Réunion publique en défense de Josie Boucher : la liberté d’expression doit être respectée !

Quand le RN est au pouvoir, il ne supporte pas la liberté d’expression politique et laisse les propos racistes qui, eux, sont répréhensibles par la loi se répandre dans la cité de Perpignan.
Lors d’un rassemblement autour de Josie Boucher, poursuivie par Louis Aliot, Dominique Noguerès, présidente du comité de soutien à Josie Boucher, Arturo Palheta, sociologue et lereprésentant (SUD Solidaires) de VISA ont échangé avec une salle particulièrement motivée
de plus de 100 personnes, un succès en cette après-midi du samedi 14 janvier 2023.
Un habitant de Perpignan, Camel, a alerté l’assemblée sur la situation critique que vit la population pauvre du quartier Saint-Jacques que le maire veut jeter hors de la cité en accentuant encore la précarité dont elle est victime. Des initiatives auront lieu dès mardi 17 pour soutenir les citoyennes et citoyens de ce quartier.
Yvon Huet

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Perpignan – Plainte de la mairie contre une militante de gauche : « Le RN reste ancré à l’extrême droite »

Publié le 14/01/2023 dans l’Indépendant

Ce samedi 14 janvier, le sociologue lillois Ugo Palheta faisait partie des intervenants de la conférence sur la liberté d’expression que le comité de soutien à Josie Boucher, contre qui la mairie de Perpignan a déposé plainte pour « injure envers un corps constitué », a organisée à la salle Canigou du conseil départemental.

Le mouvement de solidarité qui s’est créé autour de Josie Boucher ne faiblit pas. La pétition lancée en sa faveur a déjà recueilli
4 000 signatures. Et ce samedi, une centaine de personnes ont assisté à la conférence sur la liberté d’expression et la lutte contre l’extrême droite qu’a organisée le comité de soutien de cette militante de gauche, contre qui la mairie de Perpignan a déposé plainte pour « injure envers un corps constitué ». La municipalité accuse plus précisément Josie Boucher d’avoir utilisé un terme pouvant faire référence à un régime totalitaire dans un commentaire sur la politique du maire, lors d’une manifestation en faveur des réfugiés, le 5 mars 2022.

Le sociologue lillois Ugo Palheta, à l’origine de la publication d’une tribune nationale visant à défendre la Perpignanaise, avait notamment effectué le déplacement pour intervenir lors de la conférence. « Cette affaire pose la question de la liberté d’expression, estime-t-il. Dans quelle mesure est-ce à la justice de décider de la manière dont il faut caractériser le RN ou Louis Aliot ? À mon avis, cela relève plutôt d’un débat scientifique, historiographique et politique. »

L’avocat plaide la prescription des faits

Le maître de conférences ne manque pas d’apporter sa contribution au débat : « Je pense que quand on regarde au-delà de la stratégie de dédiabolisation, il n’y a aucune ambiguïté. L’histoire du RN, son programme et ses alliances internationales montrent qu’il continue d’être ancré à l’extrême droite. » 

L’avocat perpignanais de Josie Boucher, Jean-Baptiste Llati, a également fait le point sur la dimension juridique de l’affaire lors de la conférence. Il a notamment annoncé avoir demandé le 2 janvier dernier à la juge d’instruction de constater la prescription des faits dont la municipalité accuse sa cliente. Selon lui, la mairie n’aurait pas déposé sa plainte dans le délai de trois mois imparti pour les délits de presse.

Arnaud Andreu

Plainte de Aliot/RN contre Josie Boucher, exigeons la levée immédiate de toute poursuite!

 Conférence de presse publique le vendredi 18 novembre à 11 heures devant la mairie de Perpignan

SIGNEZ LA PETITION EN LIGNE

Après en avoir reçu l’autorisation du conseil municipal de Perpignan (délibération du 24 mars 2022), une plainte pour « injure envers un corps constitué » a été déposée par le maire RN Louis Aliot à l’encontre de Josie Boucher. Celle-ci est une militante associative, syndicale et politique bien connue pour ses engagements antiracistes et anticolonialistes. A l’occasion d’un rassemblement en soutien aux réfugiés ukrainiens, elle aurait – selon les propos du quotidien l’Indépendant(5 et 6 mars) – « injurié la commune de Perpignan, prise en la personne de son maire en exercice Louis Aliot, en l’espèce en tenant les propos suivant ‘les refugies ukrainiens n’ont pas grand-chose à attendre des fascistes’ « . Josie a été informée de sa mise en examen par la vice-présidente chargée de l’instruction au tribunal de Perpignan.

Nous sommes et serons à ses côtés en défense de la liberté d’expression. En manifestant notre soutien à Josie, nous tenons aussi à dénoncer une tentative d’intimidation – qui nous concerne toutes et tous – de la part du maire de Perpignan qui exprime là sa volonté de faire taire toute opposition. Nous dénonçons une grave atteinte au droit démocratique de chacune et chacun à s’exprimer et notamment à qualifier politiquement comme il/elle l’entend le courant politique dont Louis Aliot est un des principaux porte-parole.

