Depuis maintenant plus de trois mois, Nuit Debout poursuit sa dynamique avec une réflexion collective autour de thèmes tels que la démocratie , la « loi travail », la défense des droits, la transition écologique et environnementale.
Ces échanges s’effectuent en s’appuyant sur des règles qui permettent la libre expression et le respect de la parole de l’autre. Il s’agit d’un exercice original et vivant de la démocratie dont les acteurs n’hésitent pas à analyser et à critiquer leur propre fonctionnement.
La Ligue des droits de l’Homme, fédération de Paris, salue la vigueur et l’originalité de ce mouvement, auxquels participent de nombreux militants parisiens de la LDH, qui y animent une commission « Droits de l’Homme et démocratie » dont les travaux ont porté successivement sur :
– L’état d’urgence et la loi « Urvoas » (21/05)
– Les violences policières (28/05)
– La liberté d’expression et le droit d’informer (11/06)
Dans ce cadre, Nuit debout poursuit également l’élaboration collective de deux documents:
– le Manifeste, qui analyse le fonctionnement et les principales orientations de ce mouvement
– Le Cahier de doléances, qui recueille une série de propositions et de réflexions sur le fonctionnement de la démocratie dans notre pays
Ces documents pourront nourrir utilement des propositions pour offrir des perspectives à notre démocratie.
Parallèlement, des travaux visant à définir des outils de dialogue démocratique à grande échelle sont en cours d’élaboration, ce qui illustre l’intérêt et la vitalité de ce mouvement.
Profondément attachés à la liberté d’expression, la Ligue des droits de l’Homme, fédération de Paris, confirme son soutien à ce mouvement et demande avec force aux autorités compétentes de garantir les conditions qui permettent la poursuite de cette expression démocratique.
Paris, le 29 juin – 121 mars 2016
communiqué de presse
Communiqué : Nuit debout
Communiqué de la LDH fédération de Paris
Nuit debout
Des milliers de personnes se réunissent Place de la République à Paris, et dans toute la France, depuis le 31 mars. Des assemblées se forment où les gens discutent et échangent. Le public, constitué en majorité de jeunes, se réapproprie la parole et l’espace public dans une forme originale de démocratie tout en la construisant, comme en témoignent des formes d’organisation non hiérarchiques et la diversité des thèmes (logement, climat, sexualité, féminisme, santé, intermittents…).
La loi travail, l’état d’urgence ont été les moteurs de cette mobilisation.
Quels que soient les prolongements de ce mouvement, on ne peut que saluer cet exercice salutaire de démocratie qui tranche de façon innovante avec la monopolisation de la parole publique comme le montre la grande diversité de celles et ceux qui prennent la parole.
Profondément attachés à la liberté d’expression, nous apportons notre soutien à ce mouvement et demandons avec force aux autorités compétentes de garantir des conditions satisfaisantes à ce sursaut démocratique.
Cela suppose de fournir des conditions matérielles décentes (WC, éclairage) aux participants et de cesser un encadrement policier permanent émaillé de démonstrations de force et de destruction injustifiable d’installations ou de matériel, voire de nourriture.
La démocratie est incompatible avec l’état de siège.
Ce n’est pas ce signal qui doit être envoyé à la jeunesse, mais celui de la liberté dont ils pourront s’emparer.
Paris, le 15 avril 2016
Communiqué de la LDH et du MRAP : STOP aux violences contre manifestants et syndicalistes dans le 19eme !
Nous dénonçons avec force les violences policières dont jeunes manifestants et syndicalistes ont été victimes ces derniers jours, dans le 19eme, lors de manifestations ou de distribution de tracts contre la loi El Khomri.
Rien ne justifie que la violence s’exerce contre de jeunes lycéens ou des militants syndicaux tant de la part des autorités policières que de vigiles ou membres de force de sécurité.
Le droit à manifester est un droit reconnu. La distribution de tracts sur la voie publique est licite. Le fait de prendre des photos sur la voie publique n’est pas un délit. Ces libertés du citoyen doivent être respectées.
Tout ceci démontre la nocivité de la prolongation de l’état d’urgence qui conduit à des actions des forces de l’ordre ou de personnes « sécurité » contraires aux lois en vigueur dans une démocratie.
Nous demandons que cesse cette escalade de la tension et les brutalités contre les manifestants et que toute la lumière soit faite sur ces violences dans le respect de l’Etat de droit.
