Birmanie. “Au moins 50 civils massacrés” dans un bombardement attribué à la junte militaire

Publié le 11 avril 2023 sur Courrier international

En Birmanie, une attaque aérienne meurtrière a eu lieu mardi 11 avril dans une région connue pour être un bastion anti-régime. Le bilan reste provisoire.

Des combattants escortant des manifestants anti-coup d’état à Sagaing, dans la région où a eu lieu l’attaque du 11 avril, en septembre 2022

C’est “l’une des attaques aériennes les plus meurtrières qu’ait menées le régime à ce jour”, souligne The Irrawady, ce 11 avril. “Au moins 50 civils, parmi lesquels des enfants, massacrés dans un bombardement du régime birman dans la Région de Sagaing”, titre le journal de Birmanie.

Ce matin, “vers 7h45”, un avion de chasse de la junte “a largué deux bombes sur une maison de Pa Zi Gyi où une cérémonie d’inauguration était organisée par des habitants et des membres d’un groupe de défense du village”, ajoute The Irrawady. “L’attaque a été suivie de plusieurs coups de feu tirés depuis un hélicoptère de combat Mi-35, selon des sources locales.”

Le journal rappelle que des attaques aériennes sont récurrentes “dans des zones connues pour être des bastions anti-régime comme la Région de Sagaing ou l’État Kachin”, où 80 personnes avaient été tuées l’an dernier. La Région de Sagaing avait notamment été le théâtre d’un massacre l’an dernier, à Hin Thar.

Toute sorte d’installations civiles sont visées

Selon des sources citées par The Guardianle bombardement de mardi “visait une cérémonie marquant l’ouverture d’un bureau créé par des opposants à l’armée”. Des habitants craindraient que le bilan ne dépasse les 100 morts.

Le quotidien britannique explique que le régime a de plus en plus recours aux attaques aériennes “pour écraser un mouvement de résistance armée déterminé”.

“Des écoles, des établissements médicaux, des sites religieux, des habitations et infrastructures civiles ont été visées selon Myanmar Witness, un groupe de chercheurs en open source recensant ces atrocités.”

Avant le coup d’État, la Région de Sagaing, où domine la majorité bouddhiste bama, était relativement épargnée par rapport aux minorités d’autres régions, rappelle the Guardian“Elle est désormais l’un des fronts de la bataille contre la junte et a été durement frappée, avec des attaques aériennes et des villages brûlés.”

Courrier international