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Rue du 19 mars 1962

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Comité régional Languedoc Roussillon

Le 11 Décembre dernier, le Maire de Béziers, Robert Ménard, présente et fait voter par le Conseil Municipal (39 voix, dont les 37 élus de sa liste d’extrême droite) le changement de dénomination d’une rue de la ville commémorant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en Algérie le 19 Mars 1962, par le nom du Commandant Denoix de Saint Marc.

19 Mars 1962 ? Cette date est qualifiée par les nostalgiques de l’Algérie Française de « trahison », puisque selon eux, ce qui se passait en Algérie n’était pas une guerre d’indépendance, mais une opération de maintien de l’ordre dans un département français.

Mr Denoix de St Marc a été en effet résistant et déporté pendant la guerre de 40, tout en étant un fervent soutien de la domination coloniale française, d’abord au Vietnam puis en Algérie. Il a participé et couvert de son autorité les méthodes du Général Massu ; puis en 1961 il a engagé son autorité lors du putsch des généraux.

Monsieur Ménard fait par là non seulement une forme de retour vers la glorification de la colonisation au mépris de la véritable histoire de la France et de l’Algérie, mais aussi une politique malsaine et stigmatisante sur l’espace public, après l’introduction d’une créche à la Mairie, l’affichage dans les rues de la ville d’une profession de foi militariste, et d’autres mesures discriminantes entre citoyens.

Nous savons que Mr Ménard sait manier une communication provocante qui lui permet de se faire remarquer à un niveau national, nous savons qu’il attaque certains journalistes qui essaient de faire leur travail d’information et d’analyse sur place, nous savons qu’il aime mettre en avant des valeurs identitaires qui sont à l’opposé des valeurs que notre organisation soutient et défend, dans le respect de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.

C’est pourquoi la LDH régionale appelle à rejoindre les collectifs d’associations républicaines biterroises, des associations d’anciens combattants et de rapatriés, qui vont se mobiliser d’ici le 14 Mars pour participer à un rassemblement unitaire contre ce changement de nom de rue à Béziers.

Une distinction honteuse

caseneuve au marocC’est une distinction qui suscite l’étonnement. A l’occasion d’une visite au Maroc, samedi 14 février, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé que Paris allait prochainement décorer le patron du contre-espionnage marocain, pourtant visé par une plainte pour « torture » en France. Cette décision est censée marquer la fin de la brouille née il y a un an entre Paris et Rabat, justement après le dépôt de cette plainte contre Abdellatif Hammouchi.

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vidéo mise en ligne par le journal Atlas infos (journal Marocain)

 

A la suite de cette plainte, le Maroc avait en effet suspendu la coopération judiciaire avec la France, et limité au strict minimum la coopération sécuritaire. Une décision levée à la fin janvier, après un accord entre les deux gouvernements. En visite au Maroc, samedi, Bernard Cazeneuve a longuement loué « l’expertise » et « l’efficacité » du Maroc « dans l’échange de renseignements », évoquant « un partenaire clé ».

Rendant hommage « en premier lieu » à Abdellatif Hammouchi, le patron de la DGST marocaine, le pensionnaire de la place Beauveau a précisé que Paris comptait élever ce dernier au grade d’officier de la Légion d’honneur. Et ce malgré la plainte qui vise toujours ce haut responsable marocain. « La France saura prochainement lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant les insignes d’officier », a assuré Bernard Cazeneuve.

« Un véritable scandale, une honte pour la France »

Sans surprise, l’annonce de cette future décoration a fait l’objet de vives critiques à Paris. Décorer Abdellatif Hammouchi dans ces circonstances « me paraît un véritable scandale, une honte pour la France », clame Me Patrick Baudouin, avocat d’un des plaignants, et président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Et de qualifier d’« avilissant » le fait « d’avoir cédé dans le cadre d’un deal passé avec les autorités marocaines pour permettre un rétablissement de la coopération militaire et sécuritaire », évoquant « une façon de perdre son âme ».

C’est une ONG française qui avait déposé une première plainte contre Abdellatif Hammouchi, pour des faits présumés de torture envers deux citoyens marocains. L’association avait été suivie par un boxeur marocain, Zakaria Moumi, qui avait lui aussi déposé plainte contre le patron du contre-espionnage marocain, l’accusant d’avoir assisté à des séances de tortures dans un centre de rétention.

France TV Info

Lire également ICI pour plus d’explication

Terrorisme: Savoir raison garder (communiqué de la LDH)

Un enfant de 8 ans devant la police

Un enfant de 8 ans devant la police

Un gamin traîné au commissariat pour « apologie de terrorisme », un prof de philo suspendu et incriminé sur la base d’un propos indirect, et à ce jour non porté à la connaissance de l’enseignant en question, des agents municipaux inquiétés pour avoir refusé de participer à une minute de silence, des syndicalistes menacés de licenciement… Il est temps de se reprendre et de revenir à la raison ! Quoi de plus déraisonnable, en effet, que la confusion qui s’installe entre vigilance nécessaire et chasse aux sorcières ! Ni la restriction de la liberté de parole des adultes, ni les interrogatoires policiers d’enfants de 8 ans ne favoriseront notre sécurité. Ces mesures, à l’inverse, exacerbent un climat de défiance tous azimuts, incitent chacune et chacun à chercher autour de soi qui un terroriste, qui un terroriste potentiel… Un tel climat de recherche à tout va de boucs émissaires est insupportable ; pire, il est hautement contre-productif. Promouvoir les valeurs de liberté, de fraternité, expliquer au quotidien ce qu’est la laïcité, bref, vivre la République, implique de pouvoir en débattre, de façon libre, ouverte, confiante.

Privilégier la dénonciation et la mise à l’écart, c’est au contraire engendrer des situations insupportables au regard des droits élémentaires des personnes visées, alimenter amertumes et contentieux, donner finalement le sentiment d’une République essentiellement répressive.

La Ligue des droits de l’Homme avait déjà poussé un cri d’alarme après les invraisemblables décisions rendues en comparution immédiate, qui ont entraîné parfois des peines lourdes pour une divagation alcoolique.

Il est temps de calmer les esprits. Le gouvernement doit s’y employer et se rappeler que la lutte contre le terrorisme ne saurait trouver une quelconque efficacité en dehors du respect de la lettre et du principe de l’Etat de droit.

Paris, le 2 février 2015

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