Collégien.ne.s, lycéen.ne.s, étudiant.e.s, nous appelons à faire grève pour le climat le 15 mars   

Grève des jeunes pour le climat  –   Collégien.ne.s, lycéen.ne.s, étudiant.e.s, nous appelons à faire grève pour le climat le 15 mars   

Depuis des années notre planète vit une crise sans précédent. La biodiversité s’effondre, les catastrophes liées au climat sont de plus en plus nombreuses, des millions de personnes sont obligées de migrer vers d’autres territoires et dans le même temps la température atteint -48°C à Chicago et +49°C en Australie…. L’humanité court à sa perte. Depuis plus de 50 ans, les scientifiques alertent sur la catastrophe qui nous guette mais les puissants de ce monde, pouvoirs publics et multinationales, continuent leur course à la croissance, agissant comme si l’urgence climatique ne les concernait pas. Aujourd’hui nous assistons à ce qui s’annonce comme étant la sixième extinction de masse.

« Puisque nos leaders se comportent comme des enfants, nous sommes obligés d’assumer la responsabilité qu’ils auraient dû endosser il y a bien longtemps ». C’est ce qu’a déclaré Greta Thunberg, une jeune suédoise de 16 ans qui, depuis le mois d’août dernier, mène une grève de l’école chaque vendredi. Alors que l’école est censée lui permettre de préparer son avenir, Greta, qui est à l’origine du mouvement Fridays For Future, nous interpelle sur le fait que son avenir est justement mis en péril par l’aggravation du dérèglement climatique qu’on ne se donne pas les moyens d’empêcher.

Les mots de Greta font écho aux derniers rapports scientifiques, notamment celui du GIEC. Une hausse de la température de 1,5°C aurait déjà un impact terrible sur les conditions de vie de l’Humanité, mais il est encore temps d’éviter le pire et l’augmentation de 3 à 4°C vers laquelle nous nous dirigeons. Pour cela, nous devons collectivement impulser un changement massif et sans précédent du fonctionnement de toute notre société.

Depuis les premières grèves de l’école en Suède, les jeunes de nombreux pays se sont aussi mis en grève. De l’Europe à l’Australie en passant par les Etats-Unis, les mobilisations se mettent en place. Récemment en Belgique et en Suisse plus de 30 000 lycéen.ne.s se sont réuni.e.s dans les rues en réponse à cet appel. Relevons le défi lancé par Greta Thunberg et lançons la mobilisation en France !

Dans l’Hexagone, les conséquences du dérèglement climatique ont été particulièrement visibles depuis cet été, et suite à la démission de Nicolas Hulot, la mobilisation pour le climat n’a cessé de grandir. Des mouvements citoyens sont nés ou se sont développés, et  les climatologues s’engagent de plus en plus dans leurs discours. Une procédure sans précédent, “L’Affaire du siècle”, a été engagée pour porter plainte contre l’État pour inaction face au dérèglement climatique. Elle est aujourd’hui soutenue par plus de deux millions de personnes.

« Pourquoi devrions-nous étudier pour un futur qui n’existera bientôt plus, alors que personne ne fait rien pour le sauver ? » (Greta Thunberg)

Nous, collégien.ne.s, lycéen.ne.s et étudiant.e.s, avons notre mot à dire face à l’inaction de la majorité de nos aînés. C’est notre avenir qui est en jeu. Un appel a été lancé par la jeunesse à une grève internationale pour le climat le vendredi 15 mars. Nous nous devons de répondre à cet appel, car personne n’a envie d’étudier ou de travailler pour un futur qui n’existera pas. Chacun peut participer à son échelle, mais si les adultes ruinent nos espoirs par leur inaction, nos efforts auront été inutiles. Même le regret sera impossible.

L’inaction nous mène vers la fin de l’humanité, agissons ensemble et mettons le climat au coeur des discussions. Contactons les Conseils de Vie Lycéenne et toutes les Commissions de Développement Durable de nos établissements et universités, organisons des débats, des conférences, des actions…

Défendons notre avenir et soyons nombreux.ses à rejoindre cette mobilisation internationale pour envoyer un message fort à nos dirigeant.e.s.

Construisons et exigeons une société plus respectueuse de l’Humanité et de la seule planète dont elle dispose, organisons une mobilisation historique sur notre territoire pour ce vendredi 15 mars 2019 !

