Le site de la section de Laval

La Ligue des Droits de l’Homme est une association nationale.

Un groupe local est constitué à Laval. Il prend des initiatives pour promouvoir les valeurs fondamentales qui animent ses adhérents, ici localement à Laval et en Mayenne.

Expressions publiques, rencontres, ciné débats, tables rondes, interpellations des élus, partout et sur tous les sujets qui touchent aux droits humains le groupe est actif.

venez nous rejoindre !

pour adhérer : https://www.ldh-france.org/adherer/

nos contacts:

  • adresse mail :   sectionlaval   {chez}      ldh-france.org
  • notre adresse 48, rue de la Chartrière à LAVAL

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la section tient une chronique sur une radio, c’est à écouter ici :

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Un document à lire et à diffuser:

la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme:

à télécharger ici : DUDH

plus d’informations d’actualité sur notre blog : http://ldh53.fr

un film sur la souffrance au travail

Par la fenêtre ou par la porte
Lundi 15 janvier
à 20 h 15 Cinéma l’Avant Scène (rue du Vieux St Louis , Laval)
Suivi d’un débat animé par la Ligue des Droits de l’Homme

 

Un documentaire qui pose avec force la question de la souffrance au travail et appelle à la réflexion et à l’action. Il s’agit d’agir pour les droits et la dignité. C’est pourquoi la Ligue des droits de l’Homme s’engage et vous invite à cette projection débat.

 

« Par la fenêtre ou par la porte », c’est l’affaire France Télécom-Orange, racontée pour la première fois par celles et ceux, syndicalistes, salarié·es, agents du service public, qui ont lutté sans relâche pour la dignité au travail dans cette entreprise.
Le film retrace des décennies de combat, d’abord contre une privatisation rampante, puis contre des dirigeants dont l’unique boussole était le cours de l’action, n’hésitant pas à pousser dehors en un temps record 22 000 personnes « par la fenêtre ou par la porte » selon les mots de Didier Lombard, l’ancien président. Un personnel en état de choc, de nombreux suicides, deux procès, avec à la clé des peines de prison pour les dirigeants, du jamais vu pour une entreprise du CAC 40. Et la consécration d’une nouvelle arme de droit, primordiale pour les syndicalistes : le harcèlement moral institutionnel, qui ouvre une brèche importante dans un pouvoir de direction jusqu’alors inexpugnable.
À travers de nombreux témoignages, le film retrace les difficultés du syndicalisme face à l’individualisation du travail, à la tragédie des suicides, mais aussi son inventivité pour faire de son combat une question d’intérêt général et l’ouvrir à toutes les composantes de la société.
En résonance avec le débat qui s’impose depuis la puissante mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, il questionne le travail lui-même – son sens, son utilité sociale, les conditions dans lesquelles il s’exerce.
Ce film renouvelle l’image de l’univers syndical et contribuera – c’est le souhait de ses auteurs et autrices – à le rapprocher des citoyen·nes.

Les associations et organisations syndicales Mayennaise alertent

Nous, associations engagées au quotidien auprès des plus démunis, français et immigrés, nous organisations syndicales de salariés dans l’action pour le respect des droits de toutes et tous, nous tous ensemble agissant contre le racisme et toutes les discriminations, marquons d’un signal d’alerte la journée du dimanche 26 novembre.

Pour la première fois notre ville de Laval a vu défiler des groupuscules exprimant leur haine et leur rejet des étrangers en en faisant les responsables de tous les maux qui touchent notre société.

Cette manifestation était organisée conjointement par des éléments ultras, certains condamnés par la justice du fait de leurs actions violentes, et les membres des partis d’extrêmes droites qui se présentent aux élections. Le responsable départemental du RN est un des acteurs majeurs de cette manifestation.

Apparaît donc clairement la nature des partis cherchant à se rendre présentables, mais n’ayant de fait rien abandonné de leurs objectifs et idéologie : le racisme, le rejet de l’autre, l’agitation par tous moyens pour opposer les populations selon leurs origines ou leurs croyances, y compris par la violence.

Nos engagements et nos actions nous obligent à alerter les citoyens. Il convient de faire connaître la vraie nature des partis d’extrême droite et le grave danger qu’ils représentent. Ils veulent organiser la société sur le rejet, l’exclusion, attiser les haines, les violences.

