LDH-66 – Pyrénées Orientales

Nouvel appel à une « grève mondiale pour le climat » vendredi 24 mai 2019

Par AFP le 22.05.2019 

Les jeunes sont de nouveau appelés à descendre dans la rue vendredi 24 mai 2019 pour une « grève mondiale pour le climat« , en plein scrutin européen.

Sur le site youthforclimate.fr, des appels à la grève étaient répertoriés mercredi dans plus de 1.770 villes réparties dans 90 pays, dont une centaine de villes en France.

Il faut que « l’écologie soit le sujet central de ces élections », a réclamé Kristof Almasy, de Youth for climate, lors d’une conférence de presse à Paris. Le collectif appelle à des rassemblements devant des institutions européennes comme la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort et le Parlement européen à Strasbourg et Bruxelles.

« La mobilisation est en hausse, notamment en Allemagne et en Italie », ainsi qu' »en Afrique et en Asie qui étaient très peu mobilisées jusqu’à présent », selon Youth for climate. Des pays comme l’Inde commence aussi à se mobiliser, assure le collectif.

Le collectif Youth for Climate France, né après l’appel à la grève scolaire lancé par la jeune Suédoise Greta Thunberg, appelle à une marche vendredi à Paris (départ à 13H00 de la place de l’Opéra), ainsi qu’à des rassemblements dans des dizaines d’autres villes en France: Bordeaux, Nantes, Rennes, Lille, Nancy, Lyon, Marseille, Toulouse…

Kristof Almasy espère un « élan nouveau pour ce mouvement qui grandit et se renforce ».

Les jeunes militants sont soutenus par l’ONG Greenpeace, ainsi qu’Alternatiba et ANV COP21. « Il y a une faiblesse de l’action politique pour lutter contre le réchauffement climatique« , a dénoncé Jean-François Julliard de Greenpeace. « Le fait que ce sujet devienne incontournable est une première étape », mais ce n’est pas suffisant, a-t-il relevé, alors que les partis politiques ont intégré l’écologie dans leurs programmes pour les élections européennes.

En France, plus de 85 associations (dont la LDH) et syndicats appellent à se mobiliser. Pour les salariés ne pouvant pas se joindre aux marches vendredi, le collectif « Citoyens pour le climat » suggère d’aller travailler avec un brassard pour soutenir les grévistes ou d’interpeller son employeur sur le réchauffement climatique et le déclin de la biodiversité.

Samedi, d’autres marches à pied ou à vélo sont prévues dans 80 villes, essentiellement en France, mais pas à Paris.

fleche2   Communiqué de YOUTH FOR CLIMATE signé par la LDH

Les rapports du GIEC et de l’IPBES sont clairs. Nous sommes dans une crise écologique majeure : Dérèglement climatique, destruction de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles… Tout indique que nos modèles sociaux-économiques sont à l’origine de la 6ème extinction de masse. Pour éviter des catastrophes écologiques et sociales, les émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer drastiquement et rapidement.

Pourtant, face à cette urgence, nous constatons l’insuffisance des actions entreprises par nos dirigeants politiques et économiques. Depuis maintenant plusieurs mois, la jeunesse, consciente des dangers qu’elle encourt pour son avenir, se mobilise massivement partout dans le monde : ​Youth For Climate, et ​Fridays For Future à l’international, sont devenus le symbole du passage à l’action d’une génération déjà pleinement consciente des changements à effectuer dans notre modèle sociétal.

Le 15 mars dernier, 200 000 jeunes en France et 1,8 million dans le monde étaient dans la rue pour porter nos revendications. Le lendemain, 350 000 personnes se sont à nouveau mobilisées pour la Marche du Siècle en plus des 2 millions de soutiens exprimés par les citoyens. Ce n’était qu’un début. Le vendredi 24 mai prochain, de nombreux collectifs, associations, ONG, partis et syndicats se joindront à eux pour une deuxième journée de grève internationale.

