Jérusalem : la population palestinienne en danger, la France doit agir d’urgence!

Communiqué du 8 mai 2021 de l’AFPS -Association France Palestine Solidarité dont la LDH-66 est solidaire

Depuis plusieurs semaines l’armée israélienne, les colons, les bandes fascistes et racistes des suprémacistes israéliens, multiplient les agressions à l’encontre des Palestiniens de Jérusalem : interdiction d’accès à la vieille ville de Jérusalem et aux lieux saints en ce mois de ramadan, provocations et agressions permanentes de la part des colons, appels au meurtre… Dans le même temps, des dizaines d’habitants palestiniens du quartier de Sheikh Jarrah sont menacés d’une expulsion imminente de leurs maisons, plusieurs familles du quartier de Silwan ont vu leurs maisons détruites, alors que des centaines d’autres menaces de destruction de maisons pèsent sur les familles palestiniennes de Jérusalem.

Vendredi 7 mai, l’armée israélienne a pénétré sur l’Esplanade de mosquées alors que 70 000 fidèles étaient rassemblées provoquant des mouvements de panique. Le Croissant rouge a annoncé que 178 personnes ont été blessée dont 88 ont dû être hospitalisées, la plupart blessés à la tête par les balles métalliques enrobées de caoutchouc. L’armée d’occupation n’a pas hésité à pénétrer dans une clinique du Croissant rouge et à tirer des gaz lacrymogènes dans les salles de soins.
Dans le même temps l’armée continuait à occuper la porte de Damas, interdisant son accès à la population palestinienne, et le quartier de Sheikh Jarrah était envahi, bouclé par l’armée et livré aux bandes de colons, faisant là aussi plusieurs blessés. De nombreux Palestiniens ont été arrêtés dont certains expulsés de la ville pour deux ou trois semaines sans aucune forme de procès.

Jérusalem est sous occupation militaire depuis 54 ans, son annexion par Israël est condamnée par toutes les instances internationales, et c’est un plan de colonisation, de dépossession et de nettoyage ethnique qui est à l’œuvre.

La gravité et l’urgence de la situation appellent une réaction immédiate et sans ambiguïté de la communauté internationale et particulièrement du président de la République française.

Les responsabilités doivent être clairement établies : c’est la sécurité des Palestiniens qui n’est pas assurée, ce sont les Palestiniens qui sont victimes des violations quotidiennes des droits humains, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Tous ces faits sont établis, avérés ; personne ne peut prétendre ne pas savoir.
Les États ont l’obligation d’empêcher ces crimes ; il faut en finir avec l’impunité d’Israël.
Ce sont les victimes qu’il faut protéger ; les criminels doivent être dénoncés.

L’AFPS s’est adressée aux autorités françaises à tous les niveaux. La France doit cesser de renvoyer dos à dos l’oppresseur et l’opprimé, elle doit, enfin, s’exprimer de manière claire et nette et poser des actes sanctionnant les crimes de l’occupant. En tant que membre permanent, elle doit en urgence demander la convocation du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Le Bureau national de l’AFPS, 8 mai 2021

Derniers évènements publiés par MIDDLE EAST EYE

Neuf enfants figuraient parmi les vingt-cinq Palestiniens tués par des frappes aériennes israéliennes à Gaza lundi.

Au moins 25 Palestiniens, dont 9 enfants et une femme, ont été tués dans une série de frappes aériennes israéliennes à travers la bande de Gaza lundi, selon le ministère palestinien de la Santé, tandis qu’au moins 106 personnes ont été blessées, certaines dans un état critique.

Parmi les personnes tuées se trouvaient deux frères et sœurs de la famille al-Masri, Ibrahim, 11 ans, et Marwan, 7 ans, de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza.

Sept autres Palestiniens auraient été tués lors de la même attaque.

Des témoins oculaires ont rapporté que les frappes aériennes avaient frappé des quartiers très peuplés après que des groupes palestiniens armés à la frontière orientale de Gaza eurent ciblé un véhicule militaire israélien avec un missile Kornet et lancé un barrage de roquettes vers Israël.

