Le président brésilien accusé de «crime contre l’humanité» pour sa gestion de l’épidémie de Covid-19

Publié sur lavoixdunord.fr avec AFP le 21 octobre 2021

La commission d’enquête parlementaire du Sénat brésilien, sur la gestion de la pandémie de Covid-19, conclut à des crimes « intentionnels » du chef de l’État.

Une Commission d’enquête parlementaire (CPI) du Sénat brésilien a demandé mercredi l’inculpation du président Jair Bolsonaro pour 10 crimes «intentionnels» lors de la crise sanitaire du Covid-19, dont celui de «crime contre l’humanité». Alors que la pandémie a fait plus de 600 000 morts au Brésil, le président se dit « coupable de rien ».

Une Commission d’enquête parlementaire (CPI) du Sénat brésilien a demandé mercredi l’inculpation du président Jair Bolsonaro pour 10 crimes «intentionnels» lors de la crise sanitaire du Covid-19, dont celui de «crime contre l’humanité». Alors que la pandémie a fait plus de 600 000 morts au Brésil, le président se dit « coupable de rien ».

Accusé d’avoir « délibérément » exposé la population « à un risque réel d’infection de masse »
«À l’issue de six mois de travaux intenses, cette Commission parlementaire a recueilli des preuves qui montrent que le gouvernement fédéral (…) a agi avec lenteur dans le combat contre la pandémie de coronavirus, exposant délibérément la population à un risque réel d’infection de masse», peut-on lire dans ce rapport de près de 1 2000 pages.

Constituée de sénateurs de diverses tendances politiques, la CPI a rendu un verdict dévastateur pour l’image du chef de l’État, demandant également son inculpation pour «charlatanisme» ou «prévarication». La CPI a enquêté sur les responsabilités du gouvernement dans la grave pénurie d’oxygène qui a causé la mort de dizaines de patients par asphyxie à Manaus, le discours anticonfinement de Jair Bolsonaro et son déni face à la gravité du Covid. Le gouvernement est aussi épinglé pour des retards et des soupçons de corruption dans l’acquisition de vaccins.

La CPI (qualifiée de «mascarade» par Jair Bolsonaro) a été le théâtre d’auditions mouvementées, avec des témoignages émouvants et des révélations glaçantes sur des expériences sur des «cobayes humains» avec des remèdes inefficaces comme l’hydroxychloroquine.

« Crimes intentionnels »
Pour les sénateurs, les crimes cités dans le rapport sont «intentionnels», le gouvernement Bolsonaro ayant délibérément décidé de ne pas prendre les mesures nécessaires pour contenir la circulation du virus. Des accusations gravissimes, qui devraient néanmoins avoir une portée surtout symbolique pour l’heure, le président d’extrême droite bénéficiant de soutiens au Parlement à même de lui éviter l’ouverture d’une procédure de destitution. De même, le procureur général Augusto Aras, allié du président, peut faire barrage à toute inculpation.

Les fils du président ciblés pour «incitation au crime»
La CPI a également demandé l’inculpation de quatre ministres et deux ex-ministres (en France, l’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn a été mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui »). Les trois fils aînés du président ont aussi été ciblés, pour «incitation au crime» par le biais de diffusion de fausses informations.

La CPI n’a pas le pouvoir d’engager elle-même des poursuites judiciaires, mais ses révélations pourraient avoir un impact politique considérable, alors que les sondages donnent déjà Jair Bolsonaro perdant face à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva à un an de la présidentielle. Le rapport sera tranmis au Parquet, seul compétent pour inculper les personnes incriminées par la CPI.

« Nous ne l’avons jamais vu exprimer ses condoléances pour le peuple brésilien en deuil»
Après les auditions de plusieurs ministres, hauts fonctionnaires ou dirigeants d’hôpitaux et d’entreprises, la CPI a pris un tour plus humain lundi, avec les témoignages de familles de victimes. «Nous méritons des excuses de la part de la plus haute autorité de l’État. Ce n’est pas une question de politique. On parle de vies», a déclaré, au bord des larmes, Márcio Antônio Silva, qui a perdu son fils de 25 ans.