Cet appel à la grève est intergénérationnel et dépasse toute frontière : collégien.ne.s, lycéen.ne.s, étudiant.e.s, travailleur.euse.s, chômeur.euse.s, entrepreneur.euses.s, retraité.e.s et parents doivent lutter ensemble pour préserver leur droit à un futur vivable. Nous demandons que nos dirigeants prennent des mesures concrètes et à la hauteur des enjeux. Ces mesures doivent être compatibles avec une limitation du réchauffement climatique en-dessous de la barre des +1,5°C.

A deux jours des élections européennes, nous voulons aussi adresser un message : nous ne pouvons plus nous permettre de délaisser l’écologie, elle doit être au cœur de toute décision. À cette occasion, les jeunes de Francfort, Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg s’uniront pour faire entendre leur voix devant les grandes institutions européennes. Le monde entier va se mobiliser pour montrer sa détermination à construire un avenir possible.

Nous n’avons plus assez de temps pour nous satisfaire des petits pas, des promesses non actées et des combats séparés. Il est maintenant nécessaire de faire front commun pour obtenir des mesures à la hauteur des enjeux actuels et futurs.

Respect existence or expect resistance. (Respectez l’existence ou attendez-vous à de la résistance.)

Signataires : 350.org, Action non violente Cop21 (ANVCOP21), Alternatiba, Amis de la terre, Association des étudiants en médecine d’Angers (ADEMA), Astérya, Attac, AYYA, Bio consom’acteurs, BIZI!, Boycott Citoyen, CCFD-Terre Solidaire, CEMEA, Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), Citoyen.ne.s pour le Climat (CPLC), Citoyens Lobbyistes d’Intérêts Communs (CLIC), CliMates, Cnajep, Collectif des Associations Citoyennes, Coopérative Politique Ecologie Sociale, Coopérative EELV, Cop Trotter By EME, Décroissance 2019, Désobéissance Écolo Paris, Écocampus ENS, Éco’llectif, Ecologie au Quotidien Rhône Alpes, Enseignants pour la planète, Etudiants et Développement, Fédération des associations générales étudiantes, FIDL, le syndicat lycéen, Fondation ELYX, Gauche Démocratiques et Sociale, Génération Ecologie, Génération•s le mouvement, Grands Parents pour le Climat, Greenpeace France, GreenSAT, Gret ll Est Encore Temps, Ingénieurs sans frontières France, Jeunes Écologistes, Jeunes européens, Jeunes Génération.s (Organisation de jeunesse de Génération.s), La P’tite Rustine, Le mouvement, Le tri sera top, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Little Citizen for Climate, LUPA – Les Universitaires Planteurs d’Alternatives, MAG Jeunes LGBT, MNL – Mouvement National Lycéen, Mouvement Utopia, Notre affaire à tous, Nouvelle Donne Campus, Nous voulons des coquelicots, Objectif21, One Voice, On est prêt, On the Green Road, Osons les jours heureux, Parents For Future France, Parti communiste Français, Poly’RSE (Collectif DDRS du réseau Polytech), RenéSens, REFEDD – RÉseau Français des Étudiant.e.s pour le Développement Durable, Réseau Action Climat (RAC), SUD éducation, The New Locals, Union syndicale Solidaires, Union national des étudiants français (Unef), Union national lycéenne (UNL), Unis pour le climat, United4Earth, Workers For Future France, Youth For Climate France, ZEA

Paris, le 18 mai 2019

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L’inaction climatique de l’Australie au coeur d’une plainte d’insulaires portée à l’ONU

Publié sur levif.be

Des Australiens aborigènes résidant dans des îles au nord du pays accusent le gouvernement australien d’inaction climatique dans une plainte déposée lundi auprès des Nations Unies. Il s’agit de la première action en justice intentée à travers le monde par des habitants d’atolls contre un État-nation, selon l’ONG ClientEarth qui défend la plainte.

