Libertés et Etat d’urgence – Janvier 2016

La section organise sa réunion mensuelle autour d’une question  d’actualité : les libertés dans le cadre de l’Etat d’urgence.

Lieu : Maison des Associations du 13ème, 11 rue Caillaux, 75013 Paris ; Jeudi 10 décembre 2015, à 20 heures précises

L’actualité s’emballe dans le mauvais sens : les annonces « liberticides » se multiplient (projets de loi, révision constitutionnelle,…) ;  les discours stigmatisant se banalisent. Le risque est grand que l’on s’installe durablement dans un état d’exception. Ce sont les principes fondamentaux défendus par la LDH qui sont mis en cause, notamment l’éviction du juge comme garant des libertés individuelles.

Quelques liens autour de ce thème

Appel unitaire de la LDH et d’associations et syndicats :  « Nous ne céderons pas »

Recensement des débordements de l’état d’urgence (La Quadrature du net)

Entretien avec Henri Leclerc, Libération, « Restreindre nos libertés est une victoire pour eux »

Entretiens avec Jean-Pierre Dubois président d’honneur de la LDH:  « Nous sommes dans une logique d’impuissance guerrière » et « Modifier notre Constitution sur injonction de Daech, c’est donner aux terroristes la victoire qu’ils espèrent »

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En contrepoint… deux discours du premier ministre Jens Stoltenberg, après les attentats qui touchèrent la Norvège en 2011 et firent 77 victimes : celui (ci-dessous) prononcé immédiatement après les attentats et celui (en anglais) lors de la cérémonie de commémoration : « Ensemble, nous formons les maillons d’une chaîne de solidarité, de démocratie et de sécurité qui ne peut être brisée »

« Aujourd’hui, la Norvège est affectée par deux attaques choquantes, sanglantes et lâches.
Nous ne savons pas qui nous a attaqués.
Il y a encore beaucoup d’incertitudes.
Mais nous savons qu’il y a beaucoup de morts et que beaucoup sont blessés.
Nous sommes tous secoués par le mal qui nous frappe si brutalement et si soudainement aujourd’hui.
C’est un soir qui nous demande beaucoup et les jours qui vont suivre nous demanderont encore plus.
Nous sommes préparés à recevoir ces demandes.
La Norvège est unie en temps de crise.
Nous pleurons nos morts, nous souffrons avec les blessés et nous ressentons la tristesse des familles.
C’est une attaque contre des civils innocents, contre la jeunesse en camp d’été, contre nous tous.
J’ai un message pour les auteurs et ceux qui sont derrière eux. C’est un message de toute la Norvège.
Vous ne nous détruirez pas.
Vous ne détruirez pas notre démocratie et nos efforts pour un monde meilleur.
Nous sommes une petite nation, mais elle est fière.
Personne ne nous bombardera jusqu’au silence.
Personne ne nous tirera dessus jusqu’au silence.
Personne ne nous effraiera jamais d’être la Norvège.
Ce soir et cette nuit, nous allons prendre soin les uns des autres et nous donner les uns aux autres le réconfort de parler ensemble et de rester ensemble.
Demain, nous allons montrer au monde que la démocratie norvégienne est plus forte.
Nous trouverons les coupables et les tiendrons pour responsables. Le plus important ce soir est de sauver des vies et de prendre soin de ceux qui sont affectés et de leurs proches.
Je désire exprimer ma reconnaissance à la police, au personnel médical et à tous les autres qui œuvrent pour limiter les dommages causés à la vie humaine.
Nous ne devrons jamais arrêter de défendre nos valeurs.
Nous devons montrer que notre société ouverte fait face à cette épreuve, que la réponse à la violence est encore plus de démocratie et plus d’humanité, mais jamais la naïveté.
Nous le devons aux victimes et à leurs proches
.
 »

Jens Stoltenberg, Premier Ministre Norvégien