«Ce que nous avons vu, c’est l’antithèse de ce qu’on pouvait attendre d’un président de la République. Nous ne l’avons jamais vu verser des larmes de compassion ni exprimer ses condoléances pour le peuple brésilien en deuil», a renchéri devant la CPI Antônio Carlos Costa, président de Rio de Paz, une ONG

Covid-19. L’Afrique va manquer de près de 500 millions de vaccins, selon l’OMS

Le mécanisme de financement Covax permet de distribuer gratuitement des doses de vaccin aux pays les plus défavorisés et cela par les pays les plus riches. Mais même dans ce domaine les lois « implacables » du marché priment sur l’aide internationale: priorité accordée aux accords bilatéraux entre les fabricants et les pays, interdictions d’exportation,…L’OMS dénonce ainsi « les pays riches qui s’emploient à écarter le Covax du marché ». Voilà le résultat de ce néolibéralisme destructeur. Nous devons tous ensemble agir pour l’égalité d’accès au vaccins et pour la levée des brevets. (LDH 66)

Publié sur ouest-france.fr le 17 septembre 2021

En prenant en compte ce déficit, les doses attendues sur le continent qui a franchi cette semaine la barre des 8 millions d’infections ne permettront de vacciner que 17 % de la population, a regretté jeudi 16 septembre l’OMS.

Le mécanisme Covax ayant revu à la baisse ses prévisions d’expédition de vaccins anti-Covid-19 vers les pays pauvres, l’Afrique va manquer de presque 500 millions de doses par rapport à l’objectif mondial de 40 % de vaccinés à la fin de l’année, a regretté jeudi l’OMS.

Manquant de doses, Covax va expédier en Afrique environ 150 millions de vaccins de moins que ce qui était prévu.

En prenant en compte ce déficit, 470 millions de doses de vaccin attendues sur le continent permettront de vacciner seulement 17 % de la population, a estimé le bureau régional pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé lors de son briefing hebdomadaire. Il en faudrait deux fois plus pour atteindre les 40 %.

8 millions d’infections

Cette insuffisance de vaccins intervient alors que l’Afrique a franchi cette semaine la barre des 8 millions d’infections, souligne l’OMS.

Matshidiso Moeti, directrice Afrique de l’OMS, a déploré que « les pays riches s’emploient à écarter le Covax du marché », privant ce mécanisme de doses suffisantes.

Selon elle, « les immenses disparités en matière d’équité d’accès aux vaccins sont loin d’être comblées aussi rapidement qu’il le faut ».

3,6% de sa population sont aujourd’hui vaccinés

Environ 95 millions de doses devraient être réceptionnées en Afrique via Covax au cours du mois de septembre mais, malgré la reprise des expéditions, « l’Afrique n’a pu vacciner que 50 millions de personnes, soit 3,6% de sa population », rappelle l’OMS Afrique.

Le mécanisme de financement international Covax est censé permettre à 92 États et territoires défavorisés de recevoir gratuitement des vaccins financés par des nations plus prospères.

La semaine dernière, il a dû revoir ses prévisions à la baisse, ses fondateurs expliquant le manque de doses disponibles « par les interdictions d’exportation, la priorité accordée aux accords bilatéraux entre les fabricants et les pays, les retards dans le dépôt des demandes d’homologation », etc.

Vaccin anti-Covid : 4 milliards de doses injectées dans le monde, les pays pauvres désavantagés

Alors que les pays riches ont administré en moyenne 97 doses pour 100 habitants, les pays pauvres n’en n’ont administré que seulement 1,6 dose pour 100. Il est d’une grande urgence que les brevets sur les vaccins soient levés et qu’un plan mondial de vaccination soit organisé.