Manifeste de la jeunesse pour le climat : tous en grève chaque vendredi à partir du 15 février!

–> Publié sur reporterre.net

À la suite du mouvement enclenché en Suède, en Belgique, en Australie et en Suisse, des étudiants français annoncent que la première grève pour le climat aura lieu vendredi et se répétera toutes les semaines. Affichant la solidarité avec les Gilets jaunes, ils donnent des devoirs à faire au gouvernement.

Ce texte émane des réflexions du groupe de travail dédié à la rédaction de l’ultimatum, créé à la suite de l’assemblée générale (AG) inter-fac rassemblée vendredi 8 février 2019 et comportant des étudiant.e.s et lycéen.ne.s de divers établissements de la région parisienne. Cette AG a été organisée par plusieurs associations étudiantes parisiennes écolos en vue de lancer le mouvement de grève pour l’environnement de la jeunesse reconduite chaque vendredi à partir du 15 février.


« Nous, la jeunesse, sommes né.e.s dans un modèle de société mondialisé responsable de la catastrophe environnementale et sociale actuelle, et c’est notre futur qui se dérobe sous nos yeux. »

« Heureusement, quelque chose se passe aujourd’hui. Une colère verte gronde sur fond de désordres écologiques toujours plus visibles. La démission de Nicolas Hulot, les impressionnants chiffres de participation aux marches pour le climat, l’État français porté en justice pour « inaction climatique » par plus de deux millions de ses citoyen.ne.s, tandis que les gens affirment qu’« On est prêt » et qu’« Il est encore temps » : les événements récents confirment que le mouvement écologiste prend de l’ampleur.

La jeunesse se mobilise elle aussi : ces dernières semaines, les grèves scolaires pour le climat en Suède, en Australie, en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas et en Belgique en témoignent. De plus, en France, le mouvement des Gilets jaunes revendique un système social plus juste, et a permis d’engager un nouveau rapport de force. Tous ces mouvements montrent l’urgence d’une transformation globale où questions sociale et écologique fusionnent pour devenir le projet du XXIe siècle : celui d’un mode de vie et d’un modèle de société viables à terme, incompatibles à tous les niveaux avec le capitalisme, qui ne sera jamais « vert ».

La jeune suédoise Greta Thunberg appelle à la Grève mondiale de la jeunesse pour le climat le 15 mars prochain. Nous, la jeunesse, consciente de l’urgence climatique, allons commencer sans attendre la mobilisation à Paris suivant le principe du mouvement mondial Fridays for future (Les vendredis pour l’avenir), en reconduisant la grève tous les vendredis à partir du 15 février. »

« Nous entrerons en résistance, car face à l’inaction politique la seule solution est la désobéissance civile »

« A ceux qui s’appliquent à détruire ce monde et prétendent faire preuve de « pédagogie », nous entendons donner une leçon : chaque vendredi, nous présenterons une revendication impérative afin d’éviter le désastre écologique. Vous, dirigeants et dirigeantes aurez des devoirs à faire, et nous donnerons une semaine à l’État pour mettre en place notre proposition. Si ces devoirs ne sont pas rendus avant le vendredi suivant, vous serez sanctionnés : nous entrerons en résistance, car face à l’inaction politique la seule solution est la désobéissance civile. Soyez prêt.e.s pour l’examen du 15 mars. En parallèle, nous présenterons des alternatives citoyennes allant dans le sens de ces propositions et les mettrons en pratique.

Chaque vendredi, nous nous réunirons donc en assemblées locales le matin, avant de nous rejoindre pour une action commune l’après-midi. Soyons le plus nombreu.se.x possible afin de montrer aux dirigeant.e.s que nous n’acceptons plus ce système destructeur de l’environnement. Portons collectivement ce combat jusqu’à ce que cesse l’inaction politique face au dérèglement climatique.

Chaque samedi, nous vous invitons à rejoindre les Gilets jaunes dans leurs manifestations contre ce système qui ravage l’environnement. Vendredi vert, samedi jaune…

Nous sommes tou.te.s concerné.e.s par cette mobilisation : nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend ! »

Leçon no 1

Pour ce vendredi 15 février, nous proposons au gouvernement de réviser les bases avec une première leçon.

