Un photographe catalan accuse le festival Visa pour l’image d’avoir censuré ses photos d’un meeting de Marine Le Pen

Publié sur lemonde.fr le 23 septembre 2023

Une des photographies de Jordi Borras non sélectionnées par le festival Visa pour l’image, montrant la candidate du Front national, Marine Le Pen, à l’élection présidentielle, le 1er mai 2017. JORDI BORRAS

Jordi Borras était fier de montrer au public son sujet sur l’extrême droite en Europe, intitulé Toutes les couleurs du noir et projeté le 5 septembre lors du festival de photojournalisme Visa pour l’image de Perpignan. Le travail du photographe catalan avait été sélectionné pour être projeté sur l’écran au Campo Santo, devant plusieurs milliers de personnes : on y voyait des manifestations ou des rassemblements impressionnants de l’extrême droite dans différents pays d’Europe. En Pologne, Hongrie, Espagne, Suède, Allemagne, Italie ou Lituanie, le photographe avait saisi des défilés aux flambeaux et des marches patriotiques inquiétantes, menées par des militants au crâne rasé, brandissant des drapeaux, nostalgiques du fascisme italien ou du nazisme.

Il s’est aperçu que trois de ses photos, celles concernant l’extrême droite en France, n’avaient pas été projetées. « Mes images montrant un meeting du Front national à Marseille [en 2017] ont été censurées, indique le photographe, qui s’en est d’abord ému dans une tribune publiée dans le journal en ligne catalan Nacio. La raison en est connue seulement de Jean-François Leroy [le directeur du festival]. Peut-être cette censure est-elle liée au fait que le maire de Perpignan, où se tient le festival, appartient au Rassemblement national. »