Communiqué de la LDH : soutien au centre LGBT+66 face à la dégradation de son local par l’extrême-droite

La LDH 66 a appris avec consternation la dégradation du local du Centre LGBT+ 66. Elle témoigne de son inquiétude face à la multiplication de ces actes d’intimidation homophobes ces derniers mois dans un climat d’impunité pour l’extrême-droite qui appose ses symboles tels les croix celtiques et revendique ouvertement ces actions.

Attachée à la défense des droits et libertés de toutes et tous sur tout le territoire, la LDH dénonce cet acte haineux et rappelle sa vigilance face aux menaces ciblant les personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

Elle apporte son soutien au Centre LGBT 66 et demande que les moyens soient mis pour que les auteurs de ces actes homophobes soient poursuivis par la justice comme la loi le permet. La section appelle à participer à la marche des fiertés de Perpignan le 1er juillet.

Section LDH des Pyrénées orientales

Le local LGBT+66 tagué par un groupuscule d’extrême-droite

Publié sur l’Indépendant le 5 juin 2023

Perpignan : le Centre LGBT+66 victime de tags homophobes ce dimanche

Le siège de l’association de défense des droits des personnes lesbiennes, gays, bi, trans et autres de Perpignan, LGBT+66, a subi une fois de plus des actes de vandalisme ce dimanche 4 juin 2023. 

Désolation ce lundi 5 juin au matin dans le modeste local arc-en-ciel de la résidence HLM Saint-Mathieu à Perpignan. Lors de leur arrivée pour assurer les permanences au sein du Centre LGBT + 66, les responsables ont découvert que la façade de leur lieu d’accueil avait été vandalisée. Des tags hostiles clamant « Pas de vos propa » (pour « propagande »), les mots « Gays », « Bi », et « Trans », ainsi que les tous les contacts (mail, site internet, téléphone) ont été soigneusement biffés à la peinture noire. 

« Une croix celtique a également été dessinée sur la vitrine, c’est la signature des groupuscules d’extrême droite qui libèrent leur parole avec la complaisance de certains partis politiques« , interprète Guy Gaultier, co-président de l’association de défense des droits LGBT+66.  « La propagande, c’est leur discours habituel, car ils ont tellement peur qu’ils pensent qu’on peut convertir quelqu’un à devenir LGBT. C’est curieux comme approche, ils refusent de débattre. », regrette encore le militant. Alors qu’il se préparait ce lundi matin à aller déposer une plainte au commissariat, Guy Gaultier rappelait que leur local fait régulièrement l’objet de dégradations, contre leur logo ou encore contre la boîte aux lettres plusieurs fois arrachée. « Ces tags explicites sont la négation de notre visibilité, il leur est insupportable que l’on devienne visible. Ils sont incapables de vivre dans un monde de diversité, alors qu’on y est. »

Ces actes de vandalisme se produisent en plein cœur de la saison des Marches des libertés un peu partout dans l’hexagone. Et alors que la seconde édition de Perpignan, après un beau succès en 2022, est en cours de préparation. Ce jeudi sera présentée l’affiche réalisée avec les élèves du lycée Jean-Lurçat. À Perpignan, la Marche aura lieu le 1er juillet prochain. 

Sophie Babey

Perpignan : plus d’un millier de personnes pour la première Marche des fiertés

Cette marche organisée par LGBT+66 était soutenue par le collectif Droits des femmes66 dont la LDH66 est membre.

Publié sur lindépendant le 2 juillet 2022

Première marche des fiertés à Perpignan

Un peu plus d’un millier de personnes a participé à la première Gay Pride à Perpignan ce samedi 2 juillet 2022. Un succès pour les organisateurs et les participants LGBT+ qui ne veulent plus « être invisibles » dans les rues.

De la fierté, des paillettes et beaucoup de bonne humeur. Plus de 1 000 personnes ont défilé en musique de la place de la Catalogne à celle de la République, ce samedi 2 juillet, dans le centre-ville de Perpignan. Une première historique qui s’est déroulée sans accroc et sous le regard bienveillant des passants

« On est là pour faire la fête, dire qu’on existe. On est de plus en visible mais pas encore assez. Il y a encore des endroits où ça pose problème d’être lesbienne. Peu importe qui on est, il faut que tout le monde se respecte« , insiste Florianne, 37 ans, parée dans son drapeau arc-en-ciel. 

Dans ce cortège haut en couleur, Fabien est quant à lui venu en famille. « J’ai déjà vécu des Pride à Paris ou ailleurs et c’est une bonne nouvelle que des villes comme Perpignan s’affirment avec une communauté LGBT qui existe. Dans un département fortement connoté Rassemblement national, ça montre que toutes les sensibilités ont le droit de cité malgré des votes qui peuvent laisser penser à une rétractation de la pensée« , estime ce père de famille hétéro accompagné de sa fille pas encore majeure et pour qui « ça devrait être normal de vivre notre amour comme on veut. »

Même si ça ne me concerne pas individuellement, je trouve ça sympa d’être ici pour encourager le mouvement« , affirme Miquel, 17 ans. Une jeune génération plus ouverte ? Son ami Alexandre tempère. « Il y a encore beaucoup de réticences même si c’est sans doute mieux qu’avant. Il y a toujours des gens pour contester ou trouver qu’être homo ou trans ce n’est pas normal. »

« Perpignan est à l’image de la diversité de la vie« 

Une jeunesse d’ailleurs fortement représentée parmi les participants. « C’est aussi le fruit d’un travail fait par toutes les associations dans les lycées et les permanences pour défendre les droits et en conquérir de nouveaux… Perpignan est à l’image de la diversité de la vie et je suis très fière de cette mobilisation, ça nous change de cette ville parfois vitrifiée« , souligne pour sa part l’ancienne candidate à la mairie, Agnès Langevine.

« Ça fait plaisir de voir ça à Perpignan, c’est super. Même si des personnes continuent d’être choquées, il faut continuer à le faire. C’est à force de s’habituer qu’on arrivera à avancer. Ça montre aussi qu’il y a une vraie communauté gay-friendly à Perpignan avec un grand nombre d’établissements comparé à sa population« , fait savoir Enzo, responsable du bar le Backstage où s’annonçait la poursuite des festivités avant un after programmé à la nouvelle discothèque La Bouche.

« Qui a dit qu’à Perpignan on n’était pas capable de se mobiliser et de réussir une pride« , a enfin interrogé devant la foule l’équipe d’organisation qui espère d’ores et déjà attirer le double de participants l’année prochaine.

Aurélien Marchand