Coronavirus : une pétition pour soutenir une plainte contre Buzyn et Philippe recueille plus de 360 000 signatures en dix jours

A l’initiative d’un psychologue marseillais, cette pétition en ligne soutient la démarche d’un collectif de soignants de 600 médecins qui a déposé plainte contre Edouard Philippe et Agnès Buzyn.

Publié sur laprovence.com

Coronavirus : une pétition pour soutenir une plainte contre Buzyn et Philippe recueille plus de 360 000 signatures en dix jours

La colère populaire enfle. Alors que plusieurs plaintes ont été déposées contre le gouvernement, dénonçant la stratégie menée depuis le début de la crise du coronavirus, la démarche du collectif de soignants C19 fait le tour du web. Sous l’impulsion d’un psychologue marseillais, Lucien Cavelier, une pétition en ligne a été lancée afin de soutenir l’action déposée le 19 mars dernier par trois médecins contre l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn et le Premier ministre Edouard Philippe, accusés de « mensonge d’Etat ».

La pétition franchit la barre des 200 000 signatures en quatre jours à peine et recueille aujourd’hui plus de 360 000 soutiens sur le site Change.org. Un succès fulgurant auquel Lucien Cavelier ne s’attendait évidemment pas mais qu’il juge finalement logique : « Beaucoup de gens sont en colère, cette crise ne fait que remonter les failles béantes et les carences de notre système de santé. Je reçois de nombreux messages, cette pétition permet de cristaliser ce mécontentement, explique-t-il. Cela fait longtemps que je suis scandalisé par le manque de moyens dans nos hôpitaux. J’étais donc à l’affût de la façon dont le gouvernement allait gérer la crise. Je suis scandalisé ! Entre Buzyn qui savait mais qui part en campagne à Paris, Philippe informé mais qui ne fait rien et le conseil de défense des ministres exceptionnel du 29 février consacré à gérer la crise mais dont il ressort un 49-3 sur les retraites, c’est trop ! »

« L’idée est d’exercer une pression populaire sur le gouvernement »

Deux jours après le dépôt de plainte, le psychologue et membre du collectif C19 qui rassemble 600 soignants, crée cette approche citoyenne pour fédérer un maximum de personnes et dénoncer le manque de matériel sur le terrain, appelant aussi à « responsabiliser le gouvernement qui n’a pas pris les mesures à temps. Les soignants sont en première ligne, sacrifiés sur l’autel du profit. »

Après le cap des 300 000 signatures dépassé en moins de dix jours, le nouvel objectif est d’atteindre les 500 000 soutiens. Derrière ce mouvement, le psychologue de 28 ans n’a qu’un mot à dire : transparence. « L’idée est d’exercer une pression populaire sur le gouvernement pour demander des comptes, appuie-t-il. Quand la crise sera derrière nous, les politiques devront s’expliquer. Pourquoi Buzyn n’a rien dit ? Pourquoi le 1er tour des municipales a été maintenu ? Pourquoi le stock de masques n’a pas été vérifié ? Pourquoi le gouvernement a fermé les yeux entre janvier et mars ? La population demande des réponses. »

Aussi, pour prolonger l’initiative et montrer la réalité du quotidien, Lucien Cavelier publie chaque jour sur le site de la pétition des photos envoyées par les soignants. Un moyen de rendre hommage au personnel engagé sur « la ligne de front » entre masques en tissus et blouses en sac poubelle…

–> Pétition « Pour soutenir les 600 médecins qui attaquent Edouard Philippe et Agnès Buzyn en justice »

Vendredi 14 février – journée nationale de mobilisation usagers-personnels pour la défense de l’Hôpital public

la LDH soutient l’initiative commune des collectifs suivants pour la journée nationale de défense de l’hôpital public le jeudi 14 février 2020. Le droit à la santé pour tou(te)s est un droit humain essentiel, élémentaire et indispensable.

Appel conjoint de : Notre Santé en Danger, Convergence des collectifs de défense des services publics, Coordinations des collectifs de défense des hôpitaux

Le 14 février 2020,
usagères, usagers, professionnel-le-s de la santé et du médico-social mobilisons-nous ensemble pour l’hôpital public !
Pour une politique garante des soins et d’une prise en charge de qualité accessible à toutes et tous, partout.