Ensemble, nous marquons aujourd’hui notre détermination commune et notre coordination pour cela.

Le 28 novembre 2023

Les syndicats : CFDT, CGT, FSU, Solidaires

les associations :

Ligue des Droits de l’Homme, Femmes solidaires, Ligue de l’enseignement, Citoyens du Monde, Les Trois Mondes, la GOM53

 

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Israël – Palestine : une paix possible ou un conflit sans fin ?

 conférence débat

Le mercredi 15 novembre à 20 h

Théatre Jean Macé à Laval

Avec Vincent Rebérioux
Membre du Bureau National de la Ligue des Droits de l’Homme

75 ans d’histoire et des résolutions des Nations Unies,
La colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem Est,
La politique désastreuse du gouvernement Nethanyahou,
L’horreur de l’attaque terroriste du 7 et 8 octobre,
L’horreur de la guerre et de la souffrance des civils à Gaza,

Comment briser le cycle infernal de la terreur, et permettre aux peuples d’Israël et de Palestine de partager leur humanité commune en parvenant enfin à l’instauration d’une paix juste et durable ?

 

Lutte contre les idées extrème droite : oui mais comment ?

La LDH fait du combat contre idées d’extrême droite une priorité d’action. Reste à définir les modalités de ces actions pour en chercher l’efficacité et la pertinence.

Pour lutter contre les idées d’extrême droite,Il s’agit :

  • Mener un travail de fond, de clarification et une bataille d’idée qui nécessite de multiplier les initiatives en visant toujours à rassembler largement et en visant les électeurs qui se font duper par les fausses promesses de l’extrême droite, voire qui sont séduits par les discours anti immigrés.
  • Montrer aux électeurs, notamment ceux des couches populaires, séduits par les partis d’extrême droite et aux abstentionnistes réguliers que leur vote ou leur absence de vote risque d’amener au pouvoir des élus qui mettraient en œuvre un programme radicalement contraire à leurs intérêts car précisément accentuant les inégalités et amplifiant les reculs sociaux.

 

 

L’agression par des individus d’extrême droite sur une personne élue au suffrage universelle ne peut laisser insensible tout citoyen : c’est une agression contre la  démocratie et la République.

Communiqué

L’agression par un ou des individus se réclamant de la droite extrême, dont a été victime l’adjointe au Maire de Laval et Conseillère Départementale, Camille Pétron est tout à fait inacceptable. Dans un passé récent des locaux de son parti politique avaient été dégradés par des tags. Cette fois c’est une agression physique contre une personne en raison de son engagement électif et militant.

Au nom de la LDH, section Laval Mayenne, nous nous élevons contre la violence, d’où quelle vienne, à l’encontre des personnes ou des biens. Rien ne saurait la justifier. Elle doit être dénoncée et reprouvée sans ambiguïté.

L’agression par des individus d’extrême droite sur une personne élue au suffrage universelle ne peut laisser insensible tout citoyen : c’est une agression contre la  démocratie et la République.

La justice est saisie. Tout doit être mis en œuvre pour la recherche des auteurs et leur condamnation.

 

Laval le 12 juillet 2023

Surveillance numérique

Nous assistons depuis quelques années à une formidable accélération de la technologie et sa mise en service dans nombre de domaines.

Aujourd’hui, force est de constater que ces nouvelles formes de technologie, en particulier , l’intelligence artificielle, ouvrent un champ jusqu’alors inimaginable dans des domaines telles la recherche, la médecine, , la communication etc….. Mais la puissance de ces outils exige un débat démocratique quant à leur utilisation, au regard de l’éthique et des choix de société qu’ils imposent.

Il en est ainsi de leur utilisation dans le domaine de la sécurité. En effet, au nom de la sécurité collective, et sans qu’aucune étude ne vienne corroborer les préconisations des uns ou des autres, nous assistons à un glissement dangereux vers la surveillance de masse percutant par là même notre droit à la liberté de chacun pourtant inscrite dans notre constitution.

De la mise en place de vidéo surveillance et de l’installation de caméras dans les rues des villes, à la reconnaissance faciale d’un individu dans une foule, c’est toute une gamme de process qui se développe à l’insu de chacun et qui demanderait cependant un débat contradictoire dans notre société.

