Ile-de-France : Des centaines de travailleurs sans-papiers en grève contre leur « surexploitation »

Publié sur 20 minutes le 18 octobre 2023

Environ 500 travailleurs et travailleuses sans-papiers dénoncent leur « surexploitation » et réclament leur régularisation

Ils et elles viennent du bâtiment, de la logistique, du nettoyage ou encore de la distribution… Des centaines de travailleurs sans-papiers ont enclenché ce mardi matin un mouvement de grève coordonné dans plus de 30 entreprises en Ile-de-France pour dénoncer leur « surexploitation » et réclamer leur régularisation, a-t-on appris auprès de la CGT, qui les accompagne.

Au total, environ 500 personnes, essentiellement originaires d’Afrique, occupent ce mardi 33 entreprises où ils sont employés, principalement à Paris et en Seine-Saint-Denis. Chronopost, Veolia, Suez, GLS, DPD, FedEx, Carrefour, Sépur, Franprix, Onet… Les salariés et salariées de ces grands noms affirment subir « de multiples discriminations » et des conditions de travail « dégradées » dans un tract diffusé par la CGT.

Salaires inférieurs au smic

35 sites sont occupés sur toute l’Ile-de-France, selon Gérard Ré, secrétaire confédéral de la CGT, chargé des questions de travailleurs migrants, contacté par 20 Minutes. « Il s’agit pour les travailleurs de dénoncer les conditions de travail, la majorité des entreprises sont des sociétés d’intérim qui sont utilisées pour les surexploiter et profiter du fait qu’ils n’ont pas de papiers. Chez Sépur, par exemple, ils ne reçoivent pas d’équipements de sécurité, ils viennent avec leur propre équipement. Dans le secteur du nettoyage, les femmes peuvent travailler encore moins que la durée conventionnelle à des salaires inférieurs au smic », explique le syndicaliste.

« Nous faisons partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays. Nous créons des richesses et du développement comme nos collègues. Nous cotisons et contribuons comme vous au système de solidarité nationale de sécurité sociale. Nous refusons de continuer à être méprisés et ignorés », énonce le tract diffusé par la CGT.

Occupation de locaux

L’objectif est selon l’organisation syndicale d’obtenir des documents pour prouver que ces hommes et ces femmes travaillent bien pour ces entreprises, et ensuite obtenir leur régularisation.

A quelques pas du Stade de France, 34 d’entre eux se sont introduits au siège d’une entreprise d’intérim à Saint-Denis, pour le compte de laquelle ils sont employés comme éboueurs ou ouvriers du bâtiment, notamment sur les chantiers des Jeux olympiques et du Grand Paris, a constaté un journaliste de l’AFP. Accompagnés par des militants syndicaux, ils ont déployé une banderole de la CGT et promis d’occuper les locaux jusqu’à leur « régularisation ».

Près des deux tiers des ouvriers du bâtiment sont immigrés

Entre 7.000 et 10.000 travailleurs sont régularisés chaque année. Insuffisant pour la CGT, qui estime cette main d’œuvre à plusieurs centaines de milliers de personnes.

En Ile-de-France, les immigrés (avec ou sans papiers) représentent près de deux tiers de la main-d’œuvre totale (60,8 %) des ouvriers du gros œuvre du bâtiment et des travaux publics. Un cuisinier francilien sur deux était immigré et plus de quatre sur dix exerçaient comme agents de gardiennage et de sécurité (47 %), agents d’entretien (45 %) ou assistantes maternelles (43 %).

Perpignan : plus d’un millier de personnes pour la première Marche des fiertés

Cette marche organisée par LGBT+66 était soutenue par le collectif Droits des femmes66 dont la LDH66 est membre.

Publié sur lindépendant le 2 juillet 2022

Première marche des fiertés à Perpignan

Un peu plus d’un millier de personnes a participé à la première Gay Pride à Perpignan ce samedi 2 juillet 2022. Un succès pour les organisateurs et les participants LGBT+ qui ne veulent plus « être invisibles » dans les rues.

De la fierté, des paillettes et beaucoup de bonne humeur. Plus de 1 000 personnes ont défilé en musique de la place de la Catalogne à celle de la République, ce samedi 2 juillet, dans le centre-ville de Perpignan. Une première historique qui s’est déroulée sans accroc et sous le regard bienveillant des passants

« On est là pour faire la fête, dire qu’on existe. On est de plus en visible mais pas encore assez. Il y a encore des endroits où ça pose problème d’être lesbienne. Peu importe qui on est, il faut que tout le monde se respecte« , insiste Florianne, 37 ans, parée dans son drapeau arc-en-ciel. 

Dans ce cortège haut en couleur, Fabien est quant à lui venu en famille. « J’ai déjà vécu des Pride à Paris ou ailleurs et c’est une bonne nouvelle que des villes comme Perpignan s’affirment avec une communauté LGBT qui existe. Dans un département fortement connoté Rassemblement national, ça montre que toutes les sensibilités ont le droit de cité malgré des votes qui peuvent laisser penser à une rétractation de la pensée« , estime ce père de famille hétéro accompagné de sa fille pas encore majeure et pour qui « ça devrait être normal de vivre notre amour comme on veut. »

Même si ça ne me concerne pas individuellement, je trouve ça sympa d’être ici pour encourager le mouvement« , affirme Miquel, 17 ans. Une jeune génération plus ouverte ? Son ami Alexandre tempère. « Il y a encore beaucoup de réticences même si c’est sans doute mieux qu’avant. Il y a toujours des gens pour contester ou trouver qu’être homo ou trans ce n’est pas normal. »

« Perpignan est à l’image de la diversité de la vie« 

Une jeunesse d’ailleurs fortement représentée parmi les participants. « C’est aussi le fruit d’un travail fait par toutes les associations dans les lycées et les permanences pour défendre les droits et en conquérir de nouveaux… Perpignan est à l’image de la diversité de la vie et je suis très fière de cette mobilisation, ça nous change de cette ville parfois vitrifiée« , souligne pour sa part l’ancienne candidate à la mairie, Agnès Langevine.