Après des années de restrictions budgétaires, l’hôpital public s’effondre. Il n’est plus capable d’assurer pleinement son rôle de service public. Cela remet en cause l’égalité d’accès aux soins et une prise en charge de qualité sur tout le territoire. (Services d’urgence fermant la nuit ou le weekend, comme à St Nazaire, nouveau-nés transférés en réanimation pédiatrique sur Orléans, Rouen… par manque de place sur Paris, maternités fermant brutalement pour plusieurs mois, comme à Tourcoing, prise en charge des malades du cancer interrompue comme à Cherbourg, …les exemples se multiplient.) Des centaines de lits d’hospitalisation, des services sont fermés par manque de personnelle-s ou sur décision des agences régionales de santé.

Depuis des années les professionnel-le-s de l’hôpital public, de la santé et du médico-social alertent et se mobilisent. Des EHPAD aux services d’urgence, de la psychiatrie à la prise en charge du handicap, tous secteurs confondus usager-es et personnels s’organisent pour dénoncer cette casse. Depuis un an une lutte inédite s’étend dans tous les secteurs de l’hôpital. Face à ce mouvement et à la gravité de la situation, les réponses du gouvernement, comme celle de ses prédécesseurs ne sont que des effets d’annonce. L’accès aux soins et à l’accueil est de plus en plus restreint. La situation continue de se dégrader pour les personnels comme pour la population en besoin de soins, de prise en charge ou d’accompagnement.

Nous appelons l’ensemble de la population, à s’engager aux côtés des professionnel-le-s afin d’exiger du gouvernement les moyens nécessaires à une refondation du service public hospitalier et du secteur médico-social, nous exigeons des mesures immédiates :
• L’augmentation du budget consacré aux établissements de santé et médicaux-sociaux au moins égal à l’évolution naturelle des dépenses (4,4%) dès 2020 !
• La revalorisation salariale des carrières soignantes, éducatives, techniques et administratives, notamment en début de carrière. Ceci afin de rendre ces carrières plus attractives, de reconnaître l’utilité de leur mission de service public et d’éviter que les professionnel-les démissionnent.
• Le recrutement immédiat de professionnel-les supplémentaires associé à un plan de formation à même de pourvoir aux besoins.
• L’arrêt des fermetures de services, d’établissements, de structures et la réouverture de lits et de places.
• Une organisation démocratique qui permette une large participation pour l’élaboration de la politique de santé.
• L’égalité d’accès, d’accueil et une prise en charge de qualité pour toute la population sur tout le territoire sans forfait, franchises ni dépassement d’honoraires.
• La reconnaissance de la pénibilité des métiers du soin.

Pour les retraites, comme pour la santé, une Sécurité sociale solidaire (assurant une prise en charge à 100% des soins de santé), démocratisée est plus que jamais nécessaire. Nous rappelons notre rejet de la marchandisation de la santé et de la protection sociale. Nous rejetons le système de retraite par capitalisation tout comme l’hospitalisation privée lucrative.

Nous appelons la population et les personnels à participer en nombre à la journée nationale d’action du 14 février 2020, à soutenir les différentes initiatives prises d’ici là et à s’organiser pour se donner les moyens d’imposer une autre politique.

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La pollution de l’air serait responsable de la mort de 8,8 millions de personnes par an sur terre.

Publié sur futura-sciences.com et AFP  – Publié le 17/03/2019

La pollution de l’air tue 2 fois plus qu’on ne le pensait

La pollution serait responsable de près de 800.000 morts par an en Europe et 8,8 millions dans le monde, selon une nouvelle étude. En France, un décès sur 1.000 serait ainsi attribuable à la mauvaise qualité de l’air.

Chaque année, près de 800.000 personnes en Europe meurent prématurément en raison de la pollution atmosphérique. Entre 40 et 80 % de ces décès prématurés sont dus à des maladies cardiovasculaires, estiment des chercheurs allemands, qui publient une nouvelle étude dans la revue European Heart Journal.

