Précarité: 32% des Français ont des difficultés à se procurer une alimentation saine – Précarité étudiante : « 56% des étudiants avouent ne pas manger à leur faim »

EN France en 2024 on ne devrait pas avoir faim. Le droit à une alimentation saine, le droit de manger sa faim devraient être des droits humains élémentaires et des droits sociaux en 2024. C’est aussi le combat de la LDH de défendre tous les droits.

Publié sur le Secours Populaire français

Pour la 17e édition du Baromètre de la pauvreté et de la précarité, les privations atteignent un niveau record en France. La situation est plus préoccupante que jamais de part l’intensité de la pauvreté et aussi à cause de l’ampleur de la population touchée. Cette enquête traduit aussi une grande envie d’agir chez les Français et les Françaises.

C’est l’alerte rouge, couleur de la souffrance mais aussi de l’effervescence de la vie. Il est plus que temps d’« éveiller les consciences qui dorment au fond de leur lit »* : à la lecture du 17e Baromètre de la pauvreté et de la précarité Ipsos / Secours populaire, il apparaît que la situation des Français et des Françaises continue d’empirer en 2023, après une année 2022 « déjà marquée par une forte dégradation », comme le rappelle l’un des auteurs de ce nouveau baromètre, Etienne Mercier, le directeur du pôle Opinion et du pôle Santé chez Ipsos.

La situation est loin de s’être améliorée en 2023 pour les foyers en prise avec l’augmentation violente des prix, comme le montrent les milliers de réponses des personnes interrogées en juin dernier** : plus d’un Français sur deux, en effet, déclare ne pas parvenir à mettre de l’argent de côté (53 %, +1 point) et, plus grave encore, près d’un sur cinq (18 %) vit à découvert, une proportion en hausse de 3 points sur l’année écoulée ! Près d’un tiers des ouvriers (31 %) et un quart des employés (25 %) sont confrontés à cette situation aussi aberrante qu’angoissante.

Des privations à des niveaux records

Les difficultés pour assurer les dépenses courantes ont encore augmenté ; et pour une impressionnante batterie de besoins essentiels (santé, besoins des enfants, énergie et alimentation), elles « atteignent de nouveaux records », souligne encore Etienne Mercier. Dans le domaine des soins, pour commencer, c’est presque un Français sur deux (45 %, au terme d’un bond de 6 points en un an) qui assure s’être retrouvé dans l’incapacité, absolue ou partielle, de payer certains actes médicaux. Même bond impressionnant de 6 points concernant la privation, au moins partielle, de fruits et légumes frais, pourtant indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et au maintien de la force de travail : 43 % des gens interrogés sont confrontés à l’impossibilité d’en consommer tous les jours, malgré les recommandations du Programme national nutrition santé.

Plus grave encore, pour l’un des pays les plus riches du monde : un Français sur trois (32 %) n’est pas toujours en capacité de se procurer une alimentation saine en quantité suffisante pour manger trois repas par jour. Sur l’unique critère de la quantité, ils sont encore plus nombreux (35 %) à ne plus faire trois repas chaque jour. Ils sont autant (36 %) à se priver pour que leurs enfants ne se retrouvent pas devant une assiette vide… Même si cela ne fait pas suffisamment la Une de la presse, les prix records de l’alimentation (+21,3 % depuis août 2021) soumettent la population à toute une série de chocs.

Publié sur latribune.fr

Après deux années de pandémie mondiale, la rentrée 2022 était synonyme de retour à la normale pour la majorité des étudiants. Toutefois, aujourd’hui deux sur trois sont en situation d’extrême précarité et l’inflation actuelle n’améliore pas leur situation. Entre coûts alimentaires, de logement ou encore de santé, les postes de dépenses sont nombreux pour les élèves de l’enseignement supérieur. Ainsi, la précarité étudiante croît de nouveau cette année, et les mesures prises par le gouvernement sont jugées insuffisantes par les acteurs concernés. Explications.

Précarité étudiante : « 56% des étudiants avouent ne pas manger à leur faim »

05 Oct 2022, 18:03

Rassemblement des syndicats étudiants devant le siège de l'Université de Lille luttant contre la précarité étudiante et pour un plan d'urgence pour les facultés, le 20 janvier 2021. Aujourd'hui, le même problème reste entier.
Rassemblement des syndicats étudiants devant le siège de l’Université de Lille luttant contre la précarité étudiante et pour un plan d’urgence pour les facultés, le 20 janvier 2021. Aujourd’hui, le même problème reste entier. (Crédits : Sud Solidaires étudiants-e-s Lille.

« 56% des étudiants avouent ne pas manger à leur faim »

La flambée des prix de l’alimentation s’accélère en septembre 2022, augmentant de 9,9% par rapport au mois d’août. Ainsi, nombreux sont les étudiants qui ne peuvent plus se permettre le même panier quotidien qu’auparavant, notamment quand les prix de certains produits tels que les pâtes, l’huile ou encore la viande surgelée ont augmenté de 15%. « L’alimentation est devenue la première variable d’ajustement pour boucler les fins de mois », selon l’association Linkee, qui assure que 97% des étudiants se restreignent sur la quantité et la qualité de leur alimentation.

