TRIBUNE COLLECTIVE « LA PRÉCARITÉ TUE, JUSTICE SOCIALE MAINTENANT » PUBLIÉE SUR BASTAMAG

20 NOVEMBRE 2019 – TRIBUNE COLLECTIVE « LA PRÉCARITÉ TUE, JUSTICE SOCIALE MAINTENANT » PUBLIÉE SUR BASTAMAG

Tribune collective signée par la Ligue des droits de l’Homme (LDH)

Les inégalités et la pauvreté continuent d’augmenter et se matérialisent de façon violente dans la vie de millions de personnes, en priorité les femmes. Comme le démontre le geste de désespoir d’un étudiant à Lyon, qui dénonce la précarité étudiante. Ce n’est pas un fait divers, mais une vraie question sociale.

La précarité est la situation vécue par de très nombreux étudiants et étudiantes : les petits boulots qui freinent leurs études, les logements trop chers, la suppression des bourses, les allocations dérisoires, les difficultés d’accès à la santé, les fins de mois qui commencent dès la première quinzaine.

La précarité étudiante est loin d’être la seule, elle touche une partie grandissante de la population participant de l’augmentation de la pauvreté.

Aujourd’hui, faire des études, avoir un travail ne protègent en rien de la précarité. D’ailleurs la réforme de l’assurance chômage voulue par le gouvernement va aggraver cette précarité pour 1,2 millions de personnes, principalement les moins de 25 ans.

« Nous affirmons notre volonté de faire progresser la justice sociale »

Nous pensons que notre société a les moyens de faire en sorte que chacune et chacun puisse vivre dignement, et non survivre. Cela passe notamment par un accès gratuit pour toutes et tous à des services publics de qualité (éducation, santé, transports, culture…)

De façon immédiate, nous revendiquons pour les étudiantes et les étudiants la hausse du nombre et du montant des bourses, à la mise en place effective de la trêve hivernale dans les logements universitaires ainsi qu’un accès à un logement décent et abordable en Cité Universitaire.

Il est urgent de mettre en place une rémunération permettant de se consacrer pleinement aux études.

Nous contestons le développement et la mise en place de mesures, comme les stages qui remplace des emplois, le service civique, et le tri social organisé par la plate-forme Parcoursup qui condamnent à la précarité et à l’inégalité des droits. Dans ce contexte la « clause du grand-père » qui acterait la dégradation des droits à la retraite pour les personnes entrant aujourd’hui sur le marché du travail, est inacceptable.

Nos organisations affirment leur soutien aux revendications étudiantes et à leurs mobilisations en cours et à venir. Elles appellent à rejoindre toutes les initiatives contre la précarité, le chômage et la défense des services publics.

Elles invitent à construire et faire converger les mobilisations pour la justice sociale dans les semaines qui viennent avec un moment particulier le 5 décembre.

Signataires : Alternative ESR, APEIS, Attac, CGT, Collectif national pour les droits des femmes, DAL, FIDL, FSE, FSU, Jeudi noir, LDH, Solidaires Etudiant-e-s, Unef, UNL, Union syndicale Solidaires.

LIRE LA TRIBUNE SUR BASTAMAG

Rassemblement massif à Lyon et dans le pays en solidarité avec l’étudiant immolé et contre la précarité

Les politiques libérales continuent d’accroître la précarité des jeunes et c’est le droit aux études universitaires qui est de plus en plus remis en cause. 

Publié sur actu.fr  et la ladepeche.fr

Étudiant immolé à Lyon : rassemblement massif et manifestation improvisée

Mardi 12 novembre 2019, entre 800 et 1000 personnes se sont rassemblées devant le Crous de Lyon (Rhône) en soutien à l’étudiant qui s’est immolé vendredi dernier.

Cet étudiant avait tenté de se suicider en s’immolant par le feu vendredi dernier. En difficulté financière, il avait perdu ses bourses en « triplant » sa deuxième année de licence. « Nous ne sommes pas à l’abri d’autres tentatives de suicide » a averti au micro un militant.

Avec ce rassemblement, les étudiants ont voulu crier leur « rage » et leur « désespoir » face à la précarité ou encore aux logements insalubres proposés par les Crous. « Mais par-dessus tout, on veut des actions, des moyens ! Un salaire étudiant, de l’argent pour vivre et arrêter de survivre ».

Manifestation improvisée

Après les prises de parole, les manifestants ont entamé des slogans et constitué un cortège pour aller manifester sur le campus de l’université de Lyon 2. Avant ça, la manifestation improvisée a fait un petit arrêt devant le rectorat de Lyon.

Une fois arrivés dans le campus des quais, les manifestants, menés par des membres du syndicat Solidaire Etudiants, ont forcé l’entrée dans le bâtiment administratif pour interpeller Nathalie Dompnier, la présidente de la Fac, absente des murs.

Les militants se sont alors divisés en deux groupes. L’un a tenté de bloquer la fac tandis qu’un autre s’est rendu dans le restaurant universitaire pour offrir le repas aux étudiants. Face aux regroupements des étudiants, la faculté de Lyon 2 a décidé de fermer administrativement ce mardi après-midi.

Les militants ont appelé à se rassembler, mercredi 13 novembre, à partir de 6h30, devant les universités de Bron et des quais du Rhône afin d’entamer le blocage des deux campus.

Des manifestations sur tout le territoire

D’autres villes de l’Hexagone ont été le théâtre de ces manifestations étudiantes. À Saint-Etienne, ville où est originaire l’étudiant, c’est près de 150 personnes qui été réunies. Le cousin de la victime a salué « son acte héroïque ».

Une centaine d’étudiants étaient rassemblés à Strasbourg, campus de l’Esplanade. Ils ont fait un passage par le bâtiment du Crous de la ville.

À Lille, environ 300 manifestants sont entrés au sein de la Fac de Droit de Lille 2 après avoir dans un premier temps bloqué les lieux. L’ancien président de la République François Hollande devait tenir une conférence dans un des amphithéâtres du bâtiment. Cette dernière a été annulée car les « conditions n’étaient pas réunies » selon l’organisateur de l’événement interrogé par La Voix du Nord

Des manifestations qui sont aussi présentes à Bordeaux, Amiens, Saint Denis, Caen, Besançon mais aussi à Toulouse à l’Université Jean Jaurés.

Selon Le Progrès, les étudiants appelleraient à un blocage des universités demain mercredi 13 novembre en soutien à leur camarade toujours hospitalisé.