Ainsi, le projet de loi « orientation et programmation  du ministère de la justice 2023/2027 » a été présenté au sénat. Dans ce projet, est créé un nouvel outil d’enquête permettant d’activer, à distance, les appareils électroniques d’une personne à son insu pour obtenir sa géolocalisation en temps réel ou capter des images et des sons. En clair, il s’agira par exemple de géolocaliser en temps réel à partir de son système informatique, d’écouter et enregistrer tout ce qui se dit au micro d’un téléphone même sans appel en cours, ou encore d’activer une caméra d’un ordinateur pour filmer ce qui est dans le champ de l’objectif, même si elle n’est pas allumée par son propriétaire.Transformer les objets connectés en mouchard : telle est le surenchère sécuritaire du gouvernement.

Autre exemple inquiétant, sous couvert d’expérimentation, la France va être le premier pays européen à installer de la vidéosurveillance algorithmique lors des jeux olympiques 2024. Ainsi, les images qui seront captées par les caméras de surveillance placées sur les sites olympiques, dans les transports publics ou encore sur des drones, seront traitées par des algorithmes développés pour détecter des comportements jugés « à risques ». Or, si l’Etat assure le développement du traitement ainsi autorisé, il en confie le développement à un tiers à qui il reviendra de définir le fonctionnement de ces algorithmes. Ces entreprises privées pourront alors se retrancher derrière le droit de la propriété intellectuelle ou du respect du « secret d’affaires » pour refuser tout contrôle notamment par la CNIL.

Ces différentes mesures mises en place à bas bruits, sans véritable débat au niveau national, interviennent alors que le parlement européen a adopté le 14 juin dernier,un projet de règlement qui ambitionne d’encadrer l’usage de l’intelligence artificielle. Le but de ce règlement est en effet de fixer des règles générales communes à l’ensemble des états membres afin d’encadrer les technologies faisant appel à l’intellligence artificielle comme le biométrie, la notation automatisée (comme en Chine), l’analyse des comportements ou encore les algorithmes prédictifs ( comme prévu en France).

La France se met donc dès maintenant en position de confrontation avec l’union européenne, et se range dans le camp des pays ou les politiques sécuritaires l’emportent sur celles de la liberté individuelle et collective.

Nul doute du risque qu’encourerait notre société si de telles armes technologiques et législatives tombaient dans les mains d’un gouvernement de type totalitaire. Le danger est bien présent de voir les individus, les associations, les partis politiques, soumis à la surveillance.

Si ces nouvelles tehnologies offrent indéniablement des perspectives de réelles progrès dans bien des domaines, leur applications dans celui de la sécuruté exigent transparence et débat.

L’ensemble des associations, organisations syndicales, partis politiques éprisent de liberté doivent se saisir de cette question afin que les garde-fous indispensables soient mis en place.

Marche pour les droits et libertés à St Brévin le 24 mai

Le CLECED – Collectif de Lutte pour les droits et les libertés Ensemble Contre les idées et les actes des Extrêmes Droites (Nantes) – appelle à se joindre à la marche qui aura lieu le mercredi 24 mai à Saint-Brévin – 17h place Henri Baslé.

Ci-dessous le communiqué du 12 mai du Collectif de Lutte pour les droits et les libertés Ensemble Contre les idées et les actes des Extrêmes Droites avec : Attac, Confédération Générale du Travail, Fédération des Amicales Laïques-Ligue de l’Enseignement, Fédération Syndicale Unitaire, France Palestine Solidarité, Ligue des droits de l’Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Syndicat des Avocats de France, Union syndicale Solidaires

En finir avec les menaces des extrêmes droites

Le maire de St Brévin a démissionné et quitte sa commune. « J’ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l’incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l’État » explique, mercredi 10 mai, Yannick Morez.

C’est très grave. Le maire a par ailleurs reçu des menaces de mort. L’extrême droite opposée au déménagement du Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA) a menacé et intimidé des personnes habitant la commune et cherché à instaurer une politique de la peur, par des méthodes fascistes comme à Callac en Bretagne.

Le CLECED dénonce les idées d’extrême droite selon lesquelles les personnes étrangères seraient responsables de tous les maux ce qui conduit aux discriminations, au racisme, au rejet puis à la haine de l’autre et de celles et ceux qui soutiennent les migrant.e.s et, finalement, à des actions violentes voire criminelles. Les tenants de la haine xénophobe et raciste n’arriveront pas à leurs fins. Les actes criminels d’extrême droite doivent être punis.