Paris, le 11 avril 2016
Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples. Comité local de PARIS 19/20. mrap.paris19-20@laposte.net
Ligue des droits de l’Homme. Section de Paris 19. ldhparis19@hotmail.com
Communiqué de la FCPE du lycée Voltaire et de la LDH Paris 20° au sujet des violences policières sur mineurs au Lycée Voltaire
Dans ce climat de débordement de violences venant d’adultes censés incarner la loi et l’ordre, le 1er avril au matin, lors d’un blocus devant le lycée Voltaire, un élève de classe de seconde, âgé de 15 ans, a été interpellé sous les yeux de ses professeurs impuissants qui veillaient devant le lycée. Son interpellation faisait suite à une tentative avortée d’une mise à feu d’un papier jeté dans une poubelle. Ce jeune de 15 ans a subi une garde à vue jusqu’à 19 heures, pendant laquelle il a été interrogé 45 minutes sans avocat . Puis il a passé une nuit au dépôt, en détention, sans avoir vu ses parents. La mère et le jeune ont été mal informés de leurs droits et le lycéen n’a vu l’avocate qu’au matin avant l’audience. Il est alors passé devant le juge et a été mis en examen pour «détérioration de bien public avec possible mise en danger d’autrui».
– La FCPE souhaite qu’au vu de l’âge du jeune et du contexte, les charges contre lui soient abandonnées.
– Elle prendra contact avec le Défenseur des droits et le Médiateur de la Ville de Paris pour faire valoir les droits de cet adolescent.
– Des membres de la FCPE créent un comité de soutien aux lycéens de Voltaire victimes des violences policières et à leur famille,en lien avec les lycéens et leurs professeurs qui le souhaitent : comitevoltaire@gmail.com
Communiqué de presse : Évacuation du bidonville de la Porte de Clignancourt
6 février 2016
Evacuation du bidonville de la Porte de Clignancourt
«Aux mêmes maux – toujours les mêmes remèdes»
Plus de 48 heures après l’évacuation du bidonville de la Porte de Clignancourt, il convient de dresser un premier bilan visant à mesurer les écarts entre les annonces préalables portées et relayées tant par la Préfecture de Police, la Préfecture de Région que la Mairie du 18ème sur les modalités et les conditions de prise en charge des familles ou personnes isolées et les réalités du moment.
Sur les 300 à 400 personnes qui résidaient sur ce bidonville, la Préfecture n’a prévu de prise en charge que pour 167 « personnes vulnérables », les autres étant mises à la rue en pleine période hivernale. Les hébergements devaient se situer au plus près de l’arrondissement pour ne pas casser les démarches d’insertion engagées (domiciliation administrative, scolarisation, emploi, suivi médical, demandes de logement….). Les personnes prises en charge ont été réparties sur 6 hôtels de la région, à savoir 47 personnes à Stains, 25 personnes à Gennevilliers, 26 personnes à Noisy le Grand, 25 personnes aux Ulis, 24 personnes à Cergy-Conflans Saint Honorine et 20 personnes à Maurepas (essentiellement des personnes isolées). En réalité pas plus de 80 personnes ont été dirigés par bus vers ces centres d’hébergement. Aucune personne n’a été mise à l’abri dans un site d’hébergement d’urgence proche des écoles du 18ème pour les enfants déjà scolarisés.
La majeure partie des « Bâtisseurs des cabanes », soit 88 personnes, se trouvent actuellement sur un nouveau terrain en région parisienne depuis mardi 02 février (soir), que certains d’entre eux occupaient déjà depuis dimanche après-midi. Ils ne disposent que d’une vingtaine de tentes légères pour les enfants, les adultes ne disposant que de matelas en plein air. Après une deuxième nuit hivernale, sans ressources, les vivres commencent à manquer, pour certains il y a déjà urgence sanitaire, à l’approche d’une troisième nuit dans les mêmes conditions. Ils veulent continuer le projet de construction de maisons, c’est leur espoir de se sortir un jour du cycle infernal bidonville – expulsion – bidonville, pour certains pour la sixième fois.
De son côté, la préfecture de Police a largement communiqué auprès des médias présents au moment de l’expulsion sur le sérieux du diagnostic social réalisé en amont, à savoir : une enquête conduite cabanon par cabanon, famille par famille afin de pouvoir répondre au plus près aux besoins de chacun et ce avec l’aide des associations. Le manque de sérieux du diagnostic se dévoile dans les chiffres avancés par la préfecture : 135 cabanons avec moins de 300 habitants soit deux habitants par cabanon ! Il convient de dénoncer cette posture, du fait qu’il n’y a eu aucun diagnostic individuel réel et sérieux, comme le prévoit pourtant la circulaire du 26 août 2012, de même que les propos inappropriés et abusifs sur la présence de cas de tuberculose et de mucoviscidose ne devaient en rien justifier une expulsion !
Les conséquences de cette expulsion vont conduire de fait à reproduire les mêmes effets pourtant largement dénoncés :
- Une déscolarisation des enfants qui étaient inscrits dans le 18ème
- Un éloignement des personnes souffrantes des centres de soins.