Les groupes armés palestiniens ont déclaré qu’ils avaient agi ainsi en représailles aux « crimes et violations » commis par Israël à Jérusalem, y compris les attaques anti-palestiniennes à la mosquée al-Aqsa et dans le quartier de Sheikh Jarrah.

Israël: le gouvernement protège une manifestation anti-palestinienne de l’extrême-droite

Une provocation de plus de la part du gouvernement israélien. Résultat: plus de 100 blessés. Netanyahu se permet ensuite d’appeler au calme…

Publié par lemonde.fr le 23/04/2021

Plus de 120 personnes ont été blessées, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 avril, lors de heurts impliquant des Juifs d’extrême droite, des Palestiniens et des forces policières à Jérusalem.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d’au moins 105 blessés, dont une vingtaine ont été transférés à l’hôpital, tandis que la police israélienne a ajouté en avoir recensé vingt dans ses rangs lors de ces affrontements, les plus violents de ces dernières années dans la Ville sainte.

Les violences ont commencé, jeudi soir, en marge d’une manifestation du mouvement d’extrême droite Lahava, ouvertement hostile aux Palestiniens, à l’entrée de la vieille ville. Des centaines de policiers ainsi que la cavalerie avaient été déployés afin de protéger « la liberté d’expression » et le « droit de manifester » de ce groupe, et éviter tout débordement.

Gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes

Des Palestiniens qui considéraient ce rassemblement comme une provocation ont tenu leur propre manifestation. Celle-ci s’est télescopée avec la sortie des fidèles de l’esplanade des Mosquées après la prière nocturne du ramadan, mois de jeûne musulman.

Des manifestants d’extrême droite ont crié : « Mort aux Arabes ! » et lancé des pierres sur les forces de l’ordre israéliennes, aussi la cible de projectiles de manifestants palestiniens. Les policiers ont tenté de disperser les manifestants en utilisant des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes ainsi qu’un canon à eau.

Après 22 heures, la police et le Croissant-Rouge palestinien avaient fait état de quelques arrestations et blessés, mais les heurts se sont poursuivis dans la nuit entre policiers et Palestiniens.

Un journaliste de l’Agence France-Presse a vu des rues s’embraser aux abords de la vieille ville, tandis que des témoins ont partagé des images d’affrontements musclés sur les réseaux sociaux, notamment celle d’un Juif battu par des Palestiniens qui l’entouraient.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, a dénoncé les « incitations à la haine » de groupes d’extrême droite israéliens et exhorté la communauté internationale à « protéger » les Palestiniens de Jérusalem-Est.

Roquettes vers Israël, puis représailles sur la bande de Gaza

La Jordanie, qui a contrôlé pendant près de vingt ans Jérusalem-Est avant sa prise et son annexion par Israël en 1967, a condamné les « provocations menées par les groupes juifs extrémistes », appelant Israël à faire « cesser (…) le harcèlement » des habitants de la vieille ville et à lever les restrictions d’accès à la mosquée d’Al-Aqsa.

« Profondément préoccupés », les Etats-Unis ont demandé de « rejeter fermement » les « discours de manifestants extrémistes scandant des slogans de haine violents »« Nous appelons au calme et à l’unité, et exhortons les autorités à assurer la sécurité et les droits de tous à Jérusalem », a tweeté le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

Plus tard dans la nuit, au moins sept roquettes ont été lancées depuis la bande de Gaza, enclave palestinienne séparée géographiquement de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem, vers Israël, selon l’armée israélienne. Certaines roquettes ont été interceptées par le bouclier antimissile Dôme de Fer et d’autres sont tombées dans des terrains vagues.

En représailles, des chars de l’armée israélienne ont frappé la bande de Gaza, selon des sources sur place, les militaires israéliens affirmant avoir ciblé des positions du Hamas, mouvement islamiste armé qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, et avait acquiescé ces dernières années à une trêve avec l’Etat hébreu après trois guerres entre les deux camps (2008, 2012, 2014).