Le CLECED interroge la responsabilité de l’État qui porte le projet de CADA et n’a pas pour autant soutenu le maire de St Brévin, malgré les nombreuses alertes des élu.e.s, associations et syndicats, et ce, depuis le début de l’année 2023. Mme Borne et MM. Darmanin et Macron étaient muets depuis le 22 mars, date de l’incendie criminel dont le maire de St Brévin et sa famille ont été les victimes.

La « solidarité de la Nation » que vient d’exprimer Emmanuel Macron arrive si tardivement qu’elle en est inopportune et déplacée alors que l’agression subie par le maire date déjà de deux mois. Et voila qu’Élisabeth Borne dit que « l’extrémisme vaut des deux côtés », renvoyant ainsi dos à dos, extrême droite et extrême gauche. C’est mensonger. Il n’y a pas de comparaison qui vaille quand on a vu les manifestants d’extrême droite à St Brévin faire le salut nazi lors de manifestations. Il ne peut être question de mettre sur le même plan les mouvements d’extrême gauche appelant à la démocratie et des mouvements s’appuyant sur des méthodes criminelles. Aucun parallèle ne vaut enfin quand, dans l’hémicycle, les  élus de l’Assemblée nationale se lèvent pour ovationner le maire tandis que seul.e.s, les député.e.s du Rassemblement national restent assis.

Cette démission du maire est d’autant plus frappante qu’elle intervient dans un contexte national particulier où l’exécutif ne dit rien avant la manifestation à caractère néofasciste du 6 mai à Paris mais cherche à interdire ou contrecarrer les casselorades s’opposant à la réforme des retraites.

Le CLECED renouvelle ses condamnations des violences dont les militant.es d’extrême droite ont fait preuve à Saint Brévin, envers le maire, M. Yannick Morez et sa famille, ainsi que des menaces qui ont été envoyées aux Brévinoises et aux Brévinois qui se sont montré.e.s solidaires envers les migrant.e.s.
Il appelle à la mobilisation large et unitaire contre les idées et les actes des extrêmes droites, continuera d’y opposer les valeurs de l’égalité et de la solidarité. Les personnes étrangères qui demandent l’asile sur le territoire français doivent être accueillies. Le CLECED attend de l’État que soit mené à bien l’établissement du CADA.

Stop à l’escalade de la violence

En Mayenne comme dans le reste du pays, le mouvement social contre le report de l’âge de départ en retraite à 64 ans est puissant, massif, déterminé et unitaire. L’intersyndicale organise depuis janvier ce mouvement avec responsabilité et une cohésion qui donne confiance. Les niveaux de mobilisation dans les manifestations sont à un niveau inégalé dans l’histoire sociale de notre département.

Face à cela, malgré une opposition ultra majoritaire dans le pays, le pouvoir gouvernemental s’est entêté à faire passer quoi qu’il en coûte le texte sur la réforme des retraites. Ce passage en force, révélateur du mépris des corps intermédiaires et du mouvement social laisse un champ de ruine : Président discrédité, gouvernement en sursis, parlement affaibli, pays divisé et déboussolé.

C’est dans ce contexte délétère qu’à compter de la suite des manifestations, s’est enclenché une vague de répression des forces de l’ordre. La politique du gouvernement plonge aujourd’hui le pays dans une situation particulièrement alarmante. Le territoire français est le théâtre d’opérations de « maintien de l’ordre » de grande ampleur, violente et totalement disproportionnées, qui conduisent à de très nombreuses gardes à vue et surtout à de nombreux blessés. Ces derniers jours ont vu le retour des nasses illégales, de l’usage d’armes mutilantes comme le LBD et de grenades de désencerclement, du gazage à outrance, de l’emploi de policiers non formés au maintien de l’ordre.

Le rôle des autorités est de garantir le droit de manifester (droit constitutionnel), et non de l’entraver pour tenter par ce biais de briser le dynamisme social d’un mouvement de grande ampleur. Ce respect des droits fondamentaux suppose la mise en place d’une véritable déontologie de l’ordre, seule de nature à concilier la population et une police dont la vocation première est de protéger les citoyens.