- L’arrêt brutal de toutes les démarches d’insertion et d’accompagnement qui avaient été engagées.
- Une reconstruction de bidonville pour ne pas rester dans les rues.
La Mairie du 18ème a fait savoir qu’après un temps de stabilisation en hôtels (à la fois provisoire et souvent hypothétique en ce qui concerne la reconduction des attributions de ces hébergements), les familles dont les enfants sont scolarisés dans le 18ème pourraient être rapidement et prochainement rapprochées. Il convient d’émettre de sérieux doutes sur la portée de ces engagements qui ne reposent au final sur aucune garantie.
Signataires – Fédération de Paris de la LDH, Comité local MRAP 18, Fédération de Paris MRAP, Association l’Ecole dans la rue, Solidarité Jean Merlin, Association « Les bâtisseurs de cabanes », SNPES.PJJ.FSU 75
Communiqué : Occupation de la PAOMIE
Jeudi dernier, 26 février, la PAOMIE, Plateforme d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers gérée par l’association France Terre d’Asile sur délégation de la Ville de Paris, a été occupée par plusieurs dizaines de jeunes mineurs étrangers qui demandaient « la mise à l’abri et la prise en charge de tous ».
Une délégation des jeunes occupants a été reçue par la direction de la PAOMIE, sans aucun résultat. La Ville de Paris, contactée dès le début de l’occupation, a nié l’évidence et a refusé de venir sur place prendre en compte les questions posées par les jeunes occupants. Vers vingt deux heures, la police a expulsé les jeunes sans ménagement, les rejetant à la rue, où ils ont à nouveau passé la nuit.
A Paris, c’est chaque jour que des dizaines de mineurs démunis se voient refuser une prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ou une simple mise à l’abri, sous des prétextes divers, en contradiction avec la Convention Internationale des droits de l’Enfant que la France a ratifié et avec la législation française qui fait obligation au Département de prendre en charge tout mineur isolé.
A ce titre, la circulaire de mai 2013, rappelle que le département doit réaliser un premier entretien d’accueil pour tout jeune se déclarant mineur isolé étranger afin de déterminer les mesure de protection immédiates à prendre, première étape d’une phase de 5 jours minimum de mise à l’abri/évaluation/ orientation.
La Ligue des droits de l’Homme dénonce le fait que l’intervention policière est la seule réponse apportée aux jeunes qui jeudi sont venus à la PAOMIE revendiquer la prise en compte de leur situation et le respect de leurs droits.
La Ligue des droits de l’Homme demande que reprennent les discussions qui étaient en cours avec le cabinet de madame Versini, ajointe à la Ville de Paris, pour la prise en charge de tous les mineurs isolés étrangers sur Paris, la correction des anomalies constatées par le Défenseur des droits dans le fonctionnement de l’ASE et de la PAOMIE.
La Ligue des droits de l’Homme souhaite que se développe la concertation engagée entre les associations, les collectifs MIE, en particulier le Collectif MIE-JM, et certaines mairies d’arrondissement pour trouver des solutions, les plus satisfaisantes possible, d’hébergement d’urgence des jeunes mineurs à la rue.
La Ligue des droits de l’Homme appelle les parisiennes et les parisiens à soutenir les associations et les collectifs engagés dans la protection des mineurs isolés étrangers et pour le respect des droits de l’Homme et, partant, les droits de l’enfant.
Pour le bureau, Julien Molesin
Président de la fédération de Paris de la Ligue des droits de l‘Homme
Pour retrouver le communiqué : cliquez-ici
Communiqué : Pour l’accueil des gens du voyage dans le bois de Vincennes
Communiqué des fédérations de Paris et du Val de Marne de la Ligue des droits de l’Homme
Pour l’accueil des gens du voyage dans le bois de Vincennes
La Ligue des droits de l’Homme dénonce l’attitude de certains élus des villes limitrophes du bois de Vincennes qui préfèreraient voir l’aire d’accueil des gens du voyage chez les autres !
Si on peut regretter que le terrain retenu par la Mairie de Paris pour cette installation soit encadré par l’école de Police, le Centre de rétention administrative et l’hippodrome, la loi Besson faisant obligation d’aménager ces aires d’accueil, reçoit ainsi un début d’application.
Comment peut-on opposer à la nécessité pour les gens du voyage de séjourner afin de se rendre au chevet d’un malade, le besoin des franciliens de s’aérer et d’herboriser ? Et quelle générosité de la part de ces communes plutôt favorisées de craindre l’obligation de scolariser les quelques enfants accueillis !
La Ligue des droits de l’Homme soutient ce projet d’aménagement pour que les gens du voyage accèdent à leurs droits dans les meilleurs délais.