Le rassemblement de parents contre les expulsions le 6 février devant l’école Victor Duruy de Perpignan

Devant l’école Victor Duruy le 6 février 2020, parents et associations : non aux expulsions collectives! non aux enfants traumatisés!

Pour rappel : le 28 janvier 2020, les services de l’état expulsent des familles albanaises déboutées du droit d’asile, dont les enfants scolarisés à l’école Victor Duruy. Les parents d’élèves et le comité de soutien aux papiers-66 (dont la LDH-66 fait partie) dénoncent ces pratiques abusives voire illégales.

A Perpignan après l’expulsion de trois familles albanaises, le comité de soutien aux sans-papiers-66 dénonce la violence de l’opération

De nouveau à Perpignan les services de l’état expulsent des familles albanaises déboutées du droit d’asile, dont un enfant arrêté à la sortie de son école. Les parents d’élèves et le comité de soutien aux papiers-66 (dont la LDH-66 fait partie) dénoncent ces pratiques abusives voire illégales.

Publié sur lindependant.fr

Expulsions de familles albanaises à Perpignan : militants et parents d’élèves s’insurgent

Ce mardi 28 janvier 2020, les services de l’État ont fait expulser trois familles albanaises déboutées du droit d’asile et résidant à Perpignan. Le comité de soutien aux sans-papiers dénonce, à l’instar des délégués de parents d’élèves d’écoles accueillant des enfants albanais, la « violence » de l’opération.

L’opération a débuté ce lundi 27 janvier. Ce jour-là, neuf familles albanaises déboutées du droit d’asile et résidant en région Occitanie se sont vues expédiées au centre de rétention de l’aéroport de Toulouse. Avant d’être renvoyées dès le lendemain matin dans leur pays d’origine, via un vol spécialement affrété pour l’occasion. Trois familles assignées à résidence à Perpignan faisaient partie du voyage.

Selon le comité de soutien aux sans-papiers des Pyrénées-Orientales, les trois familles en question auraient été transférées à Toulouse dans la foulée d’un des deux pointages hebdomadaires à la police aux frontières (PAF) qu’elles doivent effectuer avec leurs enfants (même s’il y a classe…). La préfecture des Pyrénées-Orientales, selon qui tout s’est déroulé « dans le calme », confirme.

Un traumatisme pour les enfants

Plus grave, selon le comité de soutien, en Lozère, l’enfant d’une des neuf familles expulsées d’Occitanie aurait été arrêté à la sortie de son école… Largement relayée sur Internet, la nouvelle attise encore les inquiétudes des Albanais du pays catalan.  « Une famille de Perpignan a même retiré son enfant de l’école », déplore le président départemental de la Cimade, Jacques Ollion, qui pointe du doigt « une politique de renvoi massif des Albanais ».

À l’instar de nombreux parents, le comité de soutien dénonce les conséquences des expulsions d’enfants pour leur entourage local. « Le lendemain d’une expulsion, je ne vous raconte pas l’ambiance dans la classe, quand les enfants s’aperçoivent qu’un de leurs camarades a disparu », soupire Jacques Ollion.

Mobilisation ce jeudi devant l’école Duruy

Plusieurs délégués de parents d’élèves d’écoles perpignanaises où de petits Albanais sont scolarisés, acquiescent. « Ces enfants sont bien intégrés, plaide Zahira, une maman de l’école Duruy. Il y en a qui sont nés ici. En les envoyant en Albanie, on les déracine. Ils n’ont connu que la France ! »  

Afin de dénoncer ces pratiques, qu’ils jugent abusives, voire illégales, le comité de soutien et les parents d’élèves organisent ce jeudi 6 janvier, à partir de 17 heures, un rassemblement devant l’école Duruy.