Parce qu’une autre doctrine de maintien de l’ordre est nécessaire et qu’elle peut être mise en place, la LDH fait plusieurs préconisations et demandes :

  • La création d’un service d’enquête indépendant sur les pratiques des forces de l’ordre
  • La mise en place d’un véritable matricule visible en toutes circonstances, lisible à plusieurs mètres et plus facilement mémorisable.
  • Une révision des méthodes d’intervention de maintien de l’ordre.
  • L’interdiction des techniques d’immobilisation mortelles et des armes de guerre en maintien de l’ordre
  • Une réforme des conditions autorisant les contrôles d’identité
  • L’emploi exclusif d’unités de police et gendarmerie spécialement formées au maintien de l’ordre
  • La suppression de la loi de 2019 et des « délits de prévention »
  • Le respect de la qualité d’observateurs st des journalistes.

Ce sont là les conditions à un avenir commun apaisé. Car le risque d’un ordre qui déborde, c’est d’être lui même bientôt débordé face aux tentions et à la radicalité qu’il exacerbe.

Ce qui est démontré en Mayenne par la participation massive aux manifestations et mobilisations initiées par l’intersyndicale, c’est que la force du mouvement tient au nombre et à son caractère pacifique, solidaire, non violent, déterminé. Or le pouvoir, par les violences qu’il provoque cherche à briser cet élan populaire, tel qu’il s’exprime en Mayenne comme dans la majorité des départements. Le pouvoir cherche à faire peur en montrant la force. Son escalade violente est donc aussi un piège pour dévoyer le mouvement, le réduire. C’est un calcul dangereux qui peut ouvrir la porte au pire.

Laval le 10 avril 2023

Exilés, emploi, retraites, équilibre financier Contre la xénophobie un plan de régularisation des sans papiers,

Une contribution du Comité régional des Pays de la Loir de la LDH

Une fois balayés tous les arguments mensongers développés par le gouvernement sur une réforme juste qui préserve le système par répartition, reste un argument, systémique celui là, « le système de retraite est menacé par l’équilibre démographique » 

Si le COR dans son rapport ne valide pas l’hypothèse d’un déficit qui menacerait gravement le système « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. », il n’en retient pas moins des données démographiques qui placent  sous tension tout le système.

Une politique qui prendrait en compte les dynamiques migratoires actuelles, et les apports actuels et à venir de l’immigration, comme la situation des personnes migrantes actuellement sur le territoire travaillant sans être déclarées participerait à résoudre pour partie les questions d’équilibre du système des retraites. Ainsi, régulariser 100 000 personnes actuellement sur le territoire qui travaillent sans être déclarées représentent 560 millions d’euros de cotisation par an.

Les deux hypothèses du COR

Tout le rapport est ainsi construit autour de deux hypothèses démographiques mises en cause par Hervé Le Bras dans une interview au journal  le Monde.

1/ L’augmentation de l’espérance de vie mais pour  Hervé le Bras « l’évolution récente plaide en faveur d’une faible augmentation de l’espérance de vie. »

Dès la première année (2022), l’espérance de vie retenue par le COR est supérieure de huit mois dans l’hypothèse moyenne, et d’un an et demi dans l’hypothèse haute, à ce qui a été réellement observé [données démographiques publiées par l’Insee en janvier 2023]. L’écart ne devrait que s’accroître entre les scénarios retenus par le COR et la réalité, car dans la plupart des pays développés, on observe une décélération, voire un début de baisse de l’espérance de vie, même avant la pandémie.

D’autre part, la crise de l’hôpital n’augure rien de bon en matière de lutte à venir contre la mortalité. La projection la plus basse de l’Insee, ignorée par le COR, paraît donc la plus vraisemblable et dans ce cas, le déficit déjà modeste en 2027 (12 milliards d’euros) serait pratiquement résorbé pour la bonne raison que moins de progrès de l’espérance de vie se traduit par moins de personnes âgées.

2/ Un solde migratoire (entrées et sorties sur le territoire des immigrés et des non immigrés.) ne correspondant pas à la réalité actuelle et occultant les mouvements futurs

« Il est vraisemblable que les années qui viennent verront un recours plus important à l’immigration, en raison des besoins des métiers en tension. L’histoire se répète : c’était déjà le cas en 1890, en 1920 et dans les années 1970. Le COR n’a sans doute pas osé cette hypothèse, si bien que le  solde migratoire observé en 2022 est déjà supérieur à ceux des trois hypothèses qu’il a retenues.


