Lettre ouverte à la cinémathèque Institut Jean Vigo : Non à la « Saison croisée France-Israël » à Perpignan !

Non à la « Saison croisée France-Israël » à Perpignan !

Lettre ouverte à la cinémathèque Institut Jean Vigo

Participer à la « saison croisée France-Israël » serait une faute morale et politique : il est encore temps, retirez-vous de ce partenariat !

La société civile palestinienne et les citoyens israéliens anti-colonialistes nous le demandent !

La culture a besoin de ponts et de justice, pas de mur, de discriminations, et de crimes de guerre !

Avec l’initiative « Saison croisée France-Israël », le gouvernement d’extrême-droite israélien a voulu lancer une opération visant à utiliser la culture, les arts, les sciences pour « redorer » l’image de sa politique globale, à juste titre mise à mal par la critique internationale du non-respect systématique par l’Etat d’Israël du droit international et des droits du peuple palestinien. Oui, à juste titre mise en cause car derrière les numéros des résolutions de l’ONU, toutes bafouées, il y a des faits s’attaquant à chaque parcelle de la vie de la population palestinienne. Il y des noms, des visages, des êtres de chair et de sang : des femmes, des enfants, des hommes dont la VIE est ainsi rendue IMPOSSIBLE, voire SUPPRIMEE. Nul ne peut plus ignorer l’enfer de celles et ceux qui vivent sous cette occupation, et cette colonisation galopante dans toute la Cisjordanie. Nul ne doit ignorer la situation des habitants de la bande de Gaza soumis au blocus illégal, aux destructions des infrastructures civiles, aux bombardements, à l’utilisation d’armes non conventionnelles, à l’assassinat organisé des manifestants des récentes marches pacifiques. Nul ne doit ignorer la nouvelle loi en Israël renforçant et institutionnalisant les discriminations contre les citoyens israéliens non juifs, notamment donc les Palestiniens d’Israël. Nul ne peut ignorer l’annexion-confiscation de Jérusalem. Et comment méconnaître les réfugiés dont le droit au retour est toujours nié, dont les conditions d’existence virent au drame depuis des décennies ! Sans oublier le sort inique fait aux prisonniers politiques, enfants compris.

Dans sa présentation de la « Saison », l’Etat d’Israël ne s’en cache pas : il a besoin de « renouveler le regard que portent les Français sur Israël ». Ne tombez pas dans ce piège qui ferait de vous, de fait, les complices de sa politique criminelle, en participant à sa manœuvre visant à faire oublier l’ensemble de ses dérives dangereuses pour les Palestiniens et pour la paix dans le monde. Car il a besoin de notre « caution culturelle » pour faire diversion et également pour tenter d’occulter ses atteintes permanentes à la culture palestinienne (par la négation, l’effacement, la destruction d’infrastructures, l’empêchement de circuler et l’assassinat d’artistes).

La coopération avec la société civile israélienne, et notamment avec ses artistes, peut et doit se poursuivre indépendamment de ce cadre contrôlé et voulu par le gouvernement de B Netanyahou, comme l’ont très bien exprimé plusieurs artistes israéliens signataires de l’appel pour l’annulation de la Saison France-Israël, ou encore à sa façon Emmanuel Gat, Chorégraphe israélien du splendide spectacle « Story water » à  Avignon. Des cinéastes comme Eyal Sivan (israélien), Ken Loach, Jean-Luc Godard vous y enjoignent en ayant initié cet appel à l’annulation. C’est aussi ce que nous attendons de vous.

Vous n’êtes pas sans savoir que le mouvement citoyen BDS dans les Pyrénées orientales est très investi, depuis 2009, dans cette campagne non-violente pour le respect du droit international, grâce à une large unité des organisations associatives, syndicales, politiques. A Perpignan, à notre appel pendant l’opération « plomb durci », 1000 personnes manifestaient devant Orange pour le désinvestissement de cette firme avec Israël, relayant la campagne unitaire nationale. Orange s’est retiré, et de nombreux autres succès de désinvestissement ont suivi. Notre compatriote Salah Hamouri, avocat franco-palestinien vient d’être libéré après 13 mois de détention administrative illégale. Ne faites pas faire à notre belle cinémathèque de Perpignan un retour en arrière vers une période de l’histoire révolue de l’apartheid et de la violence colonialiste. Nous devons tous refuser ce partenariat tant que l’Etat d’Israël ne respecte pas le droit international et les droits humains fondamentaux, en renonçant à participer à la « Saison France-Israël » 

Perpignan le 30/09/2018

Premiers signataires : Amis de la Fondation pour la Mémoire  de la Déportation (AFMD), Association France Palestine Solidarité (AFPS), Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés (ASTI), Confédération Générale du Travail (CGT), Confédération Nationale du Travail (CNT), Coups de Soleil des PO, Candidatura d’Unitat Popular (CUP), Femmes Solidaires, Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Génération-S, Jeunesse Communiste, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), Mouvement de la Paix, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti Communiste français (PCF), Parti de Gauche (PG), Solidaires, Survie,….

Pour soutenir cet appel, envoyez votre signature à :  francepalestine66@gmail.com

Salah Hamouri est enfin libéré !

Communiqué d’Elsa Lefort

Porte parole du Comité de soutien à Salah Hamouri

Salah Hamouri est enfin sorti de la prison du Néguev où il était enfermé depuis 13 mois, suite à une décision strictement politique du gouvernement Netanyahu.

J’ai donc la joie de vous l’annoncer : Salah Hamouri est enfin libéré !

C’est lui, et personne d’autre, qui nous a annoncé la nouvelle de sa sortie. C’est totalement incroyable mais c’est particulièrement significatif.

