce contexte juridique et politique original, sans oublier la mobilisation des industriels de la santé pour la conception des tests, approuvés sur le marché le 4 février, soit 14 jours avant l’explosion coréenne de Covid-19.

Le traçage des personnes ne concerne que les individus avérés porteurs ; il est
strictement rétrospectif et ne concerne que les deux semaines précédant le test. En dehors du suivi sanitaire téléphonique biquotidien, sans GPS, de toute personne positive pendant deux semaines d’isolement, il n’existe aucune procédure de traçage, ni particulière, ni générale. La base de données, hébergée en dehors du gouvernement, est soumise à un stricte contrôle d’accès ; toute demande d’information est enregistrée et elle sera détruite à la fin de la crise Covid-19. Ce 15 avril 2020, jour d’élections législatives sous haute protection sanitaire, aucune levée des mesures en vigueur n’a été annoncée.
Le système scolaire est fermé en totalité, et les cours passent graduellement en ligne ou la télévision. Aucune ré-ouverture d’école n’est à l’ordre du jour, et des dizaines de milliers de tablettes numériques ont été données aux enfants de familles n’ayant pas d’accès à internet. Aussi longtemps que nous n’aurons ni vaccin ni thérapie, le KCDC conservera son rôle de pilote et ses pouvoirs d’exception. Pour préparer cette période d’attente, le gouvernement coréen collabore avec la société civile et le monde de l’éducation afin d’imaginer un modus vivendi consensuel temporaire plus acceptable, mais sans compromis avec la doctrine anti-Covid-19.

Le texte du Pr Amblard est le récit du vécu de l’épidémie en Corée du Sud.

À partir de documents de première main et de témoignages recueillis sur place, il propose une analyse approfondie des aspects épidémiologiques, juridiques et médicaux de lutte contre Covid-19, ainsi que des perspectives de « sortie ». L’auteur est un chercheur français physicien et biologiste qui, après ses travaux à l’Institut Curie (Paris), poursuit ses recherches depuis près de cinq ans dans une université publique coréenne.

Le rapport intégral est accessible sur

https://fr.scribd.com/document/459970862/Comment-la-democratie-coreenne-a-t-elle-dompte-Covid-19-Rapport-de-Francois-Amblard

Nous nous sommes permis de relever les données qui nous ont interpellées dans l’article

Comment la démocratie coréenne a-t-elle dompté Covid-19 – faits marquants

 

François Amblard est depuis 2015 Distinguished Professor dans le département de Physique et celui des Sciences de la vie à l’UNIST (Ulsan National Institute of Science & Technology, Corée du Sud), en détachement du CNRS. Ancien élève de l’École Polytechnique (1982), il fut successivement Directeur de Recherche au CNRS, comme chef d’équipe dans le Département de Physique de l’Institut Curie (1998-2015); Chargé de recherche au Laboratoire de Physique Théorique, puis de Physiologie à l’École Supérieure de Physique et Chimie Industrielle de Paris (ESPCI) de 1995 à 1998 ; Chercheur post-doctoral à l’Université de Princeton (États-Unis) de 1993 à 1995). Également Directeur Scientifique d’une start-up : instrumentation et diagnostic par cytogénétique moléculaire (1992-93), Pasteur-Weizmann Fellow et chercheur post-doctoral en immunogénétique à l’Institut Pasteur  (1991-92), après un doctorat en immunologie. Il anime, depuis sa fondation en 2003, le programme MD-PhD  » Inserm-Bettencourt », en tant que professeur de physique et membre fondateur de l’Association Médecine-Pharmacie-Sciences des étudiants chercheurs-médecins (AMPS).