APPEL DES ORGANISATIONS DES PYRENEES ORIENTALES, ENSEMBLE DISONS NON À L’EXTRÊME DROITE !

APPEL UNITAIRE A MANIFESTER LORS DU CONGRES DU RN A PERPIGNAN LES 3 ET 4 JUILLET 2021

Les samedi 3 et dimanche 4 juillet 2021, à Perpignan, le congrès du Rassemblement national (RN) désignera son ou sa candidate officielle à l’élection présidentielle de 2022. Cet événement est d’une importance considérable, puisqu’il exprimera la volonté de l’extrême droit d’accéder au pouvoir ne France, éventualité qu’il n’est désormais plus possible d’écarter.

A Perpignan et dans toutes les Pyrénées-Orientales, nos organisations luttent depuis des décennies contre la montée du racisme et du fascisme. Nos engagements militants, au-delà de leur diversité, ont notamment en commun le rejet de toute forme de discrimination, qu’elle soit raciste, sexiste, religieuse, homophobe, etc. Or, le RN, même s’il tente de puis quelques années de lisser son image affin d’étendre son électorat, reste le parti de la haine de toutes celles et tous ceux qui n’incarnent pas une identité nationale fantasmée et paranoïaque. Son obsession sécuritaire est incompatible avec la liberté de manifester et de s’exprimer, déjà gravement mise à mal depuis plusieurs années. L’extrême droite est le pire ennemi des droits sociaux et culturels et des libertés démocratiques, pour toutes et tous !

En tenant son congrès national à Perpignan, le RN montre qu’il veut faire de cette ville, dont il a pu s’emparer lors des dernières municipales, un laboratoire et un tremplin pour le pouvoir central. Nous devons en faire un haut lieu de la résistance à la montée de l’extrême droite dans ce pays.

Les associations, collectifs, syndicats,mouvements et partis politiques des Pyrénées-Orientales soussignés demandent solennellement à toutes les personnes, toutes les organisations, tous les collectifs et toutes les coordinations, en France comme ailleurs, convaincus que l’extrême droite représente un danger mortel et que sa progression n’a rien d’inéluctable, de signer et diffuser cet appel à manifestation. 

Fédérons dès maintenant nos énergies pour dire non à l’extrême droite !

Rejoignez-nous à Perpignan les samedi 3 et dimanche 4 juillet 2021 !
Signataires à ce jour : AFPS, Agaureps-Prométhée, APEX, Association des Pieds-Noirs progressistes, ASTI, CGT, CNT, EELV, Collectif droits des femmes, Femmes solidaires, FSU, GDS, Génération.s, JC, LDH, LDH Languedoc-Roussillon, Legal team G.J., LFI, MRAP, Planing familial, NPA, PCF, PG, PS, Solidaires, USR-CGT, VISA 66

Ci-dessous appel au format PDF

Toulouse : des militants d’extrême droite s’en prennent au conseil régional

Comme le dit Clémentine Autain, « en légitimant l’extrême droite, en reprenant ses discours et ses cibles, le gouvernement lui déroule un tapis rouge. Et quand les digues sautent, la marée monte ».  Aliot du RN (ex FN) condamne pour la forme. La présence de l’extrême-droite à la tête de Béziers et de Perpignan ouvre un formidable appel d’air et un encouragement pour les fascistes d’Action française et de la Ligue du midi en Occitanie. Dangers que les organisations démocratiques, dont la LDH, doivent combattre dans l’unité avant qu’il ne soit trop tard.

Publié par AFP le 26/03/2021

Le mouvement d’extrême droite Action française a fait irruption au conseil régional d’Occitanie, à Toulouse, jeudi 25 mars. Une dizaine de militants se sont introduits dans le bâtiment alors que se tenait une assemblée plénière. Ils ont « tenté d’entrer par la force dans l’hémicycle pour interrompre le processus délibératif, peut-être par le sous-sol », a expliqué à l’Agence France-Presse la présidente PS du conseil régional Carole Delga, qui n’avait jamais vécu ça depuis son élection en 2016.

Dans un communiqué, Carole Delga a annoncé qu’elle allait porter plainte. « Face à l’extrême droite, je le répète : je ne lâcherai rien et ne céderai à aucune pression, d’où qu’elle vienne », a-t-elle affirmé, rappelant qu’elle avait à plusieurs reprises été la cible de menaces, dont des menaces de mort, de la part de l’extrême droite. « On sent en France qu’il y a un climat très tendu. On est en train de créer une société d’ennemis. Je crois qu’il va y avoir une escalade au fil des mois avant la présidentielle » de mai 2022, a ajouté Carole Delga à l’Agence France-Presse.

Réactions politiques à la chaîne

Le coup de force a déclenché une avalanche de réactions. Emmanuel Macron a dénoncé une action qui reflète selon lui « le vrai visage de l’extrême droite » et sa « volonté de bâillonner la démocratie ».

Le maire de Perpignan Louis Aliot (RN) a estimé dans un tweet que « l’intrusion violente d’extrémistes » était inquiétante « pour l’atteinte démocratique qu’elle représente ! ». Le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc a également condamné « fermement » sur Twitter cette intrusion « inadmissible » et « les agissements de ces extrémistes ».