Et d’en tirer la conclusion

Quand on combine les deux volets, mortalité et immigration, en tenant compte de la situation réelle et non d’hypothèses ad hoc irréalistes, le problème du déficit des retraites disparaît quasiment, du moins à l’horizon 2030.»

Qu’en est-il ?

Les hypothèses du COR traduisent des choix statistiques et idéologiques qu’il convient d’interroger. Ainsi, le COR projette jusqu’en 2070 un solde migratoire positif constant de +70 000 entre une fourchette basse à +20 000 et une fourchette haute à + 120 000. Or, l’INSEE dans son portait social de la France, 40 ans d’évolution démographique paru en 2019, précise 

Après une période de stabilité, le solde migratoire des immigrés est en hausse depuis le début des années 2000….

Dans un premier temps, entre 1975 et 1999, le solde migratoire des immigrés est resté stable, s’élevant en moyenne à + 65 000 personnes par an. Depuis 1999, il connaît une nette augmentation, atteignant en moyenne + 152 000 personnes par an.

Dans le bilan démographique de 2022 paru en janvier 2023, l’INSEE  estime le solde migratoire provisoire à + 161 000 personnes contribuant ainsi pour près des trois quarts à la hausse de la population. Ce solde est à l’image du bilan de ces cinq dernières années.

Il y a donc à se poser la question de pourquoi le COR n’a pas un scénario incluant une augmentation du solde migratoire, ou à minima un solde correspondant à celui des dernières années. Il y a là une sous-estimation manifeste des apports présents et futurs de l’immigration et un tabou du débat politique français contaminé par les thèses de  l’extrême droite.

Au gouvernement, qui imaginerait t’on reprendre à l’occasion du débat sur les retraites et sa loi sur l’immigration cette déclaration du premier ministre allemand Olaf Scholz à Bruxelles le 10 février dernier

« Presque tous les pays européens ont un grand besoin de main-d’œuvre qualifiée, et l’immigration légale est nécessaire pour que nous ayons à l’avenir suffisamment de travailleurs qui cotisent pour nos retraites et contribuent au fonctionnement de notre économie »,

A droite, les réponses sont matricées par une politique nataliste et anti-immigration. 

Le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, assume une version light de la question: « La question démographique est une question idéologique, car pour financer un régime par répartition, c’est soit plus d’enfants, soit plus d’immigrés. »

Mais Sébastien Chenu (RN) sur France Inter le 13 février en  avait donné une version crash « Moi, je préfère qu’on fabrique des travailleurs français plutôt qu’on les importe ». Et d’ajouter souhaiter « assurer la perpétuité de la civilisation et de la population française, qu’on ait plus de petits Français demain, plutôt que d’ouvrir les vannes et de voir l’immigration comme un projet de peuplement ».

Tous les fondamentaux de la droite xénophobe et  identitaire sont ici concentrés.

Droite et Extrême droite se retrouvent pour avancer une « politique nataliste » aux forts relents xénophobes assignant les femmes (françaises) à  « une fonction purement reproductive. »  La filiation idéologique de Le Pen père et fille avec Maurras et Pétain est patente et a contaminé et contamine une bonne partie des classes dominantes, du patronat  « Si on faisait plus d’enfants en France, on règlerait le problème du manque de main-d’œuvre » déclaration de G R de Bézieux au journal Valeurs actuelles, aux partis dits « de gouvernement et aux  médias.

Il nous faut reprendre l’offensive

Face à ces politiques nauséabondes, affirmons dans ce débat sur les retraites un nous collectif (français immigrés) social et humaniste en opposition totale et frontale aux « eux et nous » portés par cette droite xénophobe…

L’avenir de notre système de protection sociale passe aussi par l’immigration.

Porter un plan de régularisation de tous les sans papiers c’est non seulement  affirmer une éthique du droit, une appartenance commune, mais c’est aussi reconnaître pleinement que tous ces jeunes, ces familles (le solde migratoire est porté par des générations jeunes, peu d’entrées au-delà de 45 ans) sont aussi une richesse économique et sociale.