« Ça fait plaisir de voir ça à Perpignan, c’est super. Même si des personnes continuent d’être choquées, il faut continuer à le faire. C’est à force de s’habituer qu’on arrivera à avancer. Ça montre aussi qu’il y a une vraie communauté gay-friendly à Perpignan avec un grand nombre d’établissements comparé à sa population« , fait savoir Enzo, responsable du bar le Backstage où s’annonçait la poursuite des festivités avant un after programmé à la nouvelle discothèque La Bouche.

« Qui a dit qu’à Perpignan on n’était pas capable de se mobiliser et de réussir une pride« , a enfin interrogé devant la foule l’équipe d’organisation qui espère d’ores et déjà attirer le double de participants l’année prochaine.

Aurélien Marchand

Six associations anti-homophobie attaquent Zemmour pour contestation de crime contre l’humanité

La LDH a également porté plainte contre les propos de Zemmour:

Publié  23/03/2022 par l’AFP

Nouvelle plainte contre Eric Zemmour: six associations anti-homophobie ont annoncé à l’AFP avoir déposé plainte mercredi à Paris contre le candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour pour « contestation de crime contre l’humanité », l’accusant d’avoir nié la déportation d’homosexuels pendant la Seconde guerre mondiale.

Les associations Inter-LGBT, Stop Homophobie, SOS Homophobie, Mousse, Adheos et Quazar visent par cette plainte simple une phrase précise du polémiste-candidat dans son livre paru en septembre, « La France n’a pas dit son dernier mot » (Ed. Rubempré): « La déportation en France d’homosexuels en raison de leur +orientation sexuelle+, comme on dit aujourd’hui, est une +légende+« . 

Dans ce passage du livre, Eric Zemmour fait à ce moment-là état d’un désaccord avec l’ex-patron de l’UMP (ancêtre de LR), Jean-François Copé, qui avait exclu le parlementaire Christian Vanneste du parti « en raison de la polémique qu’il avait provoquée en affirmant que la déportation des homosexuels depuis la France était une +légende+« . Eric Zemmour ajoute : Christian Vanneste « a raison« . 

« Ce ne sont pas les propos d’Eric Zemmour mais ceux de Monsieur Vanneste qui sont cités dans le livre, confirmés par (Serge) Klarsfeld« , le président de l’association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, a affirmé l’entourage d’Eric Zemmour. 

« On s’étonne quand même d’une plainte qui sort à 19 jours de l’élection au sujet d’un livre qui date du mois de septembre, et que toute la presse a scruté sans relever ce passage !« , a ajouté l’équipe du candidat à la présidentielle. « Il s’agit d’associations +pro-LGBT+ (et non +anti homophobie+) qui instrumentalisent la justice pour attaquer Éric Zemmour, peut-être car il est le seul à vouloir lutter contre leur propagande dans nos écoles« , selon elle. 

« Je n’ai pas connaissance de la plainte, je réagirai quand j’en connaîtrai le contenu« , a répondu à l’AFP Me Olivier Pardo, avocat d’Eric Zemmour. 

Lorsque la polémique avait éclaté en 2012, le président de l’association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, Serge Klarsfeld, avait déclaré qu’à sa connaissance, il n’y avait pas eu « d’homosexuel déporté de France« . 

« Parmi les déportés, il y avait des homosexuels mais ils ont été déportés comme Juifs, résistants ou droits communs« , avait ajouté M. Klarsfeld. 

Dans leur plainte, dont l’AFP a eu connaissance, les associations représentées par Me Etienne Deshoulières affirment au contraire que « la déportation des homosexuels lors de la Seconde Guerre mondiale est une réalité historique établie« , qui a été reconnue à plusieurs reprises par des dirigeants français, tels que l’ex-chef de l’État Jacques Chirac en 2005 ou l’ex-Premier ministre Lionel Jospin en 2001. 

En se basant sur des travaux historiques, elles affirment qu' »en France, au moins 500 hommes accusés d’homosexualité ont été arrêtés. Parmi eux, au moins 200 furent déportés pendant l’occupation allemande« . 

D’autres ouvrages plus récents, fondés notamment sur les archives françaises, parmi lesquels « Les homosexuel.le.s en France, du bûcher au camp de la mort » (Ed. Tiresias-Michel Reynaud), écrit par l’historien Arnaud Boulligny, appuient leur plainte.  

Les associations accusent M. Zemmour d’avoir « falsifié l’histoire pour justifier ses positions homophobes« , et soulignent que « c’est la première fois que des poursuites sont engagées contre les propos niant la réalité de la déportation des homosexuels pendant la Seconde guerre mondiale« . 

Eric Zemmour a déjà été jugé, et relaxé en première instance, pour « contestation de crime contre l’humanité« : il soutient que le maréchal Pétain avait « sauvé » des Juifs français. 

Le procès en appel s’est tenu en janvier et la décision sera rendue après la présidentielle des 10 et 24 avril prochain.