Les plus hautes autorités françaises, jusqu’à la dernière minute et malgré nos demandes, nous ont expliqué qu’elles ne « savaient pas » ce qu’il adviendrait le 30 septembre quant à la libération de Salah Hamouri. Il convient de savoir aussi qu’un rendez-vous accepté en juillet entre le Président Emmanuel Macron et moi-même a été annulé brutalement au mois d’août. L’engagement élyséen a été rompu tandis que le Président recevait un député franco-israélien particulièrement extrémiste qui avait injurié Salah dans l’hémicycle. On peut difficilement faire plus complaisant avec les autorités israéliennes et ses inconditionnels soutiens français !

On ne peut pas concevoir des relations diplomatiques déloyales et déséquilibrées avec aucun pays au monde. Pourtant c’est ainsi avec Israël. Nous n’oublions pas qu’il y a eu des prises de position des autorités françaises – positions que nous avons saluées. Mais il n’y a pas eu, de toute évidence, les moyens de la réussite mis en œuvre qui soient à la hauteur de la situation concrète, ni d’éléments mis dans la balance qui soient de nature à lever le mutisme, le mépris et l’arbitraire des autorités israéliennes.

Cela pose un problème plus vaste à nos « élites ». Il faut, si la France veut jouer un rôle dans cette région, qu’elle soit au diapason des réalités de ce pays qui sort des normes classiques de la diplomatie et qui viole quotidiennement le droit international. Elle doit tirer des leçons de son impuissance à se faire respecter et à se faire entendre sur ce cas qui touchait clairement à des valeurs fondamentales non-négociables. C’est une question d’efficacité mais aussi d’honneur et d’image de notre pays dans le monde.

Cela ne fait que souligner un fait essentiel : la libération de Salah Hamouri est d’abord le fruit de l’action et du rassemblement d’élu-e-s de tous « niveaux », de nombreuses personnalités françaises ou étrangères ; de dizaines de milliers de citoyen-ne-s ; d’associations diverses multiples ; de quelques journaux et de journalistes qui ont fait leur travail honnêtement ; de partis, de syndicats et d’avocat-e-s. Une grande diversité s’est rassemblée, s’est élargie et est restée unie pour cette cause fondamentale : celle de la liberté.

En ce moment tout particulier je tiens à vous remercier chaleureusement, en mon nom bien sûr mais aussi au nom de Salah, et nous tenons à vous assurer de notre plus profonde et sincère reconnaissance. Nous n’oublierons pas ce moment de forte solidarité humaine.

La « détention administrative » telle que pratiquée en Israël est synonyme d’arbitraire. Salah Hamouri est libre au terme d’une rude bataille où jamais ses soutiens n’ont mis un genou à terre. Mais il reste des centaines d’autres cas similaires dans les prisons israéliennes, des enfants, des femmes et des hommes.

Il reste aussi des milliers de prisonniers politiques que Salah s’est engagé, et nous avec lui, à défendre plus efficacement en devenant avocat. Et nous pensons, en ce jour, à toutes celles et à tous ceux qui sont encore dans les glauques prisons israéliennes et qui ne devraient pourtant pas y être. C’est tout un peuple que la « Force occupante » veut casser ou chasser de sa terre natale.

Nous avons remporté un combat. Il y en a d’autres à venir. Et il nous faut remporter la bataille pour la pleine liberté du peuple palestinien. Cela fait 70 ans qu’il en est privé.

Avec cette belle nouvelle que nous savourons et que nous sommes heureux de vous annoncer et de partager avec vous, nous devons maintenant, vous le comprendrez, panser quelques plaies et prendre un peu de temps pour nous, pour nous retrouver tous les trois qui avons été privés si longtemps de vie familiale. De sorte que nous ne manquerons de vous informer des suites de cette libération car des obstacles peuvent encore être posés par les autorités israéliennes pour empêcher Salah de nous rejoindre rapidement en France et de nous serrer dans ses bras.

En vous remerciant de nouveau, nous vous prions de croire que nous n’entendons pas en rester là.

Merci encore et retenons la leçon : la preuve est une nouvelle fois apportée qu’il n’est de combats perdus que ceux qu’on ne mène pas ! Même contre des extrémistes notoires. C’est le bon chemin. La vie et l’histoire le montrent.

Nous avons bon espoir dans des temps meilleurs. C’est un « mal incurable » que nous avons en commun.

Elsa Lefort
Dimanche 30 septembre 2018

Les massacres continuent toujours à Gaza

Nos amis de l’AFPS-66 nous transmette l’information sur la terrible répression des mobilisations quotidiennes de la marche du retour de la jeunesse de Gaza. Les crimes de l’armée israélienne continue en toute impunité. Aucune émotion du côté du gouvernement  ou des élus de la majorité à l’assemblée. Voir le site de l‘AFPS-66.

D’autre part la Flotille pour la Liberté, partie de Norvège en mai en direction de la bande de Gaza, en passant par Palerme, avec 13 000 euros de matériel médical dont a tant besoin la population gazaouie, a été attaquée en pleine eau internationale par les forces de l’armée israélienne, le 29 juillet pour le Al Awda et le 3 août pour le Freedom. Un véritable acte de piraterie. 

Il y avait deux français à bord: Sarah Katz, de l’Union Juive Française pour la Paix et Pascal Maurieras, militant de la CGT. Le gouvernement français n’a pas daigné réagir pour dénoncer l’attaque et défendre ses ressortissants français.

Sarah Katz est la  fille de celui qui était le ‘Docteur Laffitte’ dans la Résistance, juif communiste né en Roumanie où une bonne partie de sa famille a disparu.

Voir le compte rendu sur le site de l’UJFP et l’article et la déclaration de la CGT

Voir la vidéo : la 2ème flotille pro-Gaza attaquée