La pollution tue plus que le tabac

« Cela veut dire que la pollution de l’air fait plus de morts chaque année que le tabac, responsable de 7,2 millions de décès en 2015 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), affirme l’un des auteurs, le professeur Thomas Münzel de l’université de Mayence (Allemagne). Or, si on peut éviter de fumer, on ne peut pas éviter d’être soumis à un air pollué », ajoute-t-il. Les chercheurs estiment à 790.000 le nombre de morts dus à la pollution de l’air en 2015 dans l’ensemble de l’Europe, dont 659.000 dans les 28 états de l’Union européenne. Une estimation nettement supérieure à celle de l’Agence européenne de l’environnement (AEE). Dans son rapport annuel publié en octobre, elle jugeait que la pollution de l’air aux particules très fines (PM2,5), au dioxyde d’azote (NO2, émis par les moteurs diesel) et à l’ozone (O3) était responsable en 2015 de 518.000 décès prématurés dans 41 pays d’Europe, et 480.000 dans l’UE.

Cette nouvelle étude est essentiellement consacrée à l’Europe, mais ses auteurs ont également appliqué leur méthode de calcul à l’ensemble du monde. Ils arrivent au chiffre astronomique de 8,8 millions de morts causés par la pollution de l’air en 2015 sur l’ensemble de la planète, dont 2,8 millions pour la Chine. De précédents travaux chiffraient plutôt le total mondial à 4,5 millions. Pour réviser ces chiffres, les chercheurs allemands ont utilisé un nouvel outil statistique, en se basant sur un modèle simulant la façon dont les gaz atmosphériques interagissent avec les composés chimiques issus de l’activité humaine (production d’énergie, industrie, transports, agriculture…). Ils ont ensuite combiné ces données aux taux de mortalité et à l’exposition. « Nous avons utilisé de nouvelles analyses des risques, basées sur des données épidémiologiques beaucoup plus larges qu’auparavant et provenant de 16 pays », indique à l’AFP l’un des scientifiques, Jos Lelieveld.

Pollution : 105 décès pour 100.000 habitants en France

En moyenne, la surmortalité mondiale attribuée à la pollution de l’air par cette étude est de 120 décès par an pour 100.000 habitants. Ce taux est supérieur en Europe (133), bien que les contrôles y soient plus stricts que dans d’autres régions. « Cela s’explique par la combinaison d’une piètre qualité de l’air et d’une forte densité de population, qui aboutit à une exposition parmi les plus élevées du monde », selon le professeur Lelieveld.

L’Europe de l’Est est particulièrement touchée, avec 36.000 morts par an pour la Roumanie ou 76.000 pour l’Ukraine, soit des taux supérieurs à 200 décès pour 100.000 habitants. Pour la France, le taux est de 105 décès pour 100.000 habitants, contre 98 au Royaume-Uni ou 154 en Allemagne.

Les auteurs de l’étude jugent « urgent » de baisser les seuils d’exposition aux particules fines. La limite annuelle moyenne pour les PM2,5 fixée par l’Union européenne est de 25 microgrammes par mètre cube, soit 2,5 fois plus que les recommandations de l’OMS. « Dans la mesure où la plupart des particules fines et des autres polluants de l’air en Europe proviennent de la combustion des énergies fossiles, il est urgent de passer à d’autres sources d’énergie », plaide le Pr Lelieveld.

Le risque cardiovasculaire sous-estimé

Ces travaux « semblent montrer que le risque cardiovasculaire lié à la pollution de l’air a été sous-estimé, et ce constat me paraît pertinent », commente une scientifique qui n’a pas participé à l’étude, le docteur Holly Shiels, de l’université de Manchester. « Auparavant, on se concentrait sur les risques de cancer liés à la pollution de l’air ou les effets immédiats sur l’appareil respiratoire. Désormais, on comprend mieux le lien avec les problèmes cardiaques, les effets sur le cerveau ou les questions de reproduction », déclare de son côté Hans Bruyninckx, le patron de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).