LDH-66 – Pyrénées Orientales

LOI anticasseurs : UNE PROPOSITION DE LOI CONTRE LA LIBERTÉ DE MANIFESTER

Communiqué commun signé par plus de 50 organisations, dont la LDH

Si la loi est votée par le Parlement au nom du peuple français, elle ne peut et elle ne doit pas porter atteinte à la libre expression du peuple. La proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale qui prétend encadrer le droit de manifester constitue une atteinte grave aux libertés publiques et à l’équilibre des pouvoirs.

Les violences contre les personnes, les biens, les institutions qui ont eu lieu ne peuvent justifier qu’un exécutif s’arroge des pouvoirs exorbitants et décrète qui peut ou ne peut pas manifester. Participer à une manifestation ne saurait pas plus signifier le risque pour tout individu d’être poursuivi, fiché et condamné pénalement comme financièrement.

Soumettre les participants et les participantes à une manifestation à une fouille systématique, confier aux préfets le pouvoir d’interdire à une personne de manifester, y compris sans qu’elle ait connaissance de l’interdiction prononcée et donc sans recours effectif possible, faire d’un visage en partie couvert un délit,  voici l’esprit et la lettre de mesures qui sont autant d’empêchements à l’exercice d’un droit essentiel en démocratie : celui de manifester publiquement, collectivement et pacifiquement son opinion.

Cette loi de circonstance porte un lourd risque d’arbitraire des gouvernements d’aujourd’hui comme de demain. C’est pourquoi nous appelons solennellement le gouvernement et le Parlement à abandonner ces mesures qui violent les principes les plus fondamentaux d’un Etat de droit.

Paris, le 7 mars 2019

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Liste des organisations signataires : Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) ; Action non-violente COP21 (ANV-COP21) ; Alternatiba ; Amnesty international France ; Association européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH) ; Association France Palestine solidarité (AFPS) ; Attac ; CCFD-Terre solidaire ; Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (Crid) ; Collectif d’avocats antirépression ; Comité la Vérité pour Adama ; Confédération générale du travail (CGT) ; Confédération paysanne ; Droit au logement (DAL) ; Droit solidarité ; Emmaüs France ; EuroMed Droits ; Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s (Fasti) ; Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) ; Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Fédération française des motards en colère (FFMC) ; Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) ; Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) ; Fédération nationale de la Libre pensée ; Fédération nationale des Francas ; Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) ; Fédération syndicale unitaire (FSU) ; Féministes contre le cyber harcèlement ; Fondation Copernic ; France Nature Environnement (FNE) ; Gilets jaunes de Commercy ; Greenpeace ; La Cimade ; La Quadrature du Net (LQDN) ; Le Planning familial ; Les Amis de la Terre France ; Les Effronté-e-s ; Ligue de l’enseignement ; Ligue des droits de l’Homme (LDH)  ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Osez le féminisme ! ; Oxfam France ; Réseau Sortir du nucléaire ; SOS Racisme ; Syndicat de la magistrature (SM) ; Syndicat des avocats de France (SAF) ; Syndicat national des journalistes (SNJ) ; Syndicat national des personnels de l’éducation et du social (SNPES PJJ/FSU) ; Union nationale des étudiants de France (Unef) ; Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) ; Union nationale lycéenne (UNL) ; Union nationale lycéenne syndicale et démocratique (UNL-SD).

Des millions d’Algériens dans la rue contre Bouteflika, “une fête pour la liberté”

Publié le 08/03/2019 – 17:45

Des manifestants dans les rues d’Alger, le 8 mars 2019.
RYAD KRAMDI / AFP
Des millions d’Algériens ont manifesté ce vendredi 8 mars contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat. Une mobilisation historique racontée par la presse algérienne.

Pour El-Watan, ce 8 mars 2019 est une “fête pour la liberté” :“des centaines de milliers, voire plus d’un million de manifestants, occupent le centre de la capitale. Alger vit un moment historique”, écrit le grand quotidien algérien alors que la mobilisation à Alger et dans d’autres grandes villes du pays dépasse sensiblement celle des semaines précédentes.