Le dérèglement climatique ainsi que les bouleversements sociaux et environnementaux auxquels nous nous confrontons nécessitent une considération systémique et ne peuvent se réduire au périmètre du ministère de la Transition écologique et solidaire. C’est pourquoi nous appelons le gouvernement français à prendre ses responsabilités et à déclarer l’état d’urgence écologique et sociale afin de débloquer un plan interministériel à la hauteur des risques encourus.

Cet état d’urgence devra faire un constat clair de la situation dans laquelle nous nous trouvons en reconnaissant l’ampleur des dérèglements enclenchées par nos activités tout en mentionnant le manque de moyens déployés jusqu’à maintenant. Il devra notamment consister en une communication intense sur le sujet via la diffusion de spots d’information publics et l’instauration de programmes scolaires à la hauteur des enjeux, ainsi qu’en l’inscription dans l’article 1 de la Constitution du fait que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique, sociale, solidaire et écologique. »

Suite à cet état des lieux, une réaction immédiate devra être entreprise.
Nous appelons le gouvernement à débloquer des moyens exceptionnels et contraignants pour s’engager dans la voie d’une réduction annuelle de 4 % d’émissions de gaz à effet de serre afin s’aligner sur l’Accord de Paris et de lutter contre le dérèglement climatique et ses conséquences sur notre monde.

Si le gouvernement persiste dans son manque de volonté et maintient ses notes aussi proches de 0, un conseil de discipline sera organisé pour envisager une réorientation.

Face à la catastrophe, cet enseignement est celui de notre futur, l’échec n’est donc pas une option. Nous saurons vous le rappeler incessamment.

Nous donnons rendez-vous à tous les grévistes, ce vendredi 15 février à 14 heures, devant le ministère de la Transition écologique et solidaire pour le premier rendu des copies.

Fonte accélérée des calottes glaciaires sur les pôles Nord et Sud

Nous sommes aujourd’hui en face d’un réel emballement climatique, d’une accélération du réchauffement et de la fonte des glaciers. L’heure est grave mais il ne faut pas pour autant sombrer dans le catastrophisme.  Avec lucidité nous devons relever les défis de l’urgence climatique et de  l’urgence sociale: justice climatique et justice sociale vont de pair.

Du pôle Nord au pôle Sud, coup de chaud sur les glaces

« De récents travaux alertent sur l’accélération de la fonte des calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland et leurs conséquences sur la montée du niveau des mers. »

–> Lu sur lemonde.fr

Par Audrey Garric Publié le 06 février 2019 à 19h00, mis à jour hier à 06h31

Partout, elles craquent, grincent, se morcellent et chavirent. Les glaces fondent plus vite que jamais, tant au nord qu’au sud du globe, sous l’effet du réchauffement de l’atmosphère et des océans. Dans une série d’études scientifiques récentes, de nombreux chercheurs alertent sur la disparition accélérée des grandes étendues blanches des pôles et leurs conséquences sur l’environnement de la planète : montée du niveau des mers et multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes.

L’alarme vient d’abord du Groenland, qui enregistre un réchauffement de 3 °C depuis cent ans. La fonte des glaces y a été multipliée par quatre en dix ans, avec une moyenne de 280 milliards de tonnes de glaces perdues chaque année entre 2002 et 2016, selon une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), le 22 janvier. L’ensemble de l’inlandsis est affecté, essentiellement en raison du réchauffement de l’air qui fait fondre la surface de la calotte. « Le Groenland a atteint un point de basculement », prévient Michael Bevis, l’auteur principal, professeur à l’université d’Etat de l’Ohio, aux Etats-Unis.

Mais dorénavant, c’est également l’Antarctique qui préoccupe les scientifiques. La débâcle des glaces y est six fois plus rapide qu’il y a quarante ans, selon une autre étude publiée dans la même édition des PNAS. Ces vastes travaux estiment que le continent blanc a perdu 252 milliards de tonnes de masse glaciaire par an entre 2009 et 2017, contre 40 milliards chaque année sur la période 1979-1990.

Courants sous-marins plus chauds

« Les vents d’ouest, qui tournent autour de l’Antarctique, s’intensifient avec le réchauffement du climat. Ils envoient de la chaleur le long des côtes du continent blanc, un phénomène plus rapide que le réchauffement global de l’océan », explique Eric Rignot, premier auteur de l’étude, glaciologue à l’université de Californie, à Irvine, aux Etats-Unis et chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA.