Cela fait 15 ans que le blocus d’Israël détruit le système de santé de Gaza

Une situation d’injustice criminelle dont la responsabilité incombe entièrement aux autorités de l’état d’Israël et son gouvernement avec un blocus depuis 15 ans qui conduit à une forte mortalité infantile et un état sanitaire catastrophique et explique une espérance de vie parmi les plus basses du Moyen-Orient (elle est inférieure de presque dix ans à celle des Israéliens). La LDH 66 est totalement solidaire de la population de Gaza. Elle par ailleurs en train de constituer une exposition publique réactualisée sur la nakba (la grande catastrophe) du peuple palestinien.

Par Yara M. Asi, le 19 août 2022

Les attaques récentes contre Gaza, qui ont tué 49 personnes, ont exacerbé la crise sanitaire déjà existante dans la Bande. Yara M. Asi explique de quelle façon le blocus d’Israël, qui a affaibli le système de soins, tue des Palestiniens depuis plus de 15 ans.

Dans la Bande de Gaza, un cessez-le-feu précaire se met de nouveau en place. Les familles des morts suite aux récentes attaques israéliennes contre la Bande, au nombre de 49 au moins (dont 17 enfants), essaient maintenant de se représenter comment vivre sans eux. Les professionnels de santé de Gaza, auxiliaires paramédicaux, médecins, personnel infirmier, s’efforcent de trouver un peu de temps pour se reposer, tout en dispensant des soins qui peuvent sauver la vie des blessés alors que le matériel et le personnel manquent. Quant aux jeunes de Gaza, ils arpentent les rues avec des balais et des sacs poubelles, ramassant les gravats et les vestiges des destructions.

Encore une série de bombardements qui s’ajoutent à tous ceux des quinze dernières années, même si cette offensive a duré moins longtemps que celle de mai 2021, qui a tué 261 Palestiniens. Comme d’habitude, ces images spectaculaires de violence et de dévastation ont figuré dans les actualités mondiales – ce sont les rares occasions où les souffrances des Palestiniens font l’objet d’un débat public.

Le sujet est difficile à éviter, quand les médias sociaux diffusent largement des photos et des vidéos d’enfants morts et de familles désespérées. Le grand public mondial est sensible aux images de morts subites et violentes. Mais les gens de Gaza, y compris les enfants, meurent de façon plus lente, plus insidieuse, depuis des décennies, et surtout depuis l’instauration du blocus il y a plus de 15 ans.

Le 2 août, quelques jours avant le premier bombardement, Gaza traversait déjà une situation terrible qui n’a pas suscité beaucoup d’attention dans le monde, à l’exception de quelques communiqués de presse publiés par des organisations de défense des droits humains.

Israël, qui contrôle presque toute la circulation à l’entrée et à la sortie de la Bande de Gaza, avait fermé tous les points de passage avec Gaza, y compris Erez, lieu de sortie pour les patients ayant besoin de soins médicaux urgents et d’autres personnes nécessitant des services humanitaires, et Kerem Shalom, par lequel transitent les produits dont Gaza a besoin, notamment le combustible nécessaire au fonctionnement de la seule centrale électrique de Gaza. Dans ces conditions, les habitants avaient au plus 4 heures de courant régulier par jour.

Ce n’est que l’exemple le plus récent du châtiment collectif infligé aux habitants de Gaza, qui débouche sur des conséquences déplorables en termes de santé physique et mentale sans rapport avec les bombardements occasionnels subis par ces habitants. En raison du stress et des traumatismes constants, de l’insécurité élevée en ce qui concerne la nourriture et l’eau, et des conséquences durables de la violence des bombes et snipers israéliens, notamment des milliers d’amputations, la situation sanitaire à Gaza est mauvaise à tout point de vue, même en comparaison avec celle des Palestiniens de Cisjordanie occupée.

Le contrôle israélien de tous les biens entrant dans Gaza, en particulier les marchandises relevant des restrictions relatives aux « biens à double usage », a rendu le système de santé totalement incapable de répondre à ces défis. En raison des restrictions relatives au béton et aux canalisations, certaines installations sanitaires bombardées ne seront pas reconstruites. Les pénuries de matériel élémentaire comme les poches à perfusion et la gaze sont fréquentes.

Comme les traitements de pointe pour des maladies chroniques comme le cancer n’existent pas du tout dans le territoire, il faut un permis accordé par Israël pour quitter Gaza et recevoir les soins nécessaires en Israël ou à Jérusalem-Est—et ce permis est souvent refusé de façon arbitraire, ou retardé jusqu’au moment où les patients manquent des rendez-vous difficiles à obtenir. Un médecin n’est pas certain d’avoir du courant électrique pour la durée de son tour de garde.

Le résultat de ces politiques n’a donc rien d’étonnant. L’espérance de vie compte parmi les plus basses du Moyen-Orient (elle est inférieure de presque dix ans à celle des Israéliens), la mortalité infantile et maternelle est élevée, et la malnutrition est fréquente, avec un taux élevé de retards de croissance et de carences en fer chez les enfants.

Le recours à la vaccination contre la Covid-19  s’est déclenché très lentement, en grande partie parce qu’Israël, non content d’ignorer ses propres obligations de puissance occupante, bloquait de surcroît les efforts palestiniens et extérieurs pour mener ce combat. En date du 2 février 2022, 30% seulement des habitants de Gaza étaient complètement vaccinés.

De la part des groupes de défense des droits humains et de certaines personnalités politiques progressistes, il y a eu des condamnations fermes de nombreuses déclarations gouvernementales en lien avec les bombardements récents, qui répètent, dans leur quasi-totalité, des formules recyclées sur le droit d’Israël à se défendre. Et pourtant, il existe d’innombrables preuves montrant qu’aucune norme n’autorise à considérer ces décennies de châtiment collectif des Palestiniens comme une réponse légitime d’Israël en termes de sécurité. Rares ont été ceux à mentionner les Palestiniens tués au nom de cette prétendue autodéfense, et notamment les nombreux enfants. Il est vrai que ces  déclarations partiales, historiquement fausses et excluant toute critique méritent d’être dénoncées.

Mais que dire des jours, des semaines, des mois qui s’écoulent entre les bombardements, pendant lesquels les gens de Gaza, dont plus de la moitié sont des enfants, continuent à vivre dans un territoire dont la clôture est effective, tandis que leurs souffrances sont largement oubliées par le reste du monde ou, pire encore, justifiées ? Les condamnations doivent continuer jusqu’à ce que ce blocus injuste et illégal soit levé.

Aucun pays ne peut se définir comme un défenseur des droits humains tout en continuant à ignorer et à rendre possible ce qui est infligé à cette population civile, tout particulièrement après des mois de platitudes sur l’immoralité et l’illégalité des attaques des Russes contre l’Ukraine et de leurs tentatives d’entraver l’approvisionnement alimentaire. Il ne devrait plus être acceptable que l’on fasse référence au Hamas ou à d’autres groupes armés palestiniens pour répondre aux questions sur le bombardement de familles dans leurs propres maisons. Et cette réponse n’est pas plus acceptable pour justifier que l’on empêche des patients atteints d’un cancer de recevoir leur traitement, des enfants de bénéficier d’une alimentation correcte, et des médecins de disposer du matériel nécessaire pour sauver la vie de leurs patients.

Yara M. Asi, PhD, est Professeure assistante de gestion et d’informatique sanitaires globales à  University of Central Florida, chercheure invité à FXB Center for Health and Human Rights à Harvard University, et US Fulbright Scholar en Cisjordanie.

Source : Al araby

Traduction SM pour l’Agence média Palestine

Covid-19. L’Afrique va manquer de près de 500 millions de vaccins, selon l’OMS

Le mécanisme de financement Covax permet de distribuer gratuitement des doses de vaccin aux pays les plus défavorisés et cela par les pays les plus riches. Mais même dans ce domaine les lois « implacables » du marché priment sur l’aide internationale: priorité accordée aux accords bilatéraux entre les fabricants et les pays, interdictions d’exportation,…L’OMS dénonce ainsi « les pays riches qui s’emploient à écarter le Covax du marché ». Voilà le résultat de ce néolibéralisme destructeur. Nous devons tous ensemble agir pour l’égalité d’accès au vaccins et pour la levée des brevets. (LDH 66)

Publié sur ouest-france.fr le 17 septembre 2021

En prenant en compte ce déficit, les doses attendues sur le continent qui a franchi cette semaine la barre des 8 millions d’infections ne permettront de vacciner que 17 % de la population, a regretté jeudi 16 septembre l’OMS.

Le mécanisme Covax ayant revu à la baisse ses prévisions d’expédition de vaccins anti-Covid-19 vers les pays pauvres, l’Afrique va manquer de presque 500 millions de doses par rapport à l’objectif mondial de 40 % de vaccinés à la fin de l’année, a regretté jeudi l’OMS.

Manquant de doses, Covax va expédier en Afrique environ 150 millions de vaccins de moins que ce qui était prévu.

En prenant en compte ce déficit, 470 millions de doses de vaccin attendues sur le continent permettront de vacciner seulement 17 % de la population, a estimé le bureau régional pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé lors de son briefing hebdomadaire. Il en faudrait deux fois plus pour atteindre les 40 %.

8 millions d’infections

Cette insuffisance de vaccins intervient alors que l’Afrique a franchi cette semaine la barre des 8 millions d’infections, souligne l’OMS.

Matshidiso Moeti, directrice Afrique de l’OMS, a déploré que « les pays riches s’emploient à écarter le Covax du marché », privant ce mécanisme de doses suffisantes.

Selon elle, « les immenses disparités en matière d’équité d’accès aux vaccins sont loin d’être comblées aussi rapidement qu’il le faut ».