Nous exigeons la levée immédiate de toute poursuite à l’égard de Josie !

Josie Boucher, militante syndicale et associative, mis en examen pour « injures » par Louis Aliot, maire RN de Perpignan

La LDH et le comité de soutien à Josie Boucher regroupant de nombreuses organisations appelle a un Rassemblement de soutien vendredi 18 novembre à 11h devant la mairie de Perpignan.

Perpignan : une militante de gauche mise en examen pour « injures » envers la municipalité de Louis Aliot

Article publié sur l’Indépendant le 7 novembre 2022

Le maire Louis Aliot avait déposé plainte au nom de la commune en mars dernier contre Josie Boucher, engagée dans plusieurs mouvements politique et associatif, pour l’accueil des migrants notamment, à la suite d’une manifestation en soutien au peuple ukrainien.

Les propos incriminés ont été tenus lors d’une manifestation organisée par les associations et organisations de gauche en mars dernier devant la préfecture.

L’affaire était dans les tuyaux depuis le printemps. Elle vient de franchir une nouvelle étape avec la mise en examen de Josie Boucher, militante du NPA (nouveau parti anticapitaliste) par un juge d’instruction perpignanais pour « injures publiques envers un corps constitué », en l’occurrence à l’encontre de la commune de Perpignan.

En travers de la gorge de la majorité municipale, des propos tenus lors d’une prise de parole le 5 mars 2022 au cours d’une manifestation organisée à Perpignan en soutien à l’Ukraine. La militante aurait fustigé, avec référence à un régime totalitaire, les déplacements effectués par le maire RN jusqu’à la frontière polonaise afin d’aller chercher des réfugiés. Or, Louis Aliot et son camp avaient peu goûté ces mots qui, selon eux, portaient gravement atteinte à l’image de la commune.

En session du 24 mars, le conseil municipal avait ainsi voté et approuvé une délibération autorisant le maire à déposer plainte au nom de la Ville à l’encontre de Josie Boucher avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction et à engager toute action « la mieux appropriée pour obtenir la répression des propos incriminés »… 

40 conseillers s’étaient prononcés pour, 13 contre. Parmi eux Bruno Nogayrède, chef de file du groupe minoritaire. « Cette affaire relève de la liberté d’opposition », estime-t-il encore aujourd’hui. « Et puis, ce n’était pas le maire de Perpignan qui était visé, c’était le vice-président du RN qu’il est toujours d’ailleurs. À part engorger les tribunaux, faire perdre de l’argent à la commune et servir une vendetta politique nationale, je n’y vois rien d’autre ». Quoi qu’il en soit, la procédure était lancée.

« J’ai reçu un courrier du juge d’instruction en septembre m’indiquant qu’elle envisageait ma mise en examen. Et il y a deux semaines environ, j’ai été informée que c’était fait par la vice-présidente chargée de l’instruction au tribunal judiciaire de Perpignan », explique Josie Boucher, ainsi poursuivie pour « avoir injurié la commune de Perpignan, en la personne de son maire en exercice Louis Aliot ».

« Dans le cadre de la loi sur le droit de la presse, qui comprend la diffamation ou les injures publiques, le juge doit uniquement établir si les propos ont été tenus ou pas, il n’a pas pour mission de contrôler leur bien-fondé, cela se fait à l’audience, si elle a lieu », précise le procureur de la République de Perpignan.

Le comité de soutien dénonce « une tentative d’intimidation »

Aussitôt, vendredi dernier, un comité de soutien, chapeauté par Dominique Noguères, vice-présidente nationale de la Ligue des Droits de l’Homme, a été constitué afin de lancer diverses actions pour épauler Josie Boucher, militante associative, syndicale et politique bien connue pour ses engagements antiracistes et anticolonialistes, investie notamment dans l’accueil des migrants et la défense des sans-papiers. Première opération, une pétition en ligne a été lancée pour « exiger la levée immédiate de toute poursuite »« En manifestant notre soutien à Josie, nous tenons aussi à dénoncer une tentative d’intimidation – qui nous concerne toutes et tous – de la part du maire de Perpignan qui exprime là sa volonté de faire taire toute opposition », s’insurge le comité. « Nous sommes et serons à ses côtés en défense de la liberté d’expression. Nous dénonçons une grave atteinte au droit démocratique de chacune et chacun à s’exprimer et notamment à qualifier politiquement comme il/elle l’entend le courant politique dont Louis Aliot est un des principaux porte-parole ». 

Le comité assure avoir d’ores et déjà recueilli la signature de nombreux élus, comme des organisations ou associations démocratiques et politiques de gauche. 

Pour Louis Aliot, en revanche, « l’affaire suit sa logique. Rien d’extraordinaire ». À suivre.

Laure Moysset