L’ancienne ministre socialiste Ségolène Royal a quant à elle adressé un « soutien chaleureux » à Carole Delga « face à cette violence inadmissible ». C’est « signé Macron, Darmanin, Schiappa, Olivier Faure et autres chasseurs d’islamogauchistes et d’ambigus », a dénoncé pour sa part l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, régulièrement aux prises avec l’exécutif sur les thèmes de la laïcité et de la République.

« Que cette intrusion violente puisse déciller les yeux des pyromanes Darmanin et consorts : vous nourrissez la violence et fracturez le pays », a twitté le patron d’EELV Julien Bayou, qui plusieurs heures plus tôt pestait contre la polémique sur la mosquée de Strasbourg opposant son parti au gouvernement.

La députée LFI et candidate à la présidence de la région Île-de-France Clémentine Autain a renchéri : « En légitimant l’extrême droite, en reprenant ses discours et ses cibles, le gouvernement lui déroule un tapis rouge. Et quand les digues sautent, la marée monte. »

L’Action française répond à Macron

Face à ce concert de réactions, l’Action française a également posté plusieurs messages sur son compte Twitter notamment en réponse au président. « Macron le despote, qui nous retire chaque jour des libertés, ose dire que nous souhaitons ?bâillonner la démocratie? après avoir déployé une banderole… Tous ces gens hors-sol, qui nous amènent vers notre perte, n’ont rien à faire à la tête de notre pays », pouvait-on y lire.

Selon le communiqué de la région Occitanie, le service de sécurité a réagi « très rapidement, avec calme et sang-froid », pour empêcher cette irruption de personnes se réclamant de l’Action française. Aucun élu ou salarié n’a été blessé pendant l’incident, qui a duré quelques minutes. Des policiers ont interpellé des militants d’Action française. Ils ont laissé dans les locaux de la Région une banderole avec le nom Actionfrançaise.net, photographiée par plusieurs conseillers régionaux, sur laquelle on pouvait lire « Islamo-gauchistes ? traîtres à la France ».

Ancienne secrétaire d’État au Commerce pendant le mandat de François Hollande, Carole Delga, 49 ans, préside la région Occitanie depuis 2016 et brigue un nouveau mandat lors du scrutin prévu en juin. Dans cette région ancrée à gauche, elle sera notamment opposée à la tête de liste du Rassemblement national (RN), Jean-Paul Garraud, un ancien député LR.

Aliot et la guerre d’Algérie : non au négationnisme

Communiqué unitaire

Aliot président le conseil municipal de Perpignan

Le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée, qui se mobilise depuis des années contre l’entreprise négationniste portée par les différentes municipalités de Perpignan, condamne fermement l’initiative scandaleuse du nouveau maire à l’occasion du 19 mars. Ne pas reconnaître que le 19 mars est le symbole de la fin de la boucherie que fut la Guerre d’Algérie nous paraît particulièrement indigne et une insulte à la mémoire de toutes les victimes : Algériens, soldats français, Harkis, Pieds-Noirs dont l’extrême droite tente de manipuler la blessure de l’exil. Comme l’exprime à juste titre l’éditorial de L’Indépendant, « exposer les crimes d’un seul camp est une autre façon d’entretenir la haine et de prospérer sur les blessures mal refermées  » (11 mars 2021).

Louis Aliot en rajoute par rapport à ses prédécesseurs. Sa mise en scène pour ce 19 mars n’a rien d’étonnant car sa famille politique n’a jamais accepté la victoire du peuple algérien pour son indépendance. Mettre aujourd’hui en exergue les « exactions » du FLN est une façon sinistre de nier les 130 ans de colonisation, de massacres, de tortures, de déplacements de population subis par les Algériens. C’est faire oublier les deux tentatives de coup d’État en 1958 et 1961 contre la République menées par des généraux factieux proches des amis politiques du RN. C’est cacher la responsabilité des ultras de l’OAS dans les dizaines d’assassinats de civils algériens et français, des appelés, des gendarmes, des policiers et de toutes celles et tous ceux qui s’opposaient à leur folie meurtrière.

Notre collectif qui se bat pour la vérité et la fraternité avec le peuple algérien exige de reconnaître officiellement la responsabilité des tortionnaires de l’armée française dans la disparition de milliers de nationalistes algériens et leurs soutiens français. Plus que jamais nous continuerons notre combat ici contre tous les symboles érigés par tous les nostalgiques de l’Algérie française en exigeant le retrait de la stèle à la mémoire des assassins de l’OAS, dans le cimetière municipal de Perpignan, et en réitérant notre opposition à la construction avec des fonds public du Centre de documentation des Français d’Algérie et du « Mur des disparus », à la gloire de la colonisation.

Association des Pieds-Noirs progressistes (ANPPA), AFPS, ASTI, CNT, ERC, Femmes solidaires, Génération.s, LDH, LFI, MRAP, Mouvement de la paix, NPA, PCF, PG, Solidaires