« Chaque semaine, nous recensons entre 100 et 200 étudiants aux distributions alimentaires organisées sur les campus par le Secours Populaire, les Restos du Cœur ou encore la Croix-Rouge » explique Emmanuelle Jourdan-Chartier, ajoutant que « les épiceries solidaires proposées par certaines associations sont désormais au nombre de cinq alors qu’il n’y en avait que deux auparavant ». Une tendance qui traduit la hausse du nombre d’étudiants ayant recours à des aides alimentaires est en pleine croissance. De plus, l’association Co’p1-Solidarités étudiantes, créée pendant la pandémie, estime dans son édition 2022 publiée le 3 octobre que 73% des étudiants bénéficiaires de ces aides alimentaires sont non-boursiers, une surreprésentation venant du fait que les 27% restants bénéficient de tarifs préférentiels dans les restaurants universitaires.

Durant la pandémie, les CROUS ont mis en vigueur le fameux « repas à un euro » pour tous les étudiants, une mesure qui perdure mais uniquement pour les boursiers et les étudiants en situation de précarité qui en font la demande. L’UNEF déplore cette réforme car, à ce jour, les « 73% d’étudiants non-boursiers » n’y ont pas accès et sont pourtant, eux aussi, « touchés de plein fouet par une hausse drastique des prix ».

A l’occasion de la journée internationale des migrants, projection du film MOI CAPITAINE de Matteo Garrone au cinéma Castillet avec le soutien de la LDH

En avant première le lundi 18 décembre à 19h avec débat

Avec le soutien de la LDH, France terre d’Asile, SOS Méditerranée et Amnesty International

En salle dès le 18 décembre 2023

Genre : Drame

Réalisé par Matteo Garrone

Avec Seydou Sarr, Moustapha Fall, Issaka Sawadogo, Bamar Kane, Afif Ben Badra

Seydou et Moussa, deux jeunes sénégalais de 16 ans, décident de quitter leur terre natale pour rejoindre l’Europe. Mais sur leur chemin les rêves et les espoirs d’une vie meilleure sont très vite anéantis par les dangers de ce périple. Leur seule arme dans cette odyssée restera leur humanité.

Voir la bande annonce

https://www.cine-movida.com/castillet/film/556770/video/

STOP À L’INHUMAIN! HALTE AUX MASSACRES EN PALESTINE (GAZA ET CISJORDANIE), CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT ET PERMANENT! LIBÉRATION DES OTAGES! ARRÊT DE LA COLONISATION! PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES SOUS L’ÉGIDE DE L’ONU

Communiqué de la LDH du 8 décembre 2023

Triste anniversaire pour les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) adoptée par les Nations unies le 10 décembre 1948. En effet, cela fait plus de deux mois maintenant que le cycle de violences qui s’est enclenché sur les territoires d’Israël et de Palestine est une véritable négation de cette déclaration et de tous les droits qui lui sont attachés.

Négation des droits par l’horreur des commandos du Hamas qui ont tué, dans des actes de terrorisme d’une violence inouïe, plus de 1 200 personnes et en ont enlevé plus de 200 autres détenues comme otages. Après quelques jours de trêve, 160 personnes sont encore détenues.

Négation des droits par le gouvernement israélien qui, par ses bombardements méthodiques, l’utilisation d’armements sophistiqués, bénéficiant d’une aide logistique et opérationnelle des Etats-Unis, frappe indistinctement les populations civiles, organise la destruction systématique d’habitations, d’hôpitaux, d’écoles et de tout bâtiments pouvant abriter les populations civiles. Celles-ci payent le prix le plus fort : plus de 16 000 morts (majoritairement des enfants, des personnes âgées et/ou malades), des dizaines de milliers de blessés. D’ores et déjà plus de 1,5 million de personnes ont été contraintes au déplacement sur un territoire de plus en plus réduit.

Une véritable catastrophe humanitaire est à l’œuvre aujourd’hui à Gaza. Avec le manque de nourriture, d’eau et de médicaments, il y a des risques graves de famine et d’épidémies pour une population civile épuisée et abandonnée face à une puissance militaire commandée par un gouvernement qui a fait de la vengeance son crédo et foule aux pieds le droit international humanitaire.

En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, la population palestinienne subit les attaques conjuguées de l’armée et des colons, qui ont fait plus de 250 morts depuis le 7 octobre. Ces violences mettent en péril toute possibilité de paix future.

Il faut arrêter ce cycle infernal de tueries et de massacres, cette course à l’abîme. Les Etats-Unis peuvent et doivent faire pression pour en finir avec la surenchère meurtrière, et d’abord en stoppant toute aide militaire au gouvernement israélien actuel.

La France et l’Union européenne doivent user de tous les moyens diplomatiques et politiques pour exiger du gouvernement israélien un cessez-le-feu immédiat et permanent et le retour au respect du droit.

La France, comme elle le fait déjà en Ukraine, doit soutenir l’entrée urgente des enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI) à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, afin de mettre fin à l’impunité et d’établir de manière impartiale les responsabilités des belligérants dans les crimes commis contre les populations civiles.

L’ensemble des résolutions de l’ONU doivent être enfin appliquées et il doit être mis fin à la colonisation. C’est la seule route vers la paix et la sécurité pour toutes et tous.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle les citoyennes et citoyens, les sociétés civiles, en France et en Europe à faire pression sur leurs gouvernants pour construire la paix, pour le droit, pour la justice.

C’est pourquoi la LDH appelle l’ensemble de celles et ceux qui se reconnaissent dans ces valeurs à se mobiliser partout en France, samedi 9 décembre 2023, lors des manifestations pour la paix et la justice et, à Paris, lors du rassemblement place de la Sorbonne de 14h30 à 17h.

Paris le 8 décembre 2023