Manifestation contre les violences faites aux femmes samedi 20 novembre à 15h, place de la Résistance à Perpignan

Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à l’appel du Collectif Droits des Femmes 66 dont la LDH 66 est membre et de Nous Toutes 66, dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes. La place de la Résistance est près du Castillet.

La lutte contre les violences faites aux femmes vaut plus qu’un symbole

Tribune collective concernant la lutte contre les violences faites aux femmes au travail.

Ce mercredi 2 juin, le gouvernement discute en Conseil des ministres un projet de loi de ratification de la convention de l’organisation Internationale du Travail (OIT) contre les violences et le harcèlement dans le monde du travail. Une bonne nouvelle ? Oui bien sûr car c’est grâce à notre mobilisation collective que cette première loi mondiale contre les violences sexistes et sexuelles au travail a été adoptée en 2019, dans la foulée de #MeToo. Cependant, nous ne pouvons nous satisfaire du projet car, en l’état, cette ratification ne changera pas fondamentalement la situation en France. Pourquoi ? Parce que le gouvernement a décidé de ratifier à minima : il refuse de faire évoluer la loi pour y intégrer les recommandations de l’OIT. La lutte contre les violences faites aux femmes vaut pourtant mieux qu’un symbole.

D’ailleurs, on ne peut pas dire que notre situation soit reluisante : 30 % des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail et la quasi-totalité des employeurs n’a toujours aucun plan de prévention pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Notre soi-disant « arsenal » législatif ne fait donc pas peur à grand monde ! La loi doit être renforcée et des moyens humains et financiers débloqués pour enfin bannir les violences sexistes et sexuelles.  

70 % des victimes de violences au travail déclarent n’en avoir jamais parlé à leur employeur[2]. Et pour cause, quand elles le font, 40 % estiment que la situation s’est réglée en leur défaveur, par une mobilité forcée voire un licenciement. Il faut garantir à toutes le droit à être accompagnées en renforçant les moyens et les prérogatives des référents du personnel harcèlement, et en augmentant leur nombre. Il faut également rompre l’isolement des 35 % de salarié·e·s qui travaillent dans des entreprises sans représentant·e·s du personnel en permettant aux conseillers du salarié de les accompagner face à l’employeur en cas de harcèlement sexuel. L’ensemble des professionnel·le·s, des représentant·e·s du personnel et des salarié·e·s doivent être formé·e·s et sensibilisé·e·s pour lutter contre ces violences. Il est également urgent d’en faire un sujet obligatoire de négociation à tous les niveaux sous peine de sanction pour les employeurs. 

La Convention de l’OIT pointe la nécessité d’accorder une attention particulière aux facteurs de risques exposant à la violence, comme le travail isolé, de nuit, et aux personnes en situation de vulnérabilité -les salariées lesbiennes sont par exemple deux fois plus victimes de violences sexistes et sexuelles -. Nous pensons que la ratification doit être l’occasion d’adopter des mesures spécifiques pour protéger notamment les personnes migrantes, les personnes handicapées, les personnes LGBTQI+ ainsi que les travailleur·euse·s précaires. 

Le monde du travail constitue aussi un levier potentiel pour atténuer l’impact de la violence domestique, notamment parce que les victimes peuvent y chercher un soutien et de l’aide. Actuellement, aucune disposition n’existe en France pour sécuriser l’emploi des 230 000 femmes victimes alors que c’est leur indépendance économique qui est en jeu. Il y a urgence à mettre en place, comme en Nouvelle Zélande, au Canada ou en Espagne le droit à des aménagements d’horaires, de poste, à des absences rémunérées pour effectuer des démarches juridiques ou sociales, la possibilité d’une mobilité fonctionnelle ou géographique choisie et l’interdiction du licenciement des victimes de violences conjugales. Comme le recommande l’OIT, il convient aussi de garantir l’accès à une prise en charge médico-sociale et psychologique des victimes sans frais. 

Nos propositions sont précises, simples à mettre en œuvre. Alors où est le problème ? Le patronat refuse, par principe, toute nouvelle obligation, et considère que des bonnes pratiques suffisent. Et le gouvernement refuse, par principe aussi, d’imposer quoi que ce soit au patronat… Nous sommes en colère, lassées des doubles discours et de l’instrumentalisation de la cause de l’égalité femmes-hommes. Nous, syndicats, ONGs et associations féministes,  appelons le gouvernement à concrétiser ses engagements : une ratification ambitieuse à travers ces réformes doit être un signal donné en amont du Forum Génération Égalité, accueilli par la France dans quelques semaines. Nous appelons les parlementaires à prendre leurs responsabilités et à faire voter sans attendre ces dispositions. Les travailleuses ne peuvent plus attendre d’être véritablement protégées! 