Elections législatives palestiniennes

Dans un discours, jeudi, au Conseil de sécurité des Nations unies, l’envoyé spécial pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, avait dénoncé des affrontements depuis quelques jours impliquant la police, des civils israéliens et des Palestiniens, et appelé à une « désescalade ».

Des incidents avaient déjà éclaté mercredi à Jérusalem. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux et par les médias locaux montraient des employés arabes travaillant dans des commerces du centre-ville de Jérusalem et des journalistes être agressés par des jeunes Juifs qui criaient : « Mort aux Arabes ! »

Dans un entretien à la chaîne israélienne Kan, le maire de Jérusalem, Moshe Lion, a dit, lui, être en discussions avec des leaders palestiniens de Jérusalem-Est dans l’espoir de mettre un terme « à ces violences inutiles » qui interviennent à un mois des législatives palestiniennes.

Les Palestiniens organisent le 22 mai leurs premières élections en quinze ans. Mahmoud Abbas et des pays européens ont demandé à Israël de permettre la tenue du scrutin et des activités de campagne des candidats à Jérusalem-Est, où vivent plus de 300 000 Palestiniens.

Le Monde avec AFP

APPEL AU BOYCOTT DES PRODUITS ISRAÉLIENS : LA FRANCE DOIT APPLIQUER L’ARRÊT DE LA CEDH

Communiqué commun LDH, FIDH et AFPS

La LDH, la FIDH et l’AFPS saisissent le Comité des ministres du Conseil de l’Europe des manquements de la France dans la mise en œuvre de l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme du 11 juin 2020.

Par une communication envoyée le 13 avril 2021, la Ligue des droits de l’Homme (LDH), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), et l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), ont saisi le Comité des ministres du Conseil de l’Europe, – qui assure le suivi de l’exécution des arrêts de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) -, des dispositions très contestables prises par le gouvernement français pour la mise en œuvre de l’arrêt de la CEDH du 11 juin 2020.

Rappelons que par cet arrêt, la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la France en donnant raison aux 11 militants alsaciens qui avaient été condamnés par la justice française pour avoir mené des actions d’appel au boycott des produits israéliens. L’arrêt de la CEDH précise notamment que l’appel au boycott pour des motifs politiques est tout particulièrement protégé par la Convention européenne des droits de l’Homme, les seules limites à cette liberté d’expression étant l’appel à la haine, à la violence ou à l’intolérance.

Par une « dépêche » adressée par le ministre de la Justice aux procureurs le 20 octobre 2020, le gouvernement français en a donné une interprétation faussée et partiale : loin de rappeler la prééminence de la liberté d’expression, il se contente de demander aux procureurs de mieux motiver et caractériser leurs poursuites. Il continue d’entretenir volontairement une confusion entre le discours militant, dont l’appel au boycott des produits israéliens fait partie, et les propos ou actes antisémites, qui sont inacceptables par nature et réprimés pénalement.

Par leur communication, la LDH, la FIDH et l’AFPS demandent donc au Comité des ministres du Conseil de l’Europe d’intervenir pour que la dépêche du ministre français de la Justice soit profondément remaniée. Elles demandent également l’abrogation des circulaires dites « Alliot-Marie / Mercier » de 2010 et 2012.

Malik Salemkour, président de la LDH, a déclaré : « L’appel citoyen, militant et pacifique au boycott de produits israéliens bénéficie de la protection de la liberté d’expression et ne constitue pas en soi un appel à la discrimination ou à l’intolérance ».

Antoine Madelin, directeur du plaidoyer international de la FIDH, a déclaré : « En France, comme ailleurs dans le monde, l’expression militante doit être protégée, elle participe au nécessaire débat démocratique. »

Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS, a déclaré : « L’appel au boycott de produits israéliens est une composante essentielle de l’expression et de l’action militante pour le respect des droits du peuple palestinien. La France doit tirer toutes les conséquences de l’arrêt de la CEDH. »

Le 15 avril 2021