“Ils étaient plusieurs millions à travers les 48 wilayas du pays à avoir participé à cette nouvelle journée de manifestations”rapporte Tout sur l’Algérie (TSA). Le site d’information raconte que “les manifestants ont rivalisé d’imagination, dans le comportement et dans le choix des slogans, pour faire de cette nouvelle journée un exemple de mobilisation pacifique qui fait l’admiration du monde entier”.

Parmi les slogans qui ont marqué les reporters d’El-Watan : “Ya Bouteflika, pas de cinquième mandat”, “Voleurs ! Vous avez mangé le pays”. Ils évoquent également les pancartes brandies par les manifestants sur lesquelles on pouvait lire : “Le peuple veut la chute du régime” ou “Pour le départ du système politique”.

Embedded video 

“Il y a un enseignement et une conclusion à tirer de cette nouvelle journée de mobilisation, pointe TSA : les manifestations sont pacifiques et les Algériens sont déterminés à faire respecter leur volonté.” Le site d’information prévoit de nouvelles manifestations dans les jours et les semaines à venir “sans doute chaque fois plus impressionnantes, jusqu’à ce que le pouvoir cède et que la parole revienne au peuple souverain”.

“L’Algérie vit au rythme d’une contestation populaire sans précédent, depuis l’annonce de la candidature du président sortant Abdelaziz Bouteflika”, précise El Watan. Le président, hospitalisé à Genève, ne s’est toujours pas adressé de vive voix aux Algériens. TSA estime que, pour la rue, “le règne de Bouteflika est déjà terminé. Il doit passer le flambeau et laisser les Algériens gérer leur transition.”

Ce 8 mars, à Genève, l’opposant algérien Rachid Nekkaz, candidat à l’élection présidentielle, a été interpellé dans l’établissement où est hospitalisé Bouteflika, a indiqué la police suisse. Dans la matinée, l’homme d’affaires avait organisé une manifestation avec ses partisans.

Communiqué commun en solidarité avec le peuple algérien

Les manifestations du 22 février, 24 février et 1er mars 2019 contre le « cinquième mandat » de l’actuel président a pris, en quelques jours, une ampleur sans précédent dans l’histoire contemporaine de l’Algérie. Au fil des contestations à travers tout le pays – et qui se poursuivront par les « marches du 8 mars » –, ce refus du « cinquième mandat » est devenu l’expression d’un rejet total d’un pouvoir autoritaire qui perdure depuis l’indépendance.

Ce mouvement démontre aux yeux du monde entier, par son caractère pacifique et citoyen, une grande maturité de la jeunesse algérienne, des femmes et des hommes de tous âges et de toutes classes sociales qui sont descendus dans les rues des villes et des villages de tout le pays.

Dans l’immigration, plusieurs manifestations de solidarité se sont déroulées, faisant la démonstration que la mobilisation du peuple algérien pour exiger un Etat de droit, les libertés, la justice sociale et une véritable citoyenneté, est dans le prolongement des mêmes revendications des peuples aussi bien au Maghreb, au Moyen-Orient, qu’à travers le monde.

Nous, associations de l’immigration et de solidarité en France et en Europe, signataires :

  • affirmons notre total soutien et notre solidarité avec les manifestations – en cours et à venir – du peuple algérien contre le « cinquième mandat », pour l’Etat de droit, les libertés et la justice sociale ;
  • mettons en garde le pouvoir en place de toute tentative de dérive autoritaire cherchant à dévoyer les revendications pacifiques du peuple algérien ;
  • appelons l’ensemble de l’immigration et les ami-e-s de l’Algérie à travers le monde à la vigilance pour que les revendications légitimes du peuple algérien soient satisfaites.