Premières signataires (Prénom, Nom, qualité, organisation)

Alyssa Ahrabare, porte-parole d’Osez le Féminisme !

Stacy Algrain, Présidente du média Penser L’après 

Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité

Maryline Baldeck, déléguée générale de l’AVFT

Sadia Benhamou, Présidente de l’association « Les Ateliers du Travail »

Marie-Claude BERTRAND, Présidente Conseil National des Femmes Françaises CNFF

Sophie Binet, dirigeante de la CGT en charge des droits des femmes

 Claire Charlès, porte-parole de l’association Les effronté-es

Geneviève COURAUD, présidente d’honneur d’Elu·es Contre les Violences faites aux Femmes

Caroline De Haas, militante féministe #NousToutes

Monique Dental, présidente fondatrice du Réseau Féministe « Ruptures »

Claire Desaint, co-présidente de Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir

Catherine Sophie Dimitroulias, Presidente de l’ Association des Femmes de l’Europe Meridionale (AFEM)

Gabrielle Dorey, co-présidente du Collectif pour une Parentalité Féministe

Chantal Girard, co-présidente CEL MARSEILLE 

Murielle Guilbert, co-déléguée de l’Union Syndicale Solidaires

Sigrid Gerardin, secrétaire nationale FSU, co animatrice du secteur droits des femmes 

Jacqueline  Julien, présidente de l’association Bagdam Espace lesbien, Toulouse

Séverine Lemière, présidente Association FIT une femme un toit

Philippe Lévêque, directeur général de CARE France 

Yveline Nicolas, coordinatrice de l’association Adéquations

Marianna REY , CMPDF

Suzy Rojtman, porte parole du Collectif National pour les Droits des Femmes

Roselyne Rollier , Présidente Maison des Femmes Thérèse Clerc – Montreuil

Laurence ROSSIGNOL, présidente de l’Assemblée des Femmes

Sabine Salmon, présidente de femmes solidaires

Muriel Salmona, présidente de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie 

Jacqueline Spire, présidente de Valeurs de femmes

Léa Thuillier, porte-parole d’En avant toute(s) 

Anna van der Lee, initiatrice du collectif étudiant #PasSansLaVraie190 

Françoise Vinson, vice-présidente d’Action Aid France

Youlie Yamamoto, co-animatrice du Collectif féministe les Rosies

8 mars 2021: des centaines de manifestant.e.s dans la rue à Perpignan pour les droits des femmes

Publié dans l’Indépendant le 8 mars 2021

Manifestation combative et dynamique avec chorales

Le maire RN de Perpignan a décidé d’ouvrir un lieu de mémoire et de recueillement aux victimes « oubliées » de la guerre d’Algérie. S’opposant aux commémorations du 19 mars et ravivant la guerre des mémoires, Louis Aliot veut y voir un « geste de justice et de réparation ».

La confrontation était attendue sur un territoire marqué sociologiquement et politiquement par la guerre d’Algérie. Le maire RN de Perpignan Louis Aliot ouvrira à partir du 19 mars un lieu de « mémoire et de recueillement aux victimes oubliées de la guerre d’Algérie » à la salle des Libertés.

Le lieu ne sera accessible que sur réservation et dans le strict respect des règles sanitaires. Le site accueillera ainsi « une quarantaine de photos et de documents témoignant des tortures et massacres généralisés dont furent victimes environ 100 000 harkis et entre 3 000 et 5 000 pieds-noirs de la part du FLN » détaille Louis Aliot ce mercredi 10 mars.

Certaines des images exposées risquant de heurter la sensibilité des plus jeunes, ce lieu de recueillement sera interdit aux mineurs de moins de 16 ans. Hostile au fait que l’on commémore la fin de la guerre le 19 mars, Louis Aliot a dans le même temps interpellé l’historien Benjamin Stora, auteur d’un rapport à la demande du président Emmanuel Macron « sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie » par courrier.

Il critique, reprenant un argumentaire ancien porté par une partie de la droite, de l’extrême droite et des nostalgiques de l’Algérie française, « les omissions » et « dissimulations » dans les travaux entrepris par l’historien depuis plusieurs décennies. Dans ce document remis le 20 janvier au président de la République, Benjamin Stora dit vouloir dépasser une vision de l’histoire « bloc à bloc » en proposant un « état des lieux des divergences les plus criantes dans les mémoires fractionnées des deux côtés de la Méditerranée ».

Julien Marion