COUVERTURE La vaccination anti-Covid reste très inégalitaire suivant les pays

Publié sur 20minutes.fr le 29/07/2021 avec AFP

Au moins 4.014.302.550 doses de vaccins anti-Covid ont été injectées dans le monde, selon un bilan de l’AFP réalisé jeudi à partir de sources officielles, arrêté à 11h GMT. Rapportées à la population mondiale, 52 doses (premières ou deuxièmes) ont été administrées pour 100 habitants.

Les injections ont légèrement ralenti : ce quatrième milliard a été atteint en 30 jours, alors qu’il n’en avait fallu que 26 pour atteindre le précédent. Les premier et deuxième milliards avaient été atteints respectivement en environ 140 et 40 jours.

Les Emirats mènent la danse

Quatre doses administrées sur dix (1,6 milliard) l’ont été en Chine, l’Inde (451 millions) et les Etats-Unis (343 millions) complétant le podium en valeur absolue. Mais rapporté à la population, parmi les pays de plus d’un million d’habitants, c’est au Proche-Orient que se trouve le champion de la vaccination : les Emirats arabes unis, qui ont administré 168 doses pour 100 habitants, flirtent avec les 70 % de population complètement vaccinée. L’Uruguay et Bahreïn dépassent les 60 %.

Suivent dans le peloton de tête le Qatar, le Chili et le Canada (129 doses pour 100 habitants), Israël (128), Singapour (125), le Royaume-Uni, la Mongolie et le Danemark (124), ainsi que la Belgique (122). Ces pays dépassent plus ou moins largement les 50 % de population complètement vaccinée (entre 52 % et 63 %).

La Chine (111 doses pour 100 habitants), les Etats-Unis (104) et l’Union européenne (103) ne sont pas loin. Les Etats-Unis et l’UE ont complètement immunisé près de la moitié de leur population, tandis que la Chine ne communique pas cette donnée.

Les Etats-Unis calent

Mais les Etats-Unis, dont la campagne avait démarré très fort, vaccinent désormais beaucoup plus lentement. Au cours de la semaine écoulée, le pays n’a injecté des doses qu’à 0,2 % de sa population chaque jour, loin derrière la Chine (1,1 %) et l’UE (0,7 %).

C’est actuellement le Bhoutan qui vaccine le plus vite, injectant des doses à 4,9 % de sa population chaque jour. Comme il l’avait fait pour les premières doses au printemps, le pays vient d’administrer des deuxièmes doses à près de 60 % de sa population en une dizaine de jours. Un rythme observé dans aucun autre pays. Suivent la Malaisie et le Sri Lanka (1,5 % de leur population chaque jour). En Europe, les pays les plus rapides actuellement sont le Danemark, l’Irlande et la Turquie (1,1 % chacun), devant la Belgique et la France (1 %).

Frémissement dans les pays pauvres

Si la plupart des pays pauvres ont désormais commencé à vacciner, principalement grâce au mécanisme Covax (OMS, alliance Gavi et coalition Cepi), la vaccination anti-Covid reste très inégalitaire : les pays à « revenu élevé » (au sens de la Banque mondiale) ont administré en moyenne 97 doses pour 100 habitants, contre seulement 1,6 dose dans les pays à « faible revenu ».

Les injections dans ces pays ont toutefois frémi récemment, grâce à des dons de doses inutilisées par les pays riches, principalement AstraZeneca/Oxford ou Johnson & Johnson. L’Afrique reste le continent le plus en retard, avec 4,8 doses administrées pour 100 habitants, soit 10 fois moins que la moyenne mondiale (52).

Alors que de nombreux pays riches vaccinent déjà les adolescents, trois pays n’ont toujours pas démarré leur campagne : le Burundi, l’Erythrée et la Corée du Nord. Haïti et la Tanzanie sont les derniers pays en date à avoir commencé à vacciner, respectivement le 16 et le 28 juillet.