Succès de la Calzotada à Alenya au profit des sans papiers

Dans l’indépendant.fr du 24-03-2019

SOLIDARITÉ

Alénya : soutien festif face à la situation « préoccupante » des sans-papiers

La calçotada était organisée sur le parking de la cave Ecoiffier ce dimanche midi.

Une manifestation sur le gril et festive, voilà comment le comité de soutien aux sans-papiers a tenté de récolter des fonds ce dimanche à Alénya. Des dizaines de bénévoles, issus du monde associatif, élus ou simple citoyens se sont rendus sur le parking de la cave Ecoiffier aux alentours de midi pour participer à cette grande calçotada. Les 220 convives présents ont trouvé, au menu, des oignons tendres grillés (calçots) et de leur sauce typique.

Si, d’apparence, l’événement se veut léger avec son apéritif et ses musiciens, les motifs de son organisation sont plus préoccupants. En effet, dans les Pyrénées-Orientales, la situation des sans-papiers reste critique comme l’explique Pere Manzanares, l’un des membres du comité. « Aujourd’hui c’est de plus en plus dur. Certains sans papiers sont sur le territoire depuis très longtemps et répondent donc aux nombreux critères de la circulaire Valls mais ne sont pour autant toujours pas régularisés. »

Et Pere Manzanares de préciser que : « Nous ne constatons pas d’arrivées massives de personnes immigrées. Mais depuis un an ou deux nous assistons de plus en plus à la venue de jeunes mineurs non accompagnés. Ils subissent des tests osseux qui déterminent leur âge mais ces examens ont une marge d’erreur qui ne nous convient pas. C’est très important parce que si l’adolescent a moins de 18 ans, il doit être pris en charge. »

Une journée conviviale et solidaire qui devrait permettre à l’association de récolter entre 1500 et 2000€ destinés aux diverses dépenses comme les frais d’avocats.

Diane Sabouraud

NON AU FICHAGE DES ENFANTS ÉTRANGERS !

Le gouvernement met en place un fichier national des mineurs étrangers afin notamment de procéder à leur expulsion. Cette pétition adressée au Premier ministre Edouard Philippe lui demande retirer ce décret, et garantir un accueil digne aux mineurs isolés étrangers.

La nouvelle loi Asile et Immigration autorise la constitution d’un fichier national comprenant les empreintes, les photos et des données personnelles de toutes et tous les jeunes étranger·e·s qui sollicitent la protection de l’enfance en tant que mineur·e·s isolé·e·s.

Le 30 janvier dernier, un décret signé par le Premier ministre a donc autorisé la création effective de ce fichier, nommé « Appui à l’Evaluation de la Minorité » (AEM). La priorité est donnée au fichage à travers une procédure d’évaluation de l’âge et de l’isolement de ces enfants. Auparavant, ces procédures étaient menées par les départements et censées être protectrices.

Avec ce décret, c’est désormais au commissariat ou à la préfecture, et non aux services de la protection de l’enfance, que les jeunes en quête de protection devront s’adresser. Leurs empreintes y seront enregistrées, tout comme leur photo et des informations personnelles comme leur numéro de téléphone. Un refus de communiquer ces informations pourra être transmis au Conseil départemental, et donc alimenter une suspicion de majorité. Alors qu’il est démontré que nombre de jeunes étranger·e·s isolé·e·s sont considéré·e·s à tort comme majeurs par les services départementaux, et rétablis dans leur minorité par le juge des enfants, le décret rend possible la décision d’expulser un jeune du territoire français sans attendre la décision judiciaire. Ces mineur∙e∙s sont ainsi considéré∙e∙s d’abord comme des migrant∙e∙s à expulser plutôt que comme des enfants à protéger.

Ce décret scandaleux est aujourd’hui expérimenté dans quatre départements français. S’il est maintenu et étendu à tout le territoire, il aura des conséquences désastreuses sur des milliers d’enfants et adolescent·e·s, dont le besoin de protection va être mis à mal.  

–> La Cimade avec 13 organisations et syndicats lancent cette pétition pour obtenir le retrait de ce décret.