Régulariser les sans papiers c’est aussi une manière juste et  solidaire d’assurer un financement pérenne de nos retraites ! (voir calcul à la fin)

100 000 sans papiers régularisés avec un salaire au SMIC,

c’est 561 millions d’euros de cotisation par an (voir calcul ci après) pour un déficit estimé par le gouvernement à 2,3 milliards en 2023

Toutes les estimations gouvernementales ou associatives tournent autour de 400 000 personnes sans titre de séjour.

Régulariser ce serait aussi en finir avec la maltraitance et les vies difficiles pour ces milliers de jeunes, de familles, de salarié.e.s contraints de travailler clandestinement souvent victimes d’entreprises et de patrons sans scrupules. Ces personnes  fournissent des services essentiels à la société, souvent  les premières de corvée pendant le covid et ne sont pas, de nombreuses études l’ont montré,en concurrence sur le marché du travail avec les emplois existants.

De même sous estimer le solde migratoire,  c’est mécaniquement augmenter le déficit projeté. Prendre une projection conforme à la réalité actuelle et aux mouvements futurs participe aussi de l’équilibre général du système de retraite par répartition.

Ce débat traverse aussi plusieurs pays d’Europe Comme en Allemagne, l’Espagne vient ainsi de décider de délivrer un titre de séjour pour toute personne présente depuis deux ans qui s’inscrirait dans un processus de formation. L’Italie ( !!) a décidé de délivrer plusieurs dizaines de milliers de permis de travail.

 

Régulariser et accueillir c’est donc bien aussi une partie de la solution pour un financement de la protection sociale. Une solution respectueuse des droits.

Ensemble exigeons un plan de régularisation !

Références :

Insee janvier 2023 : file:///C:/Users/UTILISATEUR/Downloads/ip1935-1.pdf

Insee 40 ans d’évolution de la population nfrançaise 2019 : file:///C:/Users/UTILISATEUR/Downloads/FPORSOC19.pdf

La natalité, une obsession lepéniste : https://aoc.media/analyse/2023/03/05/la-natalite-une-obsession-lepeniste/

Le patron du Medef  « Si on faisait plus d’enfants en France, on règlerait le problème” du manque de main-d’œuvre » https://www.valeursactuelles.com/societe/emploi-si-on-faisait-plus-denfants-en-france-on-reglerait-le-probleme-du-manque-de-main-doeuvre-affirme-le-president-du-medef

Pour éviter le « déclin » de la France ou rééquilibrer le système de retraites, le grand retour du débat sur le natalisme Le Monde https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/08/politique-familiale-le-grand-retour-du-debat-sur-le-natalisme_6164635_823448.html

Hervé Le Bras : « Les scénarios du Conseil d’orientation des retraites sont irréalistes en matière de mortalité » https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/02/04/herve-le-bras-les-scenarios-du-conseil-d-orientation-des-retraites-sont-irrealistes-en-matiere-de-mortalite_6160507_823448.html

 

Equilibre du régime des retraites et régularisation des sans papiers :

SMIC Au 1er janvier 2023                              Taux  horaire brut : 11,27

Salaire brut mensuel :                                                 1709,28 pour 35H

Cotisation retraite salariée sous plafond :  1709,28 * 6,90  = 117, 94

Cotisation salariée déplafonnée : 1709,28 * 0,4 =   6,84

Total cotisations salariées : 124,78

Cotisation employeur sous plafond : 1709,28 * 8,55 =           146,14

Cotisation employeur déplafonnée : 1709,28 * 1,90 =           32,47

Total cotisations employeurs : 178,61

Total des cotisations versées au régime de base :

Mensuelles :                                                                Annuelles :

124,78 + 178,61 = 303, 39                                           303,39 * 12 = 3 640,68

Cotisations complémentaires

Salarié : 1709,28 *  4,01 = 68,54

Employeur : 1709, 28 * 6,01 =        102,72

Total cotisations complémentaires

38,54 + 102,72 = 171,26                                et           2055, 21 sur 12 mois

Soit un total de cotisation de

              2055,21 + 3640,68 = 5 695,89

Soit pour 10 000 salariés :                                      pour 100 000 sans papiers

56 958 900 euros                                                      560 958 900

Prendre la fourchette haute de la projection du COR sur le solde migratoire (120 000 au lieu de 70 000), (mais tous ne seront pas cotisants), C’est potentiellement 280 millions d’euros supplémentaires par an

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