Nous nous élevons contre le projet de loi « séparatisme »

Communiqué de presse du Planning Familial – le 25.08.2021

La loi censée renforcer les principes républicains n’est autre chose qu’une loi, une fois de plus, privative de libertés individuelles et collectives.

Le Planning familial n’aurait pas existé sous l’application de cette loi lorsque, dans les années 1960 et 1970, les militant.e.s faisaient entrer illégalement sur le sol français des contraceptifs interdits en France et pratiquaient des avortements illégaux. C’est grâce à ces pratiques que fut inventée la méthode Karman, encore appliquée aujourd’hui, sauvant les femmes d’une mort certaine ou de conséquences gravissimes.

Le Planning Familial ne s’interdit, encore aujourd’hui, aucune action pouvant faire avancer les droits des femmes. On voit bien, avec le recul, comment les actions d’hier sont aujourd’hui des trophées pour le droit humain !

Nous demandons donc l’abrogation immédiate de cette loi et toutes ses applications, nous en appelons à un sursaut des élu.e.s : cette loi n’a pas sa place dans un pays qui veut vivre dans l’égalité, la liberté et la sororité.

Nous appelons les associations, collectifs et camarades à faire front commun contre les actions de répression qui seront opposées à toustes.

La loi a été promulguée le 24 août 2021. Elle a été publiée au Journal officiel du 25 août 2021

Tribune collective: Chili : un peuple qui prend son destin en main

Voici un article intéressant qui concerne les élections récentes au Chili pour renouveler 345 maires, 2 252 conseillers municipaux, 16 gouverneurs régionaux et les 155 membres de la Convention constituante. Les résultats affichent une montée des candidats progressistes et indépendants et un affaiblissement net des partis de droite et d’extrême-droite qui se présentaient unis dans ce scrutin. Après la répression sanglante du formidable mouvement populaire initié par la jeunesse fin 2019 ces résultats, fruits de la mobilisation sociale, ouvrent l’espoir d’un rétablissement d’une constitution démocratique garantissant les droits et libertés des citoyen.ne.s et du peuple au Chili. Enfin l’espoir d’une rupture radicale avec l’héritage de la dictature Pinochet imposée par un coup d’état et le soutien de la CIA en septembre 1973…

Publié sur humanite.fr le 17 mai 2021

En octobre 2019, de jeunes étudiant-e-s commençaient à manifester contre la hausse des tarifs dans les transports. Plus d’un an et demi s’est écoulé, et le réveil chilien se confirme enfin avec un scrutin historique. Le peuple s’est exprimé afin d’élire 345 maires, 2 252 conseillers municipaux, 16 gouverneurs régionaux et les 155 membres de la Convention constituante. Les élections de cette Convention constituante, paritaire, sont l’aboutissement de la mobilisation sociale. Malgré la répression sanglante de ces derniers mois, ce sont la force et la persévérance populaires qui permettent de changer l’histoire et d’avancer vers une Constitution issue de la démocratie, pour se débarrasser définitivement de l’héritage lourd et obscur du dictateur Pinochet.

L’espoir populaire des derniers mois s’est donc traduit dans les urnes. La gauche est largement majoritaire pour rédiger la nouvelle Constitution. Ce qui peut être considéré comme une victoire des mouvements sociaux est, pour le gouvernement de Sebastian Piñera, une cuisante défaite. Cette coalition de droite atteint 37 sièges, c’est-à-dire loin du tiers nécessaire qu’elle espérait obtenir pour imposer son veto et freiner les changements structurels qui s’annoncent.

Les résultats cristallisent un peu plus le rejet des partis politiques traditionnels, d’ailleurs, près de 40 % des candidats n’étaient pas issus de partis politiques. C’est notamment le cas pour la coalition de centre gauche qui a gouverné à plusieurs reprises depuis 1990 et qui atteint seulement 25 sièges. La « gauche alternative », composée du Parti communiste et de Frente Amplio, obtient 28 sièges. Mais les grands vainqueurs de ce scrutin sont définitivement les candidat-e-s indépendant-e-s, de tendance progressiste, qui gagnent 48 sièges.

Une des difficultés pour ces candidat-e-s indépendant-e-s aura été de faire connaître leurs candidatures en peu de temps. Beaucoup de celles et ceux qui travaillent dans les syndicats, dans des organisations sociales ou dans l’enseignement n’ont pas les mêmes ressources pour rivaliser avec des personnalités de la télévision ou du monde intellectuel, des politiciens bien connus, qui ont reçu des contributions financières importantes du monde des affaires du pays. Ces inégalités n’auront rien empêché. Le processus est désormais enclenché, le Chili peut maintenant rompre et instaurer de véritables changements structurels sur le plan politique, économique et social.

Le peuple chilien s’est aussi mobilisé pour l’égalité et la diversité. D’une part, dans cette Assemblée, 17 sièges sont réservés aux peuples autochtones, trop souvent oubliés des institutions en place depuis trente ans. D’autre part, la parité de la Convention représente une première mondiale ! C’est la garantie d’une perspective de genre tellement essentielle pour cette refondation démocratique. C’est l’opportunité de bousculer le patriarcat et le rapport de forces traditionnel qui opèrent depuis 1990, permettant ainsi de faire émerger une Convention suffisamment diverse afin d’avancer vers un nouveau pacte social.

