Arrêtons de parler de «dérapages» et «polémiques» pour évoquer le racisme de Jean-Marie Le Pen


En utilisant jusqu’à plus soif le champ lexical de la «sortie de route», les commentateurs politiques et médiatiques reprennent en fait le narratif de l’extrême-droite et se condamnent à considérer comme non essentiel le racisme de la formation politique qu’il a fondée.

Cinq ? dix ? quinze ? A partir de combien de «provocations» peut-on commencer à parler de racisme ? Combien de «polémiques» avant de considérer, peut-être, qu’il s’agissait du fond de sa pensée ? Au bout de combien de condamnations pour incitation à la haine raciale, propos homophobes ou antisémites, va-t-on arrêter enfin d’utiliser le mot «dérapage» ?



Mort de Jean-Marie Le Pen : l’extrême-droite fait front dans la réhabilitation de sa figure tutélaire


Bien aidé par la tiédeur des réactions politiques de l’exécutif à l’annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen, le Rassemblement national, comme l’extrême-droite dans son ensemble, a unanimement rendu hommage au fondateur du Front national.

Ses obsèques auront lieu samedi 11 janvier à La Trinité-sur-Mer (Morbihan) où le clan est toujours propriétaire de la maison natale du patriarche. Une cérémonie « dans l’intimité familiale », a déjà précisé Louis Aliot, maire de Perpignan (Hérault) et ancien compagnon de Marine Le Pen. Une messe aura lieu à Paris, le 16 janvier, à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, dans le 5e arrondissement. Elle pourrait réunir plus largement les proches et soutiens du défunt. Au risque, pour Marine Le Pen, d’y croiser quelques-uns des amis sulfureux de son père et de gâcher l’entreprise de réhabilitation en cours.



Jean-Marie Le Pen : ni oubli, ni pardon


Communiqué du Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes : Jean-Marie Le Pen est mort, le combat contre ses idées de haine se poursuit.