3,6% de sa population sont aujourd’hui vaccinés

Environ 95 millions de doses devraient être réceptionnées en Afrique via Covax au cours du mois de septembre mais, malgré la reprise des expéditions, « l’Afrique n’a pu vacciner que 50 millions de personnes, soit 3,6% de sa population », rappelle l’OMS Afrique.

Le mécanisme de financement international Covax est censé permettre à 92 États et territoires défavorisés de recevoir gratuitement des vaccins financés par des nations plus prospères.

La semaine dernière, il a dû revoir ses prévisions à la baisse, ses fondateurs expliquant le manque de doses disponibles « par les interdictions d’exportation, la priorité accordée aux accords bilatéraux entre les fabricants et les pays, les retards dans le dépôt des demandes d’homologation », etc.

Vaccin anti-Covid : 4 milliards de doses injectées dans le monde, les pays pauvres désavantagés

Alors que les pays riches ont administré en moyenne 97 doses pour 100 habitants, les pays pauvres n’en n’ont administré que seulement 1,6 dose pour 100. Il est d’une grande urgence que les brevets sur les vaccins soient levés et qu’un plan mondial de vaccination soit organisé.

COUVERTURE La vaccination anti-Covid reste très inégalitaire suivant les pays

Publié sur 20minutes.fr le 29/07/2021 avec AFP

Au moins 4.014.302.550 doses de vaccins anti-Covid ont été injectées dans le monde, selon un bilan de l’AFP réalisé jeudi à partir de sources officielles, arrêté à 11h GMT. Rapportées à la population mondiale, 52 doses (premières ou deuxièmes) ont été administrées pour 100 habitants.

Les injections ont légèrement ralenti : ce quatrième milliard a été atteint en 30 jours, alors qu’il n’en avait fallu que 26 pour atteindre le précédent. Les premier et deuxième milliards avaient été atteints respectivement en environ 140 et 40 jours.

Les Emirats mènent la danse

Quatre doses administrées sur dix (1,6 milliard) l’ont été en Chine, l’Inde (451 millions) et les Etats-Unis (343 millions) complétant le podium en valeur absolue. Mais rapporté à la population, parmi les pays de plus d’un million d’habitants, c’est au Proche-Orient que se trouve le champion de la vaccination : les Emirats arabes unis, qui ont administré 168 doses pour 100 habitants, flirtent avec les 70 % de population complètement vaccinée. L’Uruguay et Bahreïn dépassent les 60 %.

Suivent dans le peloton de tête le Qatar, le Chili et le Canada (129 doses pour 100 habitants), Israël (128), Singapour (125), le Royaume-Uni, la Mongolie et le Danemark (124), ainsi que la Belgique (122). Ces pays dépassent plus ou moins largement les 50 % de population complètement vaccinée (entre 52 % et 63 %).

La Chine (111 doses pour 100 habitants), les Etats-Unis (104) et l’Union européenne (103) ne sont pas loin. Les Etats-Unis et l’UE ont complètement immunisé près de la moitié de leur population, tandis que la Chine ne communique pas cette donnée.

Les Etats-Unis calent

Mais les Etats-Unis, dont la campagne avait démarré très fort, vaccinent désormais beaucoup plus lentement. Au cours de la semaine écoulée, le pays n’a injecté des doses qu’à 0,2 % de sa population chaque jour, loin derrière la Chine (1,1 %) et l’UE (0,7 %).

C’est actuellement le Bhoutan qui vaccine le plus vite, injectant des doses à 4,9 % de sa population chaque jour. Comme il l’avait fait pour les premières doses au printemps, le pays vient d’administrer des deuxièmes doses à près de 60 % de sa population en une dizaine de jours. Un rythme observé dans aucun autre pays. Suivent la Malaisie et le Sri Lanka (1,5 % de leur population chaque jour). En Europe, les pays les plus rapides actuellement sont le Danemark, l’Irlande et la Turquie (1,1 % chacun), devant la Belgique et la France (1 %).

Frémissement dans les pays pauvres

Si la plupart des pays pauvres ont désormais commencé à vacciner, principalement grâce au mécanisme Covax (OMS, alliance Gavi et coalition Cepi), la vaccination anti-Covid reste très inégalitaire : les pays à « revenu élevé » (au sens de la Banque mondiale) ont administré en moyenne 97 doses pour 100 habitants, contre seulement 1,6 dose dans les pays à « faible revenu ».

Les injections dans ces pays ont toutefois frémi récemment, grâce à des dons de doses inutilisées par les pays riches, principalement AstraZeneca/Oxford ou Johnson & Johnson. L’Afrique reste le continent le plus en retard, avec 4,8 doses administrées pour 100 habitants, soit 10 fois moins que la moyenne mondiale (52).

Alors que de nombreux pays riches vaccinent déjà les adolescents, trois pays n’ont toujours pas démarré leur campagne : le Burundi, l’Erythrée et la Corée du Nord. Haïti et la Tanzanie sont les derniers pays en date à avoir commencé à vacciner, respectivement le 16 et le 28 juillet.