La responsabilité est énorme pour ces 155 membres dont le but sera de rédiger une nouvelle « Carta Magna » pendant neuf mois, avec une éventuelle prorogation de trois mois. L’expérience australe de la souveraineté populaire au XXI e siècle est en cours. Il sera fondamental que les membres de la Constituante favorables aux changements puissent instaurer, dans les premières semaines où doivent être débattus et définis les rouages de fonctionnement de l’Assemblée, d’importants mécanismes de participation citoyenne. Cette Convention constituante est la porte de sortie de quarante-sept ans de néolibéralisme outrancier et d’injustices sociales.

Le travail de cette Convention va se dérouler à quelques mois de l’élection présidentielle (premier tour prévu le 21 novembre). Ces résultats électoraux doivent pousser les forces progressistes à parvenir à l’unité pour la présidentielle, afin que la fragmentation politique ne vienne pas obstruer le processus constituant. Les victoires du Parti communiste, notamment à Santiago avec Iraci Hassler, renforcent la candidature présidentielle de Daniel Jadue, lui-même largement réélu dans à Recoleta, une des municipalités de la région métropolitaine.

Le changement est une lutte continue. Cette lutte, légitime et nécessaire, aura malheureusement coûté la vie à des dizaines de jeunes manifestant-e-s, aveuglé-e-s et mutilé-e-s, des centaines d’autres, mais elle ne fut pas en vain. Ce peuple debout et conscient, avec un crayon bleu, aura en quelques heures anéanti la Constitution de Pinochet et embrassé la diversité et la parité pour écrire une nouvelle histoire : celle de la dignité. Ce 16 mai 2021 au Chili « quelque chose a changé, l’air semble plus léger, c’est indéfinissable ».

Pierre Lebret, politologue, expert du Chili et de l’Amérique latine

Christophe Bieber, historien, expert de l’Amérique latine

Florian Lafarge, ancien conseiller du porte-parole du gouvernement français (2012-2017)

Perpignan: près de 300 personnes contre le nouveau logo du maire RN

C’est le premier faux pas d’Aliot maire d’extrême-droite RN (ex-FN) de Perpignan. Désavoué par l’ensemble des forces politiques du département sur son logo apologétique de St Jean Baptiste, tournant le dos à la Catalogne. Désavoué également par une majorité de citoyens qui ne comprend pas cette référence religieuse affirmée par Aliot dans le cadre de notre République laïque. Autre problème au niveau de la méthode puisque ce projet de logo si contesté n’a pas été présenté, encore moins discuté et voté au Conseil municipal de Perpignan.

Publié par AFP le 10-04-2021

Près de 300 personnes contre le nouveau logo du maire RN

Près de 300 personnes ont défilé à Perpignan, à l’appel de mouvements catalanistes, pour s’opposer au nouveau logo de la ville choisi par la municipalité de Louis Aliot (RN), ont constaté des journalistes de l’AFP.

Sur le nouveau logo, le slogan « Perpignan la Catalane » a notamment été remplacé par « Perpignan la rayonnante » avec une représentation de Saint Jean-Baptiste sur un blason aux couleurs catalanes bordé d’un liseret bleu-blanc-rouge.

« Aliot est en train de rogner insidieusement ce qui reste de catalanité à Perpignan », a assuré Jaume Pol, président du parti catalaniste Unitat catalana.

« Il avait déjà fait un petit pas en mettant en permanence sur les remparts du Castillet (monument médiéval emblématique de la ville) le drapeau français comme une marque de prise de position. Les Catalans n’ont rien à attendre de la politique d’Aliot. Il fallait et il faut réagir », a-t-il martelé.

Lancée par le collectif « Oui au pays catalan », la manifestation a réuni l’ensemble des mouvements associatifs catalans mais aussi quelques responsables politiques, comme la vice-présidente de la Région Occitanie Agnès Langevine, ancienne adversaire de M. Aliot aux municipales.

« +Perpignan la Catalane+ n’était qu’un symbole, a ajouté Francesc Bitlloch, délégué de l’Association nationale catalane (ANC) dans les Pyrénées-Orientales.

« Mais en touchant le symbole c’est signe qu’ils ne vont pas s’arrêter là, ils vont également s’attaquer à tout le reste, à la langue. Ils vont continuer à arracher les racines, voir quels sont les limites, tester. Cela va leur servir ailleurs. Perpignan est un vrai laboratoire pour l’extrême droite », a-t-il lancé.

Le maire RN Louis Aliot, élu en 2020, avait défendu le nouveau logo, présenté juste avant Pâques et qui avait fait polémique localement, affirmant que la catalinité était « très liée à la religion » pour justifier la représentation d’un Saint.

Et avec l’ajout des couleurs tricolores, il voulait que le logo « fasse référence à la République française ». Il avait aussi estimé que « Perpignan la Catalane » était « réducteur ».

AFP© 2021 AFP Mise à jour 10.04.2021 à 21:00