Arnaud Andreu

Exposition « EUX C’EST NOUS  » à Prades du 4 au 15 février 2020 (collectif Bienvenue aux migrants dans le Conflent)

La LDH-66 soutient et participe à l’action du Collectif « Bienvenue aux migrants dans le Conflent »

Le collectif « Bienvenue aux migrants dans le Conflent » vous invite à l’exposition « Eux c’est nous » qui se tiendra à la médiathèque de PRADES du 4 au 15 février et au vernissage de celle ci le samedi 8 février à 11h après la conference de Vicenzo Celiberti 

« Cette exposition intitulée « Eux, c’est nous », réalisée par et avec des jeunes du Centre d’Accueil et d’Orientation de Vernet-les-Bains leur ouvre un espace d’expression, chaotique et puissant, à l’image de leur propre parcours. A travers des témoignages, elle aborde les conditions de leur voyage, mais aussi de l’accueil « controversé » qui leur est fait, entre dispositifs administratifs et solidarité concrète. Elle fait le choix de montrer le visage de la fraternité et de l’inclusion, par un travail réalisé par l’école de Fuilla où se côtoient des enfants d’ici et d’ailleurs, ou par la classe CLIS du collège de Prades.

De même, elle fait une place à l’action du collectif « Bienvenue aux Migrants en Conflent ». Enfin, et surtout elle donne à voir la richesse culturelle dont toute la diversité humaine est porteuse. »

EUX, C’EST NOUS

Depuis 2015, ce qu’on a appelé la « crise migratoire » s’est traduite par des départs massifs de personnes, hommes femmes enfants personnes âgées fuyant des théâtres de guerre, des dictatures ou des situations de misère où leurs vies étaient menacées. Le monde se rappelle ces cortèges d’arrivants, ces images d’embarcations de fortune, ou de corps échoués sur les plages de Méditerranée (34 000 morts selon le décompte d’ « il Manifesto », journal italien) ainsi que ces murs, ces barbelés érigés aux frontières d’une Europe riche et frileuse, prônant le droit d’asile mais se renvoyant les migrants d’un pays à l’autre (règlement Dublin) ou les acceptant au compte-goutte, à l’exception de l’Allemagne.

Le démantèlement des « jungles » de Calais et de la Chapelle » a entraîné sur l’ensemble du territoire français, mais aussi dans les PO, la création de structures d’accueil provisoire. Ainsi, les CAO de Campôme, puis Vernet et Olette, ont vu le jour, en plus du CADA de Fuilla. Au total, c’est moins d’une centaine d’adultes isolés ou de familles qui sont installées à titre provisoire sur le Conflent, en attente d’une décision sur leur demande d’asile. Sensibilisés à cette situation de déracinement, une poignée de citoyens du Conflent s’est mobilisée pour apporter aide et soutien, au-delà des dispositifs publics, et rompre l’isolement, créer des liens avec des personnes d’horizons si lointains et différents, qu’on qualifie de l’extérieur « de réfugiés », de « migrants », de « demandeurs d’asile ». Un élan de solidarité a permis tout d’abord de collecter des vêtements, et de proposer un moment d’accueil, pour faire mutuellement connaissance. Puis des actions concrètes se sont mises en place : cours de français, activités sportives, artistiques, conférences, fêtes et repas partagés, permanence d’accueil, etc.

Aujourd’hui, cette exposition intitulée « Eux, c’est nous », réalisée par et avec des jeunes du Centre d’Accueil et d’Orientation de Vernet-les-Bains leur ouvre un espace d’expression, chaotique et puissant, à l’image de leur propre parcours. A travers des témoignages, elle aborde les conditions de leur voyage, mais aussi de l’accueil « controversé » qui leur est fait, entre dispositifs administratifs et solidarité concrète. Elle fait le choix de montrer le visage de la fraternité et de l’inclusion, par un travail réalisé par l’école de Fuilla où se côtoient des enfants d’ici et d’ailleurs, ou par la classe CLIS du collège de Prades. De même, elle fait une place à l’action du collectif « Bienvenue aux Migrants en Conflent ». Enfin, et surtout elle donne à voir la richesse culturelle dont toute la diversité humaine est porteuse.

Décidemment, oui, bienvenue aux migrants en Conflent !

« Eux, c’est nous », parce qu’un jour, nous aussi, nous aurions pu ou nous pourrions être eux. (1939: la Retirada, exil des Républicains espagnols, 1940: Exode devant les troupes allemandes, 1962: retour des français d’Algérie) Mais aussi et surtout car la solidarité doit être l’expression de notre humanité.