RASSEMBLEMENT À PARIS, PLACE DE LA RÉPUBLIQUE, DIMANCHE 10 MARS 2019, 

DE 12 HEURES À 15 HEURES 

Le 7 Mars 2019

Premiers signataires 

Organisations : Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) ; Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) ; Immigration Développement Démocratie (IDD) ; APEL-Egalité ; Association Na’oura-Bruxelles  ; Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort) ; Association des Marocains en France (AMF) ; Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)  ; Association tunisienne Culture et solidarité ; Association des Tunisiens en France (ATF) ; Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF) ; Association marocaine des droits humains (AMDH)-Paris ; Association des Tunisiens du nord de la France (ATNF)-Lille ; Association de défense des droits de l’homme au Maroc (ASDHOM)   ; Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA) ; Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) ; AIDDA ; Association Zembra Écho  ; Aknarij (Association pour la promotion d’une citoyenneté active des deux rives)-Pays-Bas ; Comités pour le développement et le patrimoine (CDP)-France ; Collectif 3C Culture et Citoyenneté ; Collectif des femmes tunisiennes (CTF) ; Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT)-Belgique ; CEDETIM-IPAM ; Droit au logement (DAL) ; Droit devant ; Emcemo (Centre euroméditerranéen migration et développement)-Pays-Bas ; Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés (Fasti) ; Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR) ; Femmes Plurielles ; Fondation Copernic – France ; KMAN – Hollande ; Ligue des droits de l’Homme (LDH)  ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples – Mrap ; – Mouvement citoyen des Tunisiens en France (MCTF) ; Mouvement Ecolo ; Forsem (Forum de solidarité euro-méditerranéenne) ; Plate-forme euro-marocaine développement et citoyenneté  ; Plate-forme des Marocains d’Amsterdam ; Réseau euro-maghrébin citoyenneté et culture (REMCC)  ; Union syndicale Solidaires ; Union des Tunisiens pour une action citoyenne (UTAC)

Personnes : Abdelhamid Maha, chercheure en géographie sociale ; Abdessamad Hichem, traducteur, historien ; Afarki Abderrahim, bibliothécaire ; Allal Mourad, militant associatif ; Allal Tewfik, militant associatif ; Alaoui Mehdi, responsable associatif ; Amara Jean-Claude, Droit Devant  ; Angeli Verveine, syndicaliste ; Baaboura Noureddine, juriste, militant associatif ; Benameur Ali, universitaire ; Benhaim Raymond, cedetim ; Ben Hiba Tarek, militant associatif ; Ben Said Mohamed, militant associatif ; Ben Youssef Adnane, militant associatif ; Bessis Sophie, historienne ; Bhar Mohamed, artiste musicien ; Bouguerra Larbi, membre de l’Académie tunisienne Beyt al-Hikma (Carthage) ; Boumedienne Alima, avocate, ancienne sénatrice ; Boursier Philippe ; Chaabane Nadia, député Constituante (2011-2014) Tunisie ; Chenchabi Hedi, militant associatif ; Cherbib Mouhieddine, défenseur des droits humains ; Cukier Alexis ; Dakhlia Jocelyne, universitaire   ; Dréano Bernard, militant associatif ; Dridi Mohsen, militant associatif  ; El Amri Aida, médecin radiologue, présidente de ATCS ; EL Hadjali Fathi, militant associatif   ; El Kherchi Driss, militant associatif ; Elkhorchi Driss, militant associatif – Bruxelles ; Ellala Mohamed-Lakhdhar, militant politique   ; Enjalan Stephane, syndicaliste ; Eyraud Jean-Baptiste, DAL ; Faoual Raoudha, militante politique et associative ; Ferjani Mohamed Chérif, universitaire   ; Gaillot Jacques, évêque   ; Gineste Pierre, militant associatif ; Habel Janette  ; Habache Youssef, président CDP, Palestine/France ; Hamrouni Mohamed, militant associatif ; Hidouci Ghazi, économiste, ancien ministre  ; Jendoubi Kamel, défenseur des droits humains  ; –  Journée-Duez Aurélie, doctorante en anthropologie ; Kacimi Mohamed, écrivain ; Khalfa Pierre, Fondation Copernic ; Kitar Abderrazek, militant associatif ; Laabi Abdellatif, écrivain   ; Le Moal Patrick ; – Lévy Catherine, sociologue CNRS, retraitée, ancienne «pied-rouge »  ; M’Hamdi Hend, présidente CVDT-Belgique ; Mkichri Aziz, militant associatif – Bruxelles ; Menebhi Abdou, militant associatif – Amsterdam ; Pelletier Willy ; Rahim Rezigat, ancien militant du FLN et détenu en France pendant la guerre de libération  ; Samary Catherine, économiste altermondialiste ; Sauterey François, « pied-rouge », responsable associatif ; Sraieb Hédi, économiste, consultant international ; Toukabri Tarek, militant associatif ; Vergiat Marie Christine, députée européen ; Zniber Abdallah, militant associatif