Huit habitants de petites îles basses bordant le nord des côtes australiennes, appelés insulaires du Détroit de Torres, introduisent une plainte auprès du comité des droits de l’Homme des Nations Unies à Genève, en Suisse. Ils reprochent au gouvernement australien, emmené par le Premier ministre conservateur Scott Morrison, son absence d’action face au changement climatique. En l’absence de mesures pour réduire les émissions de CO2 ou d’adaptation au changement climatique, les plaignants estiment que Canberra failli à ses obligations fondamentales envers les droits de l’Homme.

Un des plaignants, Kabay Tamu, membre du clan Warraber, assure « observer quotidiennement les effets du changement climatique sur les îles, avec la montée des eaux, des marées montantes, l’érosion côtière et les inondations de nos communautés ». Dans une déclaration citée par The Guardian, il affirme que « quand l’érosion a lieu, et que la terre est emportée par la mer, c’est un morceau de nous qui s’en va (…) Nous avons des sites sacrés, auxquels nous sommes connectés spirituellement (…). Il est dévastateur d’imaginer que ma descendance soit forcée de les quitter à cause d’effets qui sont hors de notre portée ».

Les avocats de l’ONG ClientEarth, qui défend ces insulaires, avancent que la nature catastrophique des impacts attendus du changement climatique sur leurs îles, dont la submersion de terres ancestrales, constitue une violation des droits fondamentaux à la culture, à la famille et à la vie.

Les plaignants exigent du gouvernement australien de prévoir au moins 20 millions de dollars australiens (12,4 millions d’euros) pour des mesures d’urgence, dont des digues exigées par les autorités locales, et des investissements pour garantir que ces îles puissent demeurées habitées.

Ils demandent aussi un engagement pour réduire les émissions de CO2 d’au moins 65% sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, et d’être neutre d’ici 2050, via notamment l’abandon du charbon comme source d’électricité domestique et produit d’exportation.

En dépit de ses engagements internationaux, l’Australie a continué d’émettre plus de CO2 au cours des dernières années et se classe parmi les plus grands pays émetteurs. Le changement climatique est devenu un thème de campagne incontournable en Australie en vue des élections fédérales prévues le 18 mai prochain. Un récent sondage réalisé par l’institut Lowy indique que 61% des électeurs souhaitent que la question climatique soit traitée par le gouvernement, toutefois les promesses de campagnes des candidats conservateurs et travaillistes restent timides à cet égard.

Un million d’espèces sont menacées d’extinction, selon le rapport de l’ONU sur la biodiversité

Publié sur Franceinter.fr

par Sandy DauphinXavier Demagny publié le 6 mai 2019

Le rapport de l’IPBES (Nations unies) publié ce lundi dresse un constat très alarmant : l’activité humaine provoque un effondrement sans précédent de la biodiversité. Seuls des changements en profondeur peuvent enrayer ce déclin.

La réserve de Scandola, en mer Méditerranée, au large de la Corse, réserve de biodiversité. La réserve de Scandola, en mer Méditerranée, au large de la Corse, réserve de biodiversité. © Getty / Alexis Rosenfeld

Un million d’espèces animales et végétales seraient aujourd’hui menacées d’extinction, selon le rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) placée sous l’égide de l’ONU, dévoilé ce lundi. Autrement dit, une espèce sur huit pourrait disparaître à moyen terme si l’humanité ne réagit pas rapidement et la nature qui permet à l’humanité de vivre est condamnée à poursuivre son déclin à moins d' »un changement profond » des modèles de production et de consommation des hommes.

Tous les voyants de la biodiversité sont ainsi au rouge d’après ce pavé de 1 800 pages, évaluation scientifique la plus récente et complète de l’état de la nature depuis 15 ans, sorte de « Giec de la biodiversité ». Le rapport ne prend pas de détours et parle d’un “dangereux déclin de la nature” avec un taux d’extinction “sans précédent” ces cinquante dernières années et qui, en plus, s‘accélère. Il ajoute que “la réponse mondiale actuelle est insuffisante et que des changements transformateurs sont nécessaires pour protéger la nature, que les intérêts particuliers doivent être dépassés pour le bien de tous”.

La biodiversité marine particulièrement touchée

Selon le rapport, les trois-quarts de l’environnement terrestre sont altérées par l’activité humaine. Depuis 1900, les espèces locales dans la plupart des grands habitats terrestres ont diminué d’au moins 20 % en moyenne.

Plus de la moitié de l’environnement marin a lui aussi été altéré par l’Homme. 40 % d’espèces d’amphibiens, 33 % des récifs coraux et, au total, plus d’un tiers de tous les mammifères marins seraient ainsi menacés. Tortues marines, oiseaux, mammifères marins, au total 267 espèces sont touchées. De même, les principaux stocks de poissons marins disparaissent en raison de la surpêche : un tiers des stocks de poissons marins a été exploité à des niveaux non durables.

Les auteurs s’attardent d’ailleurs sur les diverses sources de pollution de l’eau et l’insuffisance des systèmes d’épuration des eaux usées. La pollution plastique a par exemple été multipliée par dix depuis les années 80. Entre 300 et 400 millions de tonnes de métaux, lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont également déversés chaque année dans les eaux du monde. Quant aux engrais qui arrivent dans les écosystèmes côtiers, ils ont produit plus de 400 “zones mortes” dans les océans : une superficie de 245 000 kilomètres carrés, grande comme le Royaume-Uni.

“Cette perte est la conséquence directe de l’activité humaine”

Le tissu vivant, de la terre, essentiellement interconnecté, s’effiloche de plus en plus”, juge le Professeur allemand Josef Settele qui a co-présidé cette évaluation. “Cette perte est la conséquence directe de l’activité humaine”.

Concernant les insectes, le rapport estime que 10 % des espèces sont menacées. Quant aux races domestiquées de mammifères utilisées pour l’alimentation et l’agriculture, 9 % avaient disparu en 2016 alors qu’aujourd’hui 1000 races supplémentaires sont en danger.

Cinq facteurs contribuent à la chute de la biodiversité

Le rapport cite en effet cinq facteurs qui contribuent à la chute brutale de la biodiversité. Le changement d’utilisation des terres est un phénomène essentiellement lié à l’expansion de l’agriculture. Aujourd’hui, un tiers de la surface terrestre dans le monde sert à l’agriculture et à l’élevage, et 75% des ressources en eau douce y sont consacrées. Mais aussi à l’urbanisation, la superficie des zones urbaines ayant doublé depuis 1992. En conséquence, des forêts, des zones humides (85 % des zones humides mondiales ont disparu) et des prairies sont remplacées par béton et goudron.

Les autres facteurs sont la surexploitation des ressources à travers la chasse et la pêche, le changement climatique, la pollution et les espèces invasives. Il y a, en toile de fond la croissance démographique (11,4 milliards d’habitants attendus en 2100) et la hausse de la consommation, alors que les classes moyennes des pays émergents adoptent les modes de consommation des pays riches. Le tourisme et le transport aérien sont également pointés du doigt avec, pour le tourisme, un bond de son empreinte carbone de 40 % entre 2009 et 2013.

Trois ans de recherches, 145 experts mobilisés

Pendant trois ans, 145 experts de 50 pays ont épluché 15 000 études pour élaborer ce rapport, et pour fournir l’évaluation la plus exhaustive de ce type. Pour la première fois dans ce type de synthèse, les savoirs des peuples autochtones ont également été pris en compte.  “Le rapport d’évaluation mondiale de l’IPBES présente les meilleures connaissances scientifiques disponibles pour aider à éclairer ces décisions, politiques et actions – et fournit la base scientifique pour la protection de la biodiversité et les nouveaux objectifs décennaux”, estime le président de l’IPBES, Sir Robert Watson.

La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces se dégrade plus rapidement que jamais”